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Lettre du 30 octobre 1900

Correspondance d'Émery Beaulieu à Attala Mallette

Lettre du 30 octobre 1900
Un seul folio de 4 pages 13 x 21 cm


Montréal, 30 octobre 1900

À Mademoiselle Attala Mallette
Sainte Martine
Ma chère amie,

Il est bien tard, onze heures passées, mais je ne veux pas me coucher sans vous écrire, sans vous dire combien votre dernière lettre m'a fait plaisir. Vraiment, je désespérais, je me croyais oublié, remplacé, que sais-je? et je cherchais ce qui aurait pu m'attirer votre disgrace.

Votre lettre a tout expliqué, a tout aplani; et maintenant, j'en suis aise, car vous comprendrez que, parfois écrire est vraiment impossible, et s'il m'arrive de retarder à répondre à vos lettres, rappelant votre propre expérience, vous imputerez ce retard à mon ouvrage trop pressant, à mes études, à mes examens.

Vraiment, je n'ai jamais tant travaillé que cette année, ni avec autant d'ardeur, et quand je veux prendre quelques instants de repos, je pense à vous, à notre unique rencontre; à nos joyeux propos. N'est-ce pas qu'il était gai ce joli tour de voiture, après souper, chez mon oncle Alexandre Primeau; et la promenade dans le jardin, mon bras pressant votre bras, et l'engagement de correspondre; et le retour au village, un peu plus triste, il est vrai, mais tout embelli encore cependant de votre présence.

Puis ce fut le dernier serrement de main, les derniers adieux; et le reste... vous le savez. Nos pensées se rencontrent souvent, pour peu que les vôtres prennent la peine de se diriger vers Montréal, car les miennes se dirigent souvent vers Ste Martine. Tout ce qui vient de ce village a le don de m'intéresser.

C'est pourquoi, cette semaine, sur les instances de M. Simon, je l'ai accompagné dans sa visite à une Delle Gagnier de Ste Martine. Je tiens à ce que vous appreniez cette nouvelle de moi, le premier; pourquoi? je n'en sais trop rien, mais j'aime mieux cela de même.

À la fin de votre dernière lettre, vous me souhaitez beaucoup de succès dans mes entreprises, permettez-moi de vous demander de ne pas vous borner à des souhaits, mais si vous m'estimez, promettez-moi que vous appuierez vos souhaits de ferventes prières: car Dieu seul donne le succès à qui il veut et à qui le demande.

Ainsi donc priez pour moi; pensez à moi; et sachez que de mon côté, votre souvenir est le baume qui me repose de mes fatigues, que ma dernière pensée, avant de m'endormir, est encore pour vous, ma bien chère Amie!

Quand venez-vous à Montréal? C'est une question à laquelle votre prochaine lettre répondra, j'espère.

Il est minuit, bonsoir, ma bien-aimée; pensez à moi et priez pour moi.

Votre ami sincère
Émery





Jacques Beaulieu
jacqbeau@canardscanins.ca
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