7.2 La contribution d'Henry
Le noyau de fer d'un électro-aimant devient assez aimanté pour attirer un noyau de fer proche lorsqu'un courant assez intense, produit par une pile, coule dans ses spires. Henry cherche, dans les années suivant 1828, le nombre de spires requises pour obtenir une certaine aimantation à l'aide d'une certaine pile. Il roule du fer isolé sur un noyau de fer doux, puis branche les extrémités de son fil roulé aux bornes de sa pile. Il remarque une petite étincelle juste avant le contact de la dernière extrémité du fil en question avec la borne de sa pile non encore reliée: ce qui est bien normal, puisque l'étincelle représente le courant qui commence à circuler, dans l'air, même avant le contact, s'il existe une tension assez grande entre ces points, une fois fort rapprochés.
Il remarque une étincelle bien plus vive, et qui demeure sur une distance plus grande, lorsque, pour couper son courant, il éloigne l'extrémité de son fil de la borne de sa pile. Il ne comprend pas alors ce phénomène, déjà observé par plusieurs.
En 1830, Henry observe le phénomène d'induction électromagnétique avec un montage similaire à celui utilisé le 29 août 1831 par Faraday: il sait donc qu'une variation temporelle du champ magnétique qui traverse des enroulements y cause une tension électrique induite.
Ceci lui permet de comprendre, en 1832, le phénomène de la vive étincelle qui apparaît lors de la rupture du courant: le courant a magnétisé le noyau de fer; cette magnétisation doit maintenant disparaître, puisque le courant est coupé. Cette variation abrupte du champ magnétique dans les spires de l'électro-aimant y cause une force électromotrice induite importante, qui apparaît au point de rupture, et cause l'étincelle. Il montre que l'étincelle est d'autant plus vive que le nombre de spires est grand.
Alors que, dans le cas découvert également par Faraday, la force électromotrice induite apparaît dans un circuit électrique autre que celui dans lequel varie le courant, elle apparaît cette fois-ci dans le même. La variation du courant du circuit examiné est ce qui cause la variation du flux magnétique qui le traverse et donc, la force électromotrice qui y est induite. Le phénomène en est donc un d'auto-induction, terme introduit en 1834 par Faraday, lorsqu'il découvre à son tour, indépendamment, de façon analogue, ce même phénomène.