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Horse-boats, Ile Ste-Hélène, police

Le bon vieux temps

D'après des articles parus dans le journal La Patrie en décembre 1884.


    LE BON VIEUX TEMPS

    Les horse-boats - Remorquage par les boeufs - Le moulin de l'Ile Sainte-Hélène - La construction des navires à Montréal en 1806 - La police en 1838.

  1. Les horse-boats: traversiers de 1820 à 1830

    De 1820 à 1830 le service entre Montréal et Longueuil se faisait avec des horse-boats, c'est-à-dire des bateaux avec des roues à aubes dont le mécanisme était mis en activité par des chevaux qui tournaient autour d'un gros poteau vertical, espèce de cabestan qui communiquait son mouvement à l'arbre de couche. Les chevaux attelés à ce mécanisme étaient au nombre de quatre ou six. Il va sans dire que cette force motrice ne donnait pas au navire une course aussi rapide que la vapeur. Le trajet se faisait alors dans environ trois quarts d'heure. Les premiers horse-boats ont été la propriété d'un monsieur White.

  2. Le remorquage des navires par des boeufs: de 1820 à 1830

    Vers la même époque les goëlettes et les bateaux étaient remorquées par des boeufs de Hochelaga jusqu'au port de Montréal.

    Il arrivait quelque fois que les boeufs n'avaient pas assez de force pour faire remonter le courant aux bateaux. Ils étaient entraînés à l'eau avec leur attelage et ils se noyaient.

  3. L'Ile Sainte-Hélène vers 1820

    Avant 1820 le moulin banal de Montréal était construit sur le fleuve entre l'extrémité ouest de l'Ile Ste Hélène et la petite Ile aux Fraises.

    Ce moulin seigneurial appartenait à M. le baron Grant, propriétaire de l'île Sainte Hélène.

    L'île en ce temps-là, nous disent les vieux, était un véritable paradis terrestre.

    On y cultivait les vignes, les plantes les plus riches et les plus odorantes, il y avait des vergers produisant les pommes et les poires les plus belles du district. Six jardiniers étaient alors employés par le baron à exécuter les travaux horticoles et agricoles.

    Plus tard le baron Grant échangea cette magnifique propriété contre celle des Récollets, comprenant les casernes etc., appartenant au gouvernement.

    Les autorités militaires construisirent ensuite dans l'île, des casernes, une poudrière, et des dépots de munitions, etc.

  4. La construction des navires à Montréal de 1806 à 1836

    Montréal possédait autrefois plusieurs chantiers de construction de navires au pied du courant Ste Marie. Les premiers navires construits en cette ville sortaient des chantiers de M. David Munn qui commença ses opérations en 1806. Deux ou trois ans plus tard, il forma une société avec M. Robert Hunter; les navires qu'ils contruisaient étaient ordinairement de 200 à 350 tonneaux; l'un d'eux de Earl of Buckinghamshire jaugeait 600 tonneaux.

    MM. J. Storrow & Cie et James Dunlop quelques temps après construisirent plusieurs navires d'un tonnage de 330 à 350 chacun. MM. James M. Campbell, McKenzie et Bethune et James Millar et Cie eurent aussi des chantiers à Montréal où ils construisaient des bâtiments d'un même tonnage.

    En l'année 1820, MM. Shay et Merritt, achetèrent les chantiers de la "Canada ship building company de Londres" à Hochelaga.

    On construisit en 1829 dans ce chantier le British America, un vapeur de 170 pieds de long, 30 pieds de large et 10 pieds de haut pour MM. John Torrance et Cie, pour naviguer entre Montréal et Québec.

    En 1830 la même société construisit le vapeur John Bull pour MM. John Molson et Cie.

    Ce bateau qui faisait le service entre Montréal et Québec avait 182 pieds de long 32 pieds de large et 12 pieds de haut. Dans la même année on lança le vapeur St. George, construit pour John Torrance et Cie, 160 pieds de long, 26 de large et 11 de haut. Le vapeur Canada construit en 1831, avait 175 pieds de long et 26 pieds de large.

    Les autres vapeurs sortis du même chantier dans les années suivantes étaient le Eagle (1832); le Canada Patriot (do); le Britania (1833); le Varennes (1833) pour M. Rasco et Cie.; le Montréal (1833) pour M. James Wait, et 10 barques (1833 à 1836) pour le commerce de l'Angleterre.

  5. La police de Montréal en 1838

    Une nouvelle organisation de la police de Montréal fut établie en 1838 en vertu d'une ordonnance de Lord Durham. Ce corps de policier était constitué de 102 constables, quatre hommes de patrouille montée, six sergents et six caporaux sous le commandement de quatre officiers: le capitaine Alexandre Comeau, et le lieutenant Worth pour la division A; et le capitaine William Brown et le lieutenant William Suter pour la division B. Le surintendant était M. P. Leclère. Le service du jour commençait à sept heures du matin et finissait à six heures du soir. Chaque homme était de service toutes les trois heures en hiver et toutes les six heures en été. Le service de nuit commençait à six heures du soir et durait jusqu'à six heures du matin. Les gardiens de la paix étaient relevés toutes les quatre heures en été et en hiver ces changements dépendaient de la température.

    Cette police, qui coûtait £6,000 par année, était entretenue aux frais du gouvernement impérial.

    La juridiction de la police en 1839, à part la ville, les faubourgs et le havre, s'étendait aux paroisses de Laprairie de la Madeleine, Longueuil, Boucherville, Varennes, Repentigny, Lachenaie, St Vincent de Paul, St Martin et l'île Perrot.

    La Patrie, mardi 9 décembre 1884, page 4.





Jacques Beaulieu
beajac@videotron
Révisé le 22 juillet 2019
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