Mes racines / my roots

Henri Césaire Saint-Pierre


Adéline Albina Lesieur


Napoléon Mallette


Louis Émery Beaulieu


Guillaume Saint-Pierre


Joseph Bélanger


Geneviève Saint-Pierre


Jeanne Beaulieu Casgrain


Jean Casgrain


Simone Aubry Beaulieu


Marcel Malépart


Jaque Masson


Édouard Trudeau


Rolland Labrosse


Jacques Cousineau



Recherche
de
"Mes racines"

sur
JacquesBeaulieu.Ca


Retour
à la page
initiale

de
JacquesBeaulieu.Ca
Concert Symphonique
Le programme du concert en partie numérisé ici est la propriété d'Odile Malépart, nièce de Germaine Malépart



Orchestre Symphonique de Montréal
dirigé par J. J. Gagnier
avec Germaine Malépart pianiste
concert donné le 26 février 1935 au Plateau



Couverture du programme autographiée par Germaine Malépart:





Deux pages du programme:

J.-J. GAGNIER Compositeur et chef d'orchestre montréalais, récemment nommé Docteur en Musique de l'Université de Montréal et Directeur musicale du poste CRCM. Ses débuts comme instrumentiste datent de 1900, alors qu'il entra au parc Sohmer alors dirigé par M. Lavigne. Il fut directeur de la musique de ce populaire établissement de 1909 à 1911. Deux ans plus tard, J.-J. Gagnier était choisi pour diriger la musique militaire des "Grenadiers Guards": on sait que cet ensemble, par ses concerts au Théâtre His Majesty's, ses tournées et ses auditions radiophoniques, s'est acquis une réputation mondiale. En 1921, J.-J. Gagnier dirigeait l'opéra au Saint-Denis et au théâtre Français. En 1924, il réorganisait la Symphonie de Montréal qui donna une brillante série de concerts jusqu'en 1929. Il fonda, un peu plus tard la Petite Symphonie de Montréal qui se fit entendre dans les différentes maisons d'éducation, ainsi qu'au Moyse Hall de l'Université Mc Gill.

Auteur de nombreuses pièces de musique symphonique, militaire et religieuse, J.-J. Gagnier est très apprécié aux Etats-Unis où il a été appelé à diriger des ensembles d'instruments à New-York, Chicago, Boston et Washington. En mars, il ira diriger la Symphonie de Cincinnati. Ses brillantes qualités de musicien et de chef d'orchestre en ont fait notre meilleur ambassadeur à l'étranger... et même chez nous!



GERMAINE MALEPART Elle est née à Saint-Vincent-de-Paul, province de Québec. Remarquablement douée pour le piano, elle commença très jeune ses études à Montréal où son unique professeur fut Arthur Letondal.

En 1917, Germaine Malépart était lauréate de l'Académie de Musique de Québec et remportait le Prix d'Europe. A Paris, elle étudia le piano avec Isidor Philipp et Maurice Amour, l'harmonie avec Robert Brothe. Durant son séjour en France, elle donna plusieurs récitals à la Salle Gaveau et dans différentes réunions de musiciens. La presse parisienne se montra très flatteuse à son égard, notamment le "Courrier Musical" qui loua sa parfaite maîtrise du clavier et l'intelligence de son interprétation. De retour au Canada, Germaine Malépart se fit entendre au "Ladies' Morning Musical Club" et dans un grand concert à l'Impérial. Elle joua également à la radio et fit deux tournées dans les provinces de l'Ouest. Le public montréalais qui l'entend trop rarement se fait toujours une joie de l'applaudir.



Compte-rendu du concert par Dominique Laberge de La Patrie:



Audition mémorable des Concerts Symphoniques

Il faudrait, pour rendre pleinement justice à la troisième audition donnée hier soir, à l'Auditorium du Plateau, par l'Association des "Concerts Symphoniques de Montréal", pouvoir se replonger dans l'ambiance moelleuse de ces deux heures de ravissement. Ravis, les auditeurs le furent incontestablement, du commencement à la fin, et cet auditoire a nettement manifesté son appréciation chaleureuse en rappelant sans cesse au pupitre le directeur, M. J. J. Gagnier, en faisant un accueil sans précédent à la soliste, Mlle Germaine Malépart, pianiste. Cet audition restera sûrement l'une des plus mémorable de la saison de notre orchestre symphonique.

Ces quelques llignes suffiraient, à la rigueur, à faire voir l'excellence de l'audition d'hier soir. Mais il me tarde de parler de M. J. J. Gagnier, de ses instrumentistes, de son concert et de la soliste. M. J. J. Gagnier est un chef de bonne valeur, chaleureux, démonstratif, que notre public acclame depuis nombre d'années. Hier soir, il s'est surpassé. Il faut lui reconnaître des dons de premier ordre. Il sait comprendre et il sait traduire. M. Gagnier possède le talent naturel et souple du chef d'orchestre; il tient les musiciens "dans sa main", si l'on peut dire; il sait comprendre les oeuvres et assouplir son orchestre. Pour tout dire M. Gagnier possède naturellement le sens de l'orchestre. Au pupitre d'un ensemble symphonique, aucun détail ne prendra jamais M. Gagnier par surprise.

Sous la baguette de M. Gagnier on ne peut rêver, dans les circonstances, d'exécution plus claire, plus sensible aussi. L'ouverture d'"Euryanthe", de Weber et la "Septième Symphonie" de Beethoven s'éclairent d'une lumière singulière; les sonorités s'étagent ou se succèdent avec une netteté disons impressionnante. "La VIIe Symphonie", disait Wagner, "est l'apothéose de la Danse elle-même; elle est la danse dans son essence supérieure, l'action bienheureuse des mouvements du corps incorporée en même temps à la musique." L'interprétation de M. Gagnier fut tout cela, particulièrement dans le scherzo et dans le mouvement final.

Le "Concerto en ré mineur" de Mozart pour piano et orchestre fut l'oeuvre qui enthousiasma le plus l'auditoire. Il est vrai que ce concerto est plutôt rarement joué ici, mais nombre d'auditeurs en avaient entendu l'exécution par les grands orchestres américains. Disons-le pour l'honneur de Mlle Germaine Malépart et pour M. Gagnier, rarement on n'a entendu une aussi belle exécution de cette oeuvre. Mlle Germaine Malépart a joué étincellement les trois mouvements du concerto, y ajoutant sa grande sensibilité. Quant à M. Gagnier, il a dirigé ses musiciens au mieux, en sorte que l'on puisse dire que la soliste et les musiciens se montrèrent quasi parfaits dans tous les détails.

M. Gagnier est chef d'orchestre, mais il est aussi compositeur. Ses "Pastiches Anciens" sont la preuve la plus évidente qu'il a le sens de l'orcheste, comme il est dit plus haut. Inutile d'ajouter qu'il dirige avec grande autorité ce qu'il a conçu si clairement. L'auditoire ne manqua d'accueillir très favorablement les "Pastiches" de M. Gagnier.

Au programme figuraient deux oeuvres de Wagner: la marche funèbre de Siegfried (Le Crépuscule des Dieux) et le prélude du 3e acte de "Lohengrin" (Marche des fiançailles". M. Gagnier se meut aisément dans le Wagner, et c'est une qualité très méritoire de traduire plus que d'honorable façon les oeuvres "colossales" de Richard Wagner.

A notre sens, l'oeuvre la plus réussie au point de vue de l'ensemble comme des détails, fut "Le Festin de l'Araignée", d'Albert Roussel, une des oeuvres symphoniques les plus marquantes de l'école française contemporaine. Pièce subtile, s'il en est une, et toute de nuances. Tout, tout a été traduit par l'orchestre de M. Gagnier: les fourmis qui découvrent un pétale de rose et s'apprêtent à l'emparer quand survient un papillon qui danse; l'araignée qui l'invite à danser plus près de sa toile; il y a aussi les funérailles qui sont touchantes, nobles et pures. Et que de choses encore! Tout, tout apparait avec une lumineuse clarté. Cette oeuvre fine, pleine de trouvailles rythmiques et orchestrales reçut des musiciens de M. Gagnier une excellente interprétation qui trouve sa valeur par sa fraîcheur et sa spontanéité.

Il reste à féliciter M. Athanase David et ses dévoués collaborateurs d'avoir su prendre l'initiative de fonder l'Association des "Concerts Symphoniques de Montréal" et de nous donner l'occasion de constater les talents de nos chefs d'orchestre parmi lesquels M. J. J. Gagnier n'est pas le moins brillant.

Dominique LABERGE





Jacques Beaulieu
beajac@videotron
Révisé le 22 juillet 2019
Ce site a été visité 31806401 fois
depuis le 9 mai 2004