Mes racines / my roots

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Transcription d'articles de La Patrie

Extraits de La Patrie
mentionnant Henri Césaire Saint-Pierre
pour l'année 1898
placés par ordre chronologique
_______




  1. Aux funérailles de Moïse Lavigne

    mardi 4 janvier 1898, page 5

    FUNERAILLES DE FEU MOISE LAVIGNE

    A huit heures et demie ce matin, dans l'église Notre-Dame, ont eu lieu les funérailles de feu M. Moïse Lavigne, dont nous annoncions la mort hier. Le cortège funèbre a quitté la maison mortuaire à huit heures. Le deuil était conduit par MM. Arthur, Ernest, Joseph, Emile, Emery et Alfred Lavigne, fils du défunt et T. H. Lesage, son gendre. On remarquait en outre MM. H. C. St-Pierre, A. E. Poirier, avocats, F. Martineau, l'échevin Renaud, l'hon. J. D. Rolland, l'échevin H. Laporte et un grand nombre d'autres. Le service funèbre a été célébré par M. l'abbé Sorin, P. S. S., assisté des abbés Bédard et Luche, comme diacre et sous-diacre. Le choeur de Notre-Dame a chanté la messe harmonisée de Perreault. A l'offertoire, un puissant orchestre sous la direction du professeur Alex. Clerk, a exécuté "Le sommeil de la Vierge", extrait de la "Vierge" de Massenet.

    M. Dusseault, organiste à Notre-Dame, accompagnait à l'orgue.

  2. Présent au banquet en l'honneur du maire de Montréal

    jeudi 13 janvier 1898, page 1

    EN L'HONNEUR DU MAIRE
    Un banquet presque sans égal dans nos annales
    UNE BELLE DEMONSTRATION
    Lord Aberdeen, Sir Wilfrid Laurier, Sir J. A. Chapleau, Mgr Bruchési et plusieurs autres citoyens distingués présents
    LA PAIX DOIT REGNER PARMI NOUS
    Discours éloquents

    [H. C. Saint-Pierre est souscripteur au banquet au Windsor et y est présent avec son épouse.]

  3. Son épouse pianiste à un concert

    samedi 22 janvier 1898, page 7

    FESTIVAL MUSICAL

    Voici le programme du Festival de musique française qui aura lieu jeudi le 27 courant à la salle Windsor, sous la direction du professeur Couture, au bénéfice du Refuge Français.

    ...

    2o Saint-Saens...... Orient et Occident...

    Grande marche pour piano à quatre mains.

    Mesdames J. Laberge et H. C. St-Pierre.

    ...

    12o G. Fauré. (a) ..... Berceuse.......

    (Pièces pour piano à quatre mains).

    C. M. Widor, (b) Marche américaine

    (Pièces pour piano à quatre mains).

    Mesdames J. Laberge et H. C. St-Pierre.

    ...

    Ce Festival a en juger par le programme et la vente des billets va éclipser celui donné il y a deux ans par M. Couture au bénéfice de la même oeuvre et qui eut un succès si marqué.

  4. Présent à une démonstration au Palais de Justice en l'honneur du juge Jetté nommé lieutenant-gouverneur de la Province de Québec

    vendredi 28 janvier 1898, page 1

    Le Barreau de Montréal
    Présente ses hommages a l'hon. Juge Jetté

    [H. C. Saint-Pierre y est présent.]

  5. Parmi ceux qui désirent fonder une société chorale

    samedi 5 mars 1898, page 12

    SOCIETE CHORALE

    Une réunion importante a eu lieu hier soir, sous la présidence de l'honorable juge L. O. Loranger, chez le professeur Alex. M. Clerk.

    Parmi les citoyens marquants qui y assistaient étaient l'honorable L. O. Taillon, H. C. St-Pierre, C. R., le docteur Edouard Desjardins, l'échevin Arthur Gagnon, MM. L. O. David, J. C. Beauchamp, H. A. Cholette, avocat, G. N. Moncel, Arthur Richard, Edouard Beaudry, etc.

    On y a discuté sérieusement les moyens de fonder à Montréal une société chorale, que l'on constituerait par lettres patentes. Les succès obtenus ces dernières années par les concerts dirigés par le professeur Clerk, sont un gage excellent de la réussite d'une telle association.

    Il a été décidé qu'une seconde réunion se tiendrait jeudi prochain chez le professeur Clerk. Un prospectus sera lancé sous peu, exposant au public le but et les moyens d'action de la société.

  6. Son opinion concernant la loi des faillites

    jeudi 24 mars 1898, page 1

    LA LOI DE FAILLITE
    Une différence d'opinion au sujet de la législation de 1864 et de 1875
    MANIERE DONT CETTE LOI ETAIT MISE EN OPERATION
    Le commerce de détail sous le coup d'une terreur perpétuelle
    CREATION DE PETITES COURS DE COMMERCE
    Entrevue avec M. H. C. Saint-Pierre, CR

    Un reporter de la "Patrie" a eu une entrevue ce matin avec M. H. C. St-Pierre, C.R., au sujet de l'entrefilet publié dans "La Presse" d'hier soir, dans lequel on lui prêtait l'intention de préparer un projet de loi de faillite.

    Nous rapportons fidèlement les termes mêmes de l'entrevue.

    Le reporter- M. St. Pierre, vous avez dû voir que "La Presse" d'hier soir vous prête l'intention de préparer un bill sur la loi de faillite qui devra être soumis au parlement fédéral durant la présente session; auriez-vous l'obligeance de nous dire ce qu'il y a de vrai dans cette nouvelle?

    M. St. Pierre- J'ai été aussi surpris que vous avez dû l'être vous-même en lisant cet entrefilet. J'attribue l'origine de cette rumeur à une conversation à laquelle j'ai pris part dernièrement, et durant laquelle j'ai fait connaitre mes idées sur la loi de faillite que je croirais devoir être adoptée.

    On m'a demandé, au cours de cette conversation, ce que je pensais de la loi de 1864 et de 1875. J'ai répondu que je n'étais pas du tout de l'opinion de mon ami, M. Beausoleil, qui avait jugé à propos de faire l'éloge de la loi de 1875.

    Tout le monde se rappelle encore de la manière dont cette loi était mise en opération et des effets désastreux qu'elle a produits. Le mal venait surtout de ce que les syndics officiels, au lieu de recevoir un traitement fixe, étaient payés au moyen d'honoraires et de commissions. C'était continuellement une course au clocher entre les différents syndics oficiels, pour arriver à obtenir le plus de faillites possible. Bon nombre de ces messieurs, que je pourrais nommer, s'entouraient d'une espèce de police secrète dont le devoir était de rechercher l'état des affaires des marchands les moins florissants. Les commerçants surtout étaient l'objet d'une surveillance malvaillante, et pour un rien, un créancier, ami d'un syndic officiel, se hâtait de mettre le malheureux commerçant en faillite, sauf à se faire rembourser par son ami le syndic, de la proportion de sa perte dans la faillite.

    A Montréal, les choses en étaient arrivées à un tel point que certains syndics faisaient de la propagande presque publique pour tâcher d'obtenir des faillites. Le commerce de détail était sous le coup d'une terreur perpétuelle. Certains commerçants de gros, que je pourrais nommer, s'entendaient également avec les syndics dont ils partageaient les honoraires, pour mettre en faillite des gens qu'ils n'auraient pas songé à déranger dans leur commerce, s'ils n'eussent eu l'espoir d'assurer par ce moyen le paiement de leur réclamation à peu près en entier.

    Chez plusieurs de ces syndics, la préparation de leurs comptes et de leurs mémoires de frais était devenue un art perfectionné que jamais aucun avocat ne réussira à égaler.

    Je pourrais indiquer bien d'autres inconvénients et bien d'autres illégalités qui ont été le fruit naturel de cette loi de faillite.

    Le reporter.- Et alors, M. St. Pierre, que voulez-vous substituer à la place des syndics officiels ou des curateurs, comme on les appelle maintenant?

    M. St-Pierre.- Je pense que le seul remède est la création de petites cours de commerce. J'appellerais le juge de ces cours, un commissaire.

    Il devrait recevoir un traitement fixe, absolument comme les juges des sessions par exemple.

    De cette façon, ces employés publics ne sentiraient pas la nécessité de se créer de gros revenus en faisant la chasse aux faillites et en multipliant les procédures autre mesure, dans le but de se faire de gros mémoires de frais.

    Pour couvrir les frais occasionnés par la création et le maintien de ces tribunaux de commerce, on pourrait obliger les plaideurs à payer des honoraires au greffier de la Cour, ou à fixer des timbres sur la procésdure, comme cela se fait pour les tribunaux ordinaires.

    Ces petits tribunaux dont les juges seraient comme en France, d'anciens commerçants retirés, dont les fonctions seraient plus honorifiques que lucratives, qui pourraient en même temps rendre beaucoup de services, seraient des tribunaux de conciliation entre les commerçants. On pourrait se servir des mêmes tribunaux également pour les fins de la collection, et que sais-je encore.

    Voilà le sens de ce que j'ai dit au cours de la conversation à laquelle j'ai fait allusion plus haut.

    Comme il est question d'une loi de faillite, je crois que l'occasion serait on ne peut plus favorable pour la création des tribunaux de commerce dont je viens de parler, et pour vous donner franchement toute ma pensée, je ne crois pas qu'une loi de faillite soit susceptible de fonctionner d'une manière satisfaisante, sans la création de ces tribunaux de commerce, ou du moins, sans la création de commissaires recevant un traitement fixe.

    Autrement, vous verrez revenir les courses au clocher d'autrefois, pour obtenir des faillites, les conspirations entre marchands et les curateurs et toute cette série de fraudes dont nous avons été témoins sous l'empire de l'ancienne loi de faillite. La chose est inévitable.

  7. Avocat de Jean-Baptiste Gervais
    1. mercredi 6 avril 1898, page 8

      EN COUR D'ASSISES
      UN ACTE D'ACCUSATION IRREGULIER

      ...

      Le juge en chef Sir Alexandre Lacoste monte alors sur le banc. On instruit alors la cause de Jean-Baptiste Gervis accusé de recel.

      M. H. C. St-Pierre défend le prisonnier.

      Gervais est accusé d'avoir recélé le 31 janvier dernier, deux robes de buffle, la propriété de l'ex-échevin Pierre Leclaire.

      Le juge en chef attire l'attention de la Couronne au sujet de la forme de l'acte d'accusation qui est fautif en ce que le prisonnier semble être accusé en même temps de recel et de vol.

      M. Desmarais prétend que la phrase peut être amendée.

      M. St-Pierre déclare que l'acte d'accusation est certainement irrégulier, mais si c'est le rapport des grands jurés, il n'est pas susceptible d'être amendé.

      Le juge veut savoir de quoi le prisonnier est accusé, est-ce de recel ou de vol, ou des deux?

      M. St-Pierre fait motion que cet acte d'accusation soit cassé.

      Le juge suspend la Cour et déclare qu'il rendra jugement à deux heures et quart.

    2. jeudi 7 avril 1898, page 6

      EN COUR D'ASSISES
      La décision des grands jurés défectueuse dans l'affaire Gervais
      UN ACTE D'ACCUSATION CASSE
      Mais le juré est assermenté de nouveau
      POUR JUGER SUR UN SECOND CHEF D'ACCUSATION
      L'accusé trouvé coupable

      A la séance d'hier après-midi le juge Lacoste a rendu jugement sur l'objection soulevée par M. St Pierre hier matin au sujet de l'acte d'accusation tel que préparé par la Couronne dans la cause de J. B. Gervais. La décision des grands jurés est défectueuse et il déclare qu'il serait embarassé de décider ce qu'il aurait à faire dans le cas où le petit jury aurait rendu un verdict de coupable. Le point essentiel est de savoir quelle est au juste l'accusation dont le prisonnier est accusé, et par conséquent, ajoute le juge, j'en suis venu à la conclusion de casser l'acte d'accusation. Le juré est par conséquent libéré, mais les mêmes personnes sont de nouveau appelées à juger les faits d'une autre accusation de recel portée contre le prisonnier le 7 janvier dernier, pour avoir reçu une couverture de cheval, la propriété de M. Napoléon Barrette, sachant que l'objet avait été volé. Barrette avait laissé sa voiture à la porte d'un restaurant pendant qu'il était entré pour manger. La couverture a été trouvée dans le grenier de la maison occupée par le prisonnier.

      à terminer et page plus tard même numéro

  8. Son épouse bénévole pour l'hôpital Notre Dame

    jeudi 14 avril 1898, page 8

    LE BAZAR DE L'HOPITAL NOTRE-DAME
    Ouverture officielle cette après-midi
    LES CONCERTS DE LA SEMAINE PROCHAINE

    Les préparatifs du grand bazar organisé par les dames patronesses de l'hôpital Notre-Dame, pour venir en aide à cette institution sont à peu près terminés, et Mgr Bruchési fera cet après-midi l'ouverture officielle du bazar à l'Université Laval.

    Les dames patronesses ont déployé pour mener à bonne fin leur généreuse entreprise une activité, un dévouement infatigable, et il reste maintenant au public montréalais de récompenser leur zèle comme il le mérite.

    ...

    Voici maintenant les noms des organisatrices des divers comités:

    ...

    CONCERTS

    Mme H. C. St Pierre, Mme Villeneuve.

    ...

    Le comité des concerts, sous la direction de Mme H. C. St Pierre, a organisé trois concerts qui seront donnés à l'Université Laval, LUNDI, MERCREDI ET VENDREDI de la semaine prochaine. Le prix d'admission sera de 25 centins. Les programmes de ces concerts seront exécutés par des artistes canadiens qui ont gracieusement offert leur concours pour la circonstance.

  9. Aux funérailles de J. Bte Wilson

    samedi 16 avril 1898, page 16

    FUNERAILLES IMPOSANTES
    De feu l'échevin J. Bte Wilson

    [H. C. Saint-Pierre y est présent.]

  10. Ses opinions quant à la guerre Américano-espagnole

    dimanche 124 avril 1898, page 2

    LA DUREE DE LA GUERRE
    Elle sera longue si les Puissances n'interviennent pas
    SOLDATS AMERICAINS ET SOLDATS ESPAGNOLS
    Un mot sur leur tempérament respectif

    M. H. C. St. Pierre, C.R., qui a été soldat du Nord dans la guerre de sécession, interviewé au sujet de la guerre américaine, il dit qu'il croyait que la première bataille sérieuse aurait lieu dans les eaux cubaines. Tant qu'à la durée probable de la guerre, voici ce que le distingué criminaliste en pense:

    "Je ne partage pas les opinions de certains journaux américains qui prédisent que la guerre ne durera qu'un mois ou deux."

    l'article continue

  11. Aux funérailles de Madame juge Mathieu

    samedi 30 avril 1898, page 13

    FEUE MADAME MATHIEU

    Le transport des restes de Mme Mathieu, épouse de l'hon. juge Mathieu de la Cour Supérieure, à 630 heures. Le cortège est parti de la rue Dubord et s'esst rendu au quai de la compagnie du Richelieu, les funérailles devant avoir lieu à Sorel, où Mme Mathieu était née.

    Le deuil était conduit par l'hon. juge Mathieu, M. Delligny Mathieu, son fils; MM. George Mathieu, Louis Armstrong, Joseph Adam et J. N. Pouliot.

    Etaient présents dans le cortège: Son Honneur le lieutenant gouverneur Jetté, les juges Wurtele et Hall de la cour d'appel, les juges Sir Melbourne Tait, Loranger Archibald, de Lorimier, Davidson, Gill et Curran, Hon. A. R. Angers, MM. H. C. St Pierre, C.R., E. N. St Jean...

  12. Avocat de la poursuite
    1. lundi 30 mai 1898, page 8

      Une Affaire Sensationnelle
      Le détective Kellert arrêté sous soupçon d'avoir volé une lettre d'un attaché espagnol
      EST-CE L'OEUVRE D'ESPIONS AMERICAINS?
      Denegations officielles du consul et du vice-consul des Etats-Unis
      ENTREVUE DE M. H. C. ST-PIERRE AVOCAT DE LA POURSUITE
      A la recherche des complices

      ....

    2. mardi 31 mai 1898, page 8

      L'AFFAIRE CARRANZA-KELLERT
      Ouverture de l'enquête en cour de police
      M. CARRANZA DONNE SON TEMOIGNAGE
      Un système d'espionnage contre les deux voyageurs espagnols
      LE SECRET DES LETTRES VIOLE

      ....

    3. mercredi 1er juin 1898, page 5

      CE VOL DE LETTRE
      Mlle Meedon jure que Kellert était bien un des trois visiteurs
      VAGUE DESCRIPTION DES AUTRES PERSONNAGES
      M. Greenshields se fait fort de prouver un alibi
      MAIS LE TEMOIN RESTE INEBRANLABLE

      ....

    4. jeudi 2 juin 1898, page 7

      L'AFFAIRE CARRANZA-KELLERT
      M. DuBosc, ex-secrétaire d'ambassade à Washington rend témoignage
      LES PRECAUTIONS QU'IL PRENAIT POUR DEPISTER LES ESPIONS
      Le détective Kellert lui avait écrit avant le vol
      AUTRES TEMOIGNAGES

      ....

    5. vendredi 3 juin 1898, page 8

      CE VOL DE LETTRE
      LA DEFENSE FAIT SA PREUVE
      Plusieurs témoins prouvent l'alibi de M. Kellert
      SEANCE DE CE MATIN

      ....

    6. samedi 4 juin 1898, page 7

      KELLERT EST INDEMNE
      Aucune preuve certifiée qu'il ait volé la lettre

      ....

    7. lundi 6 juin 1898, page 1

      L'affaire Carranza-Kellert
      la fameuse lettre volée publiée par les autorités de Washington
      Entrevues avec MM. Carranza, Kellert, St Pierre, Greenshield et Bettinger
      ...

      ....

    8. mardi 7 juin 1898, page 8

      LE DENOUEMENT
      L'affaire Carranza-Kellert devant les tribunaux civils
      UNE POURSUITE DE $26,000 CONTRE MM. DE CARRANZA ET DUBOSC
      Ces deux derniers mis en état d'arrestation
      LEUR ARGENT SAISI A LA BANQUE DE MONTREAL

      ....

    9. mercredi 8 juin 1898, page 2

      L'AFFAIRE CARRANZA-KELLERT
      On écrit de Washington que les deux ex-attachés de l'embassade Espagnole à Washington
      DEVRAIENT ETRE EXPULSES DU CANADA

      ....

    10. jeudi 9 juin 1898, page 8

      Ils seront expulsés
      MM. CARRANSA ET DUBOSC SONT CONSIDERES COMME ESPIONS ESPAGNOLS
      Le Major Sherwood parti d'Ottawa pour leur enjoindre de quitter le pays
      LA NEUTRALITE DU CANADA DANS LE CONFLIT HISPANO-AMERICAIN

      ....

    11. vendredi 10 juin 1898, page 1

      MM. Carranza et DuBosc
      LA NOUVELLE DE LEUR EXPULSION EST PREMATUREE
      Ce qui a donné cours à cette rumeur
      Un officier de la police fédérale chargé de surveiller les agissements des deux Espagnols à Montreal...

      ....

    12. vendredi 10 juin 1898, page 1

      M. H. C. ST-PIERRE MANDE A OTTAWA

      ....

    13. vendredi 10 juin 1898, page 1

      L'AFFAIRE KELLERT CARRANZA
      Texte de la requête en droit des defendeurs

      ....

    14. samedi 11 juin 1898, page 16

      ON N'EST PAS EN RUSSIE
      M. H. C. St-Pierre de retour de la capitale

      ....

    15. mardi 14 juin 1898, page 7

      KELLERT-CARRANZA
      La cause prise en délibéré par le juge Mathieu

      Les prétentions des parties adverses

      ....

    16. lundi 20 juin 1898, page 8

      KELLERT-CARRANZA
      Les défendeurs gagnent un point
      L'enquête fixée à jeudi

      ....

    17. jeudi 23 juin 1898, page 8

      KELLERT-CARRANZA
      M. DuBosc avait un dépot de $13,754.14

      A LA BANQUE DE MONTREAL
      Témoignage de MM. Dubosc et Carranza

      ....

    18. jeudi 23 juin 1898, page 8

      KELLERT-CARRANZA
      La requête pour faire rejeter l'affidavit est accordée

      ....

      Le juge de Lorimier a rendu jugement ce matin dans l'affaire Kellert vs Carranza. Voici la conclusion du jugement:

      La cour considérant que le demandeur n'a pas prouvé les allégations matérielles de son affidavit et que les défendeurs ont prouvé celles de leur requête.

      Accorde la dite requête pour faire déclarer nul et illégal l'affidavit et le capias émis en cette cause contre les défendeurs, et ordonne la mise en liberté complète des dits défendeurs avec dépens distraits à MM. St-Pierre, Pélissier et Wilson, leurs avocats.

      M. Carranza, dont on annoncait hier la disparition, est actuellement en villégiature au Saguenay.

    19. samedi 2 juillet 1898, page 16

      PAS D'APPEL
      L'affaire Kellert-Carranza

      M. Greenshields a déclaré à un des reporters de "La Patrie", ce matin, qu'il n'en appellerait pas de la décision du juge de Lorimier dans la cause Kellert vs Carranza et al.

      ....

    20. mardi 12 juillet 1898, page 1

      MM. CARRANZA ET DUBOSC
      Sommés de quitter le pays par le gouvernement fédéral
      Une lettre de Sir Wilfrid Laurier à l'aviseur légal des Espagnols
      ....

    21. mercredi 13 juillet 1898, page 1

      LES ESPIONS ESPAGNOLS
      Départ de Senor DuBosc à bord du steamer Ottoman
      DES DETECTIVES L'ACCOMPAGNENT JUSQU'AU NAVIRE
      Où est le lieutenant Carranza?
      UN PERSONNAGE DEGUISE SE FAIT PASSER POUR LUI
      Précautions prises pour qu'un mauvais parti ne soit pas joué aux voyageurs Espagnols
      ....

  13. Son épouse pianiste au concert de Joseph Saucier

    mardi 31 mai 1898, page 1

    Fete Musicale
    LE CONCERT DE M. JOSEPH SAUCIER, HIER SOIR, AU GESU

    ...

    Mme H. C. St Pierre, Pianiste-Accompagnatrice...

  14. Avocat de Louis Seers

    mercredi 15 juin 1898, page 8

    AUX ASSISES
    ...

    ...

    Avant que les membres du jury fussent remis en liberté, M. H. C. St-Pierre demanda que l'on procède sans tarder dans la cause de Louis Seers, accusé d'homicide ou que son client soit acquitté.

    Au mois de septembre dernier, l'accusé aurait causé, par sa négligence, la mort d'un enfant, lors de l'explosion d'une mine, pendant que l'on travaillait à la construction d'une bâtisse. En novembre dernier, le jury ne s'est pas accordé. M. St-Pierre ajoute que le procès avait été fixé pour le présent terme, et qu'il avait été entendu que Seers serait acquitté. On avait présenté trois requêtes, et M. St-Pierre se demandaient comment elles avaient été ignorées. Le juge en chef, lui-même, avait fixé la cause pour lundi dernier, mais l'avocat de la couronne, qui est conseil pour la défense dans une cause au civil dans la même affaire, avait refusé de procéder. Une accusation très sérieuse pesait sur la tête de son client, et l'on lui refusait encore une chance de subir son procès.

    M. le juge Lacoste répond à M. St-Pierre qu'il ne peut forcer la couronne à détenir les jurés dont on avait exigé les services dans la cause de Bayard, et que les autres avaient été libérés. Tout ce qu'il pouvait faire était d'admettre l'accusé à son cautionnement personnel. Le juge a alors libéré les jurés dans la cause de Bayard, après les avoir remerciés de leurs services.

    Après avoir entendu la décision du tribunal, M. St Pierre a protesté contre ce qu'il a qualifié l'injustice commise envers l'accusé, et a déclaré qu'il déposerait une plainte auprès des autorités compétentes.

    ...

  15. Aux funérailles de sir Joseph-Adolphe Chapleau

    jeudi 16 juin 1898, page 1

    SIR J.-A. CHAPLEAU
    Funerailles imposantges de l'illustre defunt a Notre-Dame
    DES MILLIERS DE PERSONNES DANS LE CORTEGE FUNEBRE
    La dépouille mortelle inhumée au cimetière de la Cote-des-Neiges

    H. C. Saint-Pierre sur la liste des personnes présentes.

    NOTES

    Lady Laurier, accompagnée de madame H. C. St-Pierre, assistaient au défilé du cortège dans les bureaux de rédaction de la "Patrie".

  16. Discours au Barreau à propos de sir Joseph-Adolphe Chapleau

    vendredi 17 juin 1898, page 2

    LE GRAND TRIBUN
    Dans son Tombeau Silencieux
    AU CHAMP DES MORTS

    ...

    L'HOMMAGE D'UN CONFRERE

    A l'assemblée spéciale du Barreau, convoquée pour l'adoption de condoléances à la veuve de sir J. A. Chapleau, M. H. C. Saint-Pierre, C.R., a prononcé un discours ému, qui suit. C'est un témoignage de haute estime et de considération que les lecteurs de "La Patrie" apprécieront d'autant plus que M. St-Pierre a toujours été en politique, l'adversaire de M. Chapleau.

    Chapleau est mort, Messieurs, le pays vient de perdre un grand citoyen, la tribune, un grand orateur et le barreau un grand avocat.

    L'homme qui pendant trente ans, a joui de la confiance de ses compatriotes, qui a été tour à tour solliciteur-général, chef de l'opposition et premier ministre, dans sa province, qui plus tard a occupé un poste important dans le conseil des ministres fédéraux, et qui vient de terminer sa carrière quelques semaines seulement après avoir cessé d'occuper les hautes fonctions de représentant de Notre Soouveraine, en qualité de lieutenant-gouverneur, devait à coup sûr posséder les qualités qui font les hommes exceptionnels et les grands citoyens.

    Les luttes qu'il a soutenues, le travail qu'il s'est imposé, la politique qu'il s'est efforcé de faire prévaloir, tout cela est maintenant du domaine de l'histoire et ce n'est pas au moment où ce lutteur géant vient de tomber pour ne plus se relever, ce n'est pas au moment où à peine dégagé de l'étreinte de ses adversaires et de la poussière de l'arène, où il a combattu, il vient de terminer sa carrière, qu'il convient de juger ses actes et d'apprécier ses intentions.

    Ce sera l'oeuvre de l'historien qui devra prononcer sans faveur et sans haine, en présence de l'avenir. Il y a une chose, cependant, que nous, ses contemporains, nous pouvons dire de lui, il y a un éloge que dès aujourd'hui, nous pouvons lui adresser, c'est qu'à l'instar de son ancien chef Sir Georges Etienne Cartier, il a aimé sa province avec sincérité et avec dévouement. Nous pouvons affirmer que, lorsque sur son blason de chevalier au milieu duquel il avait placé celui de sa province de Québec, il avait fait graver cette devise: "Tout pour elle", il a mis là l'expression de son dévouement et il a laissé s'échapper un élan de son coeur.

    Que vous dirais-je de Chapleau avocat? Ah! Messieurs, ils sont maintenant clair semés parmi nous, ceux qui ont eu comme moi l'avantage de pouvoir l'apprécier et de l'admirer, sous la toge de l'avocat. Je n'oublierai jamais l'impression profonde qu'il produisit sur moi, la première fois qu'il me fut donné de l'entendre plaider devant les Assises Criminelles.

    C'était en 1869; un homme était accusé de meurtre. Des malheurs de famille avaient obligé cet homme de vivre éloigné de sa femme et de ses enfants. Au foyer domestique un autre avait pris sa place. Durant son éloignement ses enfants avaient grandi et le jour où sa fille âgée de onze ans allait faire sa première communion il s'était rendu au domicile de sa femme, pour y voir son enfant, l'embrasser et lui donner sa bénédiction. Au moment où il entre pour accomplir ce devoir pieux il se trouve face à face avec le séducteur de son épouse. Une altercation violente a lieu, une lutte désespérée s'engage et dans cette lutte le séducteur trouve la mort.

    L'avocat chargé de défendre l'accusé était un jeune homme aux formes élégantes et distinguées, son visage dont les traits irréprochables ont plus tard servi de modèles aux peintres et aux statuaires, était encadré d'une longue chevelure s'ébène. Sa figure rappelait celle de Camille Desmoulins et de Fabre d'Eglantine! C'était Chapleau. Il se lève pour parler. Il commence sa plaidoirie. Sa parole lente tout d'abord devient bientôt plus rapide. Son geste sobre qu'il était s'anime au fur et à mesure que sa voix s'échauffe.

    Il fait un tableau saisissant du crime de l'adultère et des terribles conséquences qu'il entraine. Il peint en termes pathétiques les déchirements de coeur de l'époux méprisé, abandonné et que ses malheurs ont, malgré lui tenu éloigné de sa femme et de ses enfants.

    L'orateur a des larmes dans la voix et bientôt les sanglots se font entendre dans toutes les parties de la salle.

    Ce beau triomphe oratoire est récompensé par un verdict d'acquittement que la foule en délire accueille avec des bravos enthousiastes. [Adolphe Bélanger avait tué Louis Labonté le 6 août 1869; le procès est rapporté dans La Minerve du 1er octobre 1869 à la page 2; aux pages 2 et 3 du 2 octobre et à la page 2 du 4 octobre.]

    Presque chaque cause qu'il était appelé à plaider était pour lui l'occasion d'un nouveau succès et pendant plusieurs années les voûtes du palais ont retenti des frémissements d'admiration qui suivaient ses triomphes.

    Il possédait toutes les qualités de l'orateur et surtout de l'orateur criminaliste: l'inspiration du regard, la beauté des traits, la noblesse du geste, le pathétique de l'action. Sa voix qui se prêtait sans efforts à toutes les modulations avait des accents qui allaient droit à l'âme et communiquaient toutes les impressions. Il avait de ces cris du coeur, de ces accents de l'âme qui font frissonner sous la parole et qui remuent toutes les fibres de l'émotion et de la sensibilité. La pensée chez lui semblait surgir sans efforts et son imagination brillante faisait naître des fleurs sous ses pas, au moment où il sembait parcourir les routes les plus arides.

    Bientôt, cependant, l'attrait des luttes politiques l'entraina dans une autre arène, mais à la tribune, son talent, en prenant un nouvel essor sembla acquérir de nouveaux développements et trouver de nouvelles ressources.

    En 1873 il était solliciteur général et en cette qualité chargé de représenter le ministère public durant les Assises du district de Montréal.

    C'était à l'époque de mes premières armes. C'est contre ce puissant adversaire que je dus entreprendre mes premiers combats.

    Malgré l'ardeur de la lutte et l'âpreté de la discussion il m'honora de son amitié et jamais depuis cette date cette amitié ne s'est démentie un seul instant.

    Il a été mon précepteur et mon maître dans l'art difficile de plaider devant les assises et de porter la conviction dans l'esprit d'un jury et dans la mesure de mes forces je n'ai fait que marcher de loin sur ses traces. Aussi sa mort a-t-elle été pour moi plus que l'occasion d'un deuil général qui afflige tous les citoyens. Je me suis senti cruellement frappé comme lorsqu'on vient de perdre un frère et ce coup m'a laissé au coeur une blessure que le temps sera lent à cicatriser.

    Chapleau est mort, messieurs, sa bouche est maintenant muette pour toujours.

    La muse de l'Eloquence, penchée sur son tombeau, verse des larmes sur l'un de ses enfants de prédilection. Sa voix, dont les accents nous ont tant de fois émus et ravis est éteinte pour toujours. Nous ne reverrons plus jamais celui dont notre peuple était si fier et que nous avons tant de fois applaudi.

    Il est mort, mais conservons pieusement son souvenir, et que parmi nous son nom et sa mémoire demeurent immortels. Allons jusqu'au champ silencieux des morts rendre les derniers honneurs à ses restes mortels.

    Au moment où son cercueil descendra au sein de la terre, versons sur sa tombe un pleur avec une prière, et en nous éloignant de la fosse, où il sera déposé,prions Dieu pour son âme et demandons

    "Qu'à ses ossements
    La terre soit légère."

  17. À la fête Nationale de Sainte-Geneviève et île Bizard
    1. lundi 27 juin 1898, page 8

      LA FETE NATIONALE
      Le patriotisme des canadiens-français
      GRANDES DEMONSTRATIONS
      A St-Henri, Ste-Geneviève et au Nominingue

      Jamais la vitalité du peuple canadien-français ne s'est affirmée avec plus de force et de puissance que cette année à l'occasion de la fête St-Jean-Baptiste.

      ...
      A STE-GENEVIEVE

      Ste-Geneviève et l'Ile Bizard sont en liesse aujourd'hui. C'est la fête des Canadiens-français que ces patriotiques populations célèbrent.

      L'air est pur, le ciel serein et tout chante dans la nature comme dans le coeur de nos braves villageois et cultivateurs.

      Je vous envoie à la hâte quelques détails.

      Toute la population est sur pied: on quitte Ste-Geneviève vers 7 heures du matin. Les commissaires ordonnateurs ouvrent la marche: ces commissaires sont MM. Ambroise Pilon, Henri Senécal, L. Lavigne, E. Bélair, Albert Brunet et autres.

      Un corps de cavalerie composé de 50 personnes suit, puis viennent la fanfare de Ste-Geneviève et celle de l'Ile Bizard, et 20 chars allégoriques où ont pris place le choeur de chant de Ste-Geneviève, la société des Artisans avec drapeaux, l'Alliance Nationale avec drapeau, le cercle agricole de Ste-Geneviève, le choeur de chant de l'Ile Bizard, le cercle agricole de l'Ile Bizard, la fanfare de Terrebonne, le char des enfants, les invités, la société d'agriculture du comté Jacques-Cartier, le petit St-Jean-Baptiste, un amour d'enfant, fils de M. Télesphore St-Pierre, les "Fils de l'Ile Bizard", et dans les voitures le comité d'organistation, MM. H. C. St-Pierre, l'échevin Wilson, Alp. Boileau et le Dr Daniel Ladouceur.

      Puis le drapeau qui sera présenté cet après-midi à Mme Monk, la vénérable seigneuresse, drapeau tricolore qui porte l'inscription suivante: Bizard, Viger et Cherrier.

      Plus de 100 voitures suivaient. La procession est arrivée à l'église de l'Ile Bizard à 9 heures. La foule était alors énorme et plus de la moitié des gens ont dû rester dehors. Un choeur puissant a rendu la messe harmonisée dite de l'Immaculée Conception, sous la direction de M. Trépanier, maitre de chapelle à l'Ile Bizard. L'orgue était tenu par Mlle Georgiana Boileau. Dans le choeur on remarquait MM. le curé Malette, de l'Ile bizard, le curé Bourget, de Ste-Geneviève, le R. P. Larochelle et Monsignor Proulx. C'est ce dernier qui a donné le sermon. C'est une pièce d'éloquence dont je vous donnerai demain les grandes lignes, les superbes envolées.

      La collecte a été faite par M. de Chaurest et M. Chaurest, M.P.P., précédés du commissaire-coordonnateur Ambroise Pilon; Melle Antoinette Wilson et M. H. C. St Pierre, précédés du commissaire-coordonnateur U. Bélair.

      Après la messe, la procession s'est reformée pour se rendre sur le terrain du manoir seigneurial où un lunch a été servi à plus de 500 hommes.

      Sur tout le parcours de la procession, toutes les maisons étaient pavoisées de drapeaux, de banderolles et de verdure.

      Les décorations sont surtout de toute beauté au manoir. En face de l'église Ste Genevève, on a élevé une superbe arche de verdure; à l'Ile Bizard, MM. Boileau, entrepreneurs, ont construit une arche de toute beauté. Une autre se dresse en face de l'église.

      Dans la procession on a beaucoup admiré un bon vieux canadien et sa vieille dans une antique calèche, ainsi qu'un canot où se trouvaient plusieurs voyageurs. Un autre groupe figurant les Indiens de Caughnawaga a obtenu un grand succès.

    2. mardi 28 juin 1898, page 1

      LA ST-JEAN-BAPTISTE
      Immense succès de la fete nationale célébrée à Ste-Geneviève et à l'Ile Bizard

      LES FILS DE L'ILE PRESENTENT UN MAGNIFIQUE DRAPEAU AUX DAMES SEIGNEURESSES
      Plus de 1500 personnes prennent part à la fête champêtre

      La fête nationale célébrée hier par les citoyens de l'Ile Bizard et de Ste Geneviève a été couronnée d'un succès digne de son brillant début. Après la messe les 1,500 à 2,000 personnes présentes prirent place dans des voitures à la suite du corps de cavalerie et des vingt chars allégoriques et se rendirent au terrain du pique-nique, à la Pointe du Domaine, en face du manoir seigneurial.

      Rien n'était plus imposant que ce cortège immense couvrant plus de deux milles de longueur et duquel s'échappaient des airs patriotiques, des chants de fête, des hymnes nationaux.

      Comme les dames n'étaient pas admises à cette fête champêtre, celles-ci bordaient la route et applaudissaient avec un air cependant de bien légitime regret les joyeux manifestants. Leurs fraîches toilettes se mariant aux décors somptueux étalés sur tout le parcours donnaient à la procession un aspect rien moins que féérique.

      Vers une heure tous étaient rendus au lieu du pique-nique. Il y eut halte à la résidence seigneuriale puis l'on se rendit auprès des tables longues à perte de vue dressées sous le feuillage et chacun put donner libre satisfaction à son appétit aiguisé par le grand air et l'apéritive senteur des sapins.

      M. le notaire Chaurest, M.P.P., présidait la table d'honneur, ayant à ses côtés, MM. les abbés Malette, curé de l'Ile Bizard; Bourget, curé de Ste Geneviève; Cousineau, Rouleau, Péladeau, du Séminaire de Ste Thérèse; MM. les députés Champagne et Ethier du comté des Deux Montagnes, l'échevin Philéas Wilson, H. C. St Pierre, C.R., Camille Théoret, libraire; Charles A. Wilson, avocat; le Dr D. Ladouceur, les maires du comté de Jacques Cartier, les invités, etc.

      Pendant ces agapes les fanfares de Ste Geneviève et de l'Ile Bizard, de Terrebonne et de St Eustache faisaient retentir la voûte embragée de leurs airs nationaux.

      Après le repas chacun put se livrer aux amusements de son choix pendant que les plus sérieux et les amateurs d'éloquence allaient entendre les discours patriotiques prononcés au manoir.

      Cette partie intéressante du programme fut précédée de la présentation d'un riche drapeau tricolore en soie, frangée d'or portant dans ses plis les noms des trois seigneurs qui se sont succédés à l'Ile Bizard, avant la domination actuelle: Bizard, Viger, Cherrier. Cet emblème commémoratif est le don des fils de l'Ile n'y résidant plus aux gracieuses châtelaines, Melles Cherrier et Mme F. D. Monk.

      M. H. C. St Pierre, C.R., en qualité de doyen des fils de l'Ile fit la présentation dans les termes suivants:
      Messieurs,

      C'est une heureuse idée que celle qui est venue à l'esprit des organisateurs de cette fête de famille. Réunir autour du clocher natal tous les fils de la paroisse, fournir à ceux de ses enfants que la nécessité ou les hasards de la vie en ont tenu éloignés, l'occasion de revenir au foyer commun, les convier tous à la même table pour un jour donné, c'est prendre le moyen de réveiller les fibres les plus sensibles et les plus tendres du coeur; c'est faire revivre l'attachement, l'amitié, les deux plus nobles sentiments de l'âme.

      Aussi, dois-je vous avouer que je me sens entraîné malgré moi à l'idée d'évoquer ce refrain du vieux cantique que nous avons tous chanté dans notre enfance et de m'écrier comme autrefois

      Jour heureux, jour de vrai plaisir,
      Pour une âme innocente et pure:
      Jour heureux, jour de vrai plaisir,
      Pourquoi doit-il sitôt finir?"

      Oui, messieurs, c'est un jour heureux, car nous l'aimons notre Ile Bizard, nous l'aimons du fond du coeur et lorsqu'il arrive que l'un de ses enfants s'en éloigne, (j'en appelle à tous ceux qui ont été, comme moi, obligés d'aller vivre loin d'elle) le rêve constant de cet exilé, son désir le plus vif et le plus ardent est de revenir la revoir encore une fois.

      Nous l'aimons notre Ile Bizard parce qu'elle est belle et que tous ceux qui l'habitent sont de braves coeurs et des âmes d'élite, nous l'aimons parce qu'en mettant le pied sur ses rives, les souvenirs les plus émouvants et les plus suaves de notre enfance et de notre jeunesse nous reviennent en foule à la mémoire et se pressent dans notre esprit et que le coeur se complait à évoquer ces souvenirs. Oui, chaque fois que je suis revenu à l'Ile Bizard, je me suis dit: Sur cette rivière, j'ai canoté avec mes petits compagnons d'enfance, dans ce petit village j'ai grandi sous l'oeil d'une mère adorée et auprès d'une soeur qui fut poour moi une seconde mère. Voici l'école où j'ai reçu les premiers rudiments de l'instruction. Le temple que j'aperçois, si gracieux et si mystérieux, si fier de ses deux belles cloches a remplacé la vieille église avec son humble clocher, où pendant plusieurs années j'ai servi la messe et où j'ai fait ma première communion. Ici se trouvent les tombes des êtres qui m'ont été les plus chers au monde.

      Ah! messieurs, quarante années se sont écoulées depuis le jour où, quittant l'Ile Bizard, j'embrassais ma pauvre mère pour me rendre dans la grande cité où j'allais commencer mes études, et je n'ai jamais oublié l'adieu qu'elle m'adressa au milieu de ses sanglots.

      "Tu t'en vas au collège, mon enfant, et je bénis la Providence qui te favorise ainsi, mais je ne puis me soustraire à la pensée bien cruelle pour moi que tu te sépares de moi pour toujours."

      Hélas, en partant le coeur gros, en m'éloignant de mon village, plusieurs fois je me suis retourné pour jeter un dernier regard vers le vieux clocher, et lorsqu'enfin il fut disparu à mes yeux, je sentis dans mon isolement tout ce qu'il y avait de douloureux dans les paroles de ma mère et je songeai qu'en effet le temps était arrivé où, à part quelques visites trop courtes, hélas! au gré de mes désirs, je ne vivrais plus à l'Ile Bizard que par le souvenir. Et c'est pour raviver ces souvenirs et évoquer les choses du passé que de temps en temps j'aime à revenir à l'Ile Bizard. Mais jamais aucune de ces visites ne m'aura été plus agréable que celle que je fais aujourd'hui et durant laquelle vous me fournissez l'occasion d'y rencontrer tous ses fils qui ont comme moi été obligés de s'éloigner de ses rives, et de parler avec eux à coeur ouvert de notre Ile et du temps passé.

      L'Ile Bizard a bien changé d'aspect depuis les jours de mon enfance. A cette époque le village comptait deux hôtels et deux magasins généraux.

      Il faut vous dire qu'à cette date il se faisait sur l'Ottawa un commerce de bois considérable et comme les rives de cette importante rivière n'étaient pas comme aujourd'hui sillonnées de chemin de fer qui donnent aux propriétaires des scieries des villes de Hull et d'Ottawa toutes les facilités de transport qu'ils peuvent raisonnablement désirer,tout le bois qui était coupé ou scié sur les rives de l'Ottawa, passait par la Rivière des Prairies. De puissants steamers trainaient à la remorque d'immenses radeaux de bois qu'ils conduisaient jusqu'à "la gueule de la petite rivière" comme disaient les voyageurs. Il ne faut pas oublier non plus qu'à cette date les deux comtés de Prestcott et de Russell étaient couverts de pins majestueux que l'on coupait et que l'on descendait en radeaux après les avoir équarris sur quatre faces. Tous ces radeaux qui descendaient la rivière pavillons au vent, et en se suivant à quelques arpents de distance seulement offraient un spectacle des plus curieux et des plus pittoresques. Ces radeaux se rendaient jusqu'à la Baie du Fèvre en bas du Cheval Blanc. Là les équipes quittaient leurs radeaux et remontaient à pieds jusqu'à la gueule de la petite rivière. Comme la route du côté nord était la plus courte, ils passaient par l'Ile Bizard. Ils arrêtaient au village, à l'hôtel tenu par Beaulne, à l'est du village, où à celui de Buissière, au milieu, pour y prendre leur dîner ou au moins pour s'y faire servir "un coup". Ces deux hôtels subsistaient ainsi de la clientèle des hommes employés par les guides des Gilmore et des Seymours.

      Durand l'été, la descente du bois donnait à notre île une animation et un mouvement remarquables qu'elle a perdus depuis cette date.

      La plus grande partie des deux villages de l'Ile Bizard et de Ste-Geneviève était habitée par des voyageurs qui partaient vers la fin de l'automne pour aller hiverner. Ils ne revenaient que tard dans l'été ou même au commencement de l'automne suivant après avoir conduit leur "cage" jusqu'à Québec où ils recevaient leur salaire pour toute la saison. Avant leur départ ils allaient s'approvisionner au magasin de M. Berthelet, tenu plus tard par M. Gaucher à la maison jaune du village et à celui de M. Claude, tenu à l'extrémité ouest du village. Ce magasin ainsi que l'hôtel y attenant ont été réduits en cendres vers 1850.

      A cette date le paysage du côté de Ste-Geneviève était encore embelli par le spectacle d'un beau moulin à vent situé sur la pointe est de la rue du bord de l'eau, près de l'Ile Jobin et par celle d'un "horse-boat" qui servait de bateau traversier entre les deux villages. Le moulin appartenait au Dr Forbes et le bateau passeur à M. Gaucher. Cependant ni le moulin érigé par le Dr Forbes, ni le "horse-boat" construit par M. Gaucher n'enrichirent leurs propriétaires et au bout d'un certain temps l'entreprise de moudre du grain pour les cultivateurs de Ste-Geneviève et celle de transporter les passagers d'un village à l'autre furent abandonnés.

      Les radeaux de bois qui à chaque instant du jour descendaient la rivière avec leurs rameurs à l'avant et à l'arrière, le horse-boat qui traversait la rivière à toutes les heures du jour, le moulin perché comme une sentinelle sur la pointe la plus élevée du village de Ste-Geneviève, qui tournait ses grandes vergues à tous les vents, les équipes d'hommes qui remontaient sur les rives de chaque côté de la rivière, tout cela donnait au paysage une physionomie et un mouvement des plus agréables et qui chassaient bien loin la monotonie et l'uniformité. Le commerce du bois ou du moins la descente du bois par eau a cessé, le moulin est tombé en ruine, le horse-boat après avoir langui dans une anse pendant plusieurs années est partiun jour pour un pays inconnu après avoir sauté le Cheval Blanc, le principal hôtel a brûlé, le propriétaire de l'autre a fait faillite ruiné par l'effet d'une retraite prêchée par le père Cheniquy qui à cette époque s'appelait l'apôtre de la tempérance. Les voyageurs sont partis pour aller occuper les terres de Prestcott et de Russell qu'ils avaient en partie défrichées en y coupant du bois de construction. Tout cela est disparu. Cependant, malgré tous ces changements l'Ile Bizard n'en est pas moins demeurée le paradis terrestre de la province de Québec. Venise a perdu l'empire du commerce, mais elle est restée la perle de la mer.

      Le spectacle est moins mouvementé, l'atmosphère y est plus calme mais le paysage n'en est ni moins ravissant ni moins enchanteur.

      Avez-vous nulle part contemplé un plus beau spectacle que celui qui s'offre au regard du voyageur au moment où parvenu sur la crête la plus élevée de l'Ile de Montréal en revenant de Beaconsfield il aperçoit la vallée au fond de laquelle coule la rivière des Prairies. Si c'est au moment du soleil couchant le lac des Deux-Montagnes, lui apparait de loin comme une mer de feu tandis que plus près de lui la rivière ressemble à un lit de cristal, bordant des coteaux couronnés d'une forêt majestueuse.

      Durant le mois d'août les moissons qui sont arrivées à divers degrés de maturité forment des carreaux jaunes, verts, ou rouge et donnent l'idée d'un immense damier. Les habitations paraissent noyées dans d'énormes fouillis de verdure. De ce côté-ci de la rivière le coup d'oeil est peut-être plus enchanteur encore.

      Que de fois durant mes jeunes années ne me suis-je attardé dans mes courses vagabondes sur le sommet de la "Côte-Rouge" pour contempler par un beau soir d'été le ravissant paysage qui se déroule du côté du soleil levant. Où peut-on trouver un plus charmant paysage? Devant ces deux villages si jolis si coquets se cachent à demi sous les grands ormes et mirent leurs flèches gothiques sur la surface des eaux comme dans un miroir.

      A gauche le paysage se perd dans une foule de grands arbres à travers les branches desquels vous apercevez l'ancienne maison seigneuriale. A droite vous suivez de l'oeil les contours gracieux de la Rivière des Prairies jusque bien loin vers la grande baie du Cap. De chaque côté de la rivière s'étendent les longs coteaux dont les pentes sont couvertes de riches moissons, l'espoir du laboureur.

      Tout le long de la route vous apercevez du même côté une longue file de maison où résident l'aisance et le bien-être, et en arrière d'immenses granges garnis d'étables et de remises dont la construction uniforme et l'apparence rustique avec tous ses autres animaux domestiques, nous met en mémoire la description d'une ferme normande que nous a laissée un poète français.

      C'est un coin carré et qui n'a rien d'étrange,
      Sur les flancs l'écurie et l'étable au toit bas
      Ici près la maison, la bas au fond, la grange
      Sous son chapeau de chaume et sa jupe de platras.
      Le bac où les chevaux au retour viendront boire
      Dans sa berge de bois est immobile et dort
      Tout plaqué de soleil le purin à l'eau noire
      Tout le long du fumier gras et pailleté d'or
      Loin de l'endroit humide où git la couche grasse
      Au milieu de la cour où le crotin plus sec
      Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse
      La poule l'éparpille à coup d'ongled etg de bec.
      Plus Loin entre les deux brancards d'une charette
      Un gros coq satisfait, gavé d'aise
      Assoupi, l'oeil mi clos, recouvert par le crête
      Ainsi qu'une couveuse en boule est accroupi
      Sur le faite du toit dont les grises ardoises
      Font reluire au soleil leurs écailles d'argent,
      Des pigeons violets au reflet de turquoises
      De roucoulements sourds gonflent ler col changeant,
      Leur col bien lustré dont la plume est plus sombre
      Fait tantôt de l'émail et tantôt de l'ébène
      Et leurs pattes qui sont rouges par cette ombre
      Semblent sur du velours ds branches de corail.

      On se croirait sur une des fermes de l'Ile Bizard.

      M. St-Pierre, après une heureuse allusion aux qualités de coeur et d'esprit de la famille seigneuriale, passa en revue les évènements les plus importants de notre histoire.

      Il fut suivi de l'abbé Rouleau, de M. F. D. Monk, député du comté au parlement fédéral, de MM. J. A. C. Ethier et H. Champagne, députés du comté des Deux-Montagnes, de M. J. A.Chaurest, M.P.P., et autres.

      Au coucher du soleil le domaine seigneurial rentra dans le calme, tout le monde regagnant sa demeure ou se rendant aux villages de Ste-Geneviève et de l'Ile Bizard pour asssister au spectacle du feu d'artifice.

      On a beaucoup remarqué dans la procession la voiture des MM. Boileau, entrepreneurs. Grâce à un mécanisme ingénieux, une scierie a fonctionné tout le long du trajet. Des employés de cette importante maison occupaient cette voiture.

      Les rafraîchissements et le lunch ont été servis sur le terrain par MM. Amesse et Guilbault, hôteliers de Ste-Geneviève.

      Il est superflu de dire que le plus grand décorum a régné tout le temps de la fête. Il ne manquait que la présence des dames. Pour des motifs que celles-ci ont qualifiés à bon droit, jusqu'à un certain point, de mesquins, le comité d'organisation avait jugé à propos d'exclure les dames de la fête champêtre. Elles se dédommageront sans doute une autre année en célébrant la fête nationale sans le concours des hommes.

    3. mercredi 29 juin 1898, page 4

      LA FETE NATIONALE
      Dernier écho de la grande démonstration à l'Ile Bizard
      La seconde partie du discours de M. H. C. St-Pierre, C.R.

      Faute d'espace, hier, nous avons dû tronquer le magnifique discours pro[noncé par M. H. C. St-Pierre après le pi]que-nique de l'Ile Bizard, lundi dernier. Nous publions aujourd'hui la seconde partie de cette éloquente allocution patriotique. Elle renferme des enseignements utiles et pratiques qui produiront sans doute des fruits abondants. Nous reprenons le discours de M. St-Pierre au moment où il finissait le récit de ses souvenirs d'enfance à l'Ile Bizard.

      A cette date comme aujourd'hui, l'on observait religieusement les traditions du passé et l'on célébrait la St-Jean-Baptiste, car on a toujours été bon patriote à l'Ile Bizard, mais quelle différence, quel contraste entre la somptueuse fête d'aujourd'hui et celle d'autrefois. Vous nous avez fait entrendre une messe en quatre parties exécutée par un choeur puissant et bien exercé, dont plus d'un maître de chapelle de nos grandes églises de la ville serait jaloux. L'office divin terminé, j'ai vu défiler sous mes regards émerveillés une longue procession entrecoupée par de nombreux chars allégoriques dont les décors sont du meilleur goût et qui nous rappellent les uns les moeurs et les habitudes de notre peuple; les autres les évènements les plus importants de notre histoire. J'y ai retrouvé l'emblème de tout ce qui fait l'orgueuil de notre nation, tout, jusqu'à nos fameux canotiers, répétant avec la gaieté qui les caractérise nos chansons les plus populaires et les plus joyeuses. On ne ferait pas mieux à Montréal. De mon temps, messieurs, notre St-Jean-Baptiste était moins brillante. On préludait à la fête par une messe, tout comme on l'a fait aujourd'hui, seulement c'était ce bon vieux Edouard Paquin, le maître chantre d'alors et moi qui faisions tous les frais de la musique: pas plus que cela. Nous avions aussi notre procession, mais elle était bien loin de la splendeur que vous avez déployée aujourd'hui. Elle se composait pour la grande partie des jeunes gens du village et des fermiers des alentours qui portaient pour toute décoration une feuille d'érable sur leur poitrine. Cette procession était invariablement précédée par Landreman, le forgeron qui était l'âme de la fête et qui ce jour-là, pour paraître plus imposant, s'affublait fièrement d'un habit rouge qu'il avait volé à un volontaire anglais en 1837. Le fête se terminait par un feu de joie et par des hourras patriotiques. C'était tout.Tout cela est bien changé, comme vous le voyez, et il faudrait être bien grincheux pour ne pas admettre que le changement n'a pas été pour le mieux. Oui, messieurs, j'admire tout ce que vous avez fait aujourd'hui, j'admire tout ce que j'ai vu, oui tout, à commencer par le personnage allégorique chargé de personnifier chez nous l'idée religieuse, je veux parler du charmant enfant qui représente le patron des Canadiens-français St-Jean-Baptiste, jusqu'au vieux cultivateur assis dans sa calèche aux côtés de sa compagne. Ah! celui-là, avec l'étrangeté de son costume, avec sa voiture d'un autre âge m'a fait gonflé le coeur et éprouver une bien profonde émotion. Je te salue vieux cultivateur; et lorsque sur ton passage l'étrangeté de ton apparition faisait naître le sarcasme et provoquait un sourire gouailleur, pour moi l'impression était toute différente. Car, vois-tu, tu personnifiais toute une épopée qui a eu tour à tour ses douleurs et ses gloires. Je te salue vieux cultivateur, je te salue avec respect et avec amour, d'abord parce que c'est toi qui as été mon père, parce que tu es l'emblême de l'honneur, de la probité et de cette fierté qui n'a jamais voulu céder devant l'oppression. Jde te salue, parce que c'est toi qui nous a conservé intactes ces conditions d'existence que la fière épée du chevalier de Lévis et la diplomatie du marquis de Vaudreuil avaient obtenues pour la race française abandonnée au Canada. Je te salue, parce que c'est toi qui nous as transmis ces trois choses qui nous sont plus chères que la vie: notre religion, notre langue et nos lois. C'est toi qui a lutté pendant un siècle pour nous doter de ces libertés dont nous jouissons aujourd'hui. C'est toi qui as prouvé ta loyauté en combattant sous les drapeaux anglais en 1812. C'est toi qui, plus tard, lorsqu'on refusait de rendre justice à ta race as pris les armes pour conquérir tes droits. C'est toi qui as fait le coup de feu à St-Denis, à Lacolle et à St-Eustache. Voilà pourquoi, nous de la génération présente, nous te vénérons; voilà pourquoi en rendant hommage à tes vertus et à celles non moins glorieuses de ta vieille compagne, nous devons nous incliner davantage avec respect et reconnaissance.

      Après avoir fait l'éloge de Bizard, de l'honorable Denis Benjamin Viger, et de M. Cherrier, qui tous trois ont été les seigneurs de l'Ile, et après avoir passé en revue, à grands traits, tous les faits héroïques accomplis sous l'administration dont le sieur Bizard était le lieutenant; après avoir fait le résumé des luttes constitutionnelles soutenues par le peuple canadien-français sous la conduite de M. Viger et des autres chefs politiques du temps; après avoir parlé du rôle important rempli par M. Cherrier à une date plus récente, et avoir fait ressortir tout l'éclat des vertus de ce grand citoyen, tant dans sa vie publique que dans sa vie privée, M. St-Pierre termina sa magnifique improvisation par les paroles suivantes:

      Messieurs, la fête de la Saint-Jean-Baptiste a été instituée sous le souffle, sous l'inspiration d'une idée nationale et patriotique. Elle a été créée pour que ce jour-là les Canadiens-Français en se réunissant par groupes sur les différents points du pays où ils habitent, puissent parler ensemble du passé glorieux de leur race en Amérique; pour qu'ils puissent consolider le présent et songer à l'avenir. Le présent et l'avenir, messieurs, voilà ce qui doit avant tout nous préoccuper. Dans toutes nos réunions nationales, dans nos fêtes patriotiques, nos orateurs ne manquent jamais de vous parler de la France, et dans nos églises, dans nos procession, nous voyons le drapeau aux trois couleurs flotter au vent à côté de notre propre drapeau, le drapeau de la Puissance. Messieurs, celui d'entre vous qui renierait son origine française serait un misérable, indigne de vivre au milieu de nous et de participer à nos fêtes. Soyons frères [fiers] d'être les descendants de cette race qui depuis tant d'années a été au premier rang de la civilisation; soyons fiers de parler cette langue française que l'on parle dans toutes les cours de l'Europe, mais pour vouloir trop fidèlement demeurer fidèles à nos traditions et à notre passé, prenons garde de tomber dans une autre exagération qui pourrait nous être fatale. Rappelons-noous bien que notre patrie est ici sur le sol d'Amérique et non en France. Rappelons-nous que nous formons partie d'une puissante confédération et que la langue parlée exclusivement dans 6 des principales provinces de notre pays est la langue anglaise. Ne commettons pas le faute d'isoler notre Province du reste de la confédération et par là de la priver de l'influence qu'elle a droit d'exercer dans le conseil général de la nation. Apprenons l'anlais, messieurs, faisons apprendre l'anglais à noss enfants. Ne nous inquiétons pas des craintes chimériques que vous entendez quelques fois exprimer par certaines personnes animées d'un patriotisme mal inspiré. La langue française qui est la langue de nos mères, la langue du foyer domestique n'a rien à redouter dans notre province. Si Lafontaine, Cartier et Laurier n'avaient pas parlé la langue anglaise, ils ne seraient jamais devenus premier ministre du Canada.

      Faisons apprendre l'anglais à nos enfants dans toutes nos écoles en même temps que le français et pour me servir d'une expression anglaise "the french language will take care of itself."

      C'est par ce moyen qu'après avoir proclamé bien haut notre amour pour notre patrie nous prouvons que nous sommes réellement et efficacement de véritables patriotes.

      M. St-Pierre, se tournant alors vers Mme Monk et lui présenta le drapeau offert par les fils de l'Ile Bizard, lui adressa la parole en ces termes:

      Madame,

      Les fils de l'Ile Bizard que les nécessités ou les hasards de la vie ont éloigné de leur paroisse natale ont résolu de commémorer le souvenir de cette fête patriotique en offrant à leur ancienne paroisse un drapeau. Comme je suis le doyen ils m'ont chargé de déposer ce drapeau entre vos mains et de vous en constituer la gardienne.

      Dans le pays de nos aïeux on inscrit sur les couleurs nationales deux mots seulement. Honneur et Patrie. Le drapeau que je dépose entre vos mains est lui aussi aux couleurs nationales. Il ne porte pas d'inscription, mais dans ces plis vous y lirez trois noms qui pour nous expriment les mêmes pensées, car madame, bien avant que je pus devenir l'interprète de mes coparoissiens, des bouches plus éloquentes et plus autorisées que la mienne avaient déjà proclamé que ces trois noms Bizard, Viger et Cherrier étaient synonimes de fidélité à l'honneur et de dévouement à la patrie.

      Madame, les traditions de famille que vous avez si bien conservées vous ont rendu plus que tout autre digne d'être la gardienne de ce drapeau symbole de notre amour pour notre ancienne paroisse et de notre dévouement pour notre pays. Veuillez en accepter la garde et par là reconnaître l'affection que les fils de l'Ile Bizard ont pour vous et la confiance sans borne que les nobles qualités de l'esprit et du coeur qu'ils trouvent en vous ont su leur inspirer.

  18. Avocat des Chinois de Montréal
    1. vendredi 4 novembre 1898, page 8

      LA TAXE SUR LES CHINOIS
      Le règlement municipal est ultra vires allègue M. H. C. Saint-Pierre
      La cause prise en délibéré par le juge Mathieu

      Ce matin devant le juge Mathieu l'appel pris par les Chinois a été plaidé longuement. M. St-Pierre, C. R. représentait les Chinois et M. J. L. Archambault, C. R., la corporation de Montréal.

      Plusieurs points intéressants ont été soulevés par M. St-Pierre. Le savant avocat prétendit d'abord que la taxe imposée par le règlement 224 passé par la corporation le 17 avril 1846, basé sur le statut passé à la législature de Québec par lequel la ville de Montréal est autorisée à passer un règlement imposant une taxe sur ces buanderies publiques de Montréal, n'excédant pas $100 était ultra vires pour plusieurs raisons 1o parce que la Province de Québec n'a pas le droit de taxer une industrie légitime, nécessaire d'une manière excessive et dans le but évident de créer un monopole en faveur de quelques particuliers; 2o Parce que la clause qui permet cette taxe comprend plusieurs autres items qui sont évidemment de la législature fédérale tel que par exemple, la taxation imposée sur les poteaux des compagnies électriques et plusieurs autres. 3o Parce que la loi déclarant que cette taxe était susceptible d'être imposée au moyen d'une licence, il résulte des termes de cette législation que si on a voulu tout simplement imposer une licence, c'est-à-dire un permis dans le but d'exercer une industrie nécessaire à la santé publique, à savoir celle de laver du linge, le montant de la taxe est évidemment exagéré, car si l'industrie est une industrie légitime et nécessaire, tout ce qu'on pourrait imposer, c'était une taxe équivalente aux frais d'administration de cette industrie et non pas autre chose. Il ne s'agit pas ici, dit le savant avocat, d'un cas analogue à celui de la vente de boisson enivrante qui exige le maintien d'une police nombreuse; il ne s'agit pas de vente de drogues dangereuses tels que des poisons, qui exige le maintien d'inspecteurs qualifiés; il ne s'agit pas de vente de sustances explosives et dangereuses telles que la poudre et la dynamite qui peut encore exiger une inspection dispendieuse, il s'agit de régulariser dans la ville de Montréal, la méthode à suivre pour taxer le linge. Est-il juste de croire qu'il faille charger $50 ou $100 à chaque individu qui exerce cette industrie dans le simple but de régulariser le mode à suivre pour l'exercer. Il est donc évident que dans ce cas, la taxe est excessive et par conséquent injuste.

      M. St Pierre donna plusieurs autres raisons pour démontrer que la loi était ultra vires, puis passant ensuite à la discussion dee la condamnation prononcée par le recorder, M. St Pierre fit voir que le recorder n'avait pas le droit de condamner les inculpés aux frais comme il l'avait fait, dans chaque cause et cela à l'appui de cette proposition la décision rendue par le juge Wurtele dans la cause de ex-parte Lon Kai Long, Tom Hop Lee et Hum Chung Long qui tous trois ont été libérés sur une demande d'habeas corpus précisément sur le même point qu'avait alors soulevé M. St Pierre devant ce juge.

      M. Archambault a répondu en termes généraux et la cause a été prise en délibéré.

  19. Et le banquet d'adieu à Lord et Lady Aberdeen


    jeudi 10 novembre 1898, page 5

    Ce soir grand banquet d’adieu à Leurs Excellences, à l’hôtel Windsor. A ce propos un de nos célèbres maitres du Barreau, M. H. C. St Pierre, C.R., a composé la fantaisie littéraire suivante qui sera lue au cours du banquet.

    THE FAREWELL DINNER
    To their Excellencies Lord and Lady Aberdeen

    Lawyers, doctors, merchants, Bishop, parson and dean
    We all dine next Thursday with my Lord Aberdeen.
    What! Chuck down twelve dollars? I wouldn’t begrudge eighteen
    For the charm of dining with my Lord Aberdeen.
    A fine old Scotch bottle is good at the canteen,
    But fancy what w’ll drink with my Lord Aberdeen.
    Let us be gay that day: who can tell of the spleen,
    We will have on loosing Governor Aberdeen?
    The statesman, the scholar have but seldom been seen
    To unite as they do in my Lord Aberdeen.
    To remind him once more, what subjects we have been,
    W’ll toast with Scotch honors bonny Lord Aberdeen,
    A child which has been spoo’d is not easy to wean,
    How can we bear to part with our Lord Aberdeen?
    But what we oft have thought, let us no longer screen
    We love perhaps still more our Lady Aberdeen.
    By her kindness of heart she was indeed our Queen,
    We shall never forget Good Lady Aberdeen.

    Montréal, 9 novembre 1898

    M. et Mme H. C. Saint-Pierre sont sur la liste des convives.

  20. Avocat de Charlie Sun, accusé de tenir une maison de jeu
    1. jeudi 17 novembre 1898, page 1

      EN COUR D'ASSISES
      ...
      le procès de Charlie Sun accusé d'avoir tenu une maison de jeu

    2. vendredi 18 novembre 1898, page 1

      EN COUR D'ASSISES
      ...
      Continuation du procès de Charlie Sun

    3. samedi 19 novembre 1898, page 13

      CHARLIE SUN
      Condamné à un mois de prison

      Le Chinois Charlie Sun, accusé d'avoir tenu une maison de jeu, a été trouvé coupable, par le jury, hier, en Cour d'Assises, et condamné séance tenante, à un mois de prison.

  21. Au grand banquet du cercle agricole à Ste Anne de Bellevue
    1. samedi 19 novembre 1898, page 16

      A STE-ANNE DE BELLEVUE
      Grand banquet du cercle agricole
      Concert et Bonnet Hop

      Le Cercle Agricole de Ste-Anne du Bout de l'Ile, comté Jacques-Cartier, célèbrera lundi soir sa fète annuelle par un grand banquet à l'hôtel Clarendon. Ce sera une grande démonstration de famille à laquelle prendront part tous les amis de l'agriculture non seulement du comté, mais encore des comtés voisins. Seront présents entre autres: MM. J. A, Chauret, M.P.P., Fred. Monk, M.P., pour le comté Jacques-Cartier; MM. Harwood, M.P., et Lalonde, M.P.P., pour Vaudreuil; M. Bourbonnais, M.P.P., pour Soulanges; l'abbé J. Bte Proulx, curé de St-Lin; l'abbé Côté, curé de St-Valérien; l'abbé Chèvrefils, curé de Ste-Anne; l'abbé Bourget, curé de Ste Geneviève; l'abbé Malette, curé de l'Ile Bizard; MM. H. C. St-Pierre. C.R., Charles A. Wilson, avocat, D. A. Lafortune, avocat, tous les notables de Ste-Anne et du comté.

      Le banquet sera suivi d'un concert donné par des amateurs de Montréal, puis d'un Bonnet Hoop, en sorte que les amusements ne feront pas défaut.

      Les organisateurs ont déployé beaucoup d'activité et fait de grands préparatifs en vue d'assurer le succès complet de cette fête.

    2. mardi 22 novembre 1898, page 8

      UN SUCCES
      Le banquet du cercle agricole de Ste-Anne, hier soir
      Eloge de l'agriculture - Concert réussi

      ...

      Le président fait part à l'assemblée des regrets exprimés par Monsignor Proulx, par MM. Chaurest, M.P.P. de Vaudreuil, H. C. St-Pierre, C.R., Chs A. Wilson, avocat, ...

      ...

  22. Avocat de Julia Simoneau

    vendredi 25 novembre 1898, page 1

    LA BIERE DE TEMPERANCE
    Les difficultés avec le département du revenu existent toujours

    Les difficultés qui existent avec le Département du Revenu au sujet de la bière de tempérance ne sont pas encore réglées. Les officiers du Revenu poursuivent activement d'autres inculpés, au nombre de 8 ou 9. L'un de ceux-là a été condamné, et mercredi la cause de Julia Simoneau, 349 rue St Laurent, est venue devant la Cour de Police.

    Madame Simoneau est accusée d'avoir vendu de la Reinhardt sans licence.

    M. H. C. St Pierre, C.R., comparaissait pour la défenderesse et a donné avis à la cour qu'il prendra un bref de certoriori et qu'il portera la cause en Cour Supérieure.

    Les avocats du Département du Revenu sont MM. H. J. Cloran et J. A. Drouin.

  23. Au bal de la Ste-Catherine avec son épouse

    samedi 26 novembre 1898, page 12

    Le bal de la Ste-Catherine
    UNE VERITABLE FEERIE A L'HOTEL VIGER, HIER SOIR

    [H. C. Saint-Pierre Y est présent avec son épouse.]

  24. Avocat des Rév. Emery B. Smith et Geo. Paul

    samedi 26 novembre 1898, page 16

    DEUX REVERENDS
    Accusés d'avoir tenu une maison de désordre
    LE CULTE DES HORNERITES
    Les prières peuvent-elles constituer un désordre?

    Le procès du Rév. Emery B. Smith et du Rév. Geo. Paul, deux hornerites, accusés d'avoir tenu une maison de désordre, rue des Inspecteurs, a été commencé hier après-midi, devant le recorder de Montigny. M. H. C. St-Pierre comparaissait pour la défense, et M. J. N. Greenshields, pour M. L. Houle, le plaignant.

    Dans la plainte qui a été faite contre les deux révérends, il est dit que les accusés sont des gens sans occupation connue, et qu'ils tenaient, rue des Inspecteurs, 174, une "maison de désordres" où toutes sortes de désordres étaient permis, et où le chant, les cris et les hurlements se continuaient nuit et jour, attirant des foules, et faisant de la maison une "nuisance".

    On sait que le culte des hornerites est un peu bruyant, et il y avait hier, en cour un grand nombre de curieux de voir l'issue d'un procès où il s'agissait de décider si les prières, lorsqu'elles sont un peu ou beaucoup ressemblantes à des cris, voire même à des hurlements, pouvaient constituer un "désordre", dans le sens de la loi.

    M. H. C. St-Pierre a soumis à la Cour, que l'accusation était trop vague et que l'expression "toutes sortes de désordres", qui y était employée, pouvait laisser entendre qu'on exerçait dans la maison des métiers infâmes, ce que le plaignant n'avait pas voulu dire.

    M. St-Pierre a proposé la motion suivante:

    Que, vu que la plainte était vague et indéfinie, et qu'il y est dit que les défendeurs tenaient rue des Inspecteurs, 174, une maison "où tous les désordres étaient permis" sans qualifier ou déterminer quels sont ces prétendus désordres; vu que les deux défendeurs sont désignés comme des gens "n'ayant pas d'état connu", lorsqu'ils sont publiquement connus de tous, et plus particulièrement des plaignants, comme ministre de l'Evangile, faisant partie de l'église méthodiste, une église chrétienne reconnue dans tout le Canada et même dans le monde entier.

    La cour ordonne au dit plaignant de préciser et

    1o D'expliquer ce qu'il veut dire lorsqu'il déclare que les défendeurs tiennent une maison où tous les désordres sont permis et de définir ces désordres;

    2o De dire s'il entend par ces mots que des hommes et des femmes s'y rencontrent dans un but immoral et illégal, comme par exemple, pour boire, jouer ou commettre la prostitution;

    3o De déclarer ce qu'il veut dire en affirmant que les défendeurs sont des gens "sans état";

    4o De dire ce qu'il entend quand il accuse les défendeurs et d'autres de chanter, de se lamenter, de crier et de hurler, et s'ils font allusion aux offices religieux célébrés par les défendeurs, comme prêtres;

    5o De mentionner à quelle heure du jour ou de la nuit, il a entendu chanter, crier ou hurler, comme il le dit dans sa plainte, et de citer les mots dont on s'est servi dans ces occasions."

    M. Greenshields a déclaré que la plainte lui paraissait suffisamment claire, et a dit que, si la motion était maintenue, il demanderait un ajournement, pour avoir le temps de préparer une autre plainte.

    M. de Montigny a rejeté la motion, mais il a suggéré à M. Greenshields de retrancher les mots: "Où toutes sortes de désordres étaient permis."

    M. Greenshields y a consenti.

    M. St-Pierre a alors soumis une requête, alléguant que le recorder n'avait pas juridiction dans la cause, et M. de Montigny a pris cette motion en délibéré.

    La cause a été renvoyée au 7 de décembre.

  25. Au banquet du Barreau

    lundi 19 décembre 1898, page 1

    LE BANQUET DU BARREAU
    ...

    Samedi soir le Barreau avait sa réunion annuelle à l'hôtel de la Place Viger, sous la présidence de son sympathique bâtonnier, M. C. B. Carter, autour des tables d'un somptueux banquet.

    ...

    M. H. C. St-Pierre a tracé la ligne de conduite à suivre par ceux qui entrent dans la carrière. Il fit un brillant exposé de la noblesse et de la grandeur du ministère de l'avocat. C'est un véritable sacerdoce, qui porte l'espérance au fond des cahots, et fait entrevoir à celui qui est tombé la possibilité d'une réhabilitation.

    Il touche ensuite aux devoirs du barreau envers la magistrature et à la courtoisie qui doit exister entre les membres de l'ordre. Somme toute jolie fête intime qui ne peut que cimenter l'union et la concorde qui doit exister parmi les membres de la profession, qui s'appuieront davantage quand ils se connaitront encore mieux.

    ...






Jacques Beaulieu
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