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Choléra; baleine; rue Berri

Le bon vieux temps

D'après des articles parus dans le journal La Patrie en novembre 1884.


    LE BON VIEUX TEMPS

    Le choléra de 1832. Une baleine remonte le St Laurent jusqu'à Montréal. Origine du nom de la rue Berri.

  1. Le choléra de 1832

    En 1832, le choléra asiatique, le fléau le plus terrible des temps modernes, après avoir ravagé les Indes Orientales et l'Europe, se déclara à Montréal au commencement du mois de juin. L'épidémie avait d'abord éclaté à Québec où il fit un nombre considérable de victimes. La consternation se répandit parmi les habitants de Montréal. Le fléau s'attaquait aux grands comme aux petits, aux riches et aux pauvres.

    Le commerce devint stagnant et les opérations industrielles furent suspendues.

    D'après une statistique officielle les cas de mortalité par le choléra ont été comme suit:

    Semaine finissant le 16 juin 1832 261 décès
    Semaine finissant le 23 juin 1832 632 décès
    Semaine finissant le 30 juin 1832 166 décès
    Semaine finissant le 7 juillet 1832 94 décès
    Semaine finissant le 14 juillet 1832 61 décès
    Semaine finissant le 21 juillet 1832 70 décès
    Semaine finissant le 28 juillet 1832 131 décès
    Semaine finissant le 4 août 1832 136 décès
    Semaine finissant le 11 août 1832 101 décès
    Semaine finissant le 18 août 1832 79 décès
    Semaine finissant le 25 août 1832 65 décès
    Semaine finissant le 1 sept 1832 54 décès
    Semaine finissant le 8 sept 1832 32 décès
    Semaine finissant le 15 sept 1832 13 décès
    Semaine finissant le 21 sept 1832 6 décès
    Total 1904 décès

    On a observé que la plus grande mortalité a été vers la mi-juin; le 19 les inhumations ont atteint le chiffre extraordinaire de 149. Le nombre total de cas de choléra jusqu'à la dernière date mentionnée dans le tableau ci-dessus a été de 4420 de sorte que plus d'un tiers des cas a été mortel; 3 sur 7 serait à peu près la proportion.

    Le choléra diminua sensiblement ses ravages en septembre et finit par disparaître complètement au commencement d'octobre.

    D'après les statistiques du temps on affirme qu'un plus grand nombre de personnes ont été emportées par le choléra dans la province de Québec avec une population d'un demi-million, en trois mois que dans la Grande-Bretagne avec une population de 15,000,000, en six mois.

    Deux ans plus tard, en 1834, le fléau reparut à Montréal. Il ne commença pas ses ravages aussi à bonne heure en été, mais son caractère était moins violent. Cependant des centaines de personnes périrent par l'épidémie.

    Pendant le choléra de 1832 il y eu plusieurs cas d'inhumations de personnes vivantes.

    On cite celui de Mlle Hervieux qui fut atteinte par le choléra pendant une visite chez M. Beaujeu. Le médecin de la famille, le Docteur Arnoldi, lui donna de l'opium pour soulager ses souffrances. Malheureusement une dose trop forte lui fut administrée et elle tomba en léthargie. Elle fut enterrée dans cet état au cimetière catholique qui se trouvait alors à l'endroit où se trouvent aujourd'hui le côté sud de la place Dominion et la cathédrale. Plus tard, en creusant des fosses on découvrit que la malheureuse avait été enterrée vivante. Elle avait réussi avec son coude à défoncer un des côtés de sa bière et elle s'était rongé une partie du bras.

  2. Une baleine remonte le St Laurent jusqu'à Montréal en 1823.

    La grande distance qui sépare Montréal de la mer est cause que cette ville est rarement visitée par les monstres marins. Dans le mois de septembre 1823 une baleine ayant 42 pieds 8 pouces de long et sept pieds de large, s'aventura dans le Saint-Laurent et s'arrêta pour rependre ses ébats dans notre port. Ne pouvant plus retrouver le chenal pour retourner à l'océan, le cétacé s'amusa pendant huit jours dans nos eaux. Les amateurs de sport organisèrent un parti de pêche à la baleine avec des harpons et tout l'outillage nécessaire. Le capitaine Brush, propriétaire du remorqueur à vapeur, réussit à harponner la baleine et la conduisit au rivage. Un spéculateur acheta le monstre et l'exhiba au peuple dans une cabane au pied du courant.

  3. La rue Berri des années 1816 à 1856.

    Un de nos amis nous demande de lui donner des renseignements sur l'origine du nom de la rue Berri.

    En consultant un plan de Montréal préparé en 1816 par M. Jacques Viger, inspecteur des chemins, nous voyons qu'il a été ouvert en cette année une ruelle de 22 pieds de large, mesure française, entre la rue St Louis et la Petite Rivière, (aujourd'hui la rue Craig). On l'appela la ruelle Guy, parce que le terrain avait été donné à la ville par les héritiers Guy. A l'époque de l'assassinat du duc de Berri, on donna le nom de l'héritier des Bourbons à la ruelle, et le nouveau chemin entre la Côte des Neiges et le faubourg St Joseph, fut appelé rue Guy. En 1856 on ouvrit la rue Berri depuis la rue Dubord jusqu'à la rue Dorchester. Le terrain fut cédé alors à la corporation par les héritiers Guy, qui avaient la propriété voisine de celle de M. C S Chénier. Le père Guy était autrefois à Montréal le notaire du Roi et possédait une fortune considérable.

    La Patrie, samedi 30 novembre 1884, page 4.





Jacques Beaulieu
beajac@videotron
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