Canards Canins
Cahiers pour les gardiens de chiens de Montréal
Le soutien à la vie de la communauté
Sommet de Montréal 2002
Document de l'atelier
La participation volontaire des citoyens à la prise en charge de leur
communauté est une composante essentielle de la vie démocratique
montréalaise. Elle se réalise généralement par l’action de nombreux
organismes mis sur pied par la société et repose partiellement sur le
bénévolat. Cependant, cette participation est trop souvent freinée par le
manque de reconnaissance et de ressources.
Les pouvoirs publics, dont la Ville, ont une responsabilité à l’égard de la
reconnaissance et du soutien de ces incomparables « outils de la vie
communautaire ».
1. LA PROPOSITION
La proposition déposée par la Ville soumet diverses mesures pour
reconnaître, promouvoir et soutenir plus équitablement la
participation volontaire des citoyens à la vie de la communauté.
Les problématiques soumises lors des sommets sectoriels sur la
démocratie, sur la culture, sur le développement social et
communautaire, de même que sur les loisirs, les sports, les parcs et les
espaces verts comportaient des dimensions reliées à l’objet de l’atelier.
Ces dimensions peuvent se résumer comme suit : -
Le dynamisme des communautés locales.
La contribution à la qualité de vie.
La prise en charge par la collectivité de sphères d’activités telles que
le sport et le loisir, la culture, la sécurité, l’environnement, le transport
et l’habitation, et la prise en charge d’activités reliées à des missions
plus sociales, portées par des groupes dont la mission centrale
interpelle d’abord d’autres pouvoirs publics que la Ville.
1.1 DESCRIPTION DE LA PROPOSITION
La proposition présentée par l’atelier consiste à soutenir la vie de la
communauté par les actions suivantes : -
Reconnaître et soutenir les organismes de la communauté.
Favoriser et soutenir le développement
de la concertation.
1.2 VOLETS ET ACTIONS
1.2.1 Volet A : Reconnaître et soutenir les organismes de la
communauté
En milieu urbain, la participation des citoyens à la vie de leur milieu se
fait presque toujours par le biais des organismes qu’ils mettent sur pied,
incluant les organismes bénévoles.
À Montréal, l’action de ces organismes représente un élément clé de la
qualité de vie de tous les résidants. Cependant, le manque chronique de
ressources limite trop souvent ces organismes dans l’accomplissement
de leur mission, pourtant fondamentale, parce qu’ils doivent se consacrer
à une recherche de financement souvent complexe, voire harassante.
Par ailleurs, plusieurs organismes ont le sentiment d’agir comme des
sous-traitants responsables de livrer des services publics à moindre coût
plutôt que d’être considérés comme de véritables partenaires de la Ville.
Afin de promouvoir l’engagement des citoyens dans la vie de leur
communauté par le biais des organismes qu’ils se donnent, il y a lieu
pour la Ville de faire certaines démarches et d’adopter un certain nombre
de mesures qui aideront ces organismes à réduire le temps consacré
aux préoccupations de financement, et leur permettront de se consacrer
pleinement à leur mission. Dans certains cas, il s’agit pour la Ville de
jouer un rôle de « levier » ou d’intermédiaire. Dans d’autres cas, il s’agit
d’actions directes de sa part, surtout quand l’action de ces organismes
touche le cœur de sa mission municipale.
Action 1 : Établir un cadre de référence commun, afin d’actualiser la
reconnaissance des organismes , de réviser et d’améliorer
leur soutien, financier et autre. Et ceci, en adoptant une
approche qui considère la diversité de la population
montréalaise (notamment le genre, l’âge, l’origine , la
déficience et l’orientation sexuelle ).
La démarche de planification du cadre de référence devra
être réalisée conjointement avec les organismes des
différents milieux oeuvrant au développement de la
communauté.
Résultats attendus -
Identification des missions et les activités apparentées
aux champs de compétence de la Ville.
Identification des conditions et les modalités de soutien
des organismes de la communauté: critères de
reconnaissance; modalités d’entente (partenariat, soustraitance);
types de soutien de la Ville (locaux, soutien
technique, logistique, professionnel, financier);
mécanismes de suivi et de reddition de comptes.
Partenaires
La Ville, par ses services concernés. Les organismes de la
communauté.
Coûts
Temps de travail des employés de la Ville -
Dédommagement - à déterminer - du temps de travail des
représentants des secteurs communautaire et bénévole.
Action 2 : Favoriser un meilleur arrimage des mécanismes de
financement public des organismes issus de la
communauté qui agissent dans le champ des compétences
de la Ville.
Résultats attendus-
Politiques publiques de financement clarifiées, rendues
plus cohérentes (objectifs généraux, modalités,
critères).
Amélioration de la prestation de services par les
organismes, du fait de la simplification de leurs
recherches de financement.
Maintien ou établissement de partenariats entre les
sources publiques de financement dans le cofinancement
de programmes ou de projets.
Meilleure couverture de l’ensemble des organismes de
la communauté (par exemple, l’élargissement des
domaines couverts par la politique du Secrétariat Ã
l’action communautaire autonome).
Décloisonnement permettant un financement adéquat
de projets concertés en regard des situations sociourbaines
complexes.
Partenaires
Gouvernement du Québec - Institutions publiques
régionales (Santé/social - Éducation - Emploi) - Ville -
CRDIM -Centraide - Secteurs communautaire et bénévole.
Coûts
Temps de travail pour les employés des secteurs publics
Dédommagement - à déterminer - du temps de travail des
représentants des secteurs communautaire et bénévole.
Action 3 : Mettre sur pied une banque d’information gratuite et facile
d’accès sur les programmes
de financement des organismes de la communauté. Et ce,
en lien avec les partenaires du milieu.
Résultats attendus-
Disponibilité d’une information centralisée gratuite et
facile d’accès pour les citoyens et les organismes
relativement à l’ensemble des sources de financement,
distribution de formulaires et, au besoin, référence des
demandes vers les sources de financement
appropriées.
Gain de temps et simplification des démarches
effectuées par les organismes.
Gain de temps pour les bailleurs de fonds et diffusion
assurée de leurs programmes.
Partenaires
L’ensemble des sources publiques de financement, incluant
la Ville, de même que les sources de la communauté (par
exemple Centraide) et les sources privées (fondations). Les
représentants des organismes de la communauté, donc
ceux du Forum jeunesse de l’île de Montréal.
Coûts
Pour la mise en place du guichet unique :
Temps des employés des secteurs publics et privés et de
Centraide - Dédommagement du temps de travail des
représentants des organismes de la communauté (Ã
déterminer).
Pour le fonctionnement du guichet unique:
Budget à déterminer
Action 4 : Favoriser et soutenir la réalisation d’un portail Internet « La
toile de la vie communautaire à Montréal ».
Résultats attendus-
Information disponible sur Internet pour tous les
citoyens.
Meilleure diffusion des activités des organismes de la
communauté, entraînant une meilleure connaissance de
leur action.
Gain de temps et de travail pour les instances de
communication des divers organismes et des
institutions.
Possibilité d’inclure et de connaître des initiatives
communautaires vécues ailleurs (autres villes, autres
pays).
Rayonnement international de Montréal.
Partenaires
Gouvernements supérieurs et réseaux publics régionaux
travaillant avec des organismes de la communauté
(santé/social, éducation, emploi, environnement, transport,
urbanisme, sécurité, logement, etc...) - Secteurs
communautaire et bénévole
Coûts-
Pour la mise en place du portail: environ 500 000 $
-
Pour la gestion du portail: environ 200 000 $ / an
L’atelier considère que les coûts estimés sont trop élevés en regard du
service. Plusieurs initiatives en ce sens existant déjà , l’atelier demande
qu’on collabore avec ses initiatives pour cette action.
1.2.2 Volet B : Favoriser et soutenir le développement de la
concertation.
On compte 22 tables locales de concertation intersectorielle et
multiréseaux dans les neuf arrondissements issus de l’ancienne Ville de
Montréal, de même que dans ceux d’Anjou et de Saint-Laurent, alors
qu’une telle table est en phase de démarrage dans Montréal-Nord.
Véritable carrefour de l’action locale, ces tables regroupent des citoyens
et la plupart des organismes actifs au sein de la communauté, comme
les CLSC, les écoles, l’administration municipale, les communautés
religieuses, les syndicats, les groupes communautaires, les élus, les
CDEC, les CLE, l’Office municipal d’habitation de Montréal, les Éco-
Quartiers, les groupes Tandem, etc.
Constituées en OSBL, ces tables appartiennent à la communauté, ce qui
leur assure l’autonomie nécessaire au plein exercice de leur rôle, rôle
que l’on pourrait associer à celui d’un centre névralgique par lequel
transitent bon nombre d’enjeux reliés au bien-être et au développement
de la communauté. La proposition est de favoriser la création de tables
locales de concertation intersectorielle et multiréseaux dans la majorité
des communautés montréalaises.
Par ailleurs, il est également important d’assurer l’existence de
mécanismes de concertation sectorielle à l’échelle montréalaise afin de
permettre aux organismes de la communauté dédiés à une seule
clientèle ou à un secteur spécifique de se regrouper. On désigne ici, par
exemple : les commissions sportives, les clubs de vacances, les maisons
de jeunes, les clubs et associations sportives, les organismes culturels,
les organismes de femmes, d’aînés, de personnes handicapées; les
organismes ethno-culturels; les organismes actifs dans les domaines de
l’environnement, du transport, de l’aménagement urbain, de la sécurité et
de l’habitation.
Action 5 : Élargir le programme de soutien financier aux tables locales
de concertation intersectorielle et multiréseaux. Rendre
disponible le programme de soutien financier aux tables
locales de concertation intersectorielles associant les
partenaires du développement social sur un territoire
d’appartenance. Ces tables doivent émerger des
partenaires locaux qui veulent prendre en charge le
développement social de leur communauté. Que la Ville,
en collaboration avec ses partenaires, établissent les
principes directeurs à respecter dans la création des tables
tout en laissant aux milieux locaux le soin d’établir les
modalités de fonctionnement.
Contribuer à créer les conditions nécessaires à la
participation pleine et entière des partenaires du
développement social.
Action 6 :Soutenir le développement et le financement
de la concertation sectorielle d’envergure
locale ou montréalaise. Et ce, en adoptant, une approche
qui considère la diversité de la population montréalaise
(notamment le genre, l’âge, l’origine , la déficience et
l’orientation sexuelle) et en évitant de dédoubler les tables
de concertation existantes.
Résultats attendus-
Amélioration du financement des tables locales de
concertation intersectorielle et multiréseaux reconnues
et des mécanismes de concertation sectorielle
reconnus.
Présence de tables locales de concertation
intersectorielle et multiréseaux dans 80% du territoire
d’ici 3 ans (environ 40 tables).
Renforcement de la dynamique démocratique locale
grâce au déploiement des tables locales de
concertation qui constituent une composante clé de
cette dynamique (propriété collective du quartier ou de
l’arrondissement, Ã laquelle tout le monde peut
participer de manière égalitaire).
Par le regroupement des organismes d’un même
secteur d’intervention, partage de leurs expériences et
de leurs expertises, amélioration des interventions, fin
de l’isolement où plusieurs se trouvent souvent confinés
et, ce faisant, amélioration de leur action auprès des
populations qu’ils desservent.
Gain de temps et plus grande efficacité des démarches
de concertation et de représentation, tant au niveau
local qu’au niveau montréalais.
Partenaires-
Divers ministères et instances concernées, en tant que
partenaires au financement, tels le ministère des
Affaires municipales et de la Métropole, le ministère de
la Santé et des Services sociaux du Québec, le
ministère de l’Éducation, les Unités régionales en loisir
et en sport, les Commissions scolaires régionales, la
Régie régionale de Montréal-Centre, Centraide du
grand Montréal, Syndicats,etc.
Tout résidant et tout acteur local de quelque réseau ou
secteur, dont la Ville.
Membres des mécanismes de concertation sectorielle et
l’ensemble de leurs partenaires, dont la Ville.
Coûts-
Pour les tables locales de concertation intersectorielle
et multiréseaux, investissement par la Ville de 1,5 $ par
résidant du territoire local couvert par chaque table, soit
environ 2,7 M $ pour 100 % du territoire
-
Pour les mécanismes de concertation sectorielle,
investissement public supplémentaire à déterminer.
Résumé et suivi
Les participants ont convenu d'élaborer, de concert
avec les organismes
du milieu, un
cadre de référence commun sur le financement des organismes.
On souhaite ainsi
actualiser le soutien et la reconnaissance des organismes,
dans le respect de la
diversité.
Par ailleurs, tous sont d'accord pour étendre les
tables intersectorielles
de concertation Ã
l'ensemble du territoire. Cette opération devra évidemment
se faire dans le respect de
la volonté locale.
Un solide consensus entoure les propositions présentées
dans le cadre de l’atelier
Le soutien à la vie de la communauté. Fait particulier,
un nouveau concept est né
dans le cadre de cet atelier, le concept de « territoire
d’appartenance ». Les
participants incluent dans ce concept, le territoire
de l’arrondissement et le lieu de
résidence des bénéficiaires que servent les groupes
communautaires.
Jacques Beaulieu
révisé 13 juin, 2002
jacqbeau@canardscanins.ca
http://canardscanins.ca/canins/vimont/viecomm
.html
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