LE BON VIEUX TEMPS
La pose du gros Bourdon. - Les premiers directeurs du chemin de fer de l'Industrie.
- L'arrivée du Gros Bourdon de Notre-Dame
à Montréal le 23 septembre 1747
Le Jean Baptiste, alias le Bourdon de Notre-Dame de Montréal est la plus grosse cloche
sur le continent américain. Dans une précédente causerie j'ai donné les légendes inscrites
sur cette grande cloche, aujourd'hui je vais vous raconter comment elle a été montée dans
sa cage, dans la tour occidentale de Notre-Dame.
La cloche colossale est arrivée à Montréal à bord du voilier Ottawa, le 23
septembre 1847. Il fallait un échafaudage et des appareils spéciaux pour la descendre sur
le quai. L'opération commença à sept heures du matin et dura jusqu'à une heure de
l'après-midi. Lorsqu'il fut sorti du navire le gros bourdon fut déposé sur un char et
transporté à bras jusqu'au parvis de l'église.
On y construisit une remise en bois pour recevoir la cloche en attendant le jour où elle
devait être montée dans la tour.
- La bénédiction du Gros Bourdon de Notre-Dame
de Montréal le 18 juin 1848
La bénédiction du "Jean-Baptiste" a lieu le 18 juin 1848.
On trouve les détails de cette cérémonie dans la Minerve du 20 juin:
"Cette grande cérémonie a eu lieu hier après vêpres dans l'église paroissiale. Une foule
immense y assistait. Mgr Prince officiait assisté par M. le supérieur du Séminaire et un
nombreux clergé. Avant la bénédiction le Révd. M. Billaudel monta en chair et adressa
aux fidèles un éloquant sermon sur la cérémonie du jour. Huit parrains et huit marraines
occupaient les premières places près de la cloche: c'était l'hon. L. H. Lafontaine et
Mme Bédard, épouse de M. le juge Bédard qui étaient au centre, puis M. Louis Boyer et
Mme Charlebois, M. A. Prévost et Mme Jodouin, M C Wilson et Mme Drummond, M. L. Comte
et Mme J B Dubuc, M. O. Fréchette et Mme N Valois, M. Maurice Gougeon et Mme S Valois,
M. E. Prud'homme et Mme Decary. Venaient ensuite le président et les officiers de la
société St-Jean-Baptiste."
- La pose du Gros Bourdon de Notre-Dame de Montréal le 21 juin 1848
Voici maintenant quelques détails sur la pose de la grande cloche:
Mercredi le 21 juin dès le point du jour et durant toute la journée la foule s'était
portée en face de l'église paroissiale pour être témoin d'un spectacle imposant, celui
de voir monter le Gros Bourdon au haut de la tour. Entre 6 et 7 heures la pluie tomba
en abondance et fit craindre qu'on fût dans la nécessité de suspendre l'opération,
parce que les câbles, imprégnés d'eau, seraient devenus trop durs. Mais le vent dissipa
bientôt les nuages et le soleil se montra dans toute sa splendeur durant le reste de la
journée.
Toute la matinée fut employée aux apprêts des câbles et des poulies pour suspendre la
cloche à une certaine hauteur, afin de la déposer ensuite sur des balances à patentes
venant du Railroad de Lachine avant de la poser.
Elle a été vendue au poids de 29,400 et on a vérifié d'une manière irrécusable qu'elle
ne pèse que 24,780 livres, laissant une différence de 4,620.
L'opération de la vérification du poids dura deux heures et ce ne fut qu'à trois heures
et demie que commença la majestueuse ascension de cette masse énorme.
Vers 6 heures elle arriva au niveu de la fenêtre par où elle devait entrer. Les
préparatifs durèrent encore quelque temps et à 7 ¼ le gros Bourdon était installé au
milieu de la charpente qui doit le tenir suspendu pendant plusieurs siècles.
La Fabrique avait demandé des soumissions pour la pose de la cloche et les plus basses
avaient été de £600 et de £800.
La Fabrique chargea M. Matte de l'entreprise qui coûta seulement la moitié de la somme
exigée par les soumissionnaires.
Le gros Bourdon fut mis en branle la première fois vendredi le 23 juin à l'Angélus du
soir pour annoncer notre fête nationale.
- Élection du bureau de direction du chemin de lisses de bois de
l'Industrie le 13 avril 1848
L'élection du premier bureau de direction du chemin à lisses de bois de l'Industrie
eu lieu le 13 avril 1848. M. Barthelemy Joliette a été élu président, et M. P C Loedel,
vice-président, les autres directeurs étaient MM. G de Lanaudière, L Voligny, David
M. Armstrong, R Tranchemontagne et Gabriel Beaugrand dit Champagne. Ce dernier était le
grand-père du directeur de la Patrie.
M. C R Panneton, fut élu secrétaire trésorier de la compagnie.
La Patrie, vendredi 20 février 1885, page 4.