CHAPITRE ONZE
RÉSISTANCES ET DIODES
La nature du courant électrique dans les conducteurs métalliques n'a pas été élucidée jusqu'ici. Nous avons seulement vu que le courant y est dû à un mouvement de fluides électriques.
Pour Du Fay, il existent deux fluides électriques dans les conducteurs solides: le fluide résineux (négatif) et le fluide vitreux (positif). Pour Franklin, il n'y en a qu'un: le fluide vitreux. C'est pourquoi il considère chargée positivement la région où il existe un excédent de ce fluide et considère chargée négativement la région où existe un manque de ce dernier. Mais il reste que ni l'un ni l'autre ne peuvent définir ce que c'est. Et la raison est évidente: le conducteur métallique ne subit aucun changement apparent lors du passage du courant électrique.
La situation est différente dans le cas des électrolytes, où la migration d'anions et cations est apparente dans certains cas. La vitesse de migrations des ions produits peut être mesurée, et leur concentration, contrôlée. Il apparaît dans ces cas que le courant électrique qui circule dans les électrolytes est dû au mouvement de leurs ions positifs et négatifs (des électricités vitreuse et résineuse) dans le champ électrique qui existe entre les électrodes. La quantité de matériau collecté aux électrodes est alors proportionnelle à la quantité d'électricité qui a circulé dans l'électrolyte. Et nous avons trouvé, par exemple, le rapport masse sur charge dans le cas de l'ion monovalent d'hydrogène.
Ces mêmes processus ont lieu dans le cas de la décharge électrique dans un gaz à faible pression: les molécules du gaz sont ionisées et les anions et cations sont entraînés vers leurs électrodes respectives. C'est leur mouvement qui constitue le courant électrique entre elles.
Mais qu'arrive-t-il dans le cas du courant dans un fil conducteur?
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