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Bayfield

Le bon vieux temps

D'après des articles parus dans le journal La Patrie en février 1885.


    LE BON VIEUX TEMPS

    Bayfield. - L'ancien Hotel Donegana. - Une bourrasque en 1846.

  1. Le vice-amiral Bayfield: explorateur en 1827

    Mardi dernier, le 10 février, le vice amiral Bayfield, est mort à sa résidence à Charlettetown, Ile du Prince Edouard.

    Bayfield était une figure bien connue parmi tous les navigateurs du bon vieux temps.

    Lorsqu'il arriva en Canada c'était à la fin de la guerre 1813-14 pour prendre le commandement d'une canonnière qui croisait sur le lac Ontario. En 1827 il explora le St-Laurent et le Golfe, depuis Montréal jusqu'au détroit de Belle Ile, pour préparer les cartes hydrographiques du Canada et des lacs Erie, Huron, Ontario et Supérieur, cartes qui sont encore en usage dans le ministère de la Marine en Angleterre. Le vice-amiral Bayfield résida à Québec de 1827 à 1841. En 1841 il alla fixer sa résidence à Charlottetown.

    Il fut un des fondateurs de la Société historique de Québec et membre de la Société Astronomique de Londres.

  2. L'ancien hôtel Donegana en 1846

    L'ancien hôtel Donegana formait l'encoignure de la rue Notre-Dame et de la rue Bonsecours (là où sont aujourd'hui les magasins du Dr Picault et de l'échevin Beauchamp) et s'étendait jusqu'à la rue du Champ de Mars. L'Argus de 1846 en parle dans les termes suivants:

    "L'hôtel Donegana fut autrefois la résidence du gouverneur général du Canada. Lord Durham y tenait sa cour. Il avait 100 pieds de front sur la rue Notre-Dame et s'étendait de 218 pieds sur la rue Bonsecours. La salle à manger sur la rue du Champ de Mars avait 140 pieds de long sur 50 de large.

    La façade était ornée d'une superbe colonnade de l'ordre dorique.

    Sur le sommet de l'édifice était un dôme d'où l'oeil embrassait un magnifique panorama de la ville de Montréal. Les salles et parloirs sont éclairés par le gaz, ce qui donne un effet magnifique aux riches meubles qui les décorent. La salle à manger est finie avec toute l'élégance d'un salon. On peut avoir à toute heure du jour l'usage des bains froids, chauds et à douches.

    Le Donegana était renommé comme l'hôtellerie la plus riche de toute l'Amérique Britannique. M. J. M. Donegana avait été autrefois le propriétaire de "L'Hôtel Rasco."

    M. Pope était le gérant de cet immense hôtel.

    Avant la fondation du Donagana l'édifice avait été la résidence de M. Bingham.

  3. L'ancien hôtel Donegana incendié le 26 avril 1849

    L'hôtel Donegana fut incendié par les "tories" dans la soirée du 26 avril 1849, le lendemain de l'incendie du parlement à Montréal.

    M. et Mme Laborde et le signor Tofanelli donnaient ce soir là un concert dans la grande salle de l'hôtel.

    A la fin du concert un groupe de jeunes libéraux à la tête desquels étaient M. Sabin Tétu, demanda à M. Laborde de chanter la Marseillaise. Lorsque l'artiste parut sur l'estrade le drapeau tricolore à la main et entonna le premier couplet de l'hymne patriotique de la France, les "tories" dont la francophobie était chauffée à blanc depuis l'incendie du parlement, protestèrent par des sifflets, des huées et des rugissements. Il y eut une rixe dans l'auditoire, et pendant laquelle les énergumènes de la bureaucratie mirent le feu à l'hôtel. Le magnifique édifice fut détruit de fond en comble. Ses ruines ne furent déblayées, qu'en 1856 lorsque M. John Pratt commença la construction des beaux magasins que nous voyons aujourd'hui sur le site du Donegana.

    L'entrepreneur, feu M. Augustin Laberge, père, en enlevant les décombres trouva dans la cave de l'hôtel une pièce remplie du vin le plus exquis.

  4. La tempête de la nuit du 13 au 14 octobre 1846

    Les journaux de 1846 nous parlent d'une tempête terrible qui passa sur le Bas Canada. Voici en quels terme la Minerve raconte le fait:

    Pendant la nuit du 13 au 14 octobre un vent impérieux du Nord-Ouest a soufflé pendant plus de trois heures. Les bourrasques étaient si fortes que plusieurs édifices en bois, des arbres et des clôtures ont été rasés. Plusieurs vaisseaux ont fait naufrage sur le St-Laurent.

    Nous avons à déplorer la perte d'un monument auquel se rattache de bien doux souvenirs. Le vent a brisé et abattu la magnifique croix érigée sur le Mont St-Hilaire en octobre 1841 par feu Monseigneur de Nancy."

    La Patrie, samedi 14 février 1885, page 4.





Jacques Beaulieu
beajac@videotron
Révisé le 22 juillet 2019
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