LE BON VIEUX TEMPS
La navigation de 1836 à 1840 - Le premier steamer - Les quais
- La navigation entre Montréal et Québec vers 1835
De 1830 à 1840 le voyage par eau entre Montréal et Québec ne se faisait pas en dix
heures comme aujourd'hui sur les bateaux de la compagnie du Richelieu et d'Ontario.
La navigation à vapeur existait depuis une quinzaine d'années mais elle n'avait pas
progressée à pas de géants. Les vapeurs étaient loin d'offrir le comfort de ceux qui
existent aujourd'hui. Ils n'avaient qu'un pont et ne tiraient que huit pieds d'eau. Alors
il n'y avait qu'une dizaine de pieds d'eau dans le lac St-Pierre, avant le creusement du
chenal en 1844.
Parmi les bateaux à vapeurs qui faisaient un service régulier entre Montréal et l'ancienne
capitale, nos ancêtres se rappellent l'ancien Montréal, le John Bull,
le St-George, le John Molson, le Queen, le Charlevoix, et
les autres. Ces vapeurs remarquaient les goélettes en même temps qu'ils transportaient
des passagers.
Le Hart était un singulier vapeur. Lorsqu'on s'embarquait sur le Hart, on
n'était jamais bien sûr du jour où l'on arriverait à sa destination. Il avait été
construit à Trois-Rivières pour son riche propriétaire M. Moses Hart, un riche commerçant
de l'endroit. Il faisait un service irrégulier entre Montréal et Québec. Souvent M. Hart
était à bord de son vapeur et lorsqu'il était arrivé à un port, les passagers étaient
informés par le propriétaire que le steam-boat était fatigué, et qu'il n'irait pas plus
loin. Il lui fallait un repos de quelques jours. Les malheureux passagers étaient ensuite
obligés de recourir à d'autres moyens de locomotion pour contineur leur voyage.
Nous reviendrons sur la question de la navigation du bon vieux temps, parce
qu'aujourd'hui nous n'avons pu recueillir toutes les informations que nous cherchions.
- Les premiers steamers océaniques à Montréal: 1853
Un mot sur la navigation océanique à vapeur. Le premier steamer d'outremer est
arrivé à Notre port le 11 mai 1853. C'était le Genova, un steamer en bois avec
des roues à aubes. Il jaugeait 350 tonneaux et tirait 14 pieds d'eau. Il venait de
Liverpool.
Le deuxième steamer a été le Lady Eagleton, 335 tonneaux, arrivé le 1er juillet de
la même année.
Dans l'automne de 1853 on a enrégistré l'arrivée du Sarah Sands.
- Les quais à Montréal vers 1845
Le mur de revêtement de la commission du hâvre a été construit il y a environ
trente-six ans. Avant ce temps-là Montréal n'avait que deux quais érigés au pied de la rue
St-Sulpice. Les goélettes chargées de bois qui arrivaient à Montréal allaient lancer leur
proue vers la grève et les charretiers reculaient leurs voiture dans l'eau pour recevoir
leurs charges. Les navires qui avaient un plus fort tonnage s'ancraient à une certaine
distance du rivage et on improvisait une passerelle sur des mâtereaux.
La Patrie, mardi 11 novembre 1884, page 4.
LE BON VIEUX TEMPS
Notes sur la navigation - Le premier vapeur qui sauta les rapides - Le premier
steamer océanique.
- La navigation entre Montréal et Québec vers 1826
Encore quelques notes sur la navigation entre Montréal et Québec. De 1824 à 1826 M.
John Molson avait établi la première ligne régulière de vapeurs entre les deux villes.
Le service était fait par le Lady Sherbrooke et le New Swifture. Chaque
vapeur fisait deux voyages par semaine. Le prix du passage venait de $8 à $9.
De 1827 à 1828 il y eut une opposition à la ligne Molson. Le vapeur de la concurrence
était le Laprairie, commandé par le capitaine Morin qui a été plus tard maître
du havre de Montréal.
L'autre ligne pour résister à l'opposition du Laprairie fit courir un autre
bateau nommé le Lady of the Lake.
Sur ces deux bateaux on avait diminué le prix du passage jusqu'à 15 sous.
Ces bateaux étaient loin d'unir les proportions de la compagnie du Richelieu et
d'Ontario, ils avaient les mêmes proportion que le Belmont, le petit vapeur qui
fait le service l'île Ste-Hélène.
On ignorait alors ce que c'était que des cabines sur les vapeurs. La chambre des dames
était située sur le premier pont. Les lits étaient à deux étages sur chaque côté du salon.
Les hommes couchaient dans des lits placés dans la cale du bateau.
En 1828 la bouilloire du Lady of the Lake fit explosion au quai de Québec, tuant
plusieurs immigrés.
- La navigation entre Montréal et Québec en 1820
Les chroniques privées de 1820 nous apprennent qu'un vapeur, nommé le
John Malsham, très probablement le premier sur le St-Laurent, voyageait entre
Québec et Montréal. Ce vapeur appartenait à M. John Molson. Plusieurs vieux citoyens se
rappellent que les restes du duc de Richmond, mort enragé à Bytown, des suites de la
morsure d'un renard, avait été rapportés à Québec sur le John Malsham.
- Le premier vapeur qui sauta les rapides du fleuve: en 1840
Nos lecteurs sont peut-être curieux d'apprendre le nom du premier vapeur qui sauta les
rapides du St-Laurent. Affronter un naufrage dans les cataractes du grand fleuve était
un acte de témérité qui mérite d'être consigné dans les annales de la navigation. Le
navigateur ignorait la profondeur de l'eau dans nos rapides et tenter de les sauter,
c'était faire preuve d'autant d'audace que l'homme fort dont parle Horace,
Ille robur et aes triplex.
Un guide de Kingston en descendant les rapides
en avait fait des sondages partiels lorsque M. Tate de Montréal résolut de lancer dans
ces courants dangereux, un vapeur qu'il avait acheté dans le Haut Canada.
Ce vapeur, qui s'appelait l'Ontario, prit le nom de Lord Sydenham, et
descendit le premier les rapides du Long Sault, de Beauharnois et de Lachine. Le
Lord Sydenham a été le premier bateau à vapeur à trois ponts qui a fait le service
entre Montréal et Québec. Peu de temps après M. Tate construisit le Lady Colborne
sur le même modèle.
- Le premier vapeur à traverser l'Atlantique: vers 1840
Le Canada peut se vanter d'avoir constrit le premier steamer qui a traversé
l'Atlantique, ce steamer s'appelalit le Royal William, et avait été bâti à Québec
vers 1838 par M. Black. Le Royal William était destiné à voyager entre Halifax et
Québec. Il fut acheté par des armateurs d'Angleterre et on lui fit traverser l'océan.
La Patrie, mercredi 12 novembre 1884, page 4.