Thomas Jean Jacques Loranger | |
Thomas Jean Jacques Loranger et sa familleThomas Jean Jacques Loranger naquit à Yamachiche le 2 février 1823. Il était le fils de Joseph Loranger et de Marie Louise Dugal. Pour plus sur leur famille, pressez ICI. Thomas Jean Jacques épousa à Montréal le 13 mai 1850 Sarah Angélique Trudeau, fille de Toussaint Richard Trudeau et nièce du grand vicaire Trudeau. Cette dernière mourut en 1858. De ce mariage, on trouve une seule enfant:
Le 6 juillet 1864, à Notre Dame de Québec, Thomas Jean Jacques se remaria avec Zélie Angélique Borne, fille de Eusèbe Louis Borne et de Zélie Aubert de Gaspé . Eusèbe Louis Borne et Zélie Aubert de Gaspé, s'étaient mariés à Notre Dame de Québec le 28 avril 1840. Les parents de cette dernière mariéeZélie Aubert de Gaspé, étaient Philippe Joseph Aubert de Gaspé, auteur de "Les Anciens Canadiens", et de Suzanne Allison, qui s'étaient également mariés à Notre Dame de Québec, ce, le 25 septembre 1811. Euzèbe Louis Borne était, lui, le fils de Michel Borne et de Marie Angélique Paquette qui s'étaient également mariés à Notre Dame de Québec le 8 août 1808. Ce dernier Michel Borne était le fils de Georges Borne et de Marie Françoise Letellier. Ce Georges Borne avait passé un contrat de mariage avec le Notaire J. Fortier dans le comté de Bellechasse le 18 avril 1762 avec Marie Françoise Letellier, fille de François Letellier et de Marie Françoise Pelletier. Georges Borne était alors veuf de Marie Lachambre. Georges Borne, fils de Sébastien Borne et de Justine Escalier, avait épousé Marie Lachambre, fille de Joseph Lachambre et de Marie Pruneau, à Notre Dame de Québec le 7 février 1759.
Thomas Jean Jacques mourut à Saint-Pétronille (Île d'Orléans) le 18 août 1885 et fut inhumé à Montréal le 21 août 1885 dans la concession 91 de la section D du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Sa seconde épouse Zélie Angélique mourut à Montréal le 14 août 1895 et fut inhumée avec son mari le 19. Thomas Jean Jacques Loranger:
LORANGER, THOMAS-JEAN-JACQUES,, homme politique, juge et écrivain, né le 2 février 1823 à Sainte-Anne-d’Yamachiche (Yamachiche, Québec), fils de Joseph Rivard, dit Loranger, cultivateur et plus tard aubergiste, et de Marie-Louise Dugal, décédé le 18 août 1885 à Sainte-Pétronille, île d’Orléans, Québec. Thomas-Jean-Jacques Loranger, aîné d’une famille de 13 enfants, fit de brillantes études classiques au séminaire de Nicolet. À compter de 1842, il étudia le droit à Trois-Rivières dans l’étude d’Antoine Polette et fut admis au Barreau du Bas-Canada le 22 avril 1844. Pendant quelques années, il exerça sa profession seul, à Trois-Rivières, puis il forma une société avec Pierre-Richard Lafrenaye, son confrère à Nicolet, et entra finalement à Montréal dans l’étude de Lewis Thomas Drummond, alors procureur général pour le Bas-Canada. En 1853, il constitua une société juridique avec François-Pierre Pominville et, en 1858, Loranger et ses deux frères, Louis-Onésime, futur juge, et Jean-Marie, créèrent leur propre étude. Loranger eut une carrière très active dans la magistrature. Il prit une part considérable aux discussions juridiques qui accompagnèrent l’abolition du régime seigneurial. En qualité d’un des substituts du procureur général devant la Cour seigneuriale, il présenta un long mémoire publié en 1855 et intitulé Mémoire composé de la plaidoirie de T. J. J. Loranger [...], complété en 1856 par Suite du mémoire de M. Loranger [...]. Il soutenait que le régime féodal français n’avait pas été introduit en son entier au Canada et qu’en particulier les seigneurs n’avaient obtenu des concessions qu’avec l’obligation de sous-concéder. Dans le but de favoriser la colonisation, les cens et rentes avaient été fixés à un taux très modique « dont le maximum ne devait pas excéder deux sous par arpent en superficie », ce qui avait pour conséquence de limiter leur capitalisation à l’occasion de l’abolition du régime seigneurial. La cour accepta l’essentiel de sa thèse. Le 18 décembre 1854, il fut nommé conseiller de la reine. Le 10 août 1854, Loranger avait été élu député de la circonscription de Laprairie à l’Assemblée législative du Canada-Uni comme réformiste. Réélu aux élections de 1857, il entra dans le ministère de John Alexander Macdonald* et de George-Étienne Cartier* à titre de secrétaire provincial du Bas-Canada. Au cours de la session de 1858, il participa à un important débat sur une motion concernant la «double majorité», proclamant que «toute tentative de législation affectant une section de la province, contrairement aux vœux de la majorité des représentants de cette section, serait pleine de dangereuses conséquences pour le bien-être de la province, et donnerait lieu à beaucoup d’injustices». Loranger, selon Louis-Philippe Turcotte*, «était d’avis que la question de la double majorité devait être tenue sous silence. Comment la majorité du Bas-Canada pouvait-elle agir de concert avec celle du Haut-Canada, qui voulait les écoles mixtes et une augmentation de la représentation ? Admettre en principe qu’il faut la majorité des deux sections sur les questions générales, ce serait s’exposer à changer très-souvent de gouvernement. Alors une petite majorité l’emporterait sur une grande ; et dans le cas actuel, quand le gouvernement n’a qu’une minorité de trois voix dans le Haut-Canada, et qu’il est appuyé par presque tous les membres du Bas-Canada, ce serait une minorité insignifiante qui l’emporterait sur la grande majorité totale.» Au cours de la même session, Loranger fut de ceux qui s’opposèrent à Cartier à propos du choix d’Ottawa comme capitale et se montrèrent favorables à celui de Montréal, votant sur cette question contre Cartier ; le ministère démissionna et Loranger perdit son poste, le 1er août 1858. Le gouvernement de Macdonald-Cartier fut remplacé par celui de George Brown* et d’Antoine-Aimé Dorion*, qui ne dura que 48 heures. Les conservateurs revinrent au pouvoir et eurent recours à la manœuvre du «double shuffle» [V. George-Étienne Cartier] au cours de laquelle Cartier tint Loranger à l’écart. Ce fut, selon Laurent-Olivier David*, le début d’une brouille entre les deux hommes, ce dont témoigne un incident survenu le 16 mai 1860: alors qu’on discutait un projet de loi relatif aux bureaux d’enregistrement, Loranger accusa le chef du gouvernement de vouloir angliciser ses compatriotes. Cartier se fâcha et demanda à Loranger s’il savait à quel point il avait dû lutter contre certains préjugés et travailler pour réaliser une foule de mesures favorables aux Canadiens français. En 1862, Loranger contribua à la défaite des conservateurs sur le projet de loi de la milice, et le cabinet de John Sandfield Macdonald* et de Louis-Victor Sicotte prit le pouvoir. Loranger demeura député jusqu’au 9 mars 1863, date à laquelle il fut nommé juge de la Cour supérieure. En tant que juge, Loranger siégea successivement à Beauharnois, à Saint-Jean et à Sorel. Il fut aussi souvent appelé comme juge ad hoc à la Cour d’appel. Il prit sa retraite en 1879 et devint alors professeur de droit administratif à la succursale de l’université Laval à Montréal. En 1873, Loranger avait publié le premier tome de son Commentaire sur le Code civil du Bas-Canada. Une notice de l’éditeur annonçait que l’ouvrage dont on commençait la publication comprendrait un grand nombre de volumes et qu’il serait «un traité complet, bien plus complet qu’aucun livre de ce genre publié jusqu’ici au Canada, sur toutes les matières contenues en ce code, aussi bien que sur toutes celles qui s’y rattachent». Dans sa préface, l’auteur soulignait le caractère théorique et pratique de l’œuvre qu’il entreprenait, mais il ne put la terminer. Dans le premier tome, il ne dépassa pas la curatelle, c’est-à -dire les 114 premiers articles du code. Dans le second, publié en 1879, Loranger ne traita que du mariage. Dans son avant-propos, l’auteur eut l’occasion d’affirmer ses convictions personnelles profondes en écrivant que le droit canon et le droit civil reconnaissent le mariage «comme acte religieux et sacramentel et comme contrat civil» et que «l’Église seule a juridiction sur le lien conjugal et les empêchements qui s’opposent à sa validité et que l’État seul a compétence sur ses effets civils». Le traité incomplet de Loranger est aujourd’hui dépassé mais, à l’époque, sa publication constitua un événement dans le monde juridique québécois. En 1879, avec quelques juristes de Montréal, Loranger fonda une revue de droit, la Thémis, mensuel qui devait être publié jusqu’en décembre 1884. La revue contient des articles variés et en particulier des feuillets qui prolongent le Commentaire sur le Code civil du Bas-Canada de Loranger et d’autres qui complètent la Bibliothèque du Code civil [...] de Charles Chamilly de Lorimier. De 1869 à 1872, Loranger avait aussi collaboré à la Revue légale (Montréal et Sorel, Québec), qui venait d’être fondée. En publiant ses Lettres sur l’interprétation de la constitution fédérale [...] en 1883 et 1884, Loranger devenait l’un des premiers auteurs canadiens-français à traiter de droit constitutionnel. Il y énonçait la théorie du pacte fédératif qui devait être reprise par plusieurs auteurs, surtout des Québécois. Il se faisait ainsi l’un des grands défenseurs de l’autonomie des provinces. «La Confédération des provinces britanniques, écrivait-il, a été le résultat d’un pacte formé par les provinces et le Parlement impérial, qui, en décrétant l’Acte de l’Amérique britannique du Nord, n’a fait que le ratifier.» Plus loin, il ajoutait : «Dans la sphère réciproque de leur autorité [...], il n’existe pas de supériorité en faveur du parlement sur les provinces ; mais, sujettes à la souveraineté impériale, ces provinces sont quasi souveraines, et il y a entre les deux corps égalité absolue.» En 1876, la législature du Québec avait adopté une loi visant à la codification des lois générales en vigueur et, pour accomplir cette tâche, on mit sur pied, le 16 août 1877, une commission formée de quatre membres que présidait le juge Loranger. Les travaux commencèrent immédiatement et, le 15 février 1878, la commission présenta un premier rapport au gouvernement dans lequel on exposait le travail déjà accompli. Cependant, au début de mars suivant, le renvoi du ministère de Charles-Eugène Boucher* de Boucherville par le lieutenant-gouverneur Luc Letellier de Saint-Just et l’accession au pouvoir d’Henri-Gustave Joly* entraînèrent la révocation de la commission. Selon Loranger, cette suspension avait été «un fait regrettable à tous les points de vue». En 1880, en vertu d’une nouvelle loi, on reprit les travaux de codification sous la seule direction de Loranger qui, l’année suivante, présenta le Rapport de la commission de révision et refonte des statuts de la province de Québec [...]. On y trouvait esquissées les idées de l’auteur sur la nature du fédéralisme canadien et un plan de codification. Loranger proposait de créer une commission permanente «dont les fonctions seraient de conserver l’harmonie des lois statutaires et de protéger le code des statuts contre l’incohérence et la confusion des lois nouvelles». Les Travaux de la commission de codification des statuts sur les réformes judiciaires parurent en 1882, avec un avant-propos de Loranger. Mais ce dernier ne put terminer son œuvre car il mourut, le 18 août 1885, à Sainte-Pétronille, île d’Orléans, où il passait l’été avec sa famille. Le 17 décembre 1859, Loranger avait été nommé membre du premier conseil de l’Instruction publique. Président de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1880, et de nouveau en 1884, il avait présidé aux grandes fêtes qui marquèrent à Montréal le cinquantenaire de la fondation de cette association. Il fut aussi l’un de ceux qui prirent l’initiative de la construction du Monument national et il présida à la cérémonie de la pose de la pierre angulaire. Ses funérailles eurent lieu à Montréal le 21 août, à l’église Notre-Dame, avec toute la pompe qu’exigeait la mort en fonction d’un président de l’Association Saint-Jean-Baptiste, événement qui, comme le soulignaient les journaux, ne s’était pas produit depuis le décès de Ludger Duvernay*, en 1852. L’inhumation se fit au cimetière de Côte-des-Neiges. Loranger était commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. Loranger avait épousé à Montréal, le 13 mai 1850, Sarah-Angélique Truteau, nièce du grand vicaire Alexis-Frédéric Truteau* ; ils eurent un enfant. Elle mourut en 1858 et, le 6 juillet 1864, à Québec, il épousait Zélie-Angélique Borne, petite-fille de Philippe-Joseph Aubert* de Gaspé. De cette seconde union naquirent sept enfants. Selon Laurent-Olivier David, Loranger fut «l’un des hommes les plus instruits, les plus éloquents et les plus spirituels de son temps ; un esprit essentiellement français dont le fond était sérieux et la forme piquante, éblouissante, gracieuse, une étoile de première grandeur dans cette pléiade de talents qui ont brillé d’un si vif éclat de 1848 à 1867».
Les principaux écrits de Thomas-Jean-Jacques Loranger sont : Mémoire composé de la plaidoirie de T. J. J. Loranger, c.r., un des substituts du procureur-général, devant la Cour seigneuriale (Montréal, 1855); Suite du mémoire de M. Loranger contenant sa réplique devant la Cour seigneuriale (Montréal, 1856); Commentaire sur le Code civil du Bas-Canada, A. E. Brassard, édit. (2 vol., Montréal, 1873–1879). En tant que président de la commission, il publia, Québec, Commission royale, Premier rapport des commissaires nommés pour classifier, réviser et refondre les statuts généraux de la province de Québec, à l’honorable Luc Letellier de St-Just, lieutenant-gouverneur de la province de Québec (Québec, 1878) et Rapport de la commission de révision et refonte des statuts de la province de Québec à l’honorable T. Robitaille, lieutenant-gouverneur de la province de Québec (Québec, 1881), qui parurent aussi en anglais, et Travaux de la commission de codification des statuts sur les réformes judiciaires (Québec, 1882). De plus, il est l’auteur de Lettres sur l’interprétation de la constitution fédérale, dite l’Acte de l’Amérique britannique du Nord, 1867 (2 vol., Québec, 1883–1884), ouvrage traduit en anglais. Enfin, pour avoir une description plus complète des écrits de Loranger ainsi que des articles qui lui ont été consacrés dans différentes revues, le lecteur pourra consulter avec profit le travail d’Ursule Loranger, «Bio-bibliographie de l’honorable juge Thomas-Jean-Jacques Loranger [...]» (travail présenté à l’école de bibliothéconomie de l’univ. de Montréal, 1943). [j.-c. b.]
HON. THOMAS J. J. LORANGER, LL.D.,
THOMAS JEAN JACQUES LORANGER, lately one of the Judges of the Superior Court
of the Montreal district, and son of Joseph Loranger, by Marie Louise Dugal, and brother
of Hon. Louis O. Loranger, Attorney-General of the Province of Quebec, and of
J. M. Loranger, Q.C., was born at Yamachiche, P.Q., on the 2nd February, 1823.
The family came from France about 200 years ago. Jusge Loranger was educated at
Nicolet college; studied law with Judge Polette, of Three Rivers, and was admitted
to practise at Montreal on the 3rd May, 1844, and created
a Queen's Counsel on the 26th December, 1854.
For nine years he was a partner of Judge Drummond, and rose to a high position at
the bar. He was prominent among his French Canadian confrères as the leading
counsel in criminal cases, while in matters involving questions of French law,
he was held in the highest esteem. He was noted for his keen wit as well as sound
learning and forcible logic.Montreal Judge Loranger received his appointment to the bench, already mentioned, on the 28th of February, 1863, and held that honorable position until he resigned in May, 1879. During the period that he was on the bench, he was several times appointed Assistant Judge of the Court of Appeals. He represented the Crown before the Seignorial Court in 1855. While on the bench he was cool, clear-headed, and impartial, and his decisions universally respected. During one period of his life, before he was called upon to don the ermine, Judge Loranger was quite a politician, and figured prominently in the legislative doings of the united Canada. He became a member of Parliament for the county of Laprairie in 1854, and represented that constituency for nine years or till he went on the bench. In November, 1857, he was appointed provincial secretary in the Macdonald-Cartier Government. Judge Loranger is professor of Administrative Law in Laval University, Montreal, from which institution he received the honorary title of Docteur en Droit. He has acted on two commissions for the codification of the provincial statutes. He was at one time president of the French canadian Institute; is president of the St. Jean Baptiste Society, and has been made Commandeur of the Order of His Holiness, Pius IX, and wears the Grand Cross of that Order. Judge Loranger has been and still is a very hard worker with the pen, having written a great many pamphlets, a volume on Seignorial Law, and being now engaged on a voluminous work on the Civil Code of Lower Canada. Two volumes of this work have been published, and meet with a good sale, and the intention of the author, we understand, is to issue a volume every year till it is completed. It will no doubt be his chef d'oeuvre, and give him an abiding and high reputation as a writer on jurisprudence. The Judge is also chief editor of a new monthly publication called La Themis, and is a contributor to several law periodicals. He is a man of great industry, and perhaps has taxed his eyes, if not his constitution, too much; for during the spring and summer of 1880, his sight was a good deal impaired. Judge Loranger has a second wife. The first was Sarah Angélique Trudeau, of Montreal, a niece of the late Grand Vicar, who was widely known and greatly esteemed, chosen in 1850. She died in 1858, one daughter still surviving her, Alexina, the wife of Henri Archambault, advocate, in good standing, of Montreal. He was married the second time in July, 1864, to Zélie Angélique Borne, granddaughter of the late Philip Joseph Aubert de Gaspé, author of "Les Anciens Canadiens." By this union they have one son seven years old. The Canadian Biographical Dictionary(Chicago; Toronto: American Biographical Pub. Co.; [H.C. Cooper Jr. & Co.], 1881) pp. 239-240.
L'HON. T. J. J. LORANGER
Nous avons appris hier matin, avec un regret qui sera partagé par toute la population intelligente, que M. Loranger, ancien ministre et ancien juge, était mort de la maladie dont il souffrait depuis si longtemps. M. Loranger fut une personnalité dans notre monde politique et au barreau. Tout le monde regrettera sa perte. Nous nous bornons aujourd'hui à donner quelques renseignements sur sa carrière qui a été en même temps utile au pays et glorieuse pour lui-même. Il naquit à Yamachiche, le 2 février 1823, et est le frère aîné de M. J. M. Loranger, conseil de la reine, et de l'honorable Louis Onésime Loranger, juge de la Cour Supérieure. Il fit ses études au collège de Nicolet, où il se distingua par ses talents remarquables. Il étudia le droit sous M. Antoine Polette, avocat de trois-Rivières, qui devint plus tard juge de la Cour Supérieure, maintenant à la retraite. Il fut admis à la pratique du droit, à Montréal, le 3 mai 1844, et nommé conseil de la reine, le 26 décembre 1854. Il épousa en 1850 madamoiselle Sarah Angélique Trudeau, nièce de feu le grand vicaire Trudeau. M. Loranger eut de cette union une enfant, mademoiselle Alexina, femme de M. Henri Archambault, avocat. Il eut la douleur de perdre sa femme en 1858. En 1860, il épousa en secondes noces mademoiselle Zélie Angélique Borne, petite-fille du regretté M. Aubert de Gaspé. Devenu associé de M. Drummond, qui fut fait, lui aussi, juge, M. Loranger ne tarda pas à se créer une très haute position au barreau, surtout comme criminaliste. Durant plusieurs années, il s'occupa activement de politique et se distingua éminement à la législature des Canadas Unis. Élu en 1854 député du comté de Laprairie, il fut secrétaire provincial sous l'administration Macdonald Cartier. M. Loranger a été nommé juge le 28 février 1863 et a occupé cette position jusqu'en 1879, époque où il prit sa retraite. Il a agi très souvent comme assistant Juge de la cour d'appel, et en 1855, alors qu'il était encore bien jeune, il a représenté la Couronne devant la cour seigneuriale où il se fit remarquer d'une manière spéciale. Le juge T. J. J. Loranger, durant tout le temps qu'il a administré la justice, a fait preuve d'un talent et d'une science qui se rencontrent rarement. Il était professeur de droit administratif à l'Université Laval, qui lui a conféré le degré de docteur en droit. Il a été chargé de la codification des lois provinciales, et son érudition a rendu au pays des services dont tous les législateurs de l'avenir seront heureux de tirer profit. Il a écrit un commentaire sur le Code Civil - dont deux volumes ont déjà paru - qui n'aurait pu manquer de le placer au premier rang de ceux qui ont écrit sur notre jurisprudence. Ses lettres sur l'interprétation de la constitution fédérale sont en grande estime dans le monde légal. Président de la société Saint Jean Baptiste, il a travaillé, lors de la célébration de la grande fête de 1884, avec toute l'ardeur d'un jeune homme enthousiaste, pour célébrer dignement les noces d'or de cette société. Le juge Loranger demeurait à Saint-Pétronille, Île d'Orléans, avec sa famille, depuis le commencement du mois de juin, où il suivait un traitement spéciale, pour soigner une angine pectorale dont il souffrait depuis un mois. Depuis quelques jours, il s'affaiblissait beaucoup et avait beaucoup maigri. M. Loranger était toujours sur le point de partir pour la France afin de rétablir sa santé, mais il retardait constamment ce voyage, malgré l'avis de ses médecins, et travaillait à la codification des statuts. L'honorable juge O. Loranger, frère du défunt, et M. Henri Archambault, son gendre, sont partis pour l'Île d'Orléans hier après-midi. Les restes mortels arriveront à Montréal, demain, et il est probable que les funérailes auront lieu vendredi. Aussitôt que la nouvelle fut connue, on hissa le drapeau à mi-mât sur le Palais de Justice, l'Hôtel-de-Ville et sur plusieurs autres édifices publics. La Minerve page 2 mercredi 19 août 1885
Association Saint-Jean-Baptiste
Les officiers des différentes sections de l'association, ses membres et tous les canadiens-français en général sont spécialement invités à se joindre à l'Association Saint-Jean-Baptiste pour prendre part aux funérailles de son regretté et distingué président, feu l'honorable T. J. J. Loranger. Les officiers, membres, et tous les Canadiens-français boudront bien se rendre à 8 heures précises, vendredi matin, sur le champ de Mars où M. Frs Lapointe, commissaire-ordonnateur en chef leur indiquera la place qu'il devront occuper dans le cortège funèbre.
A. A. GAUTHIER,
Secrétaire. Les députés commissaires-ordonnateurs et les commissaires-ordonnateurs des différentes sections sont priés de se rendre à 7 1/2 heures vendredi matin, sur le Champ de Mars, revêtus de leurs insignes recouverts de crêpe et à cheval pour recevoir les instructions nécessaires. Pour plus amples informations s'adresser à mon bureau 1608 rue Notre-Dame.
FRANCOIS LAPOINTE,
Commissaire-ordonnateur en chef. La Minerve page 1 jeudi 20 août 1885
L'HONORABLE T. J. J. LORANGER Ses funérailles Démonstration imposante Les société nationales présentes Le service à Notre-Dame Hier matin à huit heures, les cloches de l'église Notre-Dame, annonçaient le service qui devait avoir lieu à neuf heures, pour le repos de l'âme de l'honorable juge T. J. J. Loranger, président général de l'association de Saint Jean Baptiste. Les hautes positions occupées par le défunt, sa réputation et le rôle qu'il a joué dans l'histoire de notre pays, donnaient une importance toute exceptionnelle à cette triste cérémonie.
À neuf heures et demie, le cortège funèbre réuni à la maison mortuaire, rue
Saint-Hubert, se mit en marche dans l'ordre suivant: La Société de Bienfaisance Française était représentée par son président, M. F. Rabat, et MM. P. Cizol, capitaine Lescarde et P. Bourglé.
La Société Nationale suisse était représentée par son président, M. Eggurt, et le vice-consul de Suisse, M. Rey. La paroisse de Yamachiche avait tenu à être représentée aux funérailles de l'un de ses plus illustres enfants, M. le Dr Desaulniers, M. F. G. Desaulniers, MPP., le Dr Lacerte, figuraient dans les rangs du cortège. La Société des Artisans Canadiens-Français avait aussi tenu à être représentée: nous y avons remarqué MM. L. Lamarche, président, L. Demers, 1er vice-président, L. Lamontagne, 2e vice-président. Dans l'Union Typographique Jacques-Cartier, qui, nous le disons à son honneur, était la seule section ouvrière représentée, on nous a signalé MM. J. A. Caron, président, L. H. Bourguignon, secrétaire-trésorier, Cyrille Morneau, trésorier et J. A. Rodier, commissaire-ordonnateur. Parmi les membres de la section Saint-Charles, nous devons citer les noms de MM. A. Laprairie, président, Denis Pillette, vice-président, O. Ducharme, secrétaire, A. Frigon, J. A. Frigon, et au-delà d'une cinquantaine d'autres membres. Le club de raquettes "Le Canadien" s'est surtout distingué en cette occasion. S'étaient rendus à l'appel de la société Saint Jean Baptiste: MM. S. Beaudin, président; I. A. Beauvais, président honoraire; Chs Porlier, 1er vice-président; C. O. Lapierre, secrétaire; Avila Bourdon, trésorier; A. Foisy, H. Larin, membres du comité; Joseph Saint-Denis, porte-drapeau; Narc. Moreau, assistant porte-drapeau; A. Lussier, E. Martineau, J. H. Doré, A. Leblanc, C. L. Tison, J. Aston, J. J. Bopee. Le drapeau du club "Le Canadien" était couvert de draperies de deuil. La société Saint Jean Baptiste avait envoyé une nombreuse représentation: M. N. Laurier, président; M. A. Leroux, vice-président, et M. Legault, commissaire-ordonnateur, étaient à la tête de cette importante section. À la tête de la section Notre-Dame marchaient MM. A. Rastoul, président; Jos. Constantineau, vice-président; U. Garand, trésorier; J. B. Vallée, vice-président; Adolphe OUimet, J. H. Leblanc, Thos Gauthier, L. D. Duvernay, Jas Rowley, F. X. Douaire, P. B. Laviolette, J. P. Forget, A. Morin de Napierville, J. G. H. Bergeron, M.P., etc. M. L. Barré, président, et P. Bédard, vice-président, conduisaient la section Saint Jean Baptiste. MM. J. Contant, président, et P. Descaries, vice-président, représentaient l'Union Saint-Joseph, et M. A. Gosselin représentait l'Union Saint-Pierre. Les porteurs des cordons du poële étaient l'honorable juge en chef Dorion, honorables juges Berthelot, Johnson, l'honorable J. O. Chauveau, l'honorable Ls Archambault, conseiller législatif, Dr DesaulniersM.P., MM. Chs. S. Rodier, R. Bellemare, H. Latour, Bruno Normandin, Dr Rollin. Le deuil était conduit par MM. Joseph Loranger, fils du défunt et élève du collège des Jésuites, Henri Archambault, avocat et gendre du défunt, son jeune fils âgé de six ans, l'honorable juge L. O. Loranger et M. J. M. Loranger, C.R., tous deux frères du défunt, Josué Loranger et Jos Loranger, cousins, M. l'abbé de Gaspé, oncle, Adolphine Lesieur et son fils, Aimé Gélinas, Sévère Gélinas, H. Saint-Pierre, L. E. A. Cholette, Dugal, tous parents du regretté juge Loranger. Puis venaient un grand nombre de citoyens appartenant aux plus hautes classes de la société. Nous avons remarqué MM. le maire Beaugrand, S. Rivard, ex-maire, C. O. Perrault, vice-consul de France, Munderlon, vice-consul d'Allemagne, L. Perrault, Rouer Roy, Chs Glackmeyer, Robb, Black, B. A. T. de Montigny, juges Dugas et Desnoyers, échevin Grenier, D. Girouard, MP, E. Leblanc, MPP, H. Hurteau, MP, docteur Lacerte, T. L. Desaulniers, MP, P. G. Gendron, protonotaire, échevin Dufresne, Hon A. Lacoste, Trottier, Beauchamp, Chaput, N. Bourgouin, P. Lecavelier, Dr Perrault, les honorables juges Baby et Mathieu, Charles de Lorimier, Tancrède de Lorimier, H. C. Saint-Pierre, R. Beullac, Cadieux, Derome, L. A. Sénécal, W. Sicotte, W. Marchand, Simard, capitaine Labelle, A. Dansereau, Wm E. Blumhart, J. B. Vallée, Auguste Marion, de la Minerve, Élie Tassé, L. E. Éthier, G. Pelletier, J. B. Resther, L. Forget, Joseph Duhamel, J. Adam, George Duhamel, Gaspard Lefebvre, G. Lamother, honorable H. Starnes, Philippe Roy, Dumouchel, J. Robillard, Adolphe Robillard, honorable juge Sicotte, F. X. Moisan, F. X. Sarrazin, H. Lanctot, J. Honey, J. Perrault, Dumesnil, René Cotret, F. X. Prieur, Savignac, Dr Lachapelle, Dr. G. Archambault, M. l'abbé Gagnon et M. l'abbé Marcoux, vice-recteur de l'Univ. Laval Auger, registrateur, S. Pagnuelo, A. E. Poirier, J. Bisaillon, Cressé, N. Trudel, maire de St. Henri, J. O. Villeneuve, maire de St. Jean-Baptiste, Brosseau, maire du Sault-au-Récollet, C.A. Geoffrion, G. Roy, C. P. Davidson, échevin Tansey, Tait, échevin Rainville, Dr Mount, capitaine Labelle, les honorables MM. Wurtele, Champagne, Gérin, Beaudry, M. O. Desmarais et un grand nombre d'autres. Toutes les résidences et maisons de commerce par où devait passer le cortège funèbre étaient tendues des couleurs du deuil. Sur la rue Notre-Dame entre les rues Bonsecours et Gosford on remarquait surtout els établissements de MM. Martin et Labelle, Langevin et Mondy, Beauchamp, Lefebvre et Viau, Lanthier et Grenier, J. Perrault et Cie, Senécal et Delierres, Mathieu et Gagnon, J. B. Sicard, Fleury et Bouthiller, J. et A. Normandin, L. C. de Tonnancour, Beauvais et Labine, et plus loin, l'hôtel de ville, le palais de justice, les établissements de MM. Surveyer, Fabre et Gravel, M. F. X. Moisan, Cadieux et Derome et Fréchon, Dufresne et Mengenais, Mde du Perrouzel, Beulac, et un grand nombre d'autres. Une foule considérable était échelonnée tout le long de la rue Notre-Dame jusqu'à l'église où devait avoir lieu le service. Il était 10 heures quand le cortège arriva au temple. Après les chants d'usage le cercueil fut déposé au centre de l'église sur un catafalque étincelant de lumière. Le temple était tendu de noir et revêtu de son deuil le plus riche et le plus majestueux; la foule était nombreuse. Le choeur de Notre-Dame, au grand complet, chanta avec le plus bel effet la messe des morts. M. le grand vicaire Maréchal assisté de MM. Gagnon et Filiatreault, officiait. Nous avons remarqué au choeur un grand nombre de prêtres, entre autres, M. l'abbé Bayle, ancien supérieur du séminaire, les révérends P. Turgeon, recteur du collège Sainte-Marie; M. Deguire, directeur du collège de Montréal; M. Marcoux, vice-recteur de l'Université Laval; M. Gagnon, procureur de l'archevêché de Québec; MM. Deschamps, Émard, Racicot, Charlebois, Picard, Chevrefils, curé de Sainte-Anne, Daniel, Singer, Sorin, Valois, Desjardins, S.J. etc., etc. Sa Grandeur Mgr Fabre, aumônier de l'association Saint Jean Baptiste, qui devait officier au libera, en a été empêché par un malheureux retard. Jamais un aussi grand nombre de voitures n'ont accompagné au cimetière les restes mortels d'un citoyen. M. l'abbé Filiatrault récita sur la tombe les dernières prières de l'église et la terre se referma sur les restes mortels de celui qui fut l'honorable Thomas Jean Jacques Loranger. La Minerve page 1 samedi 22 août 1885
Condoléances
Nous publions ci-dessous les résolutions aoptées à une assemblée des Facultés de droit et de Médecine de l'Université Laval au sujet du décès de l'Honorable T. J. J. Loranger. L'absence de la ville de la plupart des professeurs a empêché l'Université d'assister en corps et en costume aux funérailles de leur regretté collègue. Proposé par l'honorable P. J. O. Chauveau, doyen de la Faculté de droit, secondé par le Dr Rottot, doyen de la Faculté de Médecine: Résolu que les membres des Facultés de droit et de médecine de l'Université Laval à Montréal ont appris avec une grande douleur la mort de leur estimé collègue l'honorable Thomas J. J. Loranger, professeur de droit administratif, dont les talents, les vastes connaissances et la vie laborieuse sont connus de tout le pays auquel il a rendu les plus grands services, comme homme politique, comme écrivain distingué, comme jurisconsulte et comme magistrat. Proposé par M. le Dr. E. P. Lachapelle, secondé par l'honorable Alexandre Lacoste: Résolu que les membres des deux Facultés expriment leurs condoléances et leurs sympathies à la veuve du repgretté défunt et aux membres de sa famille. Proposé par M. Charles C. de Lorimier, secondé par M. le Dr A. Dagenais: Résolu que les membres des deux facultés comme marque de respect pour la mémoire de l'honorable T. J. J. Loranger, portent le deuil pendant un mois.
E. P. LACHAPELLE, M.D. Secrétaire La Minerve page 1 samedi 22 août 1885 Zélie Borne, seconde épouse de Thomas Jean JacquesLORANGER- En cette ville, le 14 courant, à l'âge de 56 ans, Madame Zélie Borne, veuve de feu l'Hon. Juge Thomas J. J. Loranger.Les funérailles auront lieu lundi à 8.30 a. m. Le convoi laissera la demeure mortuaire No 939 rue St Denis, pour se rendre à l'Eglise St Jean-Baptiste, et de là au Cimetière de la Côte des Neiges, lieu de la sépulture. Parents et amis sont priés d'y assister sans autre invitation. Prière aux journaux de Québec de reproduire. La Patrie,samedi 17 août 1895, page 8. Recensement de 1871 de la famille Loranger à SorelRecensement de 1881 de la famille LorangerRecensement de 1891 de la famille LorangerLes personnes inhumées dans le lot où se trouve Thomas Jean Jacques LorangerLe lot où se trouve Thomas Jean Jacques Loranger est la concession 91 de la section D du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. On y trouve:
Joseph Louis Thomas Alfred Loranger, né à Sorel le 17 mai 1873 de Thomas Jean Jacques Loranger et de Zélie Suzanne Angélique Borne, a été baptisé le 18 à l'église Saint Pierre de Sorel. |