Article du Devoir
Édition du lundi 15 juillet 2002
Valérie Dufour

Parc Jarry - Des citoyens contestent l'agrandissement du stade du Maurier

Laisse et chien d'un côté, banderole verte de l'autre. Une cinquantaine de citoyens du quartier Villeray se sont réunis hier matin dans le parc Jarry pour dénoncer le projet d'agrandissement du stade du Maurier et demander à la ville de «véritables» consultations publiques. Les citoyens qui habitent les environs du stade du Maurier tiennent à leur enclos à chien du parc Jarry, qui risque de disparaître avec l’agrandissement du stade.

Patrick Sansfaçon «C'est notre plus grand parc, c'est l'endroit où les familles du coin viennent prendre l'air», souligne André Trépanier, coordonnateur de la toute nouvelle Coalition pour la protection du parc Jarry. «Déjà, l'espace du Maurier occupe une bonne partie de terrain et on se demande jusqu'où ils vont aller si on leur permet d'étendre leurs tentacules.» La Coalition fait valoir que beaucoup de familles du quartier sont peu fortunées et que cet espace vert n'a pas de prix. Ils soulignent que la population peut nager, courir, jouer au soccer ou pique-niquer.

Le 3 juin dernier, Tennis Canada annonçait un vaste projet d'agrandissement de 12,8 millions de dollars au Centre de tennis du parc Jarry. La pièce maîtresse de cet agrandissement est la construction d'un nouveau stade permanent de 5000 places qui sera complété d'ici 2004. Le projet prévoit également l'ajout de quatre courts intérieurs, une expansion du stationnement et un réaménagement paysager.

Tennis Canada et la Ville de Montréal examinent actuellement différentes façons d'aménager ces nouvelles infrastructures. Selon toute vraisemblance cependant, on privilégierait le scénario impliquant le déménagement de la piscine et de l'enclos d'exercice pour les chiens.

Demande de statu quo

«En moyenne, l'enclos peut recevoir à chaque semaine plus de 200 personnes avec leur chien», souligne Marie Bricault de l'Association canine du parc Jarry. «C'est important d'avoir un espace accessible facilement pour ceux qui n'ont pas de voiture. Souvent, c'est le seul endroit où on peut laisser notre chien libre et le laisser s'amuser à sa guise.» Les utilisateurs de l'enclos réclament donc le statu quo. «On veut nous déplacer parce que nous ne sommes pas rentables», croit Rachel Giroux. «C'est ridicule d'enlever de l'espace vert pour un tournoi qui dure une semaine par année.»

La Coalition réclame maintenant la tenue de consultations publiques afin de pouvoir se prononcer sur la pertinence du projet d'agrandissement, sur le choix du site et sur son aménagement. «Nous avons appris lors du dernier conseil d'arrondissement que Tennis Canada et la Ville de Montréal n'avaient jamais envisagé l'installation d'un nouveau stade dans les espaces disponibles limitrophes au parc», fait remarquer M. Trépanier.

Outre la protection du parc, les membres de la coalition veulent avoir accès à toute l'information concernant le parc Jarry. Ils veulent également participer au plan d'encadrement de Tennis Canada pour s'assurer que les ententes déjà établies entre la Ville et Tennis Canada sont respectées et pour suivre les projets de développement de Tennis Canada.

Pour appuyer leurs demandes, les citoyens ont lancé une pétition qu'ils feront circuler dans Villeray, Parc Extension et la Petite Italie. Ce document sera ensuite remis au maire de Montréal, Gérald Tremblay.

 

 

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