Canards Canins

Cahiers pour les gardiens de chiens du Québec

1. Le service offert par le Berger Blanc
2. À quoi sert l'argent des licences?
3. Comment améliorer le service des fourrières
4. La garde des chiens trouvés selon le répertoire d'un arrondissement
5. Le site web du Berger Blanc
6. Suggestions
7. Dire la vérité

Le Berger Blanc était la fourrière municipale de l'ancienne Ville de Montréal et demeure la fourrière de plusieurs arrondissements. Celle-ci avait été choisie essentiellement pour des raisons financières mais devait offrir un service officiellement meilleur que la SPCA.

Depuis, certains arrondissements sont retournés avec la SPCA ; je ne sais pas exactement pourquoi, mais je peux me douter que l'insatisfaction des citoyens gardiens de chiens y était peut-être pour quelque chose.

Si vous perdez votre chien dans un secteur desservi par Le Berger Blanc, vos ennuis débutent avec son arrivée en fourrière. Ne perdez pas votre temps à appeler la fourrière en question avec le numéro matricule de sa plaque en règle de la Ville; on vous répondra qu'il n'y a pas de chien avec ce numéro ou, si la personne est plus honnête, qu'elle n'a pas du tout l'intention de répondre à ce genre d'appel. Si vous voulez savoir si votre chien est au Berger Blanc , il faut y aller, que votre chien porte sa plaque ou non.

Cet établissement est situé à un endroit tel que s'y rendre avec le transport en commun est pratiquement impossible: il faut donc posséder une auto ou prendre un taxi pour s'y rendre. Une fois là, c'est à vous de trouver votre chien. N'oubliez pas qu'il vous faut ensuite prouver qu'il est à vous: si celui-ci porte sa plaque (ce qui est requis par le règlement), le reçu émis en même temps que la plaque suffit. Il vous faut ensuite payer des frais d'hébergement qui dépendent du nombre de jours que cet établissement a eu votre chien en cage.

La situation est plus difficile si vous n'avez pas de plaque. Il est probable que l'action de votre chien convainque la préposée que c'est bien votre chien, mais en sus des frais d'hébergement, vous devrez payer les frais de la plaque.

Le Berger Blanc ne garde votre chien en cage qu'un nombre très limité de jours après quoi la fourrière peut ou le détruire ou le vendre. Il faut donc faire vite. Le nombre de jours est plus court, semble-t-il, s'il n'a pas sa plaque.

Mais, allez-vous me répondre, lors de l'enregistrement de mon chien, j'ai fourni mes coordonnées: quelqu'un de la Ville ne devrait-il pas m'appeler pour me dire que mon chien est à la fourrière municipale? Oui, en effet, il semble que cela doive se produire. Mais il ne faut pas compter trop là-dessus, compte tenu de l'efficacité administrative municipale. Après tout, les frais de licence de votre chien ont déjà été payés; le service n'a donc pas à être fourni avec promptitude! Et plus votre chien est en fourrière longtemps, plus les frais d'hébergement sont considérables. Pourquoi les fonctionnaires devraient-ils se préoccuper des chiens de toute façon?

À quoi sert la plaque émise par la Ville pour votre chien? Eh bien, c'est une façon pour la Ville de faire de l'argent. À quoi sert cet argent? Est-il prévu pour offrir des services aux chiens de la Ville? Pas du tout.

Pour la Ville, l'existence des chiens est un problème, une dépense supplémentaire, un ennui. Les chiens chient et leurs gardiens ne ramassent pas toujours. Ils aboient quelquefois à déranger les voisins. Les gardiens qui ramassent placent leur sac à crottes dans les paniers à déchets de la Ville, qui doivent alors être vidés plus souvent. Tout cela coûte de l'argent.

De plus, la Ville veut réglementer le nombre de chiens par habitation afin de garantir une certaine salubrité dans les logements et un milieu assez paisible, sans l'impression que certains citoyens utilisent des chiens pour en intimider d'autres ou ont décidé d'offrir un hébergement à tous les chiens errants du voisinage. La nécessité de payer une licence pour chaque chien d'une part et une limite de deux par logement d'autre part limitent ces problèmes.

Les montants des licences vont donc à ce genre de choses, pas à des services spécifiques au chiens; à l'exception, peut-être, de la possibilité d'avertir un propriétaire que son chien perdu a été retrouvé. Mais il ne faut pas trop compter sur ce service: il n'est pas efficace et souvent ne fonctionne-t-il pas du tout.

Nous venons de voir que le prix de la vente des licences pour chiens n'est pas utilisé pour offrir des services aux gardiens de chiens en tant que tel. La Ville doit faire face à certaines dépenses supplémentaires parce qu'il y a des chiens: le service de fourrière, les poubelles à vider plus souvent, les appels téléphoniques pour se plaindre des chiens, etc. Mais rien de cela est un véritable service pour les gardiens de chiens.

La seule chose que la Ville estime être un service, c'est la possibilité de vous réunir avec votre chien si celui-ci est retrouvé et mis en fourrière. Mais ce service est d'une lenteur incroyable; c'est pour cela que la fourrière doit garder votre animal plus longtemps dans ce cas: cinq jours ouvrables au lieu de trois, semble-t-il.

Comment ce service fonctionne-t-il? Je ne sais pas au juste. Mais il est assez facile d'en deviner une bonne partie. Il faut d'abord que la fourrière signale à la Ville le numéro de licence du chien retrouvé; comment cette communication se fait-elle? Il n'y a certes personne à la Ville pour la recevoir en fin de semaine ou en dehors des heures normales d'ouverture. Présumons que la fourrière envoie une télécopie de leur fiche sur l'animal à un bureau de la Ville; il n'y a pas constamment quelqu'un pour le recevoir et y voir tout de suite.

Comment l'information des licences est recueillie par la Ville? Croyez-vous que tout ce qui a été écrit dans le carnet est recopié et entré dans une base de données? Ou n'est-il pas plus raisonnable de croire que les carnets délivrés par la Ville aux vendeurs de licence sont tout simplement mis dans un certain ordre dans des boîtes une fois ceux-ci retournés? Ceci est certes ce qui demande le moins de temps et de travail. Mais c'est aussi relativement lent de trouver la boîte dans laquelle se trouve le bon carnet. Et la personne qui fait ce travail n'est pas engagée pour faire seulement cela; en fait, ce travail peut fort bien n'être accompli que lorsqu'il y a du temps de reste.

Alors, si vous ne voulez pas que votre chien soit vendu à quelqu'un d'autre sinon tué, ne comptez pas sur la Ville: allez à la fourrière.

Y aurait-il moyen d'améliorer le service offert par la fourrière à peu de frais? Il me semble que oui. Le Berger Blanc tout comme la SPCA a un site web. Il serait certes peu difficile pour eux de placer sur leur site les numéros de licence des chiens en leur possession. Il faut croire qu'au moins cette information doit être saisie par un de leurs employés pour être transmise à la Ville et donc que celle-ci soit également transférée sur leur site web devrait n'exiger que quelques minutes (i.e. moins de cinq). (Il faudrait également qu'y soit indiqué l'heure et le jour où cette information a été mise à jour.)

Si ce service était décrit sur le reçu de la licence du chien, les promeneurs de chiens pourraient aller voir sur le site en question si leur chien a été retrouvé et ce, à partir de leur domicile, lieu de travail ou d'une des bibliothèques de la Ville.

Évidemment il serait préférable d'avoir plus d'informations sur leur site web. S'ils remplissent une fiche d'identification des chiens retrouvés sur leur système informatique, il serait facile de fournir le contenu de celle-ci sur leur site: cela pourrait se faire automatiquement à l'aide d'un programme informatique peu coûteux. En fait, je crois que ce programme pourrait être créé gratuitement par plusieurs des gardiens de chiens de Montréal si la demande leur était faite.

Le Répertoire des activités et services de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve comprend une page complète sur la fourrière pour animaux, à savoir Le Berger Blanc Inc. . On y trouve un paragraphe intitulé Garde des chiens trouvés . Dans ce paragraphe, on trouve:

1. Les animaux recueillis sont hébergés pour une période de trois jours ouvrables.
2. Le citoyen peut communiquer avec Le Berger blanc pour savoir si son chien a été retrouvé.
3. L'entreprise, de son côté, fera des recherches pour retrouver les propriétaires de chiens ayant une plaque.
4. 15 $ par jour d'hébergement.

Que doit-on comprendre exactement? Qu'est-ce qu'un jour ouvrable? Quand débute-t-il? Le jour d'arrivée de l'animal est-il le premier jour de telle sorte qu'un chien trouvé à 17:00 heures et collecté par cette entreprise à 17:30 heures est considéré avoir fait un jour en fourrière ce même jour, avec frais d'hébergement d'un jour dûs? Autrefois les jours ouvrables étaient les jours dits de semaine, soit du lundi au vendredi inclusivement. Est-ce ce qui est dit ici?

Il est dit que le citoyen peut communiquer avec l'entreprise pour savoir si son chien a été retrouvé. Quelle genre de communication est acceptable? Peut-on envoyé un courriel au Berger Blanc? Peut-on avoir des renseignements fiables par téléphone? Ou la seule forme de communication acceptable est-elle de se rendre sur place?

L'entreprise fera des recherches... Comment? Avec quelle célérité? Rien de tout cela est dit.

Vous devez vous demander pourquoi je suis là à chercher la bête noire, à critiquer un texte qui semble si clair et sensé. La raison est simple: trop de gens ont eu des ennuis avec cette entreprise. Celle-ci refuse de donner des renseignements fiables au téléphone et ne semble être là que pour faire le maximum d'argent avec le minimum de travail. Elle charge pour la journée même si le chien n'y a été que quelques heures et comprend les trois jours ouvrables comme bon lui semble. Après tout, si elle peut vendre l'animal un bon prix, pourquoi chercher son maître? Elle a beaucoup plus à gagner à le vendre à une autre famille. Les recherches des propriétaires sont pour le moins lentes et inefficaces; évidemment l'entreprise n'est pas nécessairement la seule à blâmer sur ce chef.

Cette entreprise est là pour faire de l'argent. Si elle est capable d'offrir le service de fourrière à un prix inférieur à la Société Protectrice des Animaux qui travaille essentiellement avec des volontaires et des contributions du public, c'est qu'elle se reprend ailleurs... Ce n'est pas pour rien que la majeure partie des arrondissement confient leur service de fourrière à la SPA.

Canards Canins a visité vers la fin de septembre 2002 le site web du Berger blanc . La page d'entrée offre le choix entre chiens perdus , chats perdus , adoptions d'animaux et Histoire du Berger Blanc . Dans les deux premiers cas, il y a des photos d'animaux perdus et d'animaux trouvés. On y trouve aussi le message suivant: Malheureusement nous ne pouvons afficher les photos de tous nos animaux. Bien que votre animal risque de ne pas figurer ici, nous l'avons peut-être malgré tout retrouvé... Vous pouvez nous communiquer sa description en appelant au (514)494-2002

Le message est daté du 15 juillet 2002; la mise à jour de la page pour l'adoption date du 25 juillet 2002.

Selon le site web donc, le personnel de cette fourrière doit être prête à aller voir s'il y a en cage un chien de la description donnée. Le problème est que cela n'est pas le cas en pratique.

Il faudrait savoir si ce service téléphonique est compris ou non dans le contrat signé entre l'arrondissement et cette fourrière. La réponse est probablement non... Mais il reste qu'il serait très intéressant de savoir ce qui est vraiment requis de cette fourrière à part d'aller chercher des animaux perdus.

Il devrait être évident pour tous et chacun que le site web du Berger Blanc n'est pas mis à jour quotidiennement. Ce qui pourrait être un outil intéressant ne l'est pas.

Canards Canins entend suggérer dans un prochain éditorial comment produire un site web intelligent et efficace pour une fourrière. Le site actuel du Berger Blanc est essentiellement du trompe-l'oeil.

Il va sans dire que bien des gens n'ont pas encore accès à l'internet. Mais il reste que cette méthode de communication est de plus en plus populaire; que les bibliothèques de Montréal permettent l'accès à l'internet pour ceux qui ne l'ont pas à la maison ou au travail.

Il va sans dire que le Berger blanc , par exemple, n'a pas toujours un préposé qui peut aller vérifier si tel ou tel chien est bien en fourrière. Peut-être devrait-il avoir à offrir ce service, mais le montant qu'il demanderait alors pour offrir le service de fourrière augmenterait d'autant, et les arrondissements de Montréal sont à court d'argent.

Ce qui est certain, c'est qu'actuellement, quoiqu'en dise la publicité du Berger blanc et de l'arrondissement, les demandes téléphoniques concernant les chiens perdus reçoivent comme réponse que le chien n'est pas en fourrière alors que cela est faux dans bien des cas. Les préposés mentent plutôt que de faire un travail correct.

Il me semble que cela veut dire qu'il faille trouver autre chose pour fournir une information adéquate. Et nous avons vu que le site web de la fourrière n'est pas mis à jour; il est d'ailleurs très mal fait.

Pourtant quelqu'un qui accède leur site et qui le compare avec ce journal web peut remarquer à quel point celui-ci est nu en comparaison: rien d'aussi "prenant" comme page d'entrée, etc.

Cela est vrai; mais un site bien fait n'a pas de pages qui prennent une minute et plus pour être téléchargées comme c'est le cas pour leurs pages avec les photos des animaux; photos qui ne sont même pas datées! Lorsqu'on a tout un album à télécharger sur la même page, cela est suffisant pour y renoncer! Et j'ai "Haute vitesse"! Alors ce que cela doit être pour ceux qui ne l'ont pas.

Que devrait faire cette fourrière à propos de son site? Dire la vérité. Cesser de prétendre fournir de l'information et d'offrir un service qui n'existe pas. Ce qui se trouve sur un site devrait être digne de foi.

Il me semble que, lorsqu'un chien perdu arrive en fourrière, quelqu'un doit avoir à remplir une fiche sur l'animal, y indiquant l'emplacement, l'heure et le jour de la capture, le numéro de la plaque s'il en portait une, le type de chien, son sexe, sa couleur. Cette information est certainement saisie sur ordinateur, avec un programme qui fournit au préposé des cases à remplir.

Modifier ce programme pour que cette information soit portée sur le site web n'est pas une grosse affaire. En envoyer une copie à un autre site au besoin, non plus. L'information pertinente pourrait donc être mise à jour automatiquement. Voilà qui serait vraiment utile et peu coûteux à introduire.

Nous avons vu la dernière fois que l'information fournie par les employés du Berger Blanc au téléphone ou par l'entremise de leur site web est mensongère. Plusieurs propriétaires de chien se sont fait dire qu'il n'y avait pas de chien en fourrière de la description qu'ils avaient donnée pour le trouver facilement à leur arrivée.

Le moins que cette fourrière puisse faire est de ne pas mentir au public; de ne pas affirmer offrir un service qu'elle n'offre pas vraiment, induisant ainsi les propriétaires en erreur.

Pour bien des propriétaires, leur chien, c'est important. Ils y tiennent. Ils veulent le retrouver et sa disparition est une cause d'inquiétude pour ne pas dire de détresse. Cela ne semble pas compter pour cette fourrière. Les chiens, eux, n'aiment pas vivre en cage, loin de leur famille, leur "meute". Encore une fois, cela ne semble pas compter pour cette fourrière.

Plusieurs arrondissements issus de l'ancienne Ville de Montréal ont changé de fourrière. Ils sont revenus à la SPCA. Peut-être serait-il temps de faire de même, à moins que le Berger Blanc ne devienne soudainement beaucoup plus responsable et se préoccupe des propriétaires de chiens et de leurs bêtes.