Ce texte est reproduit avec permission. Sa transcription et sa
présentation en ligne ont été effectuées par Jacques Beaulieu. Il constitue la
troisième partie du livre intitulé HISTOIRE DE L'ILE BIZARD
rédigé par Éliane Labastrou et
publié en 1976
HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE
DES FAMILLES SOUCHES
DE L'ILE BIZARD
Rédigé par Éliane Labastrou
Publié en 1976.
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HISTOIRE DE L'ILE BIZARD est reproduite, il faut se référer à l'original dans les
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FAMILLE SAUVÉ dit LAPLANTE
La famille Sauvé dit Laplante de l'île Bizard descend de Pierre
Sauvé dit Laplante, né vers 1652 et décédé au Bout-de-l'île (Sainte-Anne-de-Bellevue)
en 1737. Il était originaire de Libourne, diocèse
de Bordeaux, étant le fils de François Sauvé, maitre-tailleur, et
Marie Malleret. Venu en Nouvelle-France, il épousa le 27 février
1696 à Lachine Marie-Renée Michel, dont il eut plusieurs enfants,
notamment Charles, marié en 1738 au Bout-de-l'île avec Marie-Joseph Léger.
C'est un fils de Charles qui épousa le 29 juillet 1777 Suzanne
Proulx, fille d'Antoine Proulx et Marie-Anne Roy, établis dans l'île
depuis 1763. Comme nous l'avons vu au chapitre de la famille
Proulx, ce n'était pas des Proulx dit Clément, mais des Proulx dit
Poitevin. Antoine Proulx n'ayant eu que des filles, il est probable
que Jean-Baptiste Sauvé hérita de la terre ou d'une partie de la
terre de celui-ci.
Jean-Baptiste Sauvé et Suzanne Proulx eurent treize enfants,
dont cinq morts en bas âge. L'aîné des garçons, François, qui portait
le prénom de son arrière-grand-père de France, se maria en 1802
avec Françoise Deschamps, nous y reviendrons. Le deuxième fils,
Jean-Baptiste, se maria à Oka en 1805 avec Catherine Joannet
et il s'établit dans l'île.
Le 28 mars 1809, Jean-Baptiste Sauvé, malade de corps mais
sain d'esprit, fit par testament passé devant le notaire Maillou
donation de ses biens à ses deux fils, Joseph et Luc, encore mineurs,
et il désigna un autre de ses fils, Jean-Baptiste, comme exécuteur
testamentaire. Le fils aîné de la famille, François, ainsi que l'un
des gendres, avaient vendu leurs droits de succession à ce même
Jean-Baptiste Sauvé fils.
La propriété comprise dans le testament et décrite en detail
dans l'acte d'inventaire des biens effectué après la mort de Jean-Baptiste
Sauvé père, le 17 avril 1809 devant le notaire Joseph Maillou,
se composait d'une terre d'un arpent de front sur vingt
arpents de profondeur, au bout desquels prenaient deux arpents
de front sur quatorze arpents de profondeur, située du côté nord
de l'île, joignant au lac des Deux-Montagnes, d'un côté à Pierre
Demers et Joseph Brazeau, de l'autre au fils Jean-Baptiste, qui
avait obtenu sa terre par acte de donation établi le 4 juillet 1803.
Sur la terre du père se trouvaient une maison, une grange et
et une écurie, ainsi décrites
1° - Une maison en bois de pièces sur pièces de vingt pieds carrés
ayant quatre ouvertures, chassis vitrés, plancher haut et bas, portes
et contreportes, cheminée en pierre de maçonnerie et couverte de
bardeaux.
2° - Une grange de cinquante pieds sur vingt six faite en poteau
de cèdre, couverte en paille pignonnée... entourée de quartelles de
bois blanc et cèdre, ancienne étable construite à même et une batterie,
ladite grange en bon ordre excepté les pignons qui ont besoin de
réparation.
3° - Une écurie de seize pieds sur douze d'épinette rouge et poteaux
de cèdre, couverte en paille pignonnée... les joints tirés au mortier
de chaux, le tout en assez bon ordre.
On verra ci-après la liste des articles trouvés dans la maison
et les bâtiments de la ferme lors de l'inventaire des biens. Le tout
fut vendu aux enchères et l'on trouve même au greffe du notaire
Maillou déposé aux archives nationales la liste des articles vendus
et le nom des personnes les ayant achetés.
Joseph Sauvé qui hérita du produit de la vente avec son frère
Luc est sans doute celui que l'on retrouve marié avec Thérèse Vivier
dit Ladouceur en 1810; six de leurs enfants furent baptisés à
Sainte-Geneviève et ils portent les mêmes prénoms que d'autres
membres de la famille Sauvé, par exemple Marguerite, Luc et
Jérémie; lorsque Marguerite se maria avec Eustache Demers en
1839, Joseph Sauvé, son père, est dit habitant Saint-Eustache; un
fils de Joseph Sauvé, François-Xavier, épousa à Sainte-Geneviève
Adéline Blais en 1855.
Quant à Luc, frère de Joseph, il épousa en 1820 à Sainte-Geneviève,
Marie-Geneviève Vinet.
Il ne resta donc dans l'île que deux branches principales de
la famille Sauvé: celle issue de François, à gauche du tableau,
et celle issue de Jean-Baptiste, à droite.
Dans le recensement de 1831, François Sauvé figurait comme
journalier. Marie avec Françoise Deschamps, il eut douze enfants,
dont trois morts en bas âge et six qui se marièrent. François, l'aîné
des garçons, épousa en 1833 Marguerite Darragon, fille de Joseph
Darragon; ils eurent quatre enfants nés dans l'île, mais la quittèrent
ensuite avant 1844, car ils ne figurent pas au recensement à cette
date.
Michel épousa en 1834 Monique Darragon, soeur de la précédente.
Il figure comme menuisier à tous les recensements de 1844
à 1871. Ils eurent au moins neuf enfants, dont Joseph né en 1836
et qui figurait comme voyageur au recensement de 1871. Eustache
y figurait comme journalier. Ni l'un ni l'autre ne semblent s'être
établis dans l'île.
Seul Hyacinthe, marié en 1880 avec Marie-Anne Proulx, fille
d'Isidore et de Marie-Archange Brayer dit Saint-Pierre, y a laissé
une descendance, notamment par son fils Adéodas. Hyacinthe
Sauvé était menuisier en 1885. Il avait donc continué le métier
de son père.
Adéodas Sauvé, fils de Hyacinthe, fut commissaire d'école de
1933 à 1939 et marguillier de 1943 à 1946. Marié avec Rose Alma
Godin en 1920, il eut deux enfants nés du premier lit et ayant
survécu au bas âge, Joseph marié en 1935 avec Délia Proulx, fille
d'Abraham, et Paul, marié en 1937 avec Lucille Lecavalier, fille
d'Ovide. La première femme d'Adéodas Sauvé étant décédée à
l'âge de 37 ans, il épousa en deuxièmes noces Jeannette Bastien,
fille de Wilfrid, qui lui donna dix autres enfants dont neuf survécurent
au bas âge. La plupart d'entre eux ont fondé une famille
dans l'île, comme on peut le voir au tableau.
Reprenons maintenant au niveau de la cinquième génération,
parmi les fils de François Sauvé, on trouve Joseph Sauvé, marié
en 1841 avec Marie Leclerc. En 1851, celui-ci était journalier. Parmi
leurs treize enfants ayant survécu au bas âge, on remarque Joseph
qui est voyageur en 1871, Moyse qui épousa Domitille Proulx,
mais n'eut pas d'enfants baptisés dans la paroisse; Rosalie qui
épousa Michel Desjardins en 1868, Hormidas qui est dit étudiant
en 1871, Athanase qui est journalier à la meme date, et Adéline
indiquée comme institutrice; hélas elle mourut deux ans plus tard.
Benjamin Sauvé, autre fils de François, était voyageur en 1844,
de même que son frère Magloire. Le premier des deux épousa
Mélanie Trépannier, fille de Jacques, en 1845; ils eurent, deux
enfants nés dans l'île, mais on ne les y retrouve plus en 1851,
lors du recensement.
Voyons maintenant l'autre branche de la famille Sauvé dit
Laplante, celle descendant de Jean-Baptiste et Marie-Catherine
Joannette.
Jean-Baptiste Sauvé occupait en 1831 une terre, du côté sud
de l'île, de 81 arpents dont 65 étaient en culture. On peut voir
sa production agricole et son cheptel à la page 80. Son fils,
Jean-Marie, était aussi indiqué pour une propriété de 81 arpents,
dont 65 en culture. Il venait alors de se marier et il est probable
qu'il exploitait la terre de son père à moitié; on n'indique aucune
récolte pour lui, mais il a déjà du bétail.
Jean-Marie Sauvé avait épousé Cécile Payment, mais celle-ci
mourut jeune après lui avoir donné trois enfants. Il épousa en
deuxièmes noces, Émilie Pilon, dont il eut dix enfants, mais quatre
moururent en bas âge. En 1851, Jean-Marie Sauvé était indiqué
comme journalier au recensement et c'est son frère Benjamin qui
exploitait une terre, sans doute la terre familiale. Jean-Marie Sauvé
semble avoir quitté l'île dans les années 1870. Son fils Isidore se
maria à Sainte-Geneviève en 1858 avec Geneviève Brayer dit
Saint-Pierre.
Jérémie, deuxième fils de Jean-Baptiste et Marie-Catherine
Joannette, figure comme journalier au recensement de 1851. Il avait
épousé en 1834 Marie-Rose Joly, fille de Joseph et Marie Boileau.
Ils eurent dix enfants, dont Venant, indiqué comme menuisier en
1861; celui-ci fut bedeau avant 1875, ayant été remplacé à cette
date par son frère Jérémie. Venant Sauvé épousa en 1858 Flavie
Labrosse dit Raymond, fille de Michel Labrosse; ils eurent neuf
enfants baptisés dans la paroisse, mais semblent avoir quitté l'île
après 1874.
Théophile Sauvé, deuxième fils de Jérémie, épousa en 1863
Marie Célina Labrosse, autre fille de Michel Labrosse; ils eurent
six enfants nés dans l'île, mais ils la quittèrent aussi après 1872.
Enfin, Absolon épousa Elise Théoret, mais ils ne s'établirent pas
dans l'île.
Benjamin Sauvé, fils de Jean-Baptiste, marié en 1839 avec
Émilie Charlebois, occupait en 1851 une terre de 88 arpents dont
80 étaient en culture. On peut voir sa production agricole et son
cheptel à la page 103. Benjamin Sauvé ne figure plus au recensement
de 1861; il avait donc quitté l'île avec ses enfants.
Olivier Sauvé, marié à Scholastique Ladouceur, n'eut pas
d'enfants baptisés dans la paroisse.
Enfin, Joseph, marié en 1851 avec Adéline Saint-Pierre, fille
d'Eustache et Marthe Cardinal, eut une nombreuse famille dans
l'île. L'aîné des garçons, Thimothée, épousa en 1888 Philomène
Théoret, fille de Louis Théoret et Philomène Cardinal; ils eurent
un garçon né dans l'île. Albert, frère de Thimothée, épousa Cordélia
Théoret, soeur de Philomène; ils ne s'établirent pas dans l'île. Enfin,
Alcide épousa en 1889 Hélène Martin, fille de Luc Martin et Elmire
Saint-Pierre; ils n'eurent pas d'enfants nés dans l'île. Jean-Baptiste
se maria aussi à Sainte-Geneviève en 1912.
Il ne semble donc pas y avoir actuellement dans l'île, de
descendants de cette branche portant encore le nom de Sauvé.
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