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La tempérance et le choléra de 1849

Le bon vieux temps

D'après des articles parus dans le journal La Patrie en mars 1885.


    LE BON VIEUX TEMPS

    La tempérance en 1849 - Le choléra - Une grande procession.

  1. La croisade de la tempérance de 1849

    Pendant l'année 1849 il s'est produit dans le Bas-Canada un mouvement extraordinaire en faveur de la tempérance. L'apôtre de cette noble cause était M. Chiniquy, aujourd'hui le malheureux apostat de Kenkakee.

    Dans le bon vieux temps M. Chiniquy était doué d'une éloquence extraordinaire, sa parole magique entraînait tous ses auditeurs. En renonçant à sa foi il a perdu tout le prestige de sa parole. Il n'est plus que l'ombre de lui-même.

    En feuilletant les Mélanges Religieux de 1849, je vois plusieurs articles sur les prédications de l'apôtre de la tempérance. Chaque fois qu'il paraissait dans la chaire de Notre-Dame l'édifice était littéralement bondé de fidèles et des centaines de personnes ne pouvaient réussir à y entrer.

    J'extrais les notes suivantes du journal que je viens de mentionner:

    "Du 8 au 22 juin (1849) M. Chiniquy a reçu l'engagement de 2,200 personnes à St-Benoît, 1,100 à St-Hermas, 1,720 à St-Augustin, 2,683 à St-Jérôme, 430 dans le township d'Abercrombie, 2,510 à Ste-Scholastique et 1,315 à St-André Avelin. En sorte que dans l'espace de quatorze jours M. Chiniquy n'a pas agrégé à la tempérance moins de onze mille neuf cent soixante trois personnes.

    Le même journal dit dans un autre numéro:

    "Chiniquy en dix huit mois nous a donné plus de 500 sermons en 110 localités, enrôlant sous la bannière de la tempérance plus de 200,000 soldats."

    Pauvre Chiniquy! Il est bien changé depuis 1849.

  2. Le choléra: de juillet et août 1849

    Pendant la même année le choléra a visité la province du Bas-Canada, mais ses ravages furent loin d'être aussi considérables qu'en 1832.

    Le fléau fit son apparition à Québec le 4 juillet et quelques jours après il était rendu à Montréal.

    Voici une statistique des décès causés à Québec par le choléra asiatique depuis le 4 jusqu'au 18 du même mois:

    4 juillet...................2
    5 juillet...................1
    6 juillet...................0
    7 juillet...................4
    8 juillet...................7
    9 juillet...................9
    10 juillet...................8
    11 juillet...................11
    12 juillet...................15
    13 juillet...................28
    14 juillet...................40
    15 juillet...................30
    16 juillet...................53
    17 juillet...................40
    18 juillet...................27

    A Montréal, le choléra atteignit son apogée le 14 juillet, jour où il fit 50 victimes. Le 16, il y eut 30 décès, le 23, la mortalité était de 29. Le 30, le chiffre tomba à 10, le 2 août, à 5, et le 10 du même mois, on n'enregistrait qu'un seul cas fatal. Le fléau disparut complètement pendant la semaine suivante.

    Les rues de Montréal qui souffrirent le plus pendant l'épidémie furent les rues Ste Catherine, 59 décès, la rue Visitation, 18 décès, et la rue St Antoine 42 décès. Le chiffre de la mortalité dans les autres rues était insignifiant.

    Des prières publiques furent faites dans toutes les églises, protestantes comme catholiques, demandant à Dieu de faire cesser le fléau.

  3. La grande procession du 22 juillet 1849

    Le 22 juillet il y eut à Montréal la plus grande procession dont nos pères aient eu connaissance. Voici un compte-rendu de cette démonstration publié dans la Minerve du 22 juillet:

    Dimanche, après vêpres, le clergé de toutes les églises catholiques de Montréal a invité le peuple à se rendre à la chapelle de Bonsecours pour s'y former en procession et réciter des prières publiques, afin d'obtenir du ciel par l'intercession de la Ste-Vierge la cessation du choléra. On n'a jamais vu en ville une réunion aussi nombreuse et aussi imposante, on l'estime de 18,000 à 20,000. La procession a défilé pendant une heure et demie par la rue St-Paul et la rue Notre-Dame dans le plus grand ordre et le plus grand recueillement. La procession a commencé vers cinq heures et ne s'est dispersée qu'à neuf heures."

    La Patrie, mardi 10 mars 1885, page 4.





Jacques Beaulieu
beajac@videotron
Révisé le 22 juillet 2019
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