Historique de l'enclos et de l'association
Autrefois un chien pouvait circuler sans laisse dans les parcs de la Ville de Montréal. Mais, avec le temps, la Ville a interdi cette pratique dans le parc de la Bruère; aussi les propriétaires de chiens qui fréquentaient celui-ci ont-ils demandé à la Ville la création d'une aire d'exercice pour chiens à même le parc. En attendant la décision de la Ville, on lui demandait un endroit temporaire où les chiens seraient tolérés en liberté. Une requête en ce sens a donc été soumise à la conseillère du quartier, madame Saint-Arnaud. Celle-ci s'est montrée fort sympatique à la requête et elle a fait en sorte que les chiens soient tolérés en liberté dans l'aire de pique-nique et celle du jeu de pétanque, toutes deux guère utilisées. Communiquant ensemble, il n'y avait alors que deux entrées à surveiller. Tous les propriétaires des duplex proches et longeant cette section du parc avaient signé d'emblée la requête. Toutefois, le fait que cette zone de tolérance aux chiens sans laisse ne soit pas fermée a causé un problème : les propriétaires des chiens devaient compter sur l'obéissance de leur animal ou, quelquefois, sur l'aide de leurs camarades pour maintenir tel ou tel chien dans la zone désignée. Aussi ceux-ci espéraient que la Ville accède rapidement à leur demande d'une véritable aire d'exercice pour chiens. Le nombre d'utilisateurs fréquentant cette zone de tolérance a rapidement augmenté à cause de l'action de la police qui y envoyait les gens de notre secteur pris en délit de laisser leur chien sans laisse. Plusieurs parmi eux y venaient en voiture, habitant assez loin du parc. Certaines journées, une vingtaine de personnes se retrouvaient donc deux fois par jour à occuper principalement l'aire de pique-nique avec leurs chiens. Les gens en charge de l'association qui avait obtenu cette zone de tolérance ont pris sur eux de tendre, durant les périodes d'affluence, un filet de plastique pour fermer les deux ouvertures de la zone et éviter ainsi que des chiens ne s'en échappent. Cette mesure semblait impérieuse pour assurer la sécurité des enfants, des passants et des chiens. Ces filets étaient enlevés après chaque période d'affluence. On peut comprendre que les riverains en face de l'aire de pique-nique, habitués à la tranquillité, aient pu trouver ce changement radical et difficile à cause de l'affluence, de seize heures à dix-sept heures et ensuite de dix-neuf heures à environ vingt heures, en plus de voir le nombre de voitures qui stationnaient aux places qu'ils s'étaient octroyées par tradition. Évidemment les chiens qui venaient étaient de toutes races, grosseurs et niveau d'énergie. Certains ont pu mal interpréter les réactions d'un chien par rapport au leur. Des remarques désobligeantes peuvent avoir déplues à d'autres riverains, ou encore des gestes venant de personnes considérées comme étrangères à « leur » parc. Quelle qu'en soit la raison, une des familles habitant just'en face de l'aire et qui avait un chien qui fréquentait jusque là la zone de tolérance a commencé une opposition féroce et systématique contre l'emplacement. Supportée par d'autres, elle s'est opposée physiquement à la pose des filets puis, conjointement, à s'opposer à la zone de tolérance et, par la suite, à la création d'une aire d'exercice pour chiens dans le parc. Il est essentiel de noter ici que la zone de tolérance n'étant pas une aire d'exercice pour chiens régulière, l'association ne pouvait forcer les utilisateurs à respecter les règlements de la Ville de Montréal concernant les aires d'exercice.
L'aménagement d'une AEC au parc de la Bruère est adopté comme priorité 2001 par les membres du conseil de quartier tenue le 6 juin 2000. Mais mise au courant de la situation qui se détériorait rapidement, la Ville convoqua le 4 juillet 2000 une réunion pour faire le point sur l'implantation d'une aire d'exercice dans le parc. Une lettre circulaire a été remise à tous les résidences considérées comme riveraines au parc, soit celles situées sur la rue de la Bruère, de Tellier à Dubuisson, et à celles sur Liébert de Rameau à Dubuisson. Un article du journal local invitait à la réunion les autres personnes intéressées à y participer. L'assistance nombreuse se composait de citoyens riverains ou d'utilisateurs de l'aire temporaire. La réunion était présidée par la conseillère du quartier, madame Saint-Arnaud. Avant même que la réunion ne débute, un membre de la famille déjà mentionnée auparavant s'est vivement opposé à la présence des utilisateurs de la zone qui n'étaient pas riverains. Pour lui, seuls les détenteurs de l'invitation de la Ville avait droit d'y être, et certes, étaient les seuls qui avaient le droit de parole et de vote. Madame Saint-Arnaud lui a répondu que tout citoyen avait droit de présence et de parole, et que tous les riverains auraient la chance de s'exprimer. Celle-ci a rappelé que le nombre de foyers avec chiens à Montréal est en hausse; que le règlement de la Ville concernant les chiens en laisse entraîne le besoin d'aires d'exercice pour chiens. Elle a lu les règlements de la Ville concernant ces aires. Un grand nombre d'interventions ont eu lieu de part et d'autre, les adversaires de l'aire refusant tout simplement que celle-ci soit implantée dans le parc. Leurs arguments invoqués alors étaient : le stationnement sur la rue de la Bruère; le nombre de chiens « étrangers », le bruit, la dévaluation plus que probable de leur propriété due à une aire semblable. Madame Saint-Arnaud a alors soumis une proposition de la Ville : l'aire d'exercice pour chiens serait localisée dans les terrains désaffectés des anciens jeux de croquet, de palets et de fers ainsi que dans la moitié est de l'aire de la pétanque, distançant ainsi davantage les les chiens des riverains de la rue de la Bruère. Les clôtures séparant ces aires seraient enlevées; deux portes simples donnant sur le passage seraient installées pour fermer l'aire du reste du parc. Les objets dangereux pour les chiens seraient enlevés de cette zone. Les utilisateurs auraient jusqu'à l'automne pour convaincre les riverains qu'ils peuvaient respecter les règlements et prouver ainsi leur état de bons voisins. La pose de portes simples sans portique devait démontrer le caractère provisoire de l'aire et donc rassurer les opposants au projet : ce n'est qu'après une nouvelle consultation que des portiques seraient installés, s'il y avait lieu. Les utilisateurs de la zone de tolérance ont approuvé chaleureusement la position de la Ville mais ont suggéré de retrancher la moitié est de l'aire du jeu de pétanque de la zone suggérée afin de faire épargner de l'argent à la Ville. Les opposants ont retorqué au contraire que la Ville devrait rénover les aires de pétanque, de fers, de palets et de croquet afin que les adultes puissent les utiliser, sonnant ainsi le glas pour l'aire d'exercice si la Ville y avait donné suite. On a alors noté clairement le fait que ces aires de jeux n'avaient, depuis au moins vingt-cinq ans, été utilisées par les adultes. Au contraire elles étaient utilisées par des adolescents pour fêter, boire de la bière, baiser et se droguer. On a remarqué qu'une présence fréquente d'adultes dans ce coin du parc contribuerait à faire décliner le taux de criminalité, la vente de drogue, le vandalisme en plus des activités déjà mentionnées. Les opposants ont retorqué que la Ville n'a jamais dépensé dans le parc, et qu'il ne faisait pas sens de la voir dépenser pour des chiens au lieu de pour des êtres humains. Ils ont de plus ajouté que la sécurité et la propreté du parc devrait être assurés par un employé de la Ville au lieu de par un bénévole. La Ville a exigé un « consensus » sans quoi elle allait trancher de toute façon. L'assemblée a donc accepté, dans certains cas de très mauvaise grâce, la création d'une aire d'exercice pour chiens temporaire (il s'agissait d'une période de trois mois) là où se trouvaient les aires de croquet, de palets et de fers. Les fonds nécessaires proviendraient du budget alloué à la Conseillère madame Saint-Arnaud elle-même pour être dépensé à sa discrétion dans le quartier. Une autre réunion aurait lieu à l'automne pour évaluer le succès ou la faillite du projet. Il a été de plus exigé des utilisateurs et de la Ville de ne pas publiciser cette aire d'exercice pour chiens afin d'en limiter l'usage aux seuls gens du voisinage. La zone de tolérance a aussi été immédiatement abolie.
L'aire d'exercice est devenue opérationnelle le 20 juillet 2000. Il y a eu plusieurs problèmes de démarrage : un beau jour d'été, des bambins ont été couchés dans l'aire d'exercice sur l'herbe souillée par l'urine des chiens, les monitrices n'ayant pas lu les pancartes fixées près des portes. Des enfants ont aussi voulu venir y jouer, même à bicyclette, comme ils faisaient autrefois. D'autres ouvraient les portes et s'enfuiaient, espérant ainsi voir des chiens s'échapper. D'autres encore sont venus avec « leur » chien s'en trop savoir comment s'en occuper. Des enfants seuls désiraient jouer avec les chiens. D'autres jeunes étaient « jetés à la fosse aux lions » par leurs camarades afin de prouver leur bravoure. Et finalement des adolescents lançaient des cailloux aux chiens. Ces problèmes se sont résorbés avec le temps. Certains demeurent. Plusieurs personnes trouvent difficile de tenir leur chien en laisse jusqu'à l'intérieur de l'aire à cause du manque de portique : tous les chiens se retrouvant à la porte pour accueillir le nouveau venu, il s'avère ardu de lui enlever sa laisse une fois entré. Sans compter que les chiens déjà libres dans l'aire peuvent sortir quand la porte s'ouvre. Il aurait été mieux de ne fournir qu'une porte avec portique que deux sans. De plus, la hauteur du bas de chaque porte, une fois fermée, est, par rapport au sol, telle que les petits chiens peuvent passer en dessous : cette dénivellation est due au terrain qui est inégal. Et, pour finir, la neige en hiver devint si haute que la seule porte restée opérationnelle a dû être sur-élevée, et qu'il y avait, en dessous de chacune, une mare d'eau glacée lors de la fonte, mare qui gelait la nuit, bloquant ainsi les portes. Il serait donc utile que dans le futur les portiques des aires d'exercice soient terrassées de niveau de telle sorte que le sol y soit sans pente et plus haut que celui du terrain environnant afin d'en permettre l'égouttement et afin que les portes soient proches du sol une fois fermées. Ce problème existe ailleurs. Madame Saint-Arnaud a fait deux visites surprises durant l'été pendant les heures d'affluence. Elle n'a pas entendu d'aboiement. Elle a été fortement impressionnée par le degré de bonne humeur et de camaraderie qui existait chez les personnes présentes et la sociabilité des chiens. Les brigades des parcs et canines ont visité l'aire à plusieurs reprises au cours de l'été comme c'est leur mandat. Jamais elles ne nous ont reproché d'accroc aux nombreux règlements qui régissent l'aire. La police s'est arrêtée régulièrement sur la rue Dubuisson pour veiller au respect des règlements sans jamais nous reprocher quoique ce soit. Dans deux cas seulement la police est intervenue : une fois parce qu'une personne avait stationné son véhicule dans une zone interdite et une autre fois, parce que quelqu'un s'était plaint d'aboiements dans le grand parc, aboiements que les deux personnes présentes dans l'aire depuis une heure n'avaient pas entendues. L'aire d'exercice a été utilisée tous les jours, beau temps, mauvais temps, en hiver aussi bien qu'en été. Il y a évidemment moins de chiens en hiver, mais il y a encore deux périodes de bon achalandage. L'aire est la partie du parc la plus utilisée, non seulement par le nombre de visites par jour mais aussi parce que c'est la seule qui est conçue pour être utilisée quelle que soit la saison. Il y a environ soixante-dix familles qui l'utilisent présentement, toutes de la zone indiquée plus haut. Au cours des neufs mois de son existence, aucun incident regrettable n'a été signalé et personne n'a été mordu ou blessé autant dans l'aire qu'à ses abords. Il n'y a eu aucun accrochage sérieux entre chiens; les quelques débuts de bagarres ont tout de suite été arrêtées. Les chiens devenus ou jugés trop agressifs ne sont pas tolérés. Des chiens ont dû être grondés à plusieurs occasions, afin d'assurer leur sécurité et celle de tous (les chiens sont entre autres grondés lorsqu'ils mangent du bois ou des excréments). Gronder un chien est malheureusement un peu bruyant, car il s'agit de leur dire « non » d'un ton grave, ferme, bourru et fort. L'aire d'exercice, avec ses chiens de toutes races qui jouent en liberté, est, pour les jeunes familles sans chien, un espèce de mini-zoo : plusieurs parents amènent leurs jeunes enfants à la clôture de l'aire afin de voir les chiens. Nous nous sommes toujours fait un grand plaisir d'aller leur montrer nos bêtes. Il doit être noté que les propriétaires de chiens du quartier n'utilisent pas tous l'aire. Certains s'entêtent à laisser leur bête jouer avec leur chien librement dans le grand parc et ont été fort grossiers lorsqu'il leur a été suggéré de se joindre à nous. De plus, certains chiens sont trop agressifs pour fréquenter l'aire. Et certains individus ont des terrains suffisamment grands pour y laisser leur chien. D'autres ne veulent pas prendre la chance que leur chien attrappe une maladie d'un autre. Même si un article du règlement stipule que les chiens qui fréquentent l'aire doivent être en bonne santé et vaccinés, l'association ne peut que se fier sur l'honnêteté des maîtres. En plus d'utiliser le grand parc, des chiens sans laisse qui ne fréquentent pas l'aire d'exercice fréquentaient le terrain pour la pétanque, clôturé en meilleure partie. La Ville a mis fin à cette pratique en plaçant une pancarte interdisant les chiens dans les aires de pique-nique et de pétanque. Le parc de la Bruère est nettoyé depuis une vingtaine d'années par un bénévole qui, tous les matins une fois la neige fondue, ramasse les morceaux de verre cassé des bouteilles de bière, les seringues ayant servies pour la drogue, les condoms ainsi que les nombreux rebuts abandonnés. Il a remarqué une forte diminution de tout cela depuis l'instauration de l'aire et sa fréquentation par des adultes d'environ sept heures le matin à environ onze heures le soir. Évidemment, ce qui se passe plus tard est tout autre chose, et le vandalisme, par exemple, est loin d'avoir disparu.
Nous avons vu que la création d'une aire d'exercice pour chiens temporaire au sein du parc de la Bruère n'a pas susciter l'enthousiasme des opposants; au contraire, ceux-ci avaient accepté la période d'essai de mauvaise grâce. Par contre, il semblait bien qu'ils seraient prêts à laisser une chance au projet. Il n'en a été rien. Dans les jours qui ont suivi la réunion, madame (de la famille qui, de participante au projet était devenue son ennemie en chef) a commencé à faire signer une pétition contre l'aire dans le parc. Des arguments nouveaux contre l'aire ont été invoqués en plus des précédents, qui étaient évoqués surtout pour les riverains, à savoir le bruit infernal des aboiements, les excréments de chiens trouvés partout dans le parc et à ses abords, l'odeur nauséabonde que ceux-ci dégagent, la dévaluation des propriétés riveraines, la présence de chiens « étrangers » dans « leur » parc. Les nouveaux arguments étaient : la proximité de l'école et des terrains de jeux pour enfants ainsi que de la pataugeuse à l'aire d'exercice, le danger pour les enfants, la perte de terrain de jeux pour les enfants. Ces « dangers » et ces « faits » ont été affirmés sans une seule preuve à l'appui, mais la personne en question est persistante. Seule, elle a fait circulé sa pétition de porte en porte et dans le parc pendant deux mois. Elle a même sollicité les parents de l'école sans y être invitée. Elle a ainsi ramassé environ six cents signatures, dont souvent plus d'une par logis, certaines étant celles de mineurs. Une chose plutôt bizarre est que plusieurs des personnes qui ont signé cette pétition et qui ont été rencontrées ensuite ont dit ne pas avoir compris qu'ils signaient contre une aire d'exercice pour chiens clôturée et fermée par des portes; ni en connaissaient-elles la localisation. Elles ignoraient donc vraiment de quoi il s'agissait. Plusieurs ont trouvé la personne intimidante ou ont signé pour s'en débarasser, se fichant éperdument de la question. Avant d'examiner ses arguments, il est bon d'ajouter le travail de quatre étudiants en technique policière au C.É.G.E.P. anglophone de John Abbott. Ces étudiants ont essentiellement repris les arguments de madame concernant la sécurité des enfants. Leur travail, en anglais pitoyable, comprenant un plan erroné du parc, se terminait en attaquant les règles de la Ville de Montréal concernant la présence des aires d'exercice pour chiens dans ses parcs. Il est toujours bon de voir des jeunes de dix-neuf ans environ faire la leçon à ceux qui ont pris plus que quelques heures pour étudier une question! Revisons point par point les arguments énoncés par madame : les chiens aboient quelquefois dans l'aire, cela est un fait; mais la plupart des aboiements entendus des résidences riveraines proviennent de chiens sur les balcons, dans les cours des maisons et même de la voie ferrée. Les excréments produits dans l'aire sont ramasssés ou par le maître de l'animal, ou par un membre de l'association. Il nous arrive même d'en cueillir pour d'autres dans le parc ou le long du parc. Tous les excréments produits dans l'aire ne le sont pas ailleurs; il s'ensuit que le nombre d'excréments ailleurs devrait être en baisse. La plupart des chiens qui fréquentent l'aire y font leurs besoins. Il y a certes plus de chiens qui utilisent les rues autour du parc qu'avant puisqu'ils sont en route vers ou de l'aire d'exercice. Ces chiens sont en laisse, et donc ne devraient pas causer de danger pour qui que ce soit. N'oublions pas que la Ville de Montréal considère qu'un chien en laisse est acceptable dans ses parcs et sur ses rues; ceci parce que sécuritaire : attaquer ce fait est attaquer un règlement de la Ville de Montréal. Comment les chiens en liberté dans un enclos est dangereux pour les enfants est également incompréhensible et, encore une fois, attaque un règlement de la Ville de Montréal, celui sur les aires d'exercice pour chiens. C'est la politique même de la Ville de Montréal concernant les chiens qui est attaquée par cette pétition. N'oublions pas de plus que les chiens dangereux ne sont pas tolérés dans l'aire d'exercice. La dame en question trouve l'école trop proche de l'aire d'exercice à 150 m de celle-ci: celle du parc Liébert est presque collée sur la cours d'école et celle-ci est maintenue. La dame en question trouve les aires de jeux d'enfants trop proches de l'aire d'exercice: celle du parc Liébert a une clôture commune, dans un coin plutôt reculé de l'aire d'exercice et, encore une fois, cette aire est maintenue. Celle du parc de la Bruère est éloignée de toute maison; celle du parc Liébert est sur la rue, en face de plusieurs bungalows, et celle-ci est maintenue. Il y a quelquefois des aboiements à l'aire d'exercice du parc Liébert, de sept heures du matin à 11 heures le soir comme prévu par les règlements de la Ville à ce sujet, et celle-ci est maintenue. Il y a des gens qui y laissent leur chien s'y rendre sans laisse; ce problème d'éducation va prendre un certain temps. Mais l'aire d'exercice du parc Liébert est maintenue, malgré le fait qu'un certain nombre de plaintes aient été logées par des riverains. Pourquoi l'aire d'exercice du parc Liébert est-elle maintenue? Parce qu'elle est gérée par une association consciencieuse et responsable, tout comme la nôtre, d'ailleurs. Son nombre d'utilisateurs est sensiblement comparable. Mais son Conseiller municipal est différent. Notons en passant que, là comme ailleurs, des jeunes utilisent cette aire une fois les projecteurs éteints pour y consommer bière et drogue. Ce qui démontre que ce problème est commun à tous les parcs. Il semble qu'une certaine consistance est requise de la part de la Ville : ce qui est acceptable à un parc devrait l'être à un autre. Le fait d'avoir quelqu'un qui se plaint davantage à un parc qu'à un autre ne devrait pas être un point déterminant. Il reste deux points : celui de la perte de terrains de jeu pour les enfants et la dévaluation des propriétés riveraines. La premier point est parfaitement valable. En effet, quoique les terrains utilisés pour l'aire d'exercice étaient prévus pour les adultes, ils ont été en pratique utilisés par les enfants, même pour jouer en bicyclette. Et, comme le parc de la Bruère est parmi les parcs de dimensions plutôt modestes, c'est pour les enfants une perte d'un terrain pour jouer agréable, avec arbres, arbustes et bosquets. Mais il leur reste pour jouer à peu près la moitié de la superficie originale des aires pour adultes. Quant à la dévaluation des propriétés riveraines, c'est un point plutôt difficile. Mais il reste qu'un des duplex les plus proches de l'aire d'exercice sur la rue de la Bruère s'est vendu en moins d'une semaine; il faut donc croire que le vendeur a eu un prix fort proche de celui qu'il espérait, et donc qu'il était plutôt satisfait de la valeur de sa propriété malgré le voisinage de l'aire d'exercice. Il semble donc que le danger pour les enfants est un problème pour des personnes non renseignées, comme des apprentis policiers, et non pour les gens qui pensent les règlements de la Ville de Montréal. La pétition a été accompagnée par une lettre au Maire de la Ville et à plusieurs autres personnalités municipales, ainsi qu'à un certain nombre d'organismes qui y sont dits s'opposant à l'aire d'exercice. Deux de celles-ci ont été contactées par nos membres, et toutes deux ont affirmé être en faveur de l'aire d'exercice: les chiens qui s'y trouvent ne sont pas dans le reste du parc, et sont donc séparés des enfants. Le directeur de l'école Saint-François d'Assise a dit ne même pas avoir été consulté. La lettre des opposants termine en disant qu'aucun compromis n'est possible : il ne doit pas y avoir d'aire d'exercice pour chiens où que ce soit dans le parc de la Bruère. Cette lettre a été remise en main propre à monsieur le Maire, le premier septembre 2000, lors de sa visite annuelle des parcs. La pétition comprenait 610 signatures sont, semble-t-il, 62 de personnes riveraines au parc. Les gens en faveur de l'aire auraient aimé le rencontrer à cette occasion, mais l'heure de visite qui leur avait été donnée par le bureau du Maire lui-même (11 heures au lieu de 9 :30 heures) était fausse. Seuls les opposants semblaient au courant de l'heure correcte; la raison donnée pour l'absence des gens en faveur de l'aire était leur manque de politesse envers son Honneur. Ces documents remis au Maire ont fait l'objet d'un article dans le Flambeau de l'Est, le journal local. Les arguments des opposants contredisant les règlements de la Ville de Montréal ont été repris; personne de l'association gérant l'aire d'exercice n'a été contactée pour donner l'autre point de vue. Et les lettres qui ont été envoyées à ce journal par nos membres n'ont jamais été publiées. Jamais le point de vue des propriétaires de chiens n'a été mentionné par ce journal. Jamais la Ville de Montréal n'a défendu ses propres règlements.
Le problème des membres de l'aire d'exercice du parc de la Bruère était le suivant : faire une pétition adverse était l'équivalent de publiciser l'existence de l'aire, ce que nous avions promis ne pas faire à la réunion du printemps 2000. Mais la situation devenait trop grave; et, une fois l'article paru dans le Flambeau de l'Est, la publicité était déjà faite, par nos adversaires. Nous avons donc entrepris notre propre pétition. Nous avons suivi la règle d'une signature par logement, règle reconnue par la Ville de Montréal. Nous y avons indiqué l'exacte localisation de l'aire d'exercice et sa distance des plus proches maisons et de l'école. Nos membres ont récolté plus de trois cent cinquante signatures en quelques semaines pour contrer celle des opposants. Plusieurs des signataires ont signé leur de leur passage près de l'aire et donc en parfaite connaissance de cause. Certains qui avaient signé la pétition précédente ont signé la nouvelle. Celle-ci, accompagnée d'une lettre qui réfutait chaque point de la lettre des opposants, a été remise au Maire de Montréal et aux autres personnes concernées.
La Ville de Montréal a convoqué une réunion par discuter de l'aire d'exercice. Encore une fois, seuls les mêmes logements considérés comme riverains ont reçu une invitation sous forme de lettre circulaire. Et, encore une fois, une invitation à tous et chacun a paru dans le journal local. Un bon nombre de riverains et d'utilisateurs de l'aire s'y sont rendus. Dès le début de la séance, le mari de la dame qui avait passé la pétition des opposants s'est véhémentement opposé à la présence des non riverains et a exigé que seuls les riverains puissent s'exprimer et voter. Le mari et la dame, sortant de leurs gonds, ont insulté leurs adversaires, devenant de plus en plus grossiers et furieux. La Conseillère, madame Saint-Arnaud, a vainement tenté de les rappeler à l'ordre. Devant autant de déchaînement, madame Saint-Arnaud n'a eu d'autre alternative que d'annuler la réunion, craignant que les insultes vociférées par l'homme ne provoquent une réaction regrettable. D'ailleurs, faire venir la police pour expulser l'individu aurait probablement pris un temps plus long que celui pendant lequel il pouvait être toléré. La réunion ayant été annulée, il n'était donc pas question de remettre en question l'existence de l'aire d'exercice pour chiens. Madame Saint-Arnaud a alors affirmé devant des utilisateurs de l'aire que cela réglait le cas : la survie de l'aire pouvait être considérée comme assurée.
Mais si l'existence de l'aire semblait assurée par cette remarque de Madame Saint-Arnaud, il se pouvait qu'il soit possible de chercher à réduire les frictions par certains changements. La Ville a donc proposé certains changements basés sur les objections des opposants : les portes donnant sur le passage seraient condamnées et remplacées par une seule avec portique donnant directement sur la rue Dubuisson : les chiens n'auraient pas à traverser le reste du parc de la Bruère pour se rendre à l'aire d'exercice; ils ne pourraient d'ailleurs plus le faire, puisqu'ils seraient bannis du reste du parc. Les chiens seraient donc aussi loin que possible des enfants et jamais dans la partie du parc où ces derniers peuvent jouer. Ces modifications furent acceptées par les représentants des utilisateurs de l'aire d'exercice lors d'une réunion avec les représentants de la Ville. Ceux-ci étaient satisfaits de notre position et de notre respect des règlements; donc, l'existence de l'aire semblait assurée. Les représentants de la Ville avaient encore à rencontrer les représentants des opposants. Nous ignorons ce qui s'y est dit.
Tous les logis des personnes considérées comme riveraines ont reçu une lettre circulaire de la Ville de Montréal en date du 6 mars 20001. Le journal de quartier en a publié une brève version dans son édition de la même semaine. Il y était dit que l'aire d'exercice pour chiens du parc de la Bruère serait fermée et que l'ensemble des terrains du parc réservés pour les adultes allait être transformé en une vaste aire à pique-nique, terrassée à neuf, avec des tables supplémentaires. Les clôtures qui se trouvaient à longer le passage et celles qui divisaient le jeu de pétanque de l'aire d'exercice allaient être supprimées. Les chiens seraient admis en laisse dans tout le parc. Cette décision dite de compromis permettrait aux propriétaires de chiens de se rassembler dans la nouvelle aire à pique-nique pour échanger et se rencontrer, et même y manger en présence de leurs chiens. Le coût de ces transformations s'élèverait à vingt mille dollars. Les arguments exposés dans la lettre motivant cette décision étaient d'assurer la paix et la sécurité du voisinage : "Lors des soirées de consultation et suite aux nombreuses discussions avec des représentants de chacun des deux groupes, il m'est apparu évident que l'AEC ne pouvait être maintenu dans sa forme actuelle, évident également qu'aucune modification ne saurait réduire suffisamment le climat de tension vécu actuellement." Comment interpréter ce texte? Les opposants avaient clairement signifié dans leur lettre à monsieur le Maire que l'aire d'exercice devait fermée, qu'aucun compromis n'était possible. La Ville de Montréal avait cherché pendant plusieurs mois des compromis pour satisfaire les objections signalées dans leur lettre et que nous avons déjà examinées l'une après l'autre. Il appert que les représentants de la Ville ont finalement compris lors de leur visite ultime avec les opposants que ces arguments n'étaient là que pour justifier leur opposition, opposition qui allait être maintenue de toute façon et quoiqu'il arrive. Jamais ceux-ci n'arrêteraient de téléphoner à la Conseillère pour se plaindre de l'aire, jamais ils ne cesseraient de téléphoner à la police. La seule façon que tout ce beau monde pourrait avoir la paix était de fermer l'aire. La Ville a compris que les opposants étaient intransigeants alors que les utilisateurs de l'aire avaient toujours fait preuve de souplesse et de bon sens. Comptant donc sur le fait que les utilisateurs de l'aire étaient des gens civilisés et compréhensifs, la Conseillère a donc plié l'échine devant le parti des irréductibles. Elle a ajouté dans sa lettre: "Il n'y aura ni gagnant, ni perdant. Un geste devait être posé et j'espère que, sans être parfaites, ces modifications permettront de trouver, ensemble, la joie de fréquenter le parc, sans crainte de représailles de part et d'autre." Qu'il n'y ait ni gagnant ni perdant ne semble pas être le cas. Les opposants de l'aire d'exercice ne se sont pas plaints de ce projet de transformations. Avoir une vingtaine de chiens en laisse près de chez eux ne semble pas leur causer le moindre souçi. Mais pourquoi?
Remarquons que la fermeture de l'AEC ne devenait effective que lorsque le réaménagement promis serait effectué. En attendant, les pancartes étaient maintenues et l'aire, ouverte à nos chiens. Les utilisateurs de l'aire d'exercice pour chiens ont répliqué par plusieurs lettres à la Conseillère du quartier. Ils ont aussi posé toute une série de questions à cette dernière lors de la période de questions de l'assemblée de quartier du 26 mars 2001. Remarquons que les opposants de l'aire n'y sont pas venus; ce qui démontre clairement leur degré de satisfaction face à la lettre de la Conseillère. Il en est ressorti que les opposants de l'aire d'exercice avaient porté un grand nombre de plaintes au sujet de l'aire, d'une part, et au sujet d'actes de vandalisme contre leur propriété et ainsi que de menaces contre leur personne, plaintes qui auraient débutées après la réunion du 8 novembre 2000. Un sac d'excréments canin fut même déposé sur leur perron! Supposant momentanément que cela est vrai et compte tenu que les auteurs de ces lignes n'ont pas eu le loisir d'examiner le contenu du présumé sac, il se pourrait que ce soit tout simplement les excréments du chien de madame que celle-ci aurait encore oublié de ramasser. Il y a également eu des actes de vandalisme contre la propriété de la présidente de l'association des promeneurs de chiens du parc de la Bruère. Donc, pour cesser cette guerre de part et d'autre, la Conseillère a trouvé bon de fermer l'aire. Mais, comme elle avait remarqué à quel point les gens qui la fréquentaient aimaient se rencontrer, elle a quadruplé la superficie de l'aire de pique-nique comme lieu de rencontre. N'est-il pas étonnant que des gens qui sont considérés comme si charmants sont en même temps des voyous? Remarquons bien qu'aucune accusation n'a été porté contre personne, d'un côté comme de l'autre. Le vandalisme est endémique dans le quartier : les vitres de la roulotte placée près de l'école durant la saison de patinage sur glace ont été brisées trois fois en deux mois; la fontaine près de la pataugeuse a été transformée en fontaine un soir d'été; une poubelle du parc a été écrasée un autre soir, les pneux d'une quinzaine de voitures ont été lacérés une nuit et les vitres des abribus sont régulièrement détruites. Ceci ne constitue pas une liste exhaustive et aucun des nombreux vols de véhicules, de demeures ou d'attaques contre des individus n'a été mentionné. Comment peut-on affirmer, sans aucune preuve à l'appui, que les utilisateurs de l'aire seraient de quelque façon que ce soit, responsables des ennuis, présumés ou réels, des opposants? Le fait que leurs plaintes coïcident avec la réunion où l'opposant en chef a perdu la tête n'est pas un argument qui tiendrait en cours; alors pourquoi s'en servir? Et si la dame qui a passé sa pétition a maintenant peur de sortir de chez elle, est-ce la faute des utilisateurs de l'aire? Et, si tout cela était cru vrai par la Ville, pourquoi alors nous inviter à passer notre été just'en face de chez elle? Les utilisateurs de l'aire ont cru que leur cause était gagnée le soir de cette réunion d'automne; alors pourquoi la risquer en agissant de façon illégale? Si les plaintes sont vérifiées, que des accusations sont faites en bonne et due forme et que la justice suive son cours. Jusque là, la présomption d'innocence s'applique. Le bénévole qui nettoie le parc a indiqué devant tout le monde durant la réunion du 26 mars qu'il cesserait ses activités si l'aire d'exercice était fermée puisqu'il avait besoin de voir des adultes dans le parc, particulièrement le soir, afin de veiller à limiter le vandalisme et la drogue parmi les jeunes, sans parler des activités sexuelles. La localisation de l'aire d'exercice permet aux adultes présents une bonne surveillance de ce parc plutôt petit. La Conseillère a affirmé que plus de logis riverains avaient signé contre l'aire d'exercice pour chiens qu'en faveur; les chiffres utilisés pour cette compilation provenaient des deux pétitions, ne tenant compte que d'une signature par logis riverain et après avoir éliminé ceux qui avaient signé les deux. Toutefois, les chiffres qu'elle a ensuite fournis à l'appui de son calcul ne cadrant pas avec le nombre de logis riverains, celle-ci a avoué son étonnement et dit qu'elle reconsidèrerait sa décision si une nouvelle pétition était circulée auprès des logis riverains et qu'elle s'appuierait sur la majorité obtenue alors. La question devrait être clairement posée et sans ambiguïté. Remarquons ici que la pétition des opposants avait commencé à circuler chez les riverains aussitôt que l'aire d'exercice a débuté : il s'ensuit que ces gens ont signé avant même de vivre l'expérience en question. La dame n'a jamais eu l'intention de laisser quelque chose au hasard : il fallait ramasser les votes avant que les gens puisse juger en connaissance de cause. En sabordant la réunion du 8 novembre 2000, en baillonnant les utilisateurs de l'aire devant les riverains, en intimidant les membres de l'assemblée, ils entendaient assurer leur cause : « la raison du plus fort des toujours la meilleure ».
Des membres de notre association ont donc rédigé une nouvelle pétition où deux choix étaient suggérés : la dernière proposition de la Ville (celle de fermer l'aire) et l'avant-dernière (celle de la maintenir avec seulement une entrée avec portique sur la rue Dubuisson). Des arguments pour chacune des deux propositions étaient avancés sur la feuille que les riverains conservaient. La question était: "En tant que riverains du parc de la Bruère, êtes-vous en faveur du maintien d'une aire d'exercice pour chiens (A.E.C.) située dans la partie nord du parc tel que décrite au verso?" La pétition a circulé entre les 30 mars et 3 avril. Tous les logis riverains ont été visités, y compris ceux des adversaires acharnés de l'aire. Il y avait quatre-vingt-deux logis à visiter. Quarante-neuf ont voté en faveur du maintien de l'aire avec portique sur la rue Dubuisson seulement; cinq ont voté contre; quinze se sont abstenus. Personne n'a répondu malgré plusieurs visites dans le cas de treize adresses. Dans la plupart des cas, les personnes qui occupent les logis où l'on s'est abstenu de voter sont celles qui sont les plus opposées à l'aire d'exercice pour chiens. Plusieurs ont refusé de voter parce qu'ils ne reconnaissaient pas la valeur de ce nouveau scrutin alors que la Ville avait rendu son verdict en leur faveur. Soixante-onze pour cent des logis riverains rejoints ont voté pour le maintien de l'aire; il y a donc au plus vingt-neuf pour cent qui ont voté contre (soit 20 logis). Il semble donc acquis que la majorité des riverains accepte maintenant le maintien de l'aire d'exercice si l'entrée portique est sur la rue Dubuisson. Cette pétition et ses résultats compilés ont été remis à madame Saint-Arnaud dans son bureau de l'Hôtel de Ville le 4 avril 2001. Elle s'est montrée fort satisfaite de la façon dont le travail avait été fait. Elle a tout de même remarqué que la plupart des logis qui ont voté contre étaient ceux qui étaient situés le plus près de l'aire. Il reste que la liste des logis considérés comme riverains a été établie par la Ville et confirmée à la réunion du 26 mars 2001. Celle-ci ne peut pas changer ses propres règles parce que les résultats ne sont pas ceux escomptés. La majeure partie des riverains ne remarquent même pas les soit-disants bruits qui proviennent de l'aire d'exercice. Est-ce parce qu'ils sont sourds? Ou parce qu'ils sont honnêtes? Il y a des riverains contre; est-ce étonnant? Mais doit-on avoir l'unanimité de ceux-ci? Et, parmi ceux qui sont contre, tous le sont-ils au point d'importuner la Conseillère et d'harasser la police? Et n'y a-t-il pas des lois à ce sujet?
Évidemment la dame qui croyait avoir réussi à faire fermer l'aire d'exercice a été fort surprise lorsque nos gens lui ont demandé de voter le 3 avril; elle a été ébranlée lorsqu'elle a appris que le sondage de l'association avait l'approbation de la conseillère. Lorsque nos gens ont remis notre pétition à madame Saint- Arnaud, celle-ci avait déjà plusieurs messages téléphoniques de protestation de la part de la dame en question. Madame Saint-Arnaud lui a donné les résultats de notre sondage. La dame chef de l'opposition à l'aire d'exercice a refusé d'accepter notre sondage puisque nous avions refusé d'accepter le sien! Madame Saint-Arnaud était encore dans une situation délicate: ménager la chèvre et le chou s'avérait difficile. Il va sans dire que son objectif était de trouver une solution qui aurait comme conséquence l'arrêt de cette guerre entre les factions en faveur et contre l'aire d'exercice. Puisque la dame disait non à l'évidence, il fallait trouver autre chose. "Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage", dit l'adage. C'est ce que fit madame Saint-Arnaud. Elle décida qu'il fallait en finir: la Ville ferait un nouveau sondage auprès des seuls gens considérés comme riverains. Il n'y aurait qu'une vote par logis, comme il se doit. Le vote serait par courrier, le dépouillement serait fait par des fonctionnaires de la Ville et le résultat du vote serait divulgué à tous lors de la réunion de quartier du 28 mai 2001. Tout serait donc dans les mains de fonctionnaires de la Ville, sans que les parties ou les politiciens puissent intervenir. On obtiendrait alors un résultat que toutes les parties devraient accepter parce que la procédure aurait été irréprochable. Le lecteur se souviendra que, lors des visites des logis riverains, nos membres avaient informé les gens en leur remettant copie de la feuille décrivant en détail le pour et le contre des deux propositions de la Ville. La pétition était signée sur une autre copie qui, elle, était conservée pour être remise à madame Saint-Arnaud. Il s'ensuit que l'Association savait qui avait voté pour le maintien de l'aire. Une lettre de remerciement, datée du 3 mai 2001, adressée en propre à chacun de ceux qui avaient voté pour l'aire et signée individuellement par tous les membres de l'exécutif, fut envoyée à chacun d'eux ces derniers, lettre où leur aide était sollicitée pour le sondage de la Ville. Le problème pour nous était que bon nombre des gens qui avaient voté pour le maintien de l'aire n'étaient que peu intéressés par le sujet; l'AEC ne les dérangeaient pas et ils n'avaient pas nécessairement des enfants de l'âge qui pourrait bénéficier de quelque nouveau mobilier dans le parc. Il n'était donc pas certain que ceux-ci prendraient la peine de voter et de retourner leur vote à la Ville dans l'enveloppe affranchie fournie. Par contre ceux qui avaient voté contre ou qui s'étaient abstenus voteraient sans doute contre l'aire et verraient à poster l'enveloppe affranchie; il nous semblait étonnant qu'ils changent d'avis. Pour le reste, il nous fallait, semble-t-il, attendre la suite des évènements, sans savoir ce que l'opposition préparait contre nous. Si le vote allait contre nous, l'AEC serait fermée assez rapidement et notre groupe, probablement effrité avant d'être tout-à-fait désagrégé. Ce qui était intolérable. Il ne fallait pas abandonner même si nous perdions cette bataille. Mais que faire? Des membres entreprirent d'abord de créer une liste des utilisateurs de l'AEC, liste comprenant le nom du chien, sa race, le nom de son propriétaire, son adresse postale, son numéro de téléphone. Cela permettrait à l'association de rester en contact avec les utilisateurs dans l'éventualité d'une fermeture de l'AEC. Puis un membre décida de créer un site web pour poursuivre la lutte. Ce site devait avoir comme but premier de représenter les promeneurs de chiens de toute la Ville de Montréal, mais plus particulièrement, ceux de notre AEC. Aussi le nom du site ne devait pas mentionner l'AEC du parc de la Bruère, dont la survie était menacée. Après avoir pensé à plusieurs noms, il décida d'appeler ce site Canards Canins. Un des premiers documents trouvés sur ce site fut cette chronique, de l'étape de la tolérance à la troisième pétition incluse; un autre fut la liste des utilisateurs sans les coordonnées des maîtres. Et, évidemment, des éditoriaux pour mobiliser les troupes.
La réunion de quartier du 28 mai arriva enfin: le suspense avait assez duré, pour ceux en faveur autant que pour ceux contre l'AEC. Madame Bouchard expliqua la procédure qui avait été suivie: l'envoi du sondage aux logis riverains a été fait dans la semaine du 7 mai; envoi numéroté pour assurer qu'il n'y ait pas de photocopie. La proposition comprenait, comme dans le cas de la pétition faite par l'association, une AEC à la même place mais avec un seul accès, sur la rue Dubuisson. La question était: « je suis d'accord avec le maintien de l'AEC au parc de la Bruère selon le nouvel aménagement proposé » ou non. La Ville a reçu 55 réponses dans les délais prévus (sceau de Postes Canada daté du 22 mai au plus tard) sur les 90 envois, soit un taux de participation de 61%. Sur les 55 réponses, 34 étaient en faveur du maintien de l'AEC et 21 étaient contre. Le « oui » l'emportait donc avec 62% des suffrages exprimés. L'AEC était maintenue! Le résultat obtenu par la Ville était tout-à-fait consistent avec nos prévisions: 20 logis avaient voté « non pour » dans le cas de notre sondage; il y en avait 21 dans ce cas-ci. Comme prévu, une partie de notre support de la fois précédente ne s'est pas donnée la peine de répondre puisque cela demandait un effort; c'est pourquoi nous n'avons reçu que 62% des votes exprimés (au lieu de 79%). Du reste, c'était pour l'association la victoire désirée. Mais il y avait un pépin, tout comme dans le cas de notre victoire du 4 juillet 2000: puisque le vote avait été en faveur d'un nouvel aménagement, l'aire était fermée jusqu'à ce que celui-ci soit installé! Quoique l'aire était clôturée! L'année précédente l'aire devint opérationnelle 16 jours après la réunion. Malheureusement, ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Heureusement, les deux pancartes demeurèrent en place pendant environ une semaine; puis une fut enlevée,. La deuxième fut enlevée quelques jours après. Nous devions donc garder nos chiens en laisse! Tentez donc d'expliquer à votre chien qu'il ne peut plus courir là où il le pouvait la veille. Passe encore si vous avez un petit chien, mais certains ont besoin de courir. Et certains ne peuvent chier en laisse. Les gardiens ont donc pris des chances, guettant constamment la police qui a eu l'ordre d'appliquer une "tolérance zéro" dans le parc. Quelqu'un avait décidé de prendre sa revanche. Et il y avait des gens empressés à avertir la police des infractions en cours! Remarquons bien que la patrouille canine n'intervint absolument pas sur ce chef; seulement la police. Et que des chiens couraient sans ennuis ailleurs dans le parc. Ce jeu dura jusqu'au 26 juillet 2001; c'est durant ce jour mémorable que, le portique et les portes à camions donnant sur la rue Dubuisson complétés, les pancartes furent de nouveau appliquées. L'AEC était officiellement ouverte et la guerre, gagnée!
Que conclure de tout ceci? En premier lieu, que la Ville de Montréal devrait, avant de proposer la création d'une aire d'exercice pour chiens, faire circuler auprès des logis concernés un document expliquant en quoi consiste une aire d'exercice pour chiens, comment elle est construite et quels en seront les règlements qui la régiront. Elle devrait indiquer clairement pourquoi ces règlements sont non seulement nécessaires mais suffisants pour assurer la sécurité et la quiétude du voisinage. Il est important que la Ville soit prête à défendre ses propres règlements, à les expliquer à ses citoyens. Après tout, ce qui va constituer un contrat entre la Ville et les utilisateurs de l'aire a été déterminé, imposé par la Ville: il est non négociable de la part des utilisateurs; il devrait donc l'être de la part des autres citoyens En deuxième lieu, l'équité exige que les règlements qui sont jugés valables dans un parc le soient dans tous les parcs. L'équité exige que s'il est permis de promener un chien en laisse dans un parc, il devrait en être ainsi dans tous les autres d'une même ville; que s'il est permis d'utiliser une aire d'exercice pour chiens de sept heures du matin à onze heures le soir dans un parc, cela soit le cas dans tous les parcs de la même ville. Le contraire de l'équité est la discrimination; celle-ci est illégale parce qu'elle contrevient à la Charte des Droits et des Libertés. En troisième lieu, les heures d'utilisation des aires d'exercice pour chiens sont basées sur le fait qu'il est licite de faire un travail bruyant durant ces heures. Ces heures permettent à la plupart des gens qui travaillent de jour de visiter l'aire deux fois le jour avec leur chien. Ces heures sont basées sur le fait que la plupart des gens sont debout à sept heures du matin, y compris les enfants. Et, même si ces heures suggèrent qu'on peut entendre certains bruits de l'aire jusqu'à onze heures le soir, cela n'implique pas nécessairement qu'il y ait des aboiements jusqu'à cette heure. Et ceux-ci n'empêchent pas nécessairement quelqu'un de dormir. Il y a beaucoup d'autres bruits à subir lorsqu'on vit en ville: les cris des jeunes, la radio des automobiles, le bruit des motos, les chiens qui jappent sur les balcons et dans les cours. En quatrième lieu, il y a un problème majeur de communication relatif aux plaintes logées contre les utilisateurs des aires d'exercice. Il est raisonnable de croire que la personne qui porte plainte désire qu'une situation soit rectifiée, des aboiements abusifs par exemple. Elle espère donc que la police va se rendre sur les lieux et rencontrer les utilisateurs eux-mêmes pour leur signifier la plainte. Elle espère également que celle-ci va pouvoir corroborer sa plainte et qu'une contravention sera donnée afin que cela ne se reproduise plus Il importe donc que les plaintes ne soient pas seulement enregistrées mais bien vérifiées. Il est bon de se rappeler que dans notre régime judiciaire, une accusation ne peut être portée en cours sauf sous serment, et ce, avec la possibilité de défense par l'accusé. De plus notre régime judiciaire repose sur la présomption d'innocence: un individu doit être prouvé coupable, et c'est lui qui bénéficie du doute raisonnable. L'aire d'exercice est gérée par une association qui doit voir au respect des règlements de la Ville. Il est donc raisonnable que toutes les plaintes faites contre les utilisateurs soient portées à son attention afin qu'elle puisse rectifier la situation. Il est donc nécessaire que des membres de l'association soient avisés de la plainte, soit sa nature, son moment, si celle-ci a été corroborée ou non, et le nom du contrevenant si possible. On pourrait acheminer ses détails importants par courriel à trois membres de l'association qui seraient alors en mesure d'alerter les autres membres face à la plainte. Il est en effet très important que les utilisateurs respectent leur contrat avec la Ville et leur devoir envers la communauté. Mais il est aussi très important de s'assurer que les plaintes sont bien fondées. Un seul jappement à neuf heures le soir ne devrait pas être l'objet d'une plainte. Tolérance zéro est un synonyme d'intolérance. Et l'intolérance tue la vivre en société. En cinquième lieu, le principe d'équité exige que seuls ceux qui décident paient, à moins d'avoir été mandatés lors d'une élection démocratique par ceux qui paient. C'est pourquoi il est juste et raisonnable que les électeurs élisent des gens qui vont défendre leurs intérêts, répondre à leurs besoins, et soient même prêts à travailler pour leur élection. Les résidents n'ont pas reçu tel mandat. Il n'est même pas normal qu'ils soient consultés. Ce qu'ils doivent faire, c'est se plaindre si les utilisateurs ne respectent pas leur engagement face à la Ville, représentante de la communauté. Et c'est alors que la police doit prendre les mesures appropriées pour faire respecter les règlements de la Ville. Quelques bonnes amendes iront loin pour faire respecter la loi et l'ordre civique. Une fois l'aire ouverte de façon aussi permanente qu'une aire d'exercice pour chiens peut l'être, l'association n'avait plus à se battre pour l'aire mais bien à l'administrer. N'oublions pas que l'association avait proposé lors de sa pétition des seuls riverains que le 20 000$ qui devaient être dépensés pour créer la nouvelle aire de pique-nique soient divisés: un montant pour l'établissement de l'aire d'exercice et un montant au moins égal pour l'amélioration des aires de jeu des enfants. La Ville reprit ce thème à la réunion du 8 mai. Donc une fois les clôtures et portes installées, il ne restait plus beaucoup d'argent pour l'AEC. L'enclos canin du parc de la Bruère sied sur l'emplacement d'anciens jeux pour adultes tombés en désuétude. Il y avait trois aires contiguës, une pour un jeu de croquet, une pour des jeux de marelle et une troisième pour des jeux de fers. Ces aires étaient bordées par des arbres: des peupliers entre les jeux en question. Les clôtures qui séparaient ces aires avaient été enlevées. Des bancs brisés ou inutilisables, quelques carrés de fer délimitant les zones de sable des jeux de fer ainsi que les dormants de bois qui délimitaient le jeu de croquet ont été enlevés l'été dernier. Deux portes simples donnant sur le parc avaient également été remplacées par un portique donnant sur la rue. Les bases en ciment des trois jeux de marelle ne sont plus horizontales; les racines des arbres et les ans ont fait leur oeuvre de telle sorte que les bases de ciment sont dangereuses. La Ville décida d'enlever les limites en métal qui cernaient les régions cibles des jeux de fer. Cette entreprise se voua à l'échec avec un gaspillage du peu d'argent disponible. La Ville enleva également un certain nombre de bancs en mauvais état. Elle recouvrit de roches l'endroit détruit par l'excavation ratée. Durant ces travaux, des membres décidèrent d'enlever les dormants pourris qui cernaient la surface du jeu de croquet. Plusieurs s'y mirent et le travail fut fait en un tour de main. La majeure partie des dormants, empilés le long d'une clôture, disparurent durant la nuit suivante (!) et le reste fut enlevé par les employés de la Ville. L'association demanda d'épendre de la petite roche pour niveler quelque peu le terrain et des dalles de ciment pour rendre plus praticable le terrain aux alentours et dans le vestibule. Cela ne fut pas fait malgré des démarches nombreuses jusque tard dans l'automne. Il semble que la Ville avait déjà dépensé son budget sur ce chef. La Ville fournit tout de même une boîte de dimensions généreuses pour y ranger des sacs (pour ceux qui n'avaient pas de sac pour ramasser les excréments de leur chiens), du sable pour l'hiver, une pelle et des menus objets. Depuis le mois de mai 2001, l'association produisait un registre des utilisateurs de l'enclos, registre constamment mis à jour. L'association n'avait pas vraiment cherché à faire une campagne de recrutement de membres, puisqu'il lui était impossible de garantir aux nouveaux venus que l'AEC serait là jusqu'à la fin de l'année. Mais maintenant que cela était assuré, il lui devint possible de lancer une campagne de recrutement de nouveaux membres. Aussi étrange que cela puisse paraître, la plupart des utilisateurs d'une aire d'exercice pour chiens ne voient pas l'importance de devenir membre ou même de se voir placés sur la liste des utilisateurs. Il fallait leur expliquer que la Ville porterait plus d'attention aux demandes d'un groupe de, disons, cent utilisateurs que d'un groupe de trente. L'importance d'une association dépend, entre autres, du nombre de ses membres. Malheureusement nous vivons dans une société où un individu exige trop souvent un bénéfice quasi immédiat pour justifier quelque dépense que ce soit. Un objectif comme le maintien et l'amélioration d'une aire d'exercice canin, c'est du long terme et, après tout, tous savent que d'autres s'impliqueront et dépenseront leur argent. L'association décida donc qu'il fallait offrir aux membres quelque chose en retour pour leur contribution de 5 $. Un prototype de carte de membre fut donc produit et amélioré. La carte finale comprend le nom de l'association, l'année pour laquelle elle est valide, le nom du chien, sa race, sa photo, le numéro de sa licence de l'année en cours ainsi que le nom de son ou ses propriétaire(s). Au verso, on trouve l'adresse électronique de Canards Canins . Cette carte, plastifiée, avait à peu près les mêmes dimensions qu'une carte de crédit. Voilà donc quelque chose que tout membre recevait de l'association: sa carte de membre. En plus, ceux qui le désiraient pouvaient avoir la photo de leur chien sur le site internet de l'association, hébergée sur Canards Canins. Ce dernier cadeau fut relativement peu populaire, contrairement à la carte. Après tout, peu de membres avaient accès à l'internet. Pour revenir à la carte de membre, celle-ci est plus qu'un "cadeau" offert pour encourager de nouveaux membres, celle-ci est un lien tangible entre le membre et l'association. Elle donne au membre un sentiment d'appartenance à une groupement suffisamment important et organisé pour avoir les moyens de fournir pareille carte. Après tout, les municipalités de l'île ne font rien de semblable avec les argents fournis par le propriétaire pour la licence de son chien. L'association avait décidé que son année fiscale coïnciderait avec l'année civile tout comme la licence des chiens et donc que la carte de membre était pour l'année civile en cours. L'AEC voit apparaître de nouveaux utilisateurs plusieurs fois par semaine. Mais il reste qu'après un certain moment durant l'automne, l'association découragea les utilisateurs à devenir membres puisqu'il leur faudrait renouveller leur adhésion en 2002. Il fut décidé que les membres auraient un mois pour renouveler leur adhésion à l'association, soit le mois de janvier de la nouvelle année civile, après quoi ils ne seraient plus considérés comme membres et donc que les photos des chiens de ceux-ci qui avaient été placées sur le site de l'association deviendraient inaccessibles après janvier. Un contrat fut négocié durant l'automne entre l'association et Canards Canins stipulant ce à quoi s'engageait chacune des deux parties. Ce contrat, valide pour les années civiles 2001 et 2002, entra en vigueur durant l'automne 2001. L'association décida que l'adhésion à celle-ci n'est possible que si le chien dont le propriétaire veut devenir membre possède une licence valide de l'année en cours puisque ce numéro apparaît sur la carte de membre. Une campagne d'adhésion en hiver ne facilite pas la tâche de l'association mais celle-ci a été comme d'habitude à la hauteur de la situation. En exigeant ainsi que les chiens de ses membres aient une licence valide, l'association prouvait qu'elle voulait s'assurer que ses membres suivent le règlement de la Ville et les règles placées sur la pancarte affichée aux portes de l'AEC. L'association avait changé son exécutif à la fin de mars 2001 pour plusieurs raisons: la première, parce que la présidente-fondatrice était à bout de forces et malade, la seconde, parce que le secrétaire de l'association avait désertédepuis déjà un bon moment et finalement, parce que les circonstances requiéraient du sang nouveau: si la conseillère considérait que le problème entre les gens pour et contre l'AEC était relié à une querelle entre des voisins de la rue de la Bruère, il valait mieux que l'exécutif soit entièrement d'ailleurs, sans lien direct avec ce passé. Un exécutif composé d'un président, d'un vice-président, d'un secrétaire, d'un chargé aux inscriptions, d'un trésorier et d'un conseiller avait pris la relève. C'est grâce à ce groupe que l'association gagna sa lutte. Malheureusement, cet exécutif, tout comme le précédent d'ailleurs, n'avait jamais réussi à faire des réunions formelles des membres vu les circonstances. Et, en plus, le nouveau président quitta son poste dès la fin de l'été et le vice-président, quelque temps après. L'exécutif avait de nouveau besoin d'être complété et réorganisé. L'exécutif partit donc à la recherche d'un nouveau président. Le nombre de personnes capables d'assumer pareil poste n'est pas très grand et la première personne approchée refusa. Durant l'hiver, l'exécutif trouva la personne requise et celle-ci débuta à assumer ce rôle. Sous sa présidence, l'exécutif prit la décision de convoquer une réunion des membres ainsi que des utilisateurs de l'AEC pour le 10 mars 2002 et décida que le nombre de membres de l'exécutif devrait être un nombre impair pour ne pas se retrouver avec un vote partagé également. À l'aide du registre tenu par le chargé aux inscriptions, tous les utilisateurs furent convoqués à la réunion des membres de l'association, réunion qui avait lieu non à l'AEC comme les réunions informelles tenues préalablement mais bien dans une salle du sous-sol de l'église Saint-François d'Assise. Le 10 mars 2002, arriva le jour de la première réunion formelle des membres de l'association, réunion dûment convoquée et dont le procès-verbal est disponible. Malgré un blizzard, 17 (des 38) membres et 8 personnes non votantes se présentèrent, soit 25 personnes en tout. N'oublions pas qu'il ne peut y avoir qu'un membre par famille; il s'ensuit que les conjoints présents ne pouvaient pas voter. Le nombre de chiens utilisateurs représentés à la réunion était 19 des 143 chiens enregistrés. L'assemblée décida que, pour devenir membre, il faut 1) posséder un chien qui possède une licence de la Ville pour l'année en cours, 2) payer la cotisation annuelle et 3) adhérer aux buts de l'association. Ces derniers sont 1) maintenir et consolider l'existence de l'aire d'exercice canin du parc de la Bruère, 2) favoriser l'activité physique des chiens dans un endroit sécuritaire, 3) promouvoir les rencontres maîtres/chiens au sein du parc, 4) veiller aux droits et privilèges des membres et des utilisateurs et utilisatrices de l'aire d'exercice canin du Parc de la Bruère et 5) responsabiliser les propriétaires de chiens aux règles de la Ville et de l'Association. La cotisation annuelle fut également maintenue à 5$. L'assemblée décida que l'exécutif serait formé 1) d'un président, 2) d'un vice-président, 3) d'un secrétaire, 4) d'un trésorier et 5) d'un chargé aux inscriptions. Les personnes qui étaient alors à ces postes furent dûment élues par acclamation. Les règles d'utilisation des AEC furent transmises aux personnes présentes. L'assemblée décida d'y ajouter trois règles maisons, soit 1) on doit détacher son chien dans le portique avant d'entrer dans l'enclos, 2) il est interdit de faire boire son chien à la fontaine du grand parc et l'utilisation de bols pour l'eau est déconseillée et 3) on doit laisser l'entrée (espace devant le portique) de l'enclos libre, de façon à ce que les chiens soient à l'aise pour entrer. Il fut ensuite décidé qu'une corvée nettoyage devra avoir lieu en mai. Une série de propositions concernant le terrain de l'AEC fut mise de l'avant. Les bancs du milieu devraient être enlevés et replacés si possible le long de la clôture est. Les jeux de galets devraient être enlevés. Le terrain devrait être nivelé et recouvert de petites roches plutôt que gazonné. Le portique ainsi qu'un chemin qui mènerait de celui-ci au trottoir devraient être recouverts de dalles de ciment. Un point d'eau pour arroser le terrain serait également demandé. Le comité exécutif a été chargé de voir avec la Ville ce qui peut être fait. Le fait que Canards Canins héberge le site de l'association est mentionné. L'association sera enregistrée d'un jour à l'autre. L'enregistrement fut fait par le président dès le lendemain de la réunion. Certains des carrés de fer restant qui délimitaient les zones de sable des jeux de fer ne sont plus au raz du sol. Certains des bancs restant en bordure des jeux sont des obstacles pour les chiens en course. Aussi l'arrondissement a-t-il entrepris au début juillet 2002 des travaux pour améliorer la sécurité de l'aire d'exercice pour chiens. Dans une première étape, les bancs qui longeaient les clôtures enlevées il y a deux ans viennent eux-mêmes d'être enlevés. Les chiens ne risquent plus de se frapper contre eux, ce qui est arrivé fort souvent dans le passé. Il reste maintenant six bancs dans l'aire canine, placés le long de clôtures qui enferment l'enclos. Une table de pique-nique a été installée afin de compenser quelque peu la perte de sièges.
Après beaucoup de faux départs, l'Arrondissement a finalement pavé avec de l'asphalte les quelques mètres qui séparent la porte externe du portique au trottoir de la rue Dubuisson. La surface maintenant pavée était très boueuse après une bonne ondée ou à la fonte de la neige. Il sera maintenant beaucoup plus facile de déneiger notre nouvelle entrée cet hiver. Nous pourrons donc nous rendre à l'enclos sans marcher dans la boue. Cette amélioration est donc très appréciée. L'Association a obtenu de l'Arrondissement quelque temps après une certaine quantité de dalles et de petites pierres pour pouvoir ainsi couvrir la surface du portique. La contribution de l'arrondissement s'est arrêtée à fournir et mener à pied d'oeuvre les matériaux requis. Le président de l'association ainsi que la vice-présidente ont vu au pavage du portique. Le plancher de terre que nous avions précédemment était une véritable mare d'eau à la fonte des neiges et son déneigement, difficile. Le plancher de dalles est maintenant un peu plus haut que le reste du terrain, ce qui veut dire que l'eau ne s'y accumulera plus. Il sera de plus beaucoup plus facile de déneiger une surface de dalles que de terre. Grâce au travail de ces deux membres, nous sommes maintenant en mesure d'entrer dans l'enclos canin sans nous embourber. Évidemment, ce qui arrive ensuite est une toute autre affaire! Il reste encore beaucoup de travail à faire! Le 24 septembre 2003, le contracteur chargé du terrassement arrive avec son équipe. Tous les cadres métalliques du jeu de fers qui restaient dans le parc sont enlevés. Les blocs de ciment composant les surfaces des jeux de palets sont enlevés. La surface du parc est nivellée et le parc est finalement terrassé par un conglomérat de pierres fines. Le travail est fait dans la journée et un grand nombre d'usagers se sont réjouis le soir du 24 de cette amélioration sensible; du moins le premier soir, nos chiens apprécient énormément la nouvelle surface, beaucoup plus souple que la précédente, beaucoup plus lisse et beaucoup plus sécuritaire. Les deux étangs qui apparaissaient quelques fois par année sont maintenant chose du passé! Et le fait que le terrain est nivellé le fait apparaître beaucoup plus grand qu'avant. Un gros merci à tous ceux qui se sont battus si fort pour obtenir ce changement si important! À la fin de l'automne, il y eut deux corvées pour enlever les feuilles de l'enclos. Les participants furent: Association des promeneurs de chiens du parc de la Bruère révisé le 3 janvier 2004 jacqbeau@canardscanins.ca |