Mes racines / my roots

Henri Césaire Saint-Pierre


Adéline Albina Lesieur


Louis Émery Beaulieu


Joseph Bélanger


Geneviève Saint-Pierre


Jeanne Beaulieu Casgrain


Simone Aubry Beaulieu


Édouard Trudeau


Rolland Labrosse

Discours de bienvenue (1939)

À la session inaugurale
de l'Association Henri Capitant,
tenue à Québec

Résumés des discours de Maurice Duplessis et de Jean Niboyet suivis de celui d'Émery Beaulieu.


L'HONORABLE M. DUPLESSlS*
premier ministre de la province de Québec.

Le premier ministre a souhaité la bienvenue aux délégués venus de France, de Belgique, de Suisse, de Roumanie, d'Égypte et d'Haiti afin de mettre en commun avec les juristes français du Québec leurs connaissances et de rendre hommage à trois siècles de fidélité à l'esprit français, fidélité que la loyauté au Canada et à l'Angleterre n'a pas amoindrie.

M. JEAN NIBOYET*
professeur à la faculté de Droit de Paris, secrétaire-général de
l'Association Henri Capitant et président de la délégation étrangère.

M. le professeur Niboyet a d'abord rappelé le souvenir d'Henri Capitant qui choisit, avant sa mort, Québec comme le lieu du congrès. II a ensuite montré que souvent la vieille doctrine juridique française s'était conservée plus pure dans notre province qu'en France où elle avait pourtant sa source. Une étudiante en droit vient d'obtenir, à Paris, son doctorat. Après une thèse sur l'étude comparée de certaines parties du code civil communes à la France et la province de Québec.

Le droit français, a-t-il dit, n'est pas seulement une page d'histoire, il est aussi un merveilleux instrument et une force spirituelle. Le droit français est ancien mais ses principes trouvent leur application même aux circonstances de la vie moderne.

M. Niboyet a rappelé cette phrase de Péguy: "Il n'y a pas de lendemain sans veille." II l'a appliquée au droit et il a montré que le droit français était le fruit des siècles alors que le nouveau droit était celui de l'arbitraire et qu'il conduisait à la barbarie. Le droit français, dit-il, tient au respect de l'individu, de la parole donnée, et des droits de chacun, il oppose la liberté à la violence, l'intelligence à la force.

Me. L.-É. BEAULIEU, C.R.L.L.D.
président du Comité National Canadien de l'Association Henri Capitant
pour la Culture Juridique Française.

Le Comité National Canadien est heureux de se joindre aux chefs de la nation, pour souhaiter à l' Association Henri Capitant la plus cordiale bienvenue.

À la verite, l'association se trouve chez elle, dans cette province. C'est, en effet, à Montebello, dans la province de Québec, et à la suite des Journées du Droit Civil de 1934, que sa fondation fut arrêtée. Je revois encore le maître éminent dont l'association porte aujourd'hui le nom, exposant, avec cette méthode et cette clarté que l'on retrouve dans tous ses ouvrages, les objets de l'institution que son esprit avait conçue, écartant les objections au fur et à me sure qu'elles lui étaient présentées et finissant par infuser dans l'âme de tous les auditeurs le zèle et la conviction dont la sienne était remplie.

L'association tint son premier congrès à Paris. Déjà atteint par le mal qui devait le terrasser, feu Henri Capitant fut incapable d'y assister; mais sa pensée inspirait et dirigeait nos délibérations aussi sûrement que s'il eut été présent en personne.

Puis, vint l'heure de choisir le lieu de la prochaine réunion et, comme l'association hésitait entre plusieurs invitations également pressantes, ce fut le désir exprimé par feu Henri Capitant qui emporta l'adhésion de tous.

On peut donc dire que notre association exécute l'une des dernières volontés de son illustre fondateur en se réunissant dans cette province et dans cette ville. D'autres grands juristes, membres de cette association, sont également disparus. Qu'il me soit permis de saluer ici, avec respect, la mémoire de cet autre maître de la science du Droit, René Demogue.

Devant ces deuils, notre émotion est profonde.

Mais le moyen véritable d'honorer ces grands disparus, c'est d'assurer la survivance de leur oeuvre.

C'est pour assurer cette survivance que se tient ce congrès.

Quant à nous, juristes de langue française du Canada, conscients des immenses avantages que peut nous procurer une communion de plus en plus étroite avec la pensée juridique française, nous formons le voeu que l'association Henri Capitant grandisse et se développe, bien résolus à faire tout ce qui dépend de nous pour assurer la réalisation de ce voeu.

* Ce que nous reproduisons ici est un extrait du journal "Le Soleil," en date de 21 août 1939.






Jacques Beaulieu
jacqbeau@canardscanins.ca
Révisé le 19 juillet 2013
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