Mes racines / my roots

Henri Césaire Saint-Pierre


Adéline Albina Lesieur


Napoléon Mallette


Louis Émery Beaulieu


Guillaume Saint-Pierre


Joseph Bélanger


Geneviève Saint-Pierre


Jeanne Beaulieu Casgrain


Jean Casgrain


Simone Aubry Beaulieu


Marcel Malépart


Jaque Masson


Édouard Trudeau


Rolland Labrosse


Jacques Cousineau



Recherche
de
"Mes racines"

sur
JacquesBeaulieu.Ca


Retour
à la page
initiale

de
JacquesBeaulieu.Ca
Famille Paquin
Ce texte est reproduit avec permission. Sa transcription et sa présentation en ligne ont été effectuées par Jacques Beaulieu. Il constitue la troisième partie du livre intitulé HISTOIRE DE L'ILE BIZARD rédigé par Éliane Labastrou et publié en 1976

HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE
DES FAMILLES SOUCHES
DE L'ILE BIZARD

Rédigé par Éliane Labastrou
Publié en 1976.


Puisque seule la troisième partie du livre HISTOIRE DE L'ILE BIZARD est reproduite, il faut se référer à l'original dans les cas où les pages mentionnées dans le texte qui apparaît ici sont dans des sections dont la reproduction n'a pas été autorisée; un hyperlien permet par contre de rejoindre les sections mentionnées dont la reproduction a été autorisée.



NOTE IMPORTANTE:
pour faire apparaître les tableaux mentionnés,
il suffit de cliquer sur leurs noms



FAMILLE PAQUIN

tableau I

L'ancêtre de la famille Paquin, Nicolas Paquin, né vers 1648, était originaire de La Poterie, village normand situé au centre de la presqu'île du Contentin. Un article paru récemment dans Perspectives(1) nous renseigne à propos de ce village. Selon Marie Decary et André Gladu qui l'ont visité, le village, autrefois appelé La Poterie, s'appelle aujourd'hui Vindefontaine, étrange nom pour le pays normand où l'on boit surtout du cidre.

Il s'agissait d'un village de potiers où environ une douzaine de ces artisans exerçaient leur métier. On raconte une anecdote à propos des potiers de La Poterie. Ils fabriquaient jadis de grands sinots, soit de grands pots pouvant contenir 100 livres de beurre qui étaient expédiés en Angleterre. Or, les Anglais s'aperçurent un jour de l'épaisseur anormale des sinots, ce qui permettait aux Normands d'épargner sur le poids du beurre. Il y eut un procès à ce sujet.

Venu en Nouvelle-France, ayant probablement embarqué au port de Honfleur en Normandie, Nicolas Paquin, qui était menuisier de son métier, se maria le 18 janvier 1676 à Château-Richer avec Marie-Françoise Plante, née vers 1655 et décédée à Sainte-Famille de l'île d'Orléans le 18 avril 1726. Son mari était aussi décédé à Sainte-Famille le 17 décembre 1708. Ils eurent plusieurs enfants dont nous n'avons retenu que deux garçons: Jean-Baptiste et Nicolas, car tous les deux ont une importance quant à leur postérité dans l'île Bizard.

Jean-Baptiste, né en 1701 et décédé en 1743 à Deschambault où il avait épousé en 1731 Marguerite Chapelain, est l'ancêtre de tous les Paquin de l'île Bizard à partir de la septième génération, et la plupart de ceux de la quatrième, cinquième et sixième générations. Il y eut en effet une famille, celle d'Alexis Paquin, qui, elle, ne descendait pas de Jean-Baptiste, mais de Nicolas Paquin, comme le montre le tableau.

À la troisième génération, Joseph marié à Marie-Reine Mathieu, était cultivateur à Deschambault et il ne semble pas qu'il soit venu dans l'île Bizard, car il n'est pas inhumé à Sainte-Geneviève. Il était encore à Deschambault au moment du mariage de ses enfants. Nicolas, son cousin à la même génération, ne vint pas dans l'île lui non plus.

Or, il se passa un fait intéressant au niveau de la quatrième génération. Jean-Marie Paquin, l'aîné de la famille de Joseph et Marie-Reine Mathieu, se maria en 1801 avec Charlotte Bonneau dit Blondin. Le mariage eut lieu à l'église Notre-Dame de Montréal en présence de plusieurs témoins, parmi lesquels Amable et Judie Foretier. Jean-Marie Paquin vint sans doute s'établir dans l'île peu de temps après son mariage. N'y aurait-il pas eu un lien de parenté avec la famille de Pierre Foretier, alors seigneur de l'île Bizard? Il faudrait d'autres recherches pour établir cette hypothèse, mais la présence de deux témoins du nom de Foretier au mariage de Jean-Marie Paquin la laisse supposer.

Jean-Marie Paquin serait donc venu s'établir dans l'île entre 1801 et 1805, et il y fut vite suivi par ses frères et soeurs. En effet, Marie Reine épousa le 7 octobre 1805 à Sainte-Geneviève Joseph Brunet, fils de Michel Brunet et de Geneviève Latour de l'île Bizard. Le 31 janvier 1814, son frère Charles Paquin épousa, à son tour, Marie-Catherine Brunet de la même famille. Enfin, quelques mois plus tard, le 9 mai 1814, François Paquin, frère de Jean-Marie et des précédents, épousa Geneviève Brunet, toujours de la même famille de l'île Bizard. Au mois de juin 1815, Marie-Josephte Paquin, soeur de Jean-Marie, épousa Luc Larivière, un veuf probablement descendant de Jacques Larivière, l'un des premiers habitants de l'île Bizard. Un autre frère de Jean-Marie, Paul, épousa quatre mois plus tard la fille de ce même Luc Larivière. Les familles Paquin, Brunet et Larivière avaient trouvé des terrains d'entente mutuelle. Il y avait sans doute encore un autre garçon dans la famille de Joseph Paquin et Marie-Reine Mathieu de Deschambault qui vint s'établir dans l'île. En effet, on retrouve en 1825 un certain Augustin Paquin, marié à Françoise Turcot ou Marcot, mais qui partit ensuite pour Saint-Benoît; c'est pourquoi nous n'en avons pas tenu compte.

Dans le recensement de 1831, Jean ou Jean-Marie Paquin et son frère Charles sont tous les deux indiqués dans la partie sud-est de l'île. Ils possédaient des concessions à peu près semblables, situées l'une près de l'autre, contenant respectivement 140 arpents et 160 arpents, dont 120 et 126 étaient en culture. On peut voir leur production agricole et leur cheptel à la page 80. C'étaient les propriétaires des plus grands troupeaux de moutons dans l'île, avec 50 moutons chacun.

Paul Paquin était aussi établi du côté sud-est, semble-t-il. Son exploitation ne comprenait que 20 arpents, dont 12 étaient cultivés (voir page 80).

François Paquin, quant à lui, se trouvait du côté nord-ouest de l'île, où il exploitait une terre de 90 arpents, dont 74 étaient en culture (voir page 80).

Vingt ans plus tard, c'est-à-dire en 1851, François Paquin était rentier et il habitait dans une maison de pierre, chez son fils Damase; cette maison était située du côté nord-ouest de l'île et il semblerait qu'il s'agisse de la maison de pierre existant encore au numéro 1623 du chemin Bord du Lac, sur le lot cadastral no 145 qui appartenait encore à la famille Paquin en 1877 (Mathias Paquin) et vers 1910 (Ludger Paquin), lorsque Ozias Cardinal vint l'habiter. Il est possible que François Paquin l'ait fait bâtir.

Celui-ci eut au moins cinq garçons qui se marièrent. Damase dont nous avons déjà parlé était voyageur en 1844; il fut marguillier de 1869 à 1872. Ses frères, Isaïe et François-Xavier, l'étaient en 1851. L'aîné, Jean-Baptiste, avait épousé une fille de Sainte-Eustache où il alla sans doute s'établir. Edouard, marié en 1845 à Esther Labrosse, exploitait en 1851, une terre de 65 arpents dont 51 étaient en culture. On peut voir sa production agricole et son cheptel à la page 103. Il fut conseiller municipal de 1880 à 1883 et de 1889 à 1900, et marguillier de 1874 à 1877. Il eut 21 enfants, mais il en perdit au moins neuf en bas âge. Sa fille Mélina épousa Janvier Proulx dit Clément; une autre, Odile, épousa Jacques Théoret, fils de Basile, et Eulalie épousa Athanadore Ladouceur. Parmi les garçons, Mathias, Félix, Raphaël et Edouard habitèrent l'île et Mathias y possédait en 1877 le lot no 145; il partit ensuite pour Saint-Eustache. Félix fut commissaire d'école de 1882 à 1883; il partit ensuite pour Sainte-Anne-de-Bellevue. Deux filles d'Edouard Paquin habitent encore ici: Louisa Paquin (Mme Philias Boileau) et Lucienne Paquin (Mme Nelson Paquin).

Reprenons maintenant à la gauche du tableau, au niveau de la cinquième génération. Nous y trouvons tout d'abord les fils de Jean-Marie Paquin, dont Isidore, marié en 1831 et qui, dès cette date, était établi sur une terre située au sud-ouest de l'île comprenant 120 arpents. On peut voir son cheptel à la page 80. Il habitait la maison de pierre appartenant actuellement à M. Joseph Bélanger. Cette maison fut construite par G. Brunet en 1821. Nous n'en connaissons pas le premier propriétaire. Isidore Paquin n'avait que 16 ans en 1821. Il était officier de milice en 1844 et marguillier de 1853 à 1857. En 1851, Isidore Paquin exploitait une terre de 120 arpents, dont 105 étaient en culture. On peut voir sa récolte et son cheptel à la page 103. L'une de ses filles, Adéline, épousa Maxime Wilson en 1855, et fut la grand'mère de Georges, Ovide et Arthur Wilson, entre autres. C'est Jean-Baptiste, fils d'Isidore, qui hérita de l'exploitation; marié avec Marceline Boileau en 1855, il fut conseiller municipal de 1875 à 1877 et marguillier de 1882 à 1885. Son petit-fils, Évariste, fut conseiller municipal de 1910 à 1913, de 1917 à 1920, et président de la Commission scolaire de 1927 à 1933. Son arrière-petit-fils, Jean-Louis, est actuellement médecin à Sainte-Anne-de-Bellevue. Il a joué un role important dans l'île de 1958 à 1964, puisqu'il fut maire de 1958 à 1963, commissaire d'école de 1958 à 1964, ayant été président de la Commission scolaire de 1958 à 1962. Enfin, la maison d'Isidore Paquin est toujours habitée par ses descendants, puisque Mme Joseph Bélanger est son arrière-petite-fille.



Un autre fils de Jean-Marie Paquin, Joseph, quitta l'île et alla s'établir à Saint-Joseph-du-Lac; parmi ses enfants, on retrouve Émery, père de Joseph Paquin, originaire de St-Joseph-du-Lac et marié en 1897 à Christine Théoret, les parents de Mme Lionel Théoret.

Nous arrivons ensuite à Olivier Paquin, marié en 1840 avec Marie Esther Payment. En 1851, celui-ci était établi au nord de l'île sur une terre de l00 arpents, dont 80 étaient en culture. On peut voir sa production agricole et son cheptel à la page 103. Une fille d'Olivier Paquin épousa Jean-Baptiste Wilson qui fut échevin de la ville de Montréal. Ludger Paquin fut conseiller municipal en 1897 et maire de 1898 à 1909. Il partit ensuite pour Saint-Benoît et n'a pas laissé de descendants dans l'île. Alphonse fut conseiller municipal de 1881 à 1887 et de 1898 à 1904 et marguillier de 1904 à 1907. Avec Philomène Pilon, son épouse, ils sont les grands-parents d'Émile et Jean-Marie Paquin, entre autres. C'est la seule branche des Paquin qui s'est perpétuée dans l'île jusqu'à la huitième et la neuvième génération. En effet, Alphonse Paquin eut plusieurs fils, mais seul Victor se maria, ayant épousé en 1903 Elumina Boileau, fille de Philias et Geneviève Brunet; Victor Paquin fut commissaire d'école de 1914 à 1918 et de 1927 à 1935, ayant été président de la Commission scolaire de 1917 à 1918, puis de 1933 à 1934; il fut aussi marguillier de 1932 à 1935.



Émile et Jean-Marie Paquin sont surtout connus dans l'île comme pommiculteurs, et les gens de l'île continuent d'apprécier les produits de leurs vergers. Émile Paquin fut marguillier de 1959 à 1962 et conseiller municipal de 1952 à 1953. Il a deux fils, mais ils ne sont pas établis dans l'île. Cependant, un fils de Jean-Marie, Jean-Luc, y réside; il est marié avec Émilie Leroux, institutrice mieux connue sous le nom de Mimi Paquin. C'est la seule famille de Paquin actuellement dans l'île au niveau de la neuvième génération.

À la cinquième génération, Hyacinthe Paquin, fils de Jean-Marie et marié à Julie Daoust, semble avoir eu beaucoup d'influence dans l'île autrefois. Il habitait la maison de pierre qui est aujourd'hui la propriété de Mlle Lilianne Boileau au numéro 733 de la rue Cherrier. Selon les archives paroissiales, il était maire de l'île Bizard en 1858. Il fut aussi conseiller municipal en 1873 et marguillier de 1871 à 1874. Au moment où fut voté le règlement ordonnant l'empierrement des chemins de l'île en 1893, il fut nommé inspecteur chargé de faire exécuter le règlement; il ne semble cependant pas y avoir réussi et le Conseil municipal lui retira plus tard ses fonctions pour les confier à des volontaires.

La fille de Hyacinthe Paquin, Edwige, épousa Toussaint Théoret, devenant la grand'mère de Mme Félix Raymond, de Mme Siméon Théoret et de Mlle Aurore Théoret. Un garçon, Elzéar, fit des études en médecine et exerça sa profession à Outremont; il avait suivi les traces de son oncle Jean-Marie dont nous parlerons ci-après. Enfin, un autre fils de Hyacinthe, Philéas, fut conseiller municipal de 1875 à 1880, en 1886 et de 1889 à 1892, commissaire d'école de 1886 à 1892 et marguillier en 1903. Un de ses fils, Henri, était établi à Sainte-Geneviève. Ce fut le père de Georges Paquin qui fut maire de l'île Bizard de 1949 à 1955 et en 1957. Son fils, Pierre Paquin, a maintenant quitté l'île.

Enfin, un autre fils de Jean-Marie Paquin (4e génération), portant le même prénom que son père, Jean-Marie, fut médecin pendant de nombreuses années à Sainte-Geneviève. Il fut probablement l'un des premiers fils de cultivateurs de l'île à faire des études supérieures.

Reprenons au niveau de la quatrième génération. Parmi les enfants de Charles Paquin, quatre garçons se marièrent et deux d'entre eux vécurent dans l'île, mais n'y laissèrent pas de descendants. L'un d'eux, Eusèbe, fut marguillier de 1877 à 1880. Enfin, tout à fait à la droite du tableau, à la cinquième génération, on trouve Alexis Paquin, le seul de sa branche à être venu de Deschambault dans l'île Bizard, suivant l'exemple de ses cousins venus du même endroit. Cette branche de la famille est intéressante non pas pour la descendance des Paquin qui s'arrête dans l'île à la sixième génération, mais pour celle des Wilson. En effet, c'est la fille d'Alexis Paquin, Marguerite, qu'épousa John Wilson avant de s'établir dans l'île et y fonder la nombreuse famille que nous connaissons. Nous en reparlerons au chapitre de la famille Wilson.

La relève est actuellement bien faible pour assurer la postérité dans l'île Bizard de la nombreuse et prospère famille des Paquin des années 1800 à 1900.


(1) Vol. 17. No 26. 28/6/1975



Jacques Beaulieu
beajac@videotron
Révisé le 22 juillet 2019
Ce site a été visité 27388253 fois
depuis le 9 mai 2004