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Affaire Shortis (Sixième partie)

Extraits de La Patrie
concernant l'affaire Shortis
(sixième partie: le procès à Beauharnois, les plaidoyers et le verdict (journaux du 29 octobre au 4 novembre 1895)
placés par ordre chronologique
_______




  1. mardi 29 octobre 1895, page 4

    LE PROCES DE SHORTIS
    M. GREENSHIELDS PARLE TROIS HEURES ET DEMIE
    Il veut absolument que l'accusé soit fou

    M. Greenshields a clos hier après-midi son adresse aux jurés dans le procès de Shortis à Beauharnois.

    Il a dit aux jurés qu'ils ont entendu les quatre plus grands savants du Canada, quatre aliénistes des plus distingués, lesquels ont tous été d'accord. Tous ont conclu, dit-il, à l'imbécilité congénitale, dégénérée plus tard en insanité. Tous sont d'accord à dire que la folie de Shortis est incurable.

    Et n'est-elle pas confirmée par l'attitude même du prisonnier dans sa prison, dans sa boîte où tout le monde le voit calme et insouciant, ne se préoccupant pas plus de son procès que s'il ne s'agissait pas de lui?

    N'avez-vous pas constaté vous-mêmes, poursuit M. Greenshields, son absolue insensibilité, son indifférence complète lorsque sa malheureuse mère est venue dans la boîte des témoins? Tous, nous avions les larmes aux yeux et sympathisions avec son coeur brisé. Seul, dans la salle, Shortis n'a pas branché. Il n'a même pas regardé sa mère! Quel homme dans son bon sens eut pu rester insensible dans un pareil moment?

    Revenant à ses experts, M. Greenshields fait remarquer aux jurés que la couronne elle-même a trouvé leurs témoignages si forts, si convaincants, qu'elle a renoncé à faire entendre les siens, sachant qu'ils allaient être écrasés; aussi les docteurs Girdwood et Villeneuve ont-ils été prudemment laissés dans la coulisse.

    M. Greenshields retourne à Valleyfield. Il parle de l'inconcevable projet soumis par Shortis à M. McGinnis pour tuer M. Simpson. Est-ce là le fait d'un homme sain d'esprit? Shortis a proposé au mécanicien de l'usine de changer toute la machinerie, ce qui eut exigé des milliers de dollars. Un homme sensé peut-il agir et raisonner de la sorte? Et l'affaire des mandats, est-ce l'oeuvre d'un homme sain d'esprit, est-ce le fait d'un individu qui réfléchit, qui se rend compte?

    Non, messieurs, tous ces actes indiquent le plus clairement du monde que l'accusé à la barre est le plus grand insensé dont il ait jamais été fait mention dans les annales du crime.

    Messieurs, je termine, mais, avant de vous laisser à vos réflexions, je veux appeler votre attention sur la famille à laquelle appartient le malheureux aliéné que vous avez à juger, cette famille, l'une des plus honorables de l'Irlande et des plus considérées est venue ici plaider elle-même par ses larmes la cause de l'unique enfant qu'elle possède.

    Vous prendrez en considération un passé sans tache et le dévouement sans limite d'un père et d'une mère, si cruellement affligés. Vous accomplirez une oeuvre de justice en ne jetant pas sur cdette famille le déshonneur ni la déconsidération en ouvrant les portes d'un asile d'aliénés à un malheureux dont la place y est retenue depuis longtemps. Messieurs, j'ai confiance en vous et en votre esprit de justice.

    M. Greenshields s'est assis, à bout de forces et presque aphone. Il a parlé trois heures et demie. Le père Shortis pleurait. Mme Shortis n'était pas là. L'accusé, debout, la tête haute, immobile, n'a pas bronché.

  2. mercredi 30 octobre 1895, page 3

    SHORTIS
    Eloquent discours de M. H. C. St-Pierre
    Il rappelle la mort soudaine de Mgr O'Bryen

    Beauharnois, 29. - Le juge Mathieu monte sur le banc à dix heures.

    L'accusé est amené. Il commence par épousseter soigneusement sa chaise avec son mouchoir avant de s'asseoir. La salle d'ordinaire est bondée de spectateurs. Jamais l'assistance n'a été aussi nombreuse. Un grand nombre de personnes sont arrivées de Montréal par le train de 8.34 hrs. Mme Shortis, malade, à bout de forces et d'énergie, garde le lit. M. Shortis est là. Un grand nombre de dames prennt place dans l'enceinte réservée.

    L'avocat Saint-Pierre se lève; aussitôt un religieux silence se fait sams la salle. L'éminent défenseur commence par appeler l'attention des jurés sur la douleur d'une malheureuse famille si cruellement affligée dans son unique affection.

    Il rappelle ensuite la mort subite de Mgr O'Bryen, qui plein de vie lorsqu'il est venu en cour ici, apporter à son ancien ami les consolations du coeur et de la religion, est mort soudain. Cela nous montre, messieurs, dit l'avocat, la nécessité d'être toujours prêts à rendre compte de nos actes au maître de toutes choses.

    Entrant dans son sujet M. H. C. Saint Pierre reconnaît que Shortis est accusé du plus grand crime qu'un homme puisse commettre. Lui-même avoue son forfait. Messieurs, s'écrie-t-il, n'avez-vous pas eu tous le même cri du coeur: "Mais cet enfant est fou!" N'est-ce pas le cri même qu'a poussé M. Gault en télégraphiant à Mme Shortis.

    M. St Pierre raconte son arrivée à Valleyfield le jour même de l'enterrement des victimes de Shortis. Deux mille personnes suivaient les cercueils, l'indignation et la rage au coeur. Le même jour avait lieu l'enquête préliminaire.Une foule hurlante demandait la tête de Shortis et criait: "Lynchez-le." Seul, Shortis était calme et impassible. Un homme responsable et dans son bon sens eût-il pu rester indifférent alors que sa conscience était chargée d'un tel crime et que toute une ville demandait sa tête.

    Le fait le plus caractéristique que nous trouvions, dit l'avocat, est certainement l'acte de Shortis, chargeant, chaque soir, une carabine et la mettant à la tête de son lit, puis la déchargeant le matin, et pourquoi? Pour se défendre, disait-il, contre son père, qui avait de fréquentes attaques de folie. N'est-ce pas là un de ces cas d'illusion dont la présence est l'indice le plus certain de folie. Que diriez-vous, messieurs, si, un bon matin, vous appreniez que votre fils agit de la même façon à votre égard? Je vous laisse le soin de répondre, et vous le feriez d'autant mieux que vous savez que plusieurs des ancêtres de Shortis sont morts fous.

    L'avocat fait quelques considérations générales sur la façon dont la commission a procédé en Irlande. Il fait remarquer que le représentant de la Couronne s'est contenté de transquestionner les témoins produits par la défense et qu'il n'a pas usé de son droit d'en amener pour démontrer que le jeune Shortis était sain d'esprit. N'est-ce pas la meilleure preuve que la Couronne reconnait le bien fondé des prétentions de la défense.

    M. St-Pierre prend Shortis à Montréal. Il le montre crachant dans la rue sur les dames, se présentant à un bal en souliers sauvages et son pantalon attaché par des ficelles, puis faisant mille excentricités dans les hôtels, dans la rue et chez les particuliers. Il le fait voir les jambes nues dans son bureau d'affaires de la rue des Commissaires.

    Mon Dieu, s'écrie l'orateur, que diriez-vous, si, venant à Montréal, au bureau St-Pierre, Pélissier et Wilson, avocats, vous étiez reçus par l'un d'entre nous en culotte courte et les pieds nus?.....................................................................

    Un fou, un halluciné! et M. St Pierre se lance dans des considérations générales sur les illusions, les hallucinations, etc., qui sont les caractéristiques de la folie. Il aborde, mais sans y entrer encore à fond, la question de la folie hériditaire, puis il commente le témoignage du père, qu'il clot en disant qu'un père n'est pas un bourreau, car il a un coeur pour aimer. Il montre ensuuite la mère disant qu'elle n'a jamais pu apprendre ses prières à son fils.

    Il rappelle les déboires de son amour maternel. Il l'a peinte rêvant pour lui un brillant avenir et voyant ses aspirations détruites. Elle a toujours veillé sur son fils, elle s'est opposée à son départ pour l'Amérique. Elle est venue le conduire elle-même, puis le voir plus tard, car son coeur de mère lui disait les dangers que courait son fils loin d'elle. Son fils a-t-il reconnu son amour? Lui a-t-il témoigné la confiance qu'un fils doit avoir en une tendre mère qui veille sur lui? Non, il l'a laissée six semaines sans nouvelles et dans l'angoisse.

    Au lieu d'une lettre qu'elle attend chaque jour, que reçoit cette pauvre mère? Le terrible télégramme de M. Gault.

    Le défenseur passe aux témoins de la contre-preuve de la cause. Il discute fortement les déclarations de M. Brophy au sujet des mandats dont le paiement n'a pas été prouvé, tandis qu'il est avéré que les autorités de la poste ont procédé par intimidation et menaces vis-à-vis d'un jeune homme au cerveau faible, qui, ne se rendant compte de rien, a signé, comme un imbécile, tout ce que l'ona voulu.

    M. St Pierre qui a parlé 6 heures, souffrant d'une forte irritation de poitrine, se tourne vers le juge et demande l'ajournement à demain matin, à 10 heures, ce qui est accordé.

    Les jurés ont suivi l'argumentation de l'avocat avec le plus grand soin. Le public a observé un silence très remarquable. Quand à Shortis, il a baillé tout le temps. Il est 5 heures.

  3. jeudi 31 octobre 1895, page 3

    SHORTIS
    Deux petits jurés indisposés
    Le verdict sera connu la semaine prochaine

    Beauharnois, 30. - Le bruit courait ce matin que deux jurés ne pouvaient siéger, attendu que durant la journée d'hier, ils avaient pris un refroidissement, du fait d'une fenêtre ouverte derrière eux.

    La rumeur était malheureusement fondée.

    A l'ouverture de l'audience, dix jurés seulement sont à leur poste. Le shérif Laberge vient annoncer que MM. Théophile Doré et John Cunningham sont hors d'état de siéger.

    La Cour charge le Dr Brossoit de procéder à leur examen. Au bout de quelques minutes, M. Théophile Doré fait preuve de bonne volonté et parait à sa place.

    Le Dr Brossoit revient rendre compte au juge Mathieu que M. Cunningham en voulant se lever est tombé sans connaissance. Il le déclare hors d'état de venir à l'audience et ne peut se prononcer pour l'après-midi.

    La Cour s'ajourne à deux heures.

    Ce matin après l'ajournement de la cour d'assises, le juge Bélanger est monté sur le banc et a déclaré ouverte la session de la cour supérieure. Quelques affaires d'intérêt local ont été expédiées.

    Audience à 2 heures. Grâce aux bons soins et aux excellents conseils du Dr Brossoit, M. John Cunningham est à son poste. La cour va pouvoir procéder. Cinq à six cents personnes s'empilent dans un espace qui peut bien en contenir la moitié en temps ordinaire.

    L'avocat St Pierre a la parole. Après avoir rapidement passé en revue les devoirs de l'avocat et du jury, le défenseur s'attache à démontrer que Shortis n'a jamais prémédité son crime et que le départ du premier coup de revolver a été purement accidentel. Il dit que saisi par l'émotion de cet évènement, Shortis a vu rouge et a accompli son forfait sans se rendre compte de ce qu'il faisait. Il explique ses menaces à Lowe, "ne bougez pas ou je vous tue," par ces phénomènes de lucidité ou de raisonnements que, aux dires des experts, on trouve chez certains fous.

    M. St Pierre rappelle que Shortis, arrêté sans résistance alors qu'il pouvait fuir, s'est écrié: je ne sais pourquoi j'ai tué ces gens-là. Fait constaté chez les fous par tous les experts. Et cette lettre de Shortis à Millie Anderson dictée entre deux cadavres et près d'un mourant. Shoris profère des menaces contre M. McGinnis, amené à la police, il s'endort sans songer à la potence quui l'attend, ou au pénitencier, supplice mille fois pire. Qu'était Shortis à ce moment? Un corps sans âme sous l'impression de l'insanité homicide provoquée par un choc nerveux, et quel choc nerveux!

    Jadis, dit l'avocat, on disait que ces sortes de gens étaient possédés du démon, je l'admets; eh bien? pendez le diable si vous pouvez l'attraper, mais ne rendez pas responsable celui qui, sous l'impulsion de Satan, a commis un crime inexplicable et inadmissible de la part d'un homme sensé.

    M. Saint-Pierre établit un parallèle entre la cause de Shortis et un grand nombre d'autres, jugées en France, où l'assassin eut le bénéfice de la folie et fut enfermé dans un asile d'aliénés.

    Après une suspension de dix minutes demandée par l'avocat St Pierre pour se reposer, le juge Mathieu informe les jurés que ce dernier ne peut, vu son irritation de poitrine continuer à parler. Il fait savoir qu'il y aura séance de nuit demain soir et que la couronne terminera ses adresses samedi. Lui-même parlera lundi et sans aucun doute le verdict sera connu lundi soir, en tous cas certainement mardi. L'audience est levée à 5 heures.

  4. lundi 4 novembre 1895, page 2

    LE PROCES SHORTIS
    Un verdict de culpabilité
    IL SERA PENDU LE 3 JANVIER
    Le meurtrier conserve son sang-froid habituel
    L'adresse du juge Mathieu

    Beauharnois, 4. - M. McMaster, l'avocat de la Couronne, a prononcé, samedi, son réquisitoire qui a duré quatre heures et demie.

    Vers trois heures et demie, l'hon. juge Mahieu commence sa première adresse au jury, en anglais. Dans un langage clair et précis, il fait l'exposé complet de la cause et commente les débats avec une très remarquable impartialité. Il fait ressortir le bien et le mal fondé des allégations de la défense ou des prétentions de la Couronne, laissant aux jurés le soin de décider. Prenant la question des experts, il dit aux jurés qu'ils doivent tenir compte de leurs théories, mais ne pas se laisser guider par eux.

    Francis Valentine Cuthbert Shortis a-t-il tué John Loye?

    A ce moment était-il sous l'influence d'une maladie mentale le rendant incapable de comprendre la gravité de son acte ou bien s'en rendait-il compte?

    Est-il coupable ou non coupable?

    Le juge Mathieu a terminé son adresse en anglais à six heures moins un quart. Et il a commencé de suite à parler en français.

    A 7½ hrs, le juge terminait son adresse française.

    Il demande alors aux jurés s'ils sont prêts à rendre leur verdict.

    Ceux-ci demandent à délibérer. Il est alors décidé que la cour se réunira demain matin dimanche, à neuf heures, pour recevoir le verdict et libérer le jury.

    Pendant l'adresse du juge, Shortis était debout, la tête haute, les bras croisés, immobile comme une statue. Il est resté dans cette position après que le juge eut fini, et ses gardiens ont été obligés de le prendre par le bras pour le tirer de sa rêverie.

    Vers onze heures du soir, l'animation était extraordinaire. Un verdict de culpabilité simple était attendu.

    Dès neuf heures, dimanche matin, un millier de personnes entourent le palais de justice dans une attitude très calme. A 9.15 hrs, le juge Mathieu arfrive en cour. Le prisonnier est emmené, puis le jury introduit.

    Le président, M. McCarthy, répond au greffier que ses collègues et lui sont d'accord. Le juge Mathieu relit alors aux jurés les trois questions qu'il leur a posées hier soir. Les réponses sont: Oui pour la première; Non pour la deuxième, et Oui pour la dernière.

    En conséquence, Francis, Valentine Cuthbert Shortis est déclaré coupable d'assassinat sur la personne de John Loye, dans [sic] circonstance atténuante et sans admission de la preuve de folie.

    Pas un muscle de la figure du prisonnier n'a bougé. Son père, présent, est resté impassible. Il s'attendait au verdict. La foule, très respectueuse, s'écoule silencieusement.

    Au moment où l'on emmenait Shortis, le docteur Anglin s'est avancé vers lui et lui a offert quelques consolations. Dites docteur, a demandé Shortis, qu'avez-vous fait du catalogue de musique que je vous ai prêté?

    Dehors les conversations vont leur train. Le verdict est approuvé par tout le monde sans restriction ni commentaires.

    A midi, hier, Shortis a diné comme un homme qui n'a rien mangé depuis 8 jours. Il ne fait aucune allusion au verdict. Il se dit seulement très content que le procès soit fini. Il a causé de toutes sortes de choses avec ses gardiens, riant et chantonnant. Il a fait diverses remarques sur des dames qui ont assisté au procès. Il ne semble certainement pas entrevoir la potence qui l'attend.

    Tout le monde est satisfait du verdict.

    Un juré, questionné, a dit que l'accord n'a été ni long ni difficile.

    Ce matin, vers 9 heures 30, Mlle Anderson, arrivée la veille au soir, déjeunait, anxieuse, à l'hôtel Kelly. Soudain, entre Mme Kelly, qui lui annonce le verdict. Mlle Anderson est devenue pâle comme une morte, a quitté la table et s'est renfermée dans sa chambre pour pleurer.

    Beauharnois, 4. - Shortis a été condamné à être pendu le 3 janvier, à huit heures.

  5. lundi 4 novembre 1895, page 4

    SHORTIS
    Son attitude ferme devant le juge

    Beauharnois, 4. - La cour, ce matin, était bondée par la foule venue pour entendre la sentence de Shortis. Le juge Bélanger et quelques autres membres du conseil de ville étaient présents.

    M. et Mme Shortis étaient absents. Le prisonnier est entré avec un pas ferme et élastique et a salué les reporters en souriant. On a posé la question d'usage au prisonnier demandant s'il avait quelque chose à dire pour sa défense. Shortis a répondu d'une voix ferme et distincte: "Non, je vous remercie."

    Son Honneur le juge Mathieu a ensuite lu la sentence condamnant le criminel à être pendu le 3 janvier à 8 heures du matin.

    Le prisonnier est demeuré debout, calme, et n'a manifesté aucune émotion apparente. Ensuite il a remercié le juge d'une voix ferme des bontés qu'il avait eues pour lui, ainsi que tous ceux qui avaient été engagés dans ce procès. Puis il a été ramené dans sa prison.






Jacques Beaulieu
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