La Ville est-elle responsable?
Le nombre de chiens adoptés augmente
sans cesse sur l'île de Montréal.
Mais le nombre d'individus qui sont inconfortables
en face d'un chien ne diminue pas nécessairement.
Peu importe leur race, nombre de personnes
craignent les chiens. Et leurs maîtres ne sont pas
toujours des gens qui respectent la qualité
de l'environnement urbain en laissant les excréments
de leurs chiens là où ceux-ci les ont produits.
Ce manque de civisme et d'hygiène élémentaire
écoeure tout le monde et avec raison.
En face de ces deux problèmes,
l'ancienne Ville de Montréal a décidé de forcer
les propriétaires de chiens à tenir
leur bête en laisse sur ses trottoirs
et dans ses parcs, chose plus facile
à dire qu'à mettre en pratique :
un chien a besoin de courir, et il est difficile
pour la plupart des gens de le faire
à la même vitesse que leur bête courant à fond
de train. Aussi la plupart des propriétaires
prennent le risque de laisser leur chien
en liberté dans un parc, où il peut s'ébattre
à son gré. La plupart des chiens obéissent
assez rapidement de sorte qu'il est possible
de les remettre en laisse après une dizaine
de minutes. La chance d'être pris sur le fait
par un policier zélé est alors plutôt mince.
Raison d'être des aires d'exercice pour chiens
Si les arrondissements issus de l'ancienne Ville
de Montréal désirent vraiment voir son règlement
suivi par au moins la vaste majorité
des propriétaires de chiens,
elle doit leur offrir un terrain d'exercice
à proximité de leur domicile. C'est dans ce but
que l'ancienne Ville de Montréal avait lancé
son projet d'implanter des aires d'exercice
pour chiens dans ses parcs, aires qui sont régies
par des règlements sévères dont l'application
devient la responsabilité d'une association
formée en bonne et due forme pour assurer
la propreté et la sécurité du site.
L'implantation de ces aires partout
dans une ville est cruciale puisque la plupart
des gens qui l'habitent ne peut jouir
d'un terrain clôturé ou d'une voiture
pour transporter leur bête jusqu'à une aire
d'exercice lointaine. Les propriétaires de chien
désirent marcher avec leur animal jusqu'à l'aire,
et désirent s'y rendre au moins une fois par jour.
Mais pourquoi s'inquiéter tellement de ces bêtes?
Quiconque est assez osé pour se procurer
un gros chien devrait-il s'attendre
à ce que sa Ville lui fournisse une aire d'exercice?
Cette question est vraiment pertinente.
D'abord, les gros chiens existent et les parcs aussi;
ou ces bêtes ont une aire où ils ont exclusivement
le droit de courir, ou ils vont courir partout.
Et les arrondissements issus de l'ancienne Ville
de Montréal ne disposent pas assez de policiers
pour éviter ce fait. Elles peuvent bien engager
des jeunes durant l'été, mais ceux-ci ne sont pas
sur le terrain sans arrêt de 6 heures du matin
à minuit. Et n'oublions pas qu'en plus des parcs,
il y a aussi des kilomètres de ruelles plus ou moins
patrouillées. Un citoyen ne suivra pas un règlement
qu'il juge idiot. Ensuite et surtout, le propriétaire
d'un chien paie des taxes municipales
et une taxe spéciale pour son animal :
il est donc en droit de s'attendre à un service
en retour. Tous les contribuables paient
pour les pataugeuses, même s'ils n'ont pas d'enfants.
Les aires d'exercice existent
parce que les propriétaires de chiens en exigent
suite au règlement municipal d'avoir son chien
en laisse. La question n'est pas ici de satisfaire
les chiens, mais plutôt leurs maîtres qui, eux,
paient la licence du chien et non Pataud.
Une autre raison importante milite en faveur
des propriétaires de chiens : l'aire devient un lieu
de rencontre, en fait le seul pour un bon nombre
d'entre eux qui n'ont pas encore atteint
le « bel âge » et ont laissé derrière eux le temps
des bars et des clubs. L'aire devient un endroit
où chacun peut échanger avec un voisin qu'il n'aurait
probablement jamais rencontré autrement.
Si les jeunes parents peuvent se rencontrer
à la pataugeuse avec leurs bambins,
les propriétaires de chien devraient jouir
du même privilège, sans tenir compte de leur âge
ou de leur milieu.
Il devrait être évident qu'une aire d'exercice
est nécessaire pour satisfaire les attentes
de certains citoyens électeurs. Nous désirons
pour nos chiens santé et bonheur,
et cela fait notre santé et notre bonheur.
Et cela nous amène à exercer notre droit d'électeur
d'une façon plutôt que d'une autre.
Structure et gérance des aires d'exercice
pour chiens
Une fois établie l'utilité de ces sites,
on doit les aménager quelque part.
L'ancienne Ville de Montréal employait habituellement
un coin plus ou moins utilisé dans un parc,
coin qu'elle clôture en laissant une porte munie
d'un portique. Pour y accéder, l'on doit ouvrir
la porte extérieure alors que
la porte intérieure est fermée
et fermer la porte extérieure avant d'ouvrir
la porte intérieure. Les chiens qui sont déjÃ
dans le parc n'ont donc pas la possibilité
de s'enfuir. Une pancarte est ensuite fixée
par la Ville tout près de la porte
où sont inscrites les règles qui régissent l'aire.
Un article stipule que les enfants
non accompagnés sont exclus du site
de telle sorte que les chiens en liberté
ne soient pas en contact avec des enfants
ou des adultes qui ne le désirent pas.
Même si ces portiques donnent sur le parc,
la Ville considère que les chiens en liberté
dans l'aire ne constituent aucunement un risque
pour les personnes qui sont à l'extérieur.
Évidemment, il peut arriver
que quelqu'un se fasse mordre malgré tout
en sautant la clôture ou en utilisant le portique
pour pénétrer dans l'aire afin de provoquer
un ou plusieurs chiens. Même de l'extérieur du site,
on peut provoquer un chien ou passer sa main
à l'intérieur à travers les mailles de la clôture.
Il n'y a pas complètement moyen d'éviter
que des jeunes jouent aux matadors
mais la vigilance des maîtres des chiens aide
toujours à prévenir ces incidents. Il demeure
quand même qu'une clôture suffit en pareil cas
à assurer la tranquilité d'esprit de tout le monde
et l'on ne peut légalement plaider
sa propre turpitude.
La Ville juge que les règles
auxquelles le site est astreint
sont suffisantes pour assurer la protection
de tous à l'intérieur de l'aire.
Par exemple, les chiens aggressifs ne sont pas admis
ni les femelles en rut, afin d'éviter des conflits
entre mâles. Pour la même raison,
la nourriture y est interdite.
Les chiens doivent être vaccinés et en bonne santé.
La Ville exige qu'une association de propriétaires
de chien utilisateurs de l'aire veille
à l'application de ces règles.
La propreté du site est également maintenue
par l'association qui ramasse au besoin
les excréments « oubliés », la Ville
pourvoyant l'aire de poubelles à cette fin,
poubelles qui sont vidées par ses employés
périodiquement. Ainsi l'odeur nauséabonde
des excréments canins s'en trouve diminuée d'autant.
L'utilité et la nécessité d'une aire entraînent
évidemment le choix d'un site.
Ce que l'ancienne Ville de Montréal a fait est,
du moins dans bien des cas, de convertir des aires
sous-utilisées ou non utilisées d'un parc.
Par exemple, ça pourrait être des aires de jeux
de fers ou de de croquet désaffectées ou utilisées
autrefois par des adultes et non par des enfants.
Règle générale, elles sont, comme toutes les aires
spécialisées, situées le long des limites d'un parc
et donc, dans bien des cas, des rues adjacentes.
Évidemment cette localisation
ne fait pas toujours l'affaire des riverains!
Certains propriétaires de chien peuvent venir au site
en voiture et donc prendre une place de stationnement
que les riverains auraient autrement.
Il est aussi possible que certains d'entre eux
ne ramassent pas les excréments de leur chien,
à l'extérieur de l'aire et hélas chez les riverains.
Une odeur d'urine peut se dégager du site
si le sol n'y est pas arrosé.
Un chien peut aboyer même si le règlement de la Ville
stipule qu'un propriétaire de chien
doit veiller à ce que son animal ne le fasse pas
de façon excessive et dérange les voisins.
Encore une fois, l'association qui gère l'aire
doit voir au respect de cet important article
pour la quiétude environnementale et le bon voisinage.
L'ancienne Ville de Montréal a considéré
la nécessité du bon voisinage si importante
qu'elle a donné aux riverains,
qu'il faut comprendre comme les gens qui habitent
les abords de l'aire d'exercice pour chiens
et donc vont être aux premières loges
quant aux aboiements par exemple,
un droit de parole si important
qu'il devient en pratique un véritable veto.
C'est comme si, Ã cette occasion seulement,
la Ville accordait aux riverains un vote décisionnel
relatif au parc que leur propriété avoisine.
L'opinion des usagers et des autres personnes
qui vivent sur les rues adjacentes du parc
ne semble pas avoir de poids.
Il semble de plus que les riverains
n'aient pas à justifier pourquoi ils s'opposent,
mais seulement à le faire et ce,
de façon aussi stridente que possible.
Plus un riverain dépose de plaintes, fondées ou non,
plus son opposition devient crédible.
L'ancienne Ville de Montréal stipule
que la seule place publique où les chiens
peuvent être libres sans risquer une contravention
est une "aire d'exercice canin".
Ce terme est donc important.
Mais que conjure-t-il dans l'esprit des gens
qui ont peur des chiens? Une aire d'exercice,
c'est quoi? C'est un espace où les chiens
font de l'exercice. À quoi se pratiquent-ils donc?
L'appellation de la Ville est plutôt militaire,
ou au moins, évoque les camps
où les jeunes s'exercent à devenir plus forts,
plus rapides et donc,
pour les gens qui ont peur des chiens,
plus dangereux. On les voit imaginer
des jeunes gens louches y lancer leurs chiens
déjà violents.
Mais voilà que l'aire en question
n'est pas ouverte, mais bien fermée:
c'est vraiment un enclos .
Et les chiens n'y sont pas lÃ
pour uniquement faire de l'exercice
mais également pour socialiser.
Pour eux, être en liberté,
c'est une récréation ,
un endroit pour jouer ,
comme les enfants jouent dans un parc, et donc,
pour courir, lutter, se détendre, et,
ne faut-il pas l'oublier, faire leurs besoins.
L'adjectif récréatif dénote l'aire
beaucoup mieux que les termes "d'exercice".
Je crois donc qu'il serait préférable
de changer les termes "aires d'exercice canin"
par les termes "enclos récréatif canin".
Ces derniers termes sont plus précis,
plus complets et indiquent clairement
que les chiens qui y jouent ne sont pas un danger
pour les utilisateurs du reste du parc.
Un riverain sur quatre est contre l'existence
d'un enclos récréatif canin
au parc Boucher de la Bruère.
Un sur quatre, c'est énorme! Pourquoi?
Pourquoi ces gens ont-ils pris la peine de voter
contre? Voilà une question
dont la réponse est requise.
On peut évidemment penser désinformation,
mais je crois que c'est un peu simpliste
compte tenu du travail d'information
que nos membres avait fait. Alors, qu'est-ce?
Ce pourrait-il qu'une personne sur quatre
ait peur des chiens? ou en ait contre les chiens?
Après tout, plusieurs ont déjà vécu des mésaventures
avec des chiens, et plusieurs ont pilé
dans leurs excréments, ou ont eu à en ramasser.
Ces gens-là ne vont pas voter pour leur accorder
quoique ce soit si dans leur coeur ils considèrent
qu'ils sont coupables d'un crime collectif
contre eux, crime qu'ils ne leur ont pas pardonné.
Encore une fois, un riverain sur quatre
a voté contre un enclos récréatif canin
au parc de la Bruère. Pourquoi?
Bon nombre de chiens logent dans les environs
immédiats du parc. C'est un fait
qu'il y en a qui aboient dans leur cour
ou sur leur balcon n'importe quand.
C'est un fait qu'il y en a dont les gardiens
ne ramassent pas trop souvent les excréments.
C'est un fait qu'il y en a que leurs gardiens
laissent régulièrement en liberté.
C'est un fait qu'il y en a qui semblent
plutôt malcommodes.
Mais, puisqu'il faut essayer de vivre
avec ses voisins, il faut supporter ces ennuis
par crainte de s'en faire haïr.
Pour récapituler donc,
notre riverain a déjà des ennuis avec les chiens
de son voisinage immédiat.
Qu'est-ce que cause l'introduction
d'un enclos récréatif canin? Un influx de chiens:
au lieu d'avoir quelques ennuis
avec quelques uns des, disons,
dix chiens de son voisinage immédiat,
le riverain se retrouve avec, disons, cent.
Il s'attend donc à ce que ses ennuis soient décuplés:
ce qui était déjà plus ou moins supportable
va devenir insupportable.
Et c'est ce qui s'est produit à l'AEC
du parc Saint-Donat.
C'est pourquoi l'AEC est d'abord à l'essai.
C'est pour prouver aux riverains
que l'argument donné ci-haut n'est pas valable
parce que les gardiens des chiens
qui la fréquentent suivent beaucoup mieux
les règlements de la Ville que certains voisisns;
et c'est également pourquoi le statut permanent
d'une AEC peut être révoquée
si les règlements ne sont pas suivis systématiquement
et religieusement.
C'est aux utilisateurs de l'enclos
de prouver leur respect des règlements.
Aussi les riverains devraient-ils garder
l'esprit ouvert et leur donner une chance.
Qui sait, peut-être le bon exemple des utilisateurs
aura une bonne influence sur les voisins
moins respectueux d'autrui?
Il n'y a que deux règlements officiels
de l'ancienne Ville de Montréal
qui peuvent concerner les AEC:
ce sont le règlement sur les parcs
(puisque les AEC s'y trouvent)
et le règlement sur le contrôle des chiens
et autres animaux
(puisque les AEC sont pour des chiens).
Il faut pouvoir baser les directives trouvées
sur les pancartes des AEC sur celles-ci.
C'est ce que nous allons tenter de faire.
Remarquons bien que cette entreprise
est loin d'être évidente, comme nous allons le voir.
La première règle trouvée
se lit comme suit: Tout chien doit posséder
une licence de la Ville de Montréal
en vigueur pour l'exercice en cours
et porter sa plaque en tout temps
sur le territoire montréalais.
Cette règle a deux volets.
Le premier n'est pas en accord parfait
avec le règlement sur le contrôle des chiens
et des autres animaux . En effet,
ce dernier comprend l'article 4
qui se lit comme suit:
Nul ne peut amener à l'intérieur du territoire
de la ville un chien vivant habituellement
dans une autre municipalité
s'il ne possède une licence valide
de cette municipalité ou s'il n'obtient une licence
de la ville conformément au présent règlement.
Il s'ensuit que la règle,
en exigeant une licence de la Ville de Montréal,
est plus restrictive que le règlement.
Il reste que la règle s'applique dans le cas
de tous les chiens dont les gardiens vivent
dans la Ville de Montréal puisque l'article 2
du règlement stipule: Il est interdit de garder
un chien pour lequel une licence n'est pas délivrée
conformément au présent règlement.
Quant au second volet de la première règle,
elle est basée sur les article 10
La licence est annuelle
et valide pour la période du 1er janvier
au 31 décembre. Cette licence est incessible.
et 12: Une plaque indiquant l'année de la licence
et le numéro d'immatriculation du chien
est remise à la personne
à qui la licence est délivrée.
Le chien doit porter cette plaque en tout temps.
dans le cas des chiens montréalais et
l'article 5 Lorsqu'un chien vivant habituellement
dans une municipalité autre que la ville
se trouve dans le territoire de celle-ci
sans porter une plaque remise
par l'autre municipalité
et correspondant à une licence valide,
le gardien de ce chien contrevient
au présent règlement. dans le cas des visiteurs.
La deuxième règle se lit:
Nous recommandons aux personnes
qui n'ont pas de chien et
aux enfants de moins de 12 ans
de demeurer à l'extérieur de l'AEC.
Cette règle n'est qu'une recommendation.
Elle n'a donc pas à être basée sur un règlement
de la Ville. Il reste qu'elle est basée
sur le gros bon sens.
La troisième règle se lit:
Le gardien doit avoir un maximum de 2 chiens
sous sa responsabilité en même temps
dans l'AEC et ne peut se trouver dans l'AEC
avec un animal autre qu'un chien.
Voici un autre cas de règle double
qui n'est pas vraiment basée sur le règlement.
Pour la première partie, on trouve dans le règlement
à l'article 27: Il est interdit
de garder dans un logement et dans les dépendances
du bâtiment où se trouve ce logement
plus de 2 chiens à la fois.
Évidemment, dira-t-on,
pourquoi quelqu'un se retrouvera
avec plus de deux chiens sous sa garde
s'il n'en a que deux à la maison?
Quant à la seconde partie de la règle,
il n'y a rien dans le règlement sur les parcs
ou dans le règlement sur le contrôle des chiens
et autres animaux qui permet de restreindre
une partie d'un parc à des animaux autres
que les chiens.
Mon objectif n'est pas ici d'attaquer la règle:
celle-ci est, encore une fois,
basée sur le gros bon sens:
comment un individu peut-il contrôler
plus de deux chiens à la fois?
En fait, cette règle est basée sur l'hypothèse,
fort raisonnable, qu'un seul de deux chiens
va faire un mauvais coup à un moment donné.
De plus, il ne faut pas faire exprès
pour fournir aux chiens présents une proie.
L'idée derrière une AEC est de créer
un enclos récréatif canin,
pas une aire pour la chasse, ce qui,
soit dit en passant, est explicitement défendu
à l'article 6, alinéa 8 du règlement
sur les parcs: Il est interdit à quiconque
visite ou fréquente un parc:
de pratiquer le tir ou la chasse .
La règle 12 se lit:
L'AEC est fermée de 23h00 à 7h00.
L'article 3 du Règlement sur les parcs
stipule Il est interdit de se trouver
dans un parc lorsque ce dernier est fermé.
Un parc est ouvert au public en tout temps
à moins que les jours ou heures de fermeture
de ce parc n'aient fait l'objet d'une ordonnance.
Cette ordonnance,
nous dit l'article 20 du même règlement,
est du ressort du comité exécutif:
Le comité exécutif peut, par ordonnance:
déterminer les jours et heures de fermeture
d'un parc;
Il faut donc faire l'hypothèse
que cette ordonnance du comité exécutif existe.
Mais encore serait-il bon de vérifier.
Du reste, l'article 5 du règlement sur les parcs
stipule Dans un parc, il est interdit
de se livrer à un jeu ailleurs
qu'aux endroits désignés par le directeur
ou à des heures autres que celles qu'il a fixées.
L'ordonnance du comité exécutif
peut donc être remplacée
par une décision du directeur des parcs,
jardins et espaces verts.
La règle 11 stipule:
La consommation de boissons alcoolisées
ou de nourriture dans l'AEC est interdite
tant pour le gardien que pour l'animal.
Je ne trouve absolument rien
pour soutenir cette règle, sinon l'article 3 du
règlement concernant la paix et l'ordre
sur le domaine public qui stipule:
Il est défendu de consommer
des boissons alcooliques sur le domaine public, sauf:
1) dans un café-terrasse installé
sur le domaine public
où la vente de boissons alcooliques
est autorisée par la loi;
2) Ã l'occasion d'un repas pris en plein air
dans la partie d'un parc où la ville a installé
des tables de pique-nique;
3) dans certaines circonstances
ou à l'occasion d'événements,
de fêtes ou de manifestations,
suivant l'autorisation donnée par ordonnance.
La règle 10 stipule:
Le gardien a l'obligation de ramasser
toutes les défections de son chien
et d'en disposer d'une manière hygiénique
dans les poubelles prévues à cet effet.
Cette règle s'applique à l'intérieur
et à l'extérieur de l'AEC.
L'article 24 du règlement sur le contrôle
des chiens et autres animaux stipule:
Sauf s'il s'agit d'un aveugle,
le gardien d'un chien doit enlever immédiatement
les matières fécales produites par le chien
et en disposer d'une manière hygiénique.
À cette fin, le gardien d'un chien doit être muni
en tout temps d'une pelle, d'un récipient,
d'un sac de plastique ou de tout autre équipement
analogue permettant d'effectuer
le ramassage de façon adéquate.
Il s'ensuit que cette règle 10
repose sur le règlement cité.
La règle 9 se lit:
Le gardien doit utiliser les moyens appropriés
pour empêcher son chien d'aboyer ou de hurler
afin de respecter la quiétude du voisinage.
Au besoin, il devra utiliser une muselière.
Cette règle comprend une injonction
concernant les hurlements et aboiements;
une raison pour la défendre
ainsi qu'une suggestion pour l'appliquer.
L'injonction a seule à reposer sur le règlement
sur les chiens. L'article 14 (et son alinéa 3)
de ce dernier stipule Constitue une nuisance
le fait qu'un chien: ... aboie, hurle ou gémisse
de façon à troubler la paix et la tranquillité
d'une ou de plusieurs personnes .
La règle repose donc tout-à -fait sur l'article 14,
pour lequel l'article 37 ajoute
Quiconque contrevient
à une disposition du présent règlement
autre que l'article 35.1 commet une infraction
et est passible: pour une première infraction,
d'une amende de 100 $ Ã 300 $;
pour une première récidive,
d'une amende de 300 $ Ã 500 $;
pour toute récidive additionnelle,
d'une amende de 500 $ Ã 1 000 $.
L'AEC n'est nullement excluse
de l'application de cet article.
La règle 6 se lit:
Les portes de l'AEC doivent demeurer fermées
en tout temps.
Rappelons que la raison d'être de l'AEC
telle que stipulée sur la pancarte est:
L'aire d'exercice pour chiens est aménagé
pour permettre aux propriétaires de chiens
de laisser courir leur animal librement
sans nuire aux autres usagers ou activités du parc.
L'alinéa 6 de l'article 14 stipule
Constitue une nuisance le fait qu'un chien ...
se trouve à l'intérieur du terrain
sur lequel est situé le bâtiment occupé
par son gardien sans être tenu
au moyen d'un dispositif l'empêchant de sortir
de ce terrain, lorsque celui-ci n'est pas clôturé .
Le fait de laisser un chien libre
n'est permis chez soi que si le terrain est clôturé;
la Ville permet à ses citoyens
de laisser leurs chiens libres dans des aires
clôturées, et celles-ci ne le sont que
si les portes sont fermées .
Voilà pourquoi les AEC doivent avoir des portiques
et qu' une seule des portes ne doit être ouverte
à la fois . Sans quoi l'article 14 est violé
et les amendes stipulées à l'article 37 s'appliquent.
La règle 5 se lit:
Le gardien doit être dans l'AEC en même temps
que son chien et doit le tenir en laisse tant
et aussi longtemps que le chien
n'est pas à l'intérieur du site.
Cette règle comprend deux volets.
Le second repose tout à fait
sur l'article 14 alinéa 4 qui stipule:
Constitue une nuisance le fait qu'un chien ...
se trouve à l'extérieur du terrain
sur lequel est situé le bâtiment occupé
par son gardien, sans être tenu au moyen
d'une laisse d'au plus 2 m .
Encore une fois, violer ce règlement
est sous peine des amendes de l'article 37.
La première partie de la règle, par contre,
ne repose pas sur le règlement.
Il nous reste plusieurs règles trouvées
sur les pancartes des AEC Ã examiner.
Mais d'abord, voyons ce qui est le plus grand danger
à l'intérieur d'un enclos où les chiens sont libres:
c'est qu'un chien morde.
Or que dit le règlement sur le contrôle
des chiens et autres animaux à ce sujet?
L'article 14 alinéa 2 stipule:
Constitue une nuisance le fait qu'un chien: ...
morde un autre chien ou une personne .
L'article 19 stipule: Un chien
qui a mordu un autre chien ou une personne doit,
pour une période de 90 jours, être muselé
lorsqu'il se trouve à l'extérieur
du bâtiment occupé par son gardien.
Toutefois, ce chien peut être supprimé conformément
aux articles 20 Ã 22 si, de l'avis du directeur,
il constitue un danger pour la santé
ou la sécurité publique,
ou si la blessure infligée par le chien
a entraîné une lacération de la peau
ayant nécessité plusieurs point de suture.
De plus, l'article 21 stipule:
Le Service de police de la Communauté urbaine
de Montréal doit transmettre sans délai au directeur
une copie de tout rapport d'un agent de la paix
établissant qu'un chien a mordu
Donc, lorsqu'un chien mord,
des mesures sérieuses sont mises en place:
d'abord, la police doit être informée;
un rapport doit être fait par le policier
et selon la gravité de la morsure,
une décision est prise quant à sa destruction.
Dans le cas où le chien n'est pas mis à mort,
celui-ci doit porter une muselière pour 90 jours.
Voilà des pénalités auxquel s'ajoute évidemment
les amendes notées déjà à plusieurs reprises:
celles de l'article 37.
Remarquons de plus que le propriétaire du chien
est responsable de l'amende même
s'il n'était pas avec son chien.
En effet, l'article 38 dit:
Le gardien d'un chien est responsable
de toute infraction au présent règlement
à moins qu'il ne prouve que, lors de l'infraction,
un tiers autre qu'un membre de sa famille
accompagnait le chien et ce,
sans sa connaissance et son consentement exprès
ou implicite.
Il est donc à l'avantage de tous
que rien ne se passe dans l'AEC
qui puisse provoquer pareille réaction
de la part d'un chien.
Il est aussi à l'avantage du propriétaire d'un chien
qui, pour une raison ou une autre,
pourrait aisément mordre,
de le contrôler en tout temps
s'il désire risquer l'introduire dans l'AEC.
Évidemment, si les règlements de la Ville
sont appliqués.
Donc il me semble que la "menace"
de faire appliquer les règlements de la Ville
concernant les morsures a comme conséquence
de désirer suivre les règles suivantes:
La règle 4:
Le gardien doit être capable de maîtriser
son chien en tout temps.
Ce qui implique, évidemment,
de savoir où il est dans l'enclos
et ce qu'il y fait;
et d'agir avant qu'une altercation ne se produise.
L'article 8 dit:
Les chiens dangereux, d'attaque, de protection,
agressifs ou en rut ne peuvent utiliser l'AEC.
Le propriétaire qui vient avec un chien dangereux
prend un très grand risque
de le voir mordre quelqu'un.
Il faut qu'il sache quelle en sera la conséquence;
en fait, il faut qu'il lui soit dit
qu'il n'est pas le bienvenu et
que l'association exigera du directeur que l'animal
soit détruit s'il mord.
Le problème est celui d'un chien en rut.
Ce chien n'est pas celui qui va mordre,
mais celui qui peut causer une bagarre entre mâles.
Voilà pourquoi ce chien ne doit pas venir;
mais d'un autre côté, je ne vois pas
comment l'en empêcher légalement.
Si nous reprenons ensemble les règles
qui se trouvent sur les pancartes de l'AEC,
nous trouvons qu'il y en a un certain nombre
qui reflètent les règlements de la Ville de Montréal
et d'autres qui assurent la sécurité des chiens
et de leurs gardiens une fois dans l'enclos.
Ces dernières règles ne sont pas basées
sur quelque règlement spécifique de la Ville
puisque ceux-ci ne parlent pas du tout des AEC.
De plus, le règlement de la Ville
concernant les chiens stipule en son article 36:
Le comité exécutif peut, par ordonnance ...
attribuer l'exercice de certains pouvoirs conférés
au directeur par le présent règlement,
au directeur d'un autre service
ou à un employé autorisé par ce dernier .
Cet article limite donc les pouvoirs du directeur
concernant les chiens à des employés de la Ville.
Il est bien dit sur la pancarte que:
Le site est géré en partenariat
avec une association qui voit au respect des règles
d'utilisation et au maintien
des relations harmonieuses
entre utilisateurs et citoyens
mais il reste que celle-ci n'a aucun pouvoir légal
face aux utilisateurs.
Évidemment, tant et aussi longtemps
que les utilisateurs sont prêts
à respecter ces règles, il n'y a pas de problème.
Mais que fait-on des récalcitrants?
Une voie d'action serait
d'abord d'exiger les coordonnées
de tous les utilisateurs et, dans un second lieu,
de leur faire signer une déclaration solemnelle
par laquelle ils s'engagent à suivre les règles
et reconnaissent le rôle de l'asssociation
face à cela. Ce qui comprend le droit
de l'association de vérifier la vaccination
des chiens. Les utilisateurs qui s'y refusent
seraient prévenus qu'ils contreviennent aux règles
et que la police sera appelée.
La police aura alors à décider ce qu'elle fait
(la pancarte est, après tout, officielle),
à moins que nos élus ne trouvent une solution
très bientôt.
Il me semble de toute façon
que tous les usagers devraient avoir une copie
de ce qui se trouve sur les pancartes
et un résumé des règlements concernant les chiens;
il y a un très bon résumé sur le site de la Ville,
que nous pourrions prendre tel quel.
De toute façon, si l'Association exigeait de signer
leur accord à suivre les règles sur les pancartes,
il faudrait bien leur en donner une copie.
Nous avons vu que les règles trouvées
sur les écritaux des AEC ne sont pas toutes fondées
sur les règlements de la Ville
et donc n'ont pas toutes force de loi.
Ce, dans le sens qu'il n'y a nulle amende
pour y déroger. Du reste, il est bien écrit
sur l'écriteau que
Le site est géré en partenariat avec une association
qui voit au respect des règles d'utilisation
et au maintien des relations harmonieuses
entre utilisateurs et citoyens.
Il s'ensuit que la Ville entend
que l'Association voit à ce que ces règles
soient appliquées.
La Ville ajoute
LA COLLABORATION DE TOUS EST ESSENTIELLE
AU MAINTIEN DE L’AEC.
après quoi suit
Police : (514) - 280-2222
le numéro de téléphone de la police.
Il semble donc que les membres de l'association
qui notent des dérogations aux règles
doivent les rapporter à la police qui, elle, verra,
en tant que partenaire, Ã prendre les mesures
qui s'imposent.
Nous avons examiné, quelque peu en détail,
le texte trouvé sur l'écriteau des AEC.
Nous avons vu qu'il est ou basé
sur des règlements de la Ville
ou sur des règles qui permettent aux chiens
et à leurs maîtres de s'y trouver en toute sécurité.
Mais qui est l'auteur de ces lignes?
À quel point les policiers doivent-ils les prendre
au sérieux? Y a-t-il quelqu'autre règlement
que j'ignore qu'un policier peut invoquer
pour donner une amende à quelqu'un qui, par exemple,
y amène une femelle en rût?
Est-ce vraiment téléphoner à la police
aussitôt arrivé à la maison qu'il nous faut faire?
Comment la Ville voit-elle vraiment la collaboration
de l'Association?
Mon interprétation est-elle celle de la Ville?
Et de qui à la Ville, de toute façon?
Est-ce le service des parcs,
ou le service des permis et des inspections?
Ou les deux?
Voilà , il me semble, beaucoup de questions
dont il serait très utile de connaître les réponses.
Il est également important de savoir qui,
parmi les mandarins de la Ville
aussi bien que parmi les élus,
s'intéresse au dossier des chiens.
Il nous faudrait savoir ce que ces gens pensent,
ainsi que la mesure dans laquelle ils
sont intéressés
à une collaboration de notre part.
Doit-on mettre
sous clef les AEC?
Il a été suggéré
qu'un cadenas soit placé sur la porte
de l'enclos récréatif canin afin d'empêcher
les gens de l'utiliser entre 23 heures et 7 heures
le lendemain. Les membres auraient tous
la clef du cadenas. Le cadenas ne barrerait pas
la porte durant le jour.
Il y a deux types de personnes
qui peuvent utiliser l'enclos après les heures
permises: des gens avec et des gens sans chien.
Il est facile pour un enfant même de sauter
la clôture; il est facile pour un adulte de la sauter
également, et, dépendant du chien, de faire de même.
Donc cette mesure n'aura probablement pas
grand effet. De plus, il est relativement facile
de faire sauter un cadenas.
Qui, après tout, est responsable de voir
à ce que les règlements de fermeture des parcs
soient respectées? N'est-ce pas la police?
Qu'est-ce qui leur rend la vie difficile sur ce chef?
N'est-ce pas que les lumières des parcs
sont éteintes? Les gens qui veulent utiliser un parc
la nuit ont la faveur de l'obscurité:
c'est la Ville qui leur fournit.
Et, dans le cas du parc de la Bruère,
il n'y a aucun éclairage de la Ville
dans le grand parc à quelqu'heure du jour.
Il va sans dire qu'éteindre les lumières
est une indication aux citoyens de quitter le parc.
Mais c'est aussi une indication
à ceux qui ont autre chose à y faire
qu'il leur est maintenant disponible
En bref, c'est à la police
que revient cette responsabilité;
et non pas à un groupe spécifique de citoyens
de devoir changer leur cadenas toutes les semaines.
Le cas d'un enfant blessé
Nous avons eu un évènement fâcheux
il y a quelque temps au parc
canin. Une enfant qui accompagnait son chien avait amené ses
amies au parc canin. Une d'elles joua Ã
lancer la balle pour les chiens, des chiens qui la dépassaient
en stature. Celle-ci, semble-t-il, a tenu
la balle dans sa main en faisant mine de la lancer, et ce,
à plusieurs
reprises. Cette action taquine a eu comme résultat qu'un des
chiens,
en cherchant à prendre la balle, a mis une de ses
pattes dans le dos de la fillette.
La petite a été surprise et apeurée. Les
adultes présents
ont tous examiné la petite fille: ils
ont remarqué dans son dos une
marque de la grosseur d'un pois. Pas de sang, et aucune autre
marque ou blessure.
La petite fille est retournée chez elle par elle-même comme il
semblait y avoir eu plus de peur que de mal.
Compte tenu de la position de la marque
dans le dos ainsi que de
sa forme, il semble bien que celle-ci était
l'empreinte d'une griffe taillée
qui, d'ordinaire, dépasse la patte du chien.
Le chien n'avait pas
aboyé ou manifesté quelque forme
d'agressivité. Cet évènement était
tout simplement le résultat du jeu.
Or voilà que l'ambulance fut appelée
à la maison de la fillette
ainsi que la police, qui vint au parc pour identifier le chien en
question. La police fut informée du nom du propriétaire du chien;
elle lui signifia de garder son chien en quarantaine au cas où
il s'agissait d'un cas de rage! Les vaccins du chien étaient,
évidemment, à jour, mais cela n'était pas suffisant.
Pour une raison ou pour une autre, la fillette fut transportée
à l'hôpital en ambulance.
Examinons la situation légale de l'évènement. L'action a lieu
dans un parc canin, à savoir un parc clôturé dont le but est de
permettre aux chiens de courir, et, autres autres, de courir après
une balle. Toute personne qui y pénètre devrait être consciente de
ce fait. Les enfants, pas plus que les adultes, ne sont obligés de
jouer avec les chiens qui s'y trouvent. Jouer avec un chien
entraîne des risques pour un enfant
et pour un adulte: il est facile
de se faire bousculer, par exemple. Et ne pas lancer la balle
immédiatement est dangereux puisque le chien la désire! Après
tout, s'il ne la désirait pas, il ne s'élancerait pas après!
Quelqu'un qui entre dans une aire d'exercice canin se doit
d'être au courant de ces risques. D'ailleurs il y a une notice
près de la porte disant :
L'aire d'exercice pour chiens est aménagé pour
permettre aux propriétaires
de chiens de laisser courir leur animal librement
sans nuire aux autres usagers
ou activités du parc.
La Ville ne peut être tenue responsable des morsures,
des accidents
ou autres incidents résultant de l'utilisation de
cette aire d'exercice.
et la règle 2 de la liste qui suit dit:
Nous recommandons aux personnes qui n'ont pas de
chien et aux enfants
de moins de 12 ans de demeurer à l'extérieur de l'AEC.
Il semble bien que ces lignes suggèrent que les gens qui
accèdent à l'AEC le font à leur risque et péril. Évidemment
il y a également une règle qui dit
que le propriétaire doit pouvoir
contrôler son chien en tout temps, mais il est fort douteux que
celui-ci s'appliquerait dans ce cas-ci. Après tout, l'aire
d'exercice pour chien n'est pas une aire de jeu pour enfants
mais pour chiens
et celui-ci jouait alors.
Mais, allez-vous retorquer, un enfant ne peut être tenue
responsable de ses actions. Peut-être bien, mais cela ne devient
pas la responsabilité des adultes présents mais bien celle de
ses parents. C'était à eux de lui dire de ne pas fréquenter
l'aire. Après tout, les enfants n'écoutent pas toujours les
adultes étrangers, croyant que ceux-ci n'ont rien à leur apprendre
et que, de touter façon, le monde tourne autour d'eux, et donc
l'AEC également.
Mais voilà que sa mère entend poursuivre
la personne propriétaire du chien pour les frais d'ambulance et
de médicaments requis. Est-ce raisonnable?
Il me semble que la personne propriétaire a certes le droit
de savoir pourquoi la fillette a eu besoin de médicaments et
pourquoi elle a dû prendre une ambulance plutôt qu'un taxi,
beaucoup moins dispendieux. Était-ce seulement parce que personne
n'avait pas d'argent pour un taxi et
que les frais d'ambulance ne sont
facturés qu'après? Ou qu'elle croyait que cela était gratuit?
Même si c'est le cas, serait-ce à la personne
propriétaire du chien de les défrayer? Jusqu'où va sa
responsabilité?
Une aire d'exercice pour chien présente un certain danger pour
les personnes qui y pénètrent. Cela est clairement indiqué sur la
pancarte, comme nous avons vu avant-hier. Il y est recommandé
que les enfants de moins
de douze ans et les personnes sans chien n'y entrent pas.
Remarquons les faits légaux suivants:
cette règle
n'est pas obligatoire;
même si elle l'était, elle n'aurait aucune force
légale puisqu'il
n'y a pas de règlement municipal à ce sujet; et même s'il en avait,
ce ne serait pas aux adultes présents dans le parc de voir
à son application.
De toute façon, cet incident ne s'était jamais produit et donc ne
pouvait pas être prévisible. L'incident n'a duré qu'un bref moment.
Il est donc difficile d'imputer un blâme à la personne responsable
du chien.
Si le chien avait été agressif, la personne propriétaire
aurait été responsable, mais cela n'a pas été le cas. Il y a des
témoins de ce fait.
Bref, la responsabilité de la personne propriétaire du chien
m'apparaît fort diluée et la demanderesse va devoir justifier
les dépenses encourues ainsi que le fait que sa fille jouait
avec un chien autre que celui de son amie, et ce, sans la
permission
de la personne propriétaire du chien en question,
dans une aire d'exercice pour chiens où certaines restrictions
sont clairement indiquées près de la porte d'accès.
La mère de la fillette n'aurait pas eu à déranger tout ce monde
si elle avait été au parc canin avec sa fille: elle aurait alors
été témoin de la scène, et aurait ainsi constater que tout cela
était une tempête dans un verre d'eau.
Voilà ce que le règlement municipal
devrait dire: que les enfants ne sont admis dans une aire
d'exercice pour chien que
sous supervision de leurs parents qui en sont alors totalement
responsables. Ce n'est que si un chien agressif
attaque leur enfant sans
provocation que le propriétaire du chien est responsable des
blessures subies par l'enfant.
La Ville est-elle responsable?
Les pancartes près
des portes des parcs canins qui se trouvent sur le territoire de
l'ancienne Ville de Montréal portent le message suivant:
L'aire d'exercice pour chiens est aménagé pour
permettre aux propriétaires
de chiens de laisser courir leur animal librement
sans nuire aux autres usagers
ou activités du parc.
La Ville ne peut être tenue responsable des morsures,
des accidents
ou autres incidents résultant de l'utilisation de
cette aire d'exercice.
La Ville affirme qu'elle ne peut pas être tenue responsable des
accidents ou incidents qui s'y produisent, comme le
texte l'indique clairement. Mais la question est: ce texte est-il
légal? Peut-on tout simplement affirmer une chose pareille pour
que celle-ci devienne réalité légale?
Les poursuites au Civil relèvent du Code Civil; comment
ce dernier s'applique aux municipalités relève de la loi sur les
municipalités, loi qui est d'instance provinciale. C'est, par
exemple, le
gouvernement du Québec qui a légiféré que tout accident dû à un
mauvais état d'une voie publique municipale
est exclusivement à la charge du propriétaire
du véhicule et que la municipalité où se trouve la chaussée en
mauvais état est exonorée de toute responsabilité civile dans cette
affaire.
Je doute fort qu'il y ait un article dans la loi des
municipalités qui absolve celles-ci de toute responsabilité dans
le cas d'accidents ou incidents dans les parcs municipaux ou dans
les parcs canins. Je doute fort qu'il y ait un article qui permet
à la municipalité de s'exonérer de toute responsabilité civile
où que ce soit sur son territoire. Je doute de plus que celle-ci
puisse le faire sans passer un règlement en bonne et due forme.
Or il n'existe aucun règlement concernant les parcs canins parmi
les règlements de l'ancienne Ville de Montréal: ceux-ci ne sont
même pas mentionnés. Et il n'y a aucune mention de
pareille exonération
dans le règlement sur les parcs.
Ma conclusion est que cette phrase n'a aucune valeur légale.
Mais comme la plupart des gens vont croire qu'elle est
valide, la Ville sera en pratique à l'abri des poursuites.
Jacques Beaulieu
révisé le 6 février 2003
jacqbeau@canardscanins.ca