1.3 La contribution de Gilbert à l'électricité
Les Grecs, avons-nous vu, avaient remarqué que l'ambre frotté attire des fétus de paille. Gilbert remarque que le jais, les pierres précieuses, le verre, le soufre, la cire et la résine, une fois frottés, attirent également les fétus de paille. Le terme grec pour ambre est èlectron: il appelle donc électriques ces corps qui, comme l'ambre, attirent les fétus de paille. Nous appellerons plutôt électrique le phénomène en question, et non le type de corps qui le cause.
Gilbert décide d'examiner en quoi le phénomène magnétique diffère du phénomène électrique: le magnétisme n'a pas besoin de frottement pour exister, contrairement au phénomène électrique. Il remarque de plus qu'une feuille de papier placée entre le corps électrisé par frottement et le fétus de paille réduit son effet sur ce dernier. Il remarque surtout que le corps électrisé attire tous les corps (légers), quelle que soit leur composition, contrairement aux corps magnétiques qui n'attirent que les corps à teneur de fer. Il invente le compas électrique, une aiguille de métal très fine placée sur un pivot. Il remarque que celle-ci pointe toujours dans la direction du corps électrisé s'il est suffisamment proche de cette dernière. C'est donc que l'aiguille métallique est attirée par le corps électrisé.
Il remarque qu'il existe, autour du corps électrisé, une zone d'influence, dans laquelle sa boussole électrique est affectée, tout comme il existe une zone d'influence dans laquelle une boussole normale est affectée par un aimant.
Gilbert remarque de plus que l'électrisation d'un corps est perdue avec le temps, contrairement à la magnétisation d'un aimant fait de fer aigre. Et que cette électrisation disparaît si le corps est humide. Ses expériences électriques ne fonctionnent que par des jours de temps sec, remarque-t-il. Et s'il ne souffle pas avec son haleine (humide) sur le corps électrisé.