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La police de Montréal vers 1853

Le bon vieux temps
- le début des années 1850 -

D'après des articles parus dans le journal La Patrie en novembre 1884.


    LE BON VIEUX TEMPS

    La police, il y a trente ans - Des égards pour les pochards - Les vétérans - David le laid.

  1. La police de Montréal vers 1853

    Ce matin, jour de fête publique, la plus grande tranquilité régnait au poste central. Le reporter de la Patrie a profité de la circonstance pour obtenir d'un des plus vieux sergents quelques détails sur la police de Montréal, il y a trente ans.

    La police municipale était alors sous le commandement de M. Hayes. Le poste central était alors dans le soubassement de l'extrémité-ouest du marché Bonsecours.Il n'y avait que deux postes, le deuxième étant à l'encoignure des rues Bleury et Craig. Au service de la corporation en 1852 le constable n'était pas riche; il ne recevait qu'un salaire de 50 sous par jour pendant que les ouvriers de bord gagnaient entre quatre et cinq dollars par jour. Ce prix élevé de la main d'oeuvre s'expliquait par le fait que les ouvriers de Montréal, redoutant le typhus, n'aimaient pas à travailler au déchargement des navires d'outre-mer. C'était aussi avec beaucoup de difficulté que M. Hayes pouvait maintenir un chiffre effectif de sa force.

    Il lui arrivait très souvent le matin d'ouvrir les cellules et de recruter des constables parmi les pochards arrêtés la veille.

    Si le prisonnier consentait à faire partie de la force, on lui faisait immédiatement endosser l'uniforme et on l'armait du bâton bleu réglementaire.

    Les nouvelles recrues n'étaient pas des modèles d'ordre et de sobriété.

    Ils partaient le soir pour faire le service et on ne les revoyaient plus au poste. Ils prenaient la clef des champs avec leur uniforme et leur bâton.

    La police de 1852 à 1855 avait des égards tout particuliers pour les ivrognes.

  2. La police de Montréal et les pochards vers 1853

    La corporation était trop pauvre pour transporter les pochards au poste dans une voiture de place. Ce service se faisait avec une civière. Il ne se passait guère une journée sans que l'on n'amenât sur cette civière un constable endormi dans les vignes du seigneur.

    L'ivrognerie chez le policier était une peccadile des plus pardonnables.

    Le recorder, M. Joseph Bourret prononçait d'ordinaire contre les pochards, la sentence de dix chelings ou huit jours. Le niveau de moralité de la ville n'était pas plus élevé qu'aujourd'hui, car la liste du recorder contenait, règle générale, 15 à 20 noms.

    L'effectif de la police de Montréal n'a été porté à cent hommes qu'après l'affaire Gavazzi.

  3. Les membres de la police de Montréal vers 1853 toujours en devoir

    Aujourd'hui, le plus ancien policier est le sergent Maher, dont les états de service datent de 1847. Le sergent Ménard a été engagé en 1850, le constable Galarneau en 1852, et les sergents Bouchard et Burke en 1853. Le "député" chef Naegelé est entré dans la police en 1854.

  4. David le laid, policier de Montréal vers 1853

    Pendant la mairie du Docteur Nelson la police avait dans ses rangs un constable d'une laideur hyperphysique. Il était tellement laid qu'il avait été surnommé par ses collègues David le laid. Il était de service sur la rue Notre Dame et sa présence était un épouvantail pour les femmes et les enfants. Un jour les contribuables du quartier présentèrent au chef Hayes une requête demandant que David le laid fit son service sur une autre rue. La requête fut accordée et David fut transféré à un poste plus éloigné. David était un homme honnête sobre et respectable, il n'y eut que sa laideur qui entravait son avancement dans la police.

    La Patrie, jeudi 6 novembre 1884, page 4.





Jacques Beaulieu
beajac@videotron
Révisé le 22 juillet 2019
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