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Causes pour l'année 1890
vendredi 1 janvier 1891, page 4
Statistiques
Total des causes de chaque avocat à la Cour Supérieure durant l'année 1890:
Greenshields & Greenshields, 338; ... Saint-Pierre, Globensky et Poirier, 116;
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H. C. Saint-Pierre, au dîner annuel du choeur de Notre-Dame
lundi 5 janvier 1891, page 4
Diner annuel du choeur de Notre-Dame
Le dîner annuel du Choeur de Notre-Dame a eu lieu hier soir dans la salle de répétition qui avait été très joliment décorée pour la circonstance. Le fauteuil était occupé par M. H. A. Cholette, le président. Parmi les invités se trouvaient M. le curé Sentenne, M. l'abbé Saurin, M. H. C. St-Pierre, C.R., et autres.
A la fin du banquet, M. Charles Labelle, le directeur, a présenté, au nom des membres du choeur, une adresse au président, M. H. A. Cholette, à l'occasion de son prochain mariage. L'adresse a été accompagnée d'un riche cadeau.
M. Cholette a aussi été l'objet de plusieurs démonstrations amicales de la part d'environ une centaine de ses nombreux amis.
M. Cholette épouse mercredi matin Mlle Jeanne Fortier, fille aînée de feu le Dr Fortier, de Longueuil.
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H. C. Saint-Pierre, au dîner annuel du choeur du Gésu
jeudi 8 janvier 1891, page 4
Diner annuel
Ce soir le choeur du Gésu, sous la présidence de M. H. C. Saint-Pierre, doit donner son dîner annuel dans la salle de l'Union Catholique.
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H. C. Saint-Pierre, au banquet donné en l'honneur de B. A. T. de Montigny, recorder
vendredi 16 janvier 1891, page 3
LE BANQUET DEMONTIGNY
A L'HOTEL RICHELIEU
Deux cents convives présents
Plus de deux cents convives se sont réunis hier soir, à l'hôtel Richelieu, afin d'assister au magnifique banquet offert en l'honneur de M. le juge B. A. T. de Montigny, recorder de cette ville.
M. de Montigny méritait bien cette démonstration enthousiasme de la part de ses anciens compagnons d'armes et de tous ses amis...
[Henri Césaire Saint-Pierre sur la liste des convives mentionnés.]
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H. C. Saint-Pierre, à l'assemblée du Barreau
samedi 17 janvier 1891, page 4
L'assemblée du barreau
Les membres du Barreau ont eu ce matin une assemblée au Palais de Justice, dans le but de discuter la nouvelle installation de nos cours de justice.
M. F. L. Béique, bâtonnier, présidait l'assemblée.
Parmi les personnes présentes on remarquait l'hon. R. Laflamme, l'hon. sénateur Lacoste, messieurs Joseph Duhamel, H. C. Saint-Pierre, Dunlop, Barnard, Macrae, J L Archambault, Taillon, T DeLorimier, C Lebeuf, F X Archambault, Fortin, S Beaudin, J Abbott, ...
M. T. R. Béique annonce qu'il a eu ce matin, une entrevue avec les juges et que ces derniers semblent être d'opinion qu'il serait préférable de ne point transporter ailleurs les cours de justice.
Puis les membres du Barreau discutent les meilleurs moyens à prendre dans une pareille circonstance.
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H. C. Saint-Pierre, à l'assemblée du Barreau
jeudi 22 janvier 1891, page 4
L'ASSEMBLÉE DU BARREAU
Entrevue des membres du comité avec le premier ministre
Les membres du comité du Barreau ont eu une réunion ce matin, à dix heures, dans les salles du Palais, dans le but d'aviser aux meilleurs moyens à prendre pour assurer la construction d'un nouvel édifice.
M. F. L. Béique présidait et on remarquait MM. Dunlop, C.R., J. L. Archambault, E. U. Piché, C.R., H. C. Saint-Pierre, l'hon. Horace Archambault, S. Beaudin, C.R., C. J. Doherty, C.R., et B. Carter, C.R.
La résolution suivantge a été adoptée:
Proposé par M. J. L. Archambault, appuyé par M. E. U. Piché: Que la résolution adoptée à la dernière assemblée du Barreau soit soumise aux membres du gouvernement de Québec et que le premier ministre sont prié de fixer une date convenable pour avoir une entrevue avec les membres du comité afin de discuter ensemble les meilleurs moyens à prendre pour assurer la construction immédiate d'un nouveau Palais de Justice.
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H. C. Saint-Pierre, présent aux funérailles d'Alexandre Mercier
lundi 26 janvier 1891, page 4
FUNERAILLES DE M. ALEX. MERCIER
Ce matin, à 8 hrs à l'église St Jacques
Au milieu d'un grand concours de citoyens
Les funérailles du regretté M. Alex, Merciedr, l'un des frères aînés de l'hon. Premier Ministre de la province de Québec, ont eu lieu ce matin, à 8 heures, à l'église Saint Jacques.
[Henri Césaire Saint-Pierre sur la liste des personnes présentes mentionnés.]
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H. C. Saint-Pierre, avocat de Antoine Labrie
- vendredi 6 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby.
MM. E. N. St Jean et H. J. Cloran représentent la Couronne.
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Antoine Labrie subit ensuite son procès pour avoir vécu en concubinage.
L'accusé est défendu par M. St Pierre.
- samedi 7 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby.
Le tribunal entend les témoignages dans la cause de Antoine Labrie, accusé de vivre en concubinage avec une femme mariée.
M. H. C. Saint-Pierre défend l'accusé.
A onze heures, les avocats commencent leurs plaidoyers et le juge prononce son adresse.
Au moment de mettre sous presse, les jurés sont encore à délibérer.
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H. C. Saint-Pierre, avocat de Robert Keely
- samedi 14 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE...
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby...
Ce matin, à dix heures, on a commencé par entendre les témoignages dans la cause de Robert Kelly, accusé de vol sur la personne, d'un porfte-monnaie valant 30 centins et de la somme de $175, au préjudice de William R. Johnson.
M. Cloran représente la Couronne et M. H. C. Saint-Pierre comparaît pour la défense.
Au moment de mettre sous presse la cause se continue.
- lundi 16 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE
Le procès de Bon Keely
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby.
MM. E. N. St Jean et H. J. Cloran représentaient la Couronne.
Robert Keely est ensuite appelé à la barre. Le prisonnier est accusé d'avoir, le 3 décembre dernier, commis un vol de $195 sur la personne de Wm F. Johnson, cultivateur de South Sutkely, dans un hôtel de la rue St-Gabriel.
Le détective MaMahon, qui a arrêté le prisonnier, dit, dans son témoignage, qu'il patrouillait les environs des rues St Paul et St Gabriel, vers 1 heure du matin, lorsqu'il vit deux hommes qui se sauvaient dans la direction de la rue St Paul. Il leur demanda ce qui les faisait courir de la sorte. L'un d'eux, Keely, le prisonnier, lui répondit qu'ils avaient eu un malentendu dans un hôtel de la rue St-Gabriel. McMahon leur demanda alors de revenir sur leurs pas et d'éclaircir l'affaire.
L'accusé faisait l'homme ivre alors. L'autre a pris les jambes à son cou.
Le témoin a alors appelé un homme de police qui s'est élancé à la poursuite du complice. Keely qui montait la rue Saint-Gabriel s'est alors débarassé d'un objet qu'il a jeté dans un banc de neige. MacMahon l'a ramassé sans que le prisonnier s'en aperçoive. C'était un portefeuille contenant au-delà de $100 qui a été reconnu plus tard par le plaignant Johnson comme étant sa propriété.
Rendu au poste, le prisonnier n'avait pas d'argent sur lui. Quelques instants plus tard, le constable Desautels arrivait en compagnie du plaignant Johnson.
Ce dernier s'aperçut alors seulement qu'il avait été volé. Son gousset avait été déchiré. Il déclarait qu'il préférait laissé le montant qu'il portait sur lui plutôt que de voir son nom dns les journaux.
Le prisonnier est défendu par M. H. C. Saint-Pierre.
Plusieurs témoins sont interrogés.
- mardi 17 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE
Le célèbre Bon Keely acquitté par les petits jurés...
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby.
MM. E. N. St Jean et H. J. Cloran représentaient la Couronne.
Le célèbre "Bob Keely" accusé d'avoir dérobé un portefeuille contenant la somme de $195 sur la personne de William F. Johnson, cultivateur de South Stukely dans un hôtel de la rue St Gabriel, est acquitté par les petits jurés....
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H. C. Saint-Pierre, avocat de James Carrières
- mardi 17 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE...
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby...
James Carrières subi ensuite son procès. Il est accusé d'obtention d'argent sous de faux prétextes au préjudice de M. Lafrenière, commerçant de grains.
Le prisonnier est habilement défendu par M. H. C. Saint-Pierre.
- lundi 23 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE...
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby...
J. E. Carrières comparaît le premier à la barre criminelle. Il est accusé d'avoir obtenu de l'argent sous de faux prétextes au préjudice de M. J. O. Lafrenièrre, marchand de grains de cette ville.
Le prisonnier implore la clémence du tribunal et dit au juge qu'il a toujours été un brave cultivateur et que dans cette malheureuse circonstance, où il a été traduit en justice, il a agi de bonne foi.
J'avoue, dit le juge, que vos antécédents sont sans tache, mais, d'un autre côté, je dois proclamer que dans l'exécution du crime dont vous vous êtes rendu coupable, vous avez déployé une mauvaise foi évidente. J'ai reçu plusieurs lettres de personnes respectables réclamant pour vous l'indulgence de la cour. Pour tous ces motifs, je vous condamnerai à trois mois de prison seulement.
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H. C. Saint-Pierre, avocat de Phillias Désormiers
- vendredi 20 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE...
Le procès de Philias Desormiers, hotelier de la rue Mignonne
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby...
Philias Désormiers comparaît ensuite à la barre criminelle sur l'accusation d'avoir le 13 février dernier, félonieusement reçu des marchandises, sachant que ces dernières avaient été volées.
M. L. H. Boisseau, marchand de la rue St-Laurent donne d'abord son témoignage.
L'accusé est défendu par M. L. O. David et H. C. St-Pierre.
- samedi 21 mars 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE
Il y a eu ce matin, une séance de la Cour du Banc de la Reine, sous la présidence de l'hon. juge Baby.
MM. E. N. St Jean et H. J. Cloran représentaient la Couronne.
On a continué le procès de Philias Desormiers hôtelier.
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H. C. Saint-Pierre, avocat de Darius Austin Reynolds
Pour toutes les références concernant ce procès,
pressez
ICI.
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Dissolution de Saint-Pierre, Globensky et Poirier
mardi 28 avril 1891, page 4
Dissolution de société
MM. St-Pierree, Globensky et Poirier, avocats, ont dissous leur société; ils continueront encore à pratiquer ensemble d'ici à quelque temps pour régler toutes les affaires de bureau.
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H. C. Saint-Pierre, à une réunion du Barreau
mardi 5 mai 1891, page 3
Résolution de condoléances
Le Barreau a eu une réunion hier et on a adopté les résolutions suivantes:
Proposé par l'hon. R. Laflamme et M. L. O. David, appuyé par MM. H. C. St. Pierre et Eug. Lafontaine:
Que les membres du Barreau de Montréal désirent exprimer le profond regret qu'ils ont éprouvé lors du décès de M. H. T. Rainville, un des juges de la cour Supérieure pour la province de Québec.
Proposé par MM. C. A. Geoffrion et W. W. Robertson, appuyé par MM. E. Barnard et C. J. Doherty:
Que l'habileté, l'intégrité, le savoir et l'affabilité du regretté juge lui ont valu l'estime et le respect de tous ceux qui ont pratiqué devant les cours qu'il a présidées.
Proposé par MM. P. H. Roy et S, Beaudin, appuyé par S. P. Lectet et Charles Lanctôt:
Qu'afin de témoigner leur respect pour la mémoire du défunt, les membres du Barreau portent le deuil pendant un mois.
Proposé par MM. R. Dandurant egt H. Archambault, appuyé par MM. A. E. Poirier et J. C. Madore:
Que le secrétaire transmette copie des présentes résolutions à la famille du défunt avec l'expression de la profonde sympathie des membres du Barreau, et que ces résolutions soient publiées dans les journaux de cette ville.
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H. C. Saint-Pierre, au décès de sir A. A. Dorion
- lundi 1er juin 1891, page 4
AJOURNEMENT FR LA COUR
LES JUGES SUR LE BANC
RESOLUTIONS DE CONDOLEANCES PAR LE BARREAU
Les juges et les avocats de tous les districts seront invités aux funérailles de sir A. A. Dorion
Vers onze heures, ce matin, les juges Johnson, Jetté, Mathieu, Wurtele, Taschereau, Tait, Loranger, Davidson et Pagnuelo montaient sur le banc dans l,ancienne cour de circuit, au palais de justice, en présence du barreau réuni.
Le juge en chef Johnson, d'une voix profondément émue, a déclaré combien lui et ses honorables collègues déploraient la mort de sir A. A. Dorion. Il n'y a pas été seulement au juge, a-t-il dit, mais aussi un homme d'Etat brillant; nous n'oublierons jamais ses bonnes qualités, sa patience, son zèle, et ses vertus de grand citoyen.
Le juge a ajourné la cour à demain; demain, on l'ajournera jusqu'après les funérailles.
Tous les membres de la magistrature assisteront aux funérailles avec le costume qu'ils portent sur le banc et les jugess de tous les districts y seront invités.
Assemblée du barreau
Dès que les juges se furent retirés, le barreau a tenu sa réunion et a adopté les résolutions de condoléances qui suivent:
Prpoposé par MM. F. L. Béique, bâtonnier, R. Laflamme, McCrae, Barnard et R. Préfontaine, secondé par MM. T. C. de Lorimier, C. J. Doherty, J. O. Joseph, J. N. Greenshields:
Que les membres du Barreau de cette section ont appris avec une profonde douleur la mort de sir Antoine Aimé Dorion, juge en chef de la Cour du Banc de la Reine.
Proposé par MM. L. O. Taillon, J. S. Archibald, C. LeBeuf, E. Poirier, secondé par MM. H. Hatton, A. Branchand, J. A. C. Madore, A. Globensy:
Que l'habileté, l'intégrité, l'érudition et la courtoisie du regretté juge lui ont vlu l'estime, le respect et l'admiration de tous ceux qui ont pratiqué devant les cours qu'il a présidées.
Proposé par MM. F. X. Archambault, F. J. Bisaillon, E. Dandurand, L. Gouin, secondé par MM. J. Dunlop, S. Beaudin, P. H. Roy:
Qu'afin de témoigner leur respect pour la mémoire du défunt les membres du Barreau assistent en costume aux funérailles, invitent les membres des autres sections à se joindre à eux dans cette circonstance et portent le deuil pendant un mois.
Proposé par MM. J. L. Morris, O. M. Auger, M. O'Halloran et M. Lyman; secondé par MM. H. C. St Pierre, D. McCormick, M. Benin et C. H. St Louis;
Que le secrétaire transmette copie des présentes résolutions à la famille du défunt avec l'expression de profonde sympathie des meembres du Barreau et que ces résolutions soient publiées dans les journaux de cette ville.
Les différentes motions qui précèdent ont donné lieu à quelques courtes allocutions par MM. Béique, McCrae, DeLorimier, L. O. Taillon, Hatton, F. X. Archambault, Morris et St Pierre.
Celui dont nous déplorons la perte, a dit M. Taillon , a été à la fois homme d'état ewt membre distingué de la magistrature canadienne etg il a jeté de l'éclat dans notre monde politique comme dans notre monde judiciaire.
Les anciens s'en vont; mais en partant ils nous lèguent pour la plupart des exemples de vertus.
Sir A. A. Dorion a été un grand politique, un grand magistrat et toujours un bon citoyen.
M. St-Pierre, en secondant une des motions précédentes, a dit entre autres choses:
Nous nous sommes jamais réunis dans une circonstance qui inspire autant de regrets.
Sir A. A. Dorion a toujours été sans peur et sans reproche en politique comme au barreau et sur le banc il a toujours été un ornement.
Enfin, toute sa vie, il a été un citoyen droit et intègre.
Les étudiants en droit de l'Université Laval ont aussi adopté, ce matin, des résolutions de condoléances à l'occasion de la mort de sir A. A. Dorion.
Le drapeau flottait à mi-mât sur l'hôtel-de-ville, sur le palais de justice, sur la cour de circuit, sur le St-Lawrence Hall, sur la PATRIE et sur divers autres édifices.
- mercredi 3 juin 1891, page 4
FEU SIR A. A. DORION...
H. C. Saint-Pierre nommé comme faisant partie du contingent d'avocats dans le cortège
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H. C. Saint-Pierre, avocat de Jacques Rochon
samedi 1er août 1891, page 4
Action en dommage
M. Jacques Rochon, cordonnier, de la cité de Montréal, vient, par le ministère de son avocat M. H. C. St Pierre, C. R. d'intenter une action en Cour Supérieure, pour le montant de $1000 contre un certain Sacotti Basche, Italien, tenant une école de tir sur la rue St Laurent, pour insultes publiques, diffamation de caractère, etc, contre le dit Rochon et son épouse.
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H. C. Saint-Pierre, au banquet pour le juge Murray
mercredi 19 août 1891, page 4
Un banquet au juge Murray
Les avocats de Montréal ont offert un banquet M. le juge Murray qui a remplacé le juge Dugas pendant son absence. Parmi les membres du barreau qui étaient présents, nous avons remarqué Messes C. A. Geoffrion, H. B. Rainville, E. Lafontaine, J. M. Greenshields, H. C. St Pierre, Gus. Lamothe, P. L. Béique, J. L. Archambault, L. Ethier, A. E. Poirier, T. C. de Lorimier, E. N. St Jean, F. Bisaillon, L. G. A. Cressé, C. S. Burroughs, H. Gervais, T. Cardinal, etc. On a bu différentes santés et tous les orateurs ont félicité M. le juge Murray sur l'habileté et l'impartialité qu'il a apportées dans l'accomplissement de ses fonctions.
Le savant magistat a répondu éloquemment aux témoignages de considération dont il tait l'objet et il a remercié le barreau Montréalais de sa générosité et de sa bienveillance. Ce dîner a eu llieu au "City Club."
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H. C. Saint-Pierre, avocat de James Holland
mercredi 2 septembre 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE
Attentat à la pudeur d'une jeune fille de huit ans
La cause de James Holland
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(Séance de ce matin)
Présidence de Son Honneur le juge Cross, MM. Cloran et St-Jean représente la couronne...
On procède ensuite à l'audition des témoins dans la cause de James Holland alias Nolan, accusé d'avoir le 21 août dernier, attenté à la pudeur d'une jeune fille de huit ans, nommée Girty Brown.
A la date dite, le prisonnier passait sur la rue des Allemands, lorsqu'il aperçut la jeune victime s'amusant avec une autre petite fille. Il s'approcha des deux enfants et se mit à causer avec elles. Holland mit un centin dans la main de la jeune fille Brown et descendit avec elle et sa petite compagne dans le soubassement d'une maison.
Là, se trouvant seul avec ces deux jeunes enfants, le scélérat s'exposa devant elles de la manière la plus indécente, et, prenant Girty dans ses bras, il présenta dix centins à l'autre petite fille afin qu'elle se ???ât.
Sur ces entrefaites, une dame Auclair, des environs, qui avait quelque peu épié Holland, pénétra dans le soubassement et lui demanda quelle était son intention. Mme Auclair ne fut pas satisfaite des réponses de l'accusé et l'enferma dans le soubassement pendant qu'un voisin allait chercher la police.
Trouvé coupable
On a entendu ce matin tous les témoins et le jury après cinq minutes de délibération a déclaré le prisonnier coupable du crime dont il était accusé.
M. H. C. St Pierre a représenté la défense...
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H. C. Saint-Pierre, avocat de John McInnis
- jeudi 3 septembre 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE...
(Séance de ce matin)
La Cour Criminelle a siégé ce matin sous la présidence de Son Honneur le juge Cross.
M. E. N. St-Jean et H. J. Cloran représentent la Couronne.
Les causes suivantes ont été appelées et remises: John Kingsley, vol avec effraction le troisième jour de juillet dernier, chez M. Gaspard Mathieu, négociant de la rue St Laurent.
John McInnis, accusé d'avoir soudé quelques fils télégraphiques à ceux de la compagnie pour recevoir avant elle les dépêches.
M. H. C. St Pierre représente les défendeurs dans ces deux causes et demande que McInnis soit admis à caution. Il allègue que ce dernier est étranger et qu'il faudrait lui donner le temps s'assigner ses témoins et de préparer sa défense.
Le président du tribunal dit qu'il a raison de croire que si l'accusé est admis à caution il ne se rendra pas pour compartaître et il refuse par conséquent d'accéder au désir de M. St Pierre...
- lundi 14 septembre 1891, page 4
COUR DU BANC DE LA REINE...
L'affaire McInnis
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(Séance de ce matin)
Présidence de Son Honneur le juge Cross.
M. E. N. St-Jean et H. J. Cloran représentent la Couronne...
Le prisonnier John McInnis est ensuite appelé à la barre.
Il est accusé d'avoir, le 13 août dernier, coupé les fils électriques de la Great North Western Co., coin des rues St Jacques et St Pierre et de les avoir mis en communication avec un appareil télégraphique placé dans sa chambr afin de recevoir dans un but de spéculation, les dépêches adressées à la compagnie.
La chambre de l'accusé était au troisième étage de la Temple Building et le fil télégraphique qui y était en communication passait par-dessus le toît. Pour exécuter ce travail, l'accusé avait employé un nommé Francis Deguire, qui sera entendu comme témoin.
Le premier témoin entendu est Thomas Rodgers, opérateur en chef de la compagnie "Great North Western". Ayant été assermenté, il dit; "Je me suis aperçu que notre ligne télégraphique était interceptée et j'ai constaté le fait en présence de M. Parneil, gérant général de la compagnie.
Le gérant et moi avons visité, en compagnie deM. Frs Deguire, la chambre de l'accusé, qui se trouve dans la partie ouest de la Temple Building.
Au moment où nous allons sous presse, la cause se continue.
- lundi 14 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
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(Séance d'hier après-midi - Suite)
Dans la cause de McInnis, qui s'est continuée hier après-midi, François Deguire, appelé comme témoin, a déclaré qu'il avait réparé lui-même les fils télégraphiques de la compagnie "Great North Western".
Un employé de la compagnie du Pacifique, Louis Lucas, jure que le prisonnier lui a demandé de mettre un autre fil en communication avec ceux de la compagnie. Il a refusé au prisonnier ce qu'il lui demandait.
Edgar Blais déclare qu'il a lui-mêdme soudé les fils télégraphiques à la demande du prisonnier, qui l'a généreusement récompensé de son travail. Le témoin avait demandé la somme de $1.50 mais ce dernier lui a donné $3 et un cigare.
Les autresz témoins entendus sont MM. Robert Smith, gardien de la Temple Building; Thomas W. Neiss, William B. Campbell et le détective Carpenter qui a expliqué de quelle manière il a arrêté le prisonnier.
Le plaidoyer de l'avocat de la défense, a été éloquent.
Le jury, après dix minutes de délibération, a rendu un verdict d'acquittement et McInnis fut remis en liberté.
Après le procès, Son Honneur le juge Cross a déclaré, au cours d'une entrevue avec un journaliste, qu'il était parfaitement convaincu que le jury s'est acquitté consciencieusement de son devoir...
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H. C. Saint-Pierre, avocat de Joseph Bourdeau
- mardi 15 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
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(Séance de ce matin)
Présidence de Son Honneur le juge Cross.
MM. E. N. St-Jean et H. J. Cloran, représentent la Couronne.
A l'ouverture de la cour, M. Ferdinand Michaud, petit juré, demande à être récusé, sous prétexte qu'il est incompétent pour l'accomplissement de ses devoirs dans la cause appelée.
Le prisonnier Joseph Boudreau, est appelé à la barre.
Le prévenu est accusé d'avoir, pendant la nuit du 20 juillet dernier, mis le feu chez M. Gédéon Coupal fils. Bourdeau était entré en société avec un nommé Ambroise Beauvais, qui avait son magasin au couin des rues Notre-Dame et St-Ignace.
Vers trois heures du matin, à la date que nous mentionnons plus haut, le feu éclta dans l'arrière partie du magasin. Les flammes se sont communiquées au magasin ainsi qu'aux remises et aux écuries de M. Coupal qui ont été détruits. Les pompiers, appelés sur le lieu, ont découvert que le feu avait été mis dans du foin distribué dans l'arrière-magasin. Une botte de foin que le feu avait à peine atteinte était saturée de pétrole.
L'avocat Saint-Jean demande que le prévenu produise ses polices d'assurance, vu qu'il lui en a donné avis. Cela étant illégal, M. Saint-Pierre, avocat de la défense, s'y est opposé.
Aussitôt que les jurés furent assermentés, l'un d'eux, Michael Cassidy, se lève et déclare que son opinion dans la cause est déjà formée.
M. St-Pierre dit qu'il ne peut pas admettre un jury qui a préjugé le prisonnier et demande qu'un autre jury soit assermenté. Le juge, après avoir interrogé le juré a accédé au désir de M. St Pierre. M. Cassidy avait déclaré qu'il était tellement convaincu d'avance, qu'aucune preuve n'aurait pu lui faire changer son opinion.
Le jury suivant fut assermenté:
Joseph Massicotte, Régis Paquette, Ferdinand Chapleau, Toussaint Gauthier, Evariste Bourassa, Pierre Racette, Onésime Cartier, Noël Bisaillon, Janvier Lamoureux, Ferdinand Machabé, Joseph D. Gariépy, Charles Chevalier.
- mercredi 16 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Un témoin est d'avis que le feu chez Coupal est l'oeuvre d'un incendiaire
Le procès de Bourdeau
(Séance d'hier après-midi. - Suite)
Hier après-midi, s'est continuée, en cour criminelle, la cause de Joseph Bourdeau, accusé d'incendie.
J. L. St-Pierre, pompier, est le premier témoin entendu. C'est lui qui a lancé le premier jet d'eau sur le feu.
Le capitaine Dubois, du corps de sauvetage, du poste No 2, est ensuite appelé à rendre témoignage. Il dit qu'en arrivant sur le théâtre de l'incendie, il a trouvé toute l'arrière partie du magasin en flammes. Le plancher était couvert de foin et il en trouva dans le magasin, une certaine quantité saturée d'huile de charbon.
Charles McAllister, aussi du poste No 2, dit que lors de l'incendie en question, il entendit un homme se lamenter au troisième étage. Le témoin y monta aussitôt au moyen d'une échelle et y trouva l'individu enveloppé d'un drap et couché sur le plancher. Ce dernier se leva et marcha seul jusqu'à la tête de l'échelle où il put descendre. Une fumée épaisse sortait par la fenêtre.
M. St-Jean. - D'après votre expérience, croyez-vous que cet individu avait raison d'appeler au secours? Est-ce que la fumée le suffoquait.
Le témoin - Non monsieur.
- Pourriez-vous reconnaître le personnage en question si vous le voyiez.
- Oui.
M. Isaïe Bourdeau, frère du prisonnier fut appelé et le témoin l'a reconnu comme étant celui qu'il a trouvé au troisième étage.
Le témoin termine en disant que le capitaine Dubois avait attiré son attention sur deux bottes de foin saturées d'huile de charbon et déposées dans le magasin.
Charles Giroux et Oscar Morin, du poste numéro huit, ont ensuite rendu leurs témoignages qui n'a rien révélé de nouveau.
La cour s'ajourne à ce matin.
(Séance de ce matin)
Présidence de Son Honneur le juge Cross.
MM. E. N. St-Jean, et H. J. Cloran, représentent la Couronne.
Ce matin, le premier témoin entendu est M. Edmond Clermont, épicier voisin de l'établissement incendié.
Ayant été assermenté, il dit: "Lors de l'incendie, la famille Bourdeau était absente depuis trois ou quatre jours. A l'exception du prisonnier et de son frère, tous les autres membres de la famille étaient en villégiature.
Pendant la nuit je fus éveillé par un bruit de voiture dans la cour. Il était alors trois heures et vingt. En me levant, j'ai aperçu les flammes en arrière du magasin. J'allai aussitôt en avertir mon beaufrère M. Coupal qui n'a pas tardé à sonner l'alarme. En entrant chez Bourdeau, lieu de l'incendie, j'y ai vu du foin et de la paille répondus ça et là et j'ai aussi remarqué que le robinet d'un baril d'huile de charbon avait été laissé ouvert. L'huile coulait sur le plancher. Je me suis empressé de fermer le robinet."
Le témoin déclare en terminant:
"Je suis d'avis que cet incendie est l'oeuvre d'un incendiaire."
M. Gédéon est ensuitge appelé à rendre son témoignage. Il corrobore en partie ce qui précède.
L'architecte a produit les plans de la bâtisse et M. Joseph Albert Girard, agent d'assurance et évaluateur a fait l'inventaire des effets qui restaient. C'est le prisonnier qui lui a aidé.
Il restgait en stock, $645.03; les dommages sont estimés comme suit: ameublement, $51.85; tiroirs et tablettes, $75; une express dans un hangar, $30 et un cheval $75 à $85.
Total, $931.88.
Au moment où nous allons sous presse la cause se continue.
- jeudi 17 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Continuation procès de Joseph Bourdeau
Confidences du prisonnier
(Séance d'hier après-midi. - Suite)
Le procès de Joseph Bourdeau, accusé d'avoir mis le feu à son magasin, n'a pu être terminé hier soir et les jurés ont dû passer une seconde nuit enfermés.
Plusieurs témoins, entendus hier après-midi, ont démontré que le magasin était assuré au montant de $2,000, tandis que sa valeur réelle n'était que de $700.
Ambroise Beauvais, associé et complice de l'accusé, est assermenté pour rendre son témoignage.
M. H. C. Saint-Pierre, avocat de la défense, s'y oppose, vû que c'est la première fois que la Couronne appelle un complice comme témoin avant qu'il ait été acquitté.
La cour a pris ces quelques remarques en considération et a informé le témoin qu'il ne devait pas répondre aux questions qui pourraient l'incriminer.
Au cours de son témoignage, le témoin dit que Bourdeau, lui parlant un jour ouvertement dans la prison, s'est déclaré l'auteur de l'incendie chez M. Coupal.
La cour s'ajourne à ce matin.
(Séance de ce matin)
Présidence de Son Honneur le juge Cross.
MM. E. N. St-Jean, et H. J. Cloran, représentent la Couronne.
A l'ouverture de la cour, le prisonnier Bourdeau est appelé à la barre.
M. Ambroise Beauvais entre dans la boîte des témoins et M. St Pierre le transquestionne. Ce témoin, ainsi que les suivants qui ont été entendus, n'a rien révélé de nouveau.
Au moment où nous allons sous presse la cause se continue.
- vendredi 18 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
(Séance d'hier après-midi. - Suite)
Hier après-midi, s'est continué le procès de Joseph Bourdeau. M. Joseph Meunier, hôtelier de la rue Bonsecours, ayant été assermenté, déclare que le soir de l'incendie, Beauvais est entré dans son hôtel à onze heures, et il est parti le lendemain à sept heures du matin.
La défense a fait entendre tous ses témoins, qui sont nombreux, et à quatre heures, la cour s'ajourne à ce matin.
(Séance de ce matin)
Présidence de Son Honneur le juge Cross.
MM. E. N. St-Jean, et H. J. Cloran, représentent la Couronne.
A l'ouverture de la cour, M. H. C. Saint-Pierre, l'avocat de la défense a commencé un éloquent plaidoyer qui a duré environ deux heures. Il a fait d'une manière lucide l'analyse des divers témoignages entendus dans cette cause et, à midi dix minutes, M. E. N. St-Jean, avocat de la couronne, commence son adresse au jury. M. St-Jean a noblement fait son devoir.
Après avoir entendu les sages avis du président du tribunal, le jury entre en délibération.
Vers trois heures, appelé à rendre son verdict, le jury déclare le prévenu coupable du crime d'incendie et le recommande fortement à la clémence de la cour.
-
H. C. Saint-Pierre, avocat de Médéric Lapierre, Ernest Grégoire et Alphonse Charretier
- mardi 22 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Le procès des trois prisonniers Lapierre, Grégoire et Charretier
(Séance de ce matin)
La Cour Criminelle a siégé ce matin sous la présidence de Son Honneur le juge Cross.
MM. E. N. St-Jean et H. J. Cloran, représentent la Couronne.
A l'ouverture de la cour, les prisonniers Médéric Lapierre, Ernest Grégoire et Alphonse Charretier sont appelés à la barre.
Les trois prisonniers sont accusés d'avoir, le deuxième jour de juillet dernier, commis un assaut sur la personne de Joseph Réber, hôtelier de la rue
St Jacques, coin de la rue St Gabriel, avec intention de faire à leur victime un mal corporel grave.
La Couronne entend prouver dans cette cause que l'hôtelier Reber était paisible dans son établissement, lorsqu'il fut lâchement assailli par les prévenus.
M. Joseph Blais, commis d'hôtel à l'emploi de M. Reber, donne le premier son témoignage. Il expose qu'il a vu son patron étendu sur le pavé au coin des rues St-Jacques et St-Gabriel pendant qu'on le frappait brutalement des pieds et des poings. Le sang qui s'échappait de la bouche et des oreilles de M. Réber coulait sur ses habits et sur le pavé.
Au moment où nous allons sous presse, le procès se continue.
MM. les avocats P. Leclerc et H. C. St-Pierre comparaissent pour la défense.
- mercredi 23 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES...
(Séance d'hier après-midi. - Suite)
Le procès des nommés Lapierre, Charretier et Grégoire s'est terminé hier après-midi. Les deux premiers sont trouvés coupables et l'autre est libéré...
- jeudi 24 septembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Condamnation des nommés prisonniers Charretier et Lapierre...
(Séance de ce matin)
La Cour Criminelle a siégé ce matin sous la présidence de Son Honneur le juge Cross.
MM. E. N. St-Jean et H. J. Cloran, représentent la Couronne.
A l'ouverture de la cour, les prisonniers Charretier et Lapierre, trouvés coupables d'assaut sur la personne de l'hôtelier J. Réber, sont appelés pour entendre leur sentence. Charretier est condamné à $30 et Lapierre à $20...
-
H. C. Saint-Pierre, avocat de Isaïe Laplante
- samedi 14 novembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES...
L'emprisonnement d'Israël Laplante
Séance d'hier après-midi. (Suite)
...
M. H. C. Saint-Pierre demande ensuite qu'un bref d'Habeas corpus soit accordé en faveur d'Israël Laplante, condamné par le magistrat de Sainte Cunégonde, pour obtention de marchandises sous de faux prétextes. M. Saint Pierre expose que l'emprisonnement est illégal vu que le commitment ne comporte pas la nature de l'offence et que le magistrat n'avait pas de juridiction dans cette cause.
- lundi 16 novembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES...
...
M. H. C. Saint Pierre a aussi obtenu un bref d'Habeas corpus en faveur de son client Israël Lapointe condamné à quatre mois pour obtention d'effets sous de faux prétextes.
Laplante est aussitôt remis en liberté...
-
H. C. Saint-Pierre, avocat de Hormisdas Larche
- mercredi 18 novembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Hormisdas Larche accusé du crime d'incendie
Témoignage du plaignant
Séance de ce matin
Ce matin la cour criminelle a siégé sous la présidence de M. le juge Taschereau.
M. E. N. St Jean, représente la Couronne.
A l'ouverture de la cour le prisonnier Larche est appelé à la barre. Il est accusé d'avoir le 20 septembre dedrnier mis le feu aux bâtiments de M. William Irwin, hôtelier à Notre-Dame de Grâce (Blue Bonnets).
Il y a dans cette cause 21 témoins.
Le premier qui a été entendu ce matin, est le plaignant M. Irwin. Ayant été assermenté il dit: "Le 19 septembre dernier, j'étais à Montréal. Le soir, je retournai chez moi entre sept et huit heures. Avant d'arriver, j'appris de M. Milis, qui demeure à quelque distance de chez moi, le malheur qui venait d'arriver. Le feu a détruit mon hôtel et tous les bâtiments adjacents, granges, étables, outillages pour faire de la glace artificielle, chevaux, clôture, etc.
Au moment où nous allons mettre sous presse, M. H. C. St-Pierre, avocat de l'accusé, transquestionne le témoin.
- jeudi 19 novembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Continuation du procès de Larche accusé d'incendie
Témoignages écrasants
Ce matin, s'est terminée, devant la cour d'assises, la fameuse cause d'Hormidas Larche, accusé du crime d'incendie. Les témoignages entendus sont très écrasants.
Le premier témoin est Maxime Gauthier, de Blue Bonnets. Ayant été assermenté, il dit: "Je connais le prisonnier à la barre et j'ai eu connaissance de l'incendie dont on l'accuse d'être l'auteur. J'étais présent au commencement de l'incendie. J'ai vu l'accusé autour du feu. Loin de vouloir aider à éteindre l'incendie, il s'est montré indifférent. Il était en état d'ivresse, contrairement à ce qu'on a dit, je n'ai pas vu Larche verser plus loin, dans le but de se rendre nuisible aux personnes qui s'efforçaient d'éteindre l'incendie, l'eau qu'on devait employer à cet effet.
"J'ai vu le prisonnier dans la maison d'Irwin pendant que je travaillais en arrière de la maison pour éteindre le feu. J'ai vu le p^risonnier près de la pompe. Il semblait vouloir pomper l'eau, mais quelques instants plus tard, lorsque j'allais pour prendre de l'eau, je trouvai la pompe brisée. Je ne sais pas s'il voulait nous aider ou briser la pompe.
John Walter Harrison est ensuite appelé comme témoin. Le témoin dit qu'il est de Montréal. Après avoir prêté serment, il déclare ce qui suit: "J'ai aidé à éteindre l'incendie qui a détruit l'hôtel de M. Irwin, à Blue Bonnets, vers le 10 octobre dernier. Je n'ai pas vu le prisonnier aider aux personnes qui s'efforçaient d'éteindre l'incendie, mais je l'ai vu chercher à leur nuire. J'ai entendu un pompier dire au prisonnier de s'en aller lorsque ce dernier se rendait nuisible. Je ne sais pas si le prisonnier était ivre."
James A. Mess, entre ensuite dans la boîte aux témoins. Ayant prêté serment, il dit: Je suis architecte de Montréal et j'ai tiré moi-même les plans de l'hôtel de M. Irwin. Le témoin donne au jury quelques explications sur le plan de l'hôtel et un autre témoin lui succède.
Alfred Alcaud, employé à Blue Bonnets par la compagnie du Pacifique, est assermenté.
Voici un résumé de son témoignage: "Je demeure en face de l'hôtel brûlé. J'ai été prêter mon aide pour éteindre le feu lorsque les quatre enfants de M. Irwin sont venus me chercher en pleurant. J'avais peur de voir les flammes se propager jusqu'à ma maison et j'ai travaillé énergiquement. Jorsque j'allais pour la première fois chercher de l'eau à la pompe, le prisonnier essayait de pomper. La seconde fois que je voulus prendre de l'eau, la pompe était brisée. Je ne puis pas dire que le prisonnier a brisé malicieusement la pompe."
C'est là la preuve de la Couronne.
On appelle ensuite les
Témoins de la défense.
Le premier témoin de la défense est Joseph Larche, frère du prisonnier et négoçiant de Lachine.
Après avoir prêté serment, il rend le témoignage suivant:
"J'ai résisté au feu pendant vingt minutes. J'étais en compagnie de M. William Evans. C'était à une heure et quart du matin. En passant, j'ai vu le prisonnier qui pompait de son mieux pour aider à éteindre le feu. Je me suis retiré à quelque distance avec Evans et quelques instants plus tard, le prisonnier est venu nous trouver. Il était très ivre. Il allait passer sur un tas de bouteilles lorsque nous lui avons crié "Prends garde." Le prisonnier s'est ensuite heurté à un poteau de clôture. Je lui ai demandé de monter avec moi en voiture, mais il a refusé en nous invitant à boire."
M. Wm Evans, qui est ensuite appelé à la boîte, corrobore ce témoignage.
Cette après-midi, la défense a fait entendre les témoins suivants: Alphonse Parent, journalier, de Blue Bonnets, et Mme Parent, femme d'Alphonse.
La couronne a fait déclarer à Alphonse Parent qu'il avait déjà subi deux condamnations au pénitencier pour vol de grand chemin.
M. H. C. St-Pierre, qui défend l'accusé, fait preuve, comme toujours, d'un talent admirable.
M. E. N. St-Jean, l'avocat de la Couronne, fait noblement son devoir.
- vendredi 20 novembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Fin de la cause de Hormisdas Larche
Séance d'hier après-midi. (Suite)
Le fameux procès de Larche s'est terminé hier après-midi.
M. St-Pierre, avocat de la défense, voulut se faire assermenter, désirant donner un témoignage pour contredire un des témoins de la couronne. Cette faveur lui ayant été refusée, il déclara que la preuve de la défense était finie.
Vers quatre heures, la cour s'est ajournée à ce matin.
Séance de ce matin
La cour criminelle a siégé ce matin sous la présidence de M. le juge Taschereau.
Le prisonnier Hermsidas Larche est appelé à la barre et les avocats sont prêts à prononcer leurs plaidoyers.
Vers dix heures et quart M. H. C. Saint-Pierre commence une adresse très éloquente et analyse de la manière la plus lucide, les divers témoignages entendus dans cette cause.
Au moment où nous allons sous presse, les avocats continuent leurs plaidoyers.
- samedi 21 novembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES
Fin de la cause de Hormisdas Larche
Verdict du jury
Séance d'hier après-midi. (Suite)
Comme nous l'annoncions hier, le procès du nommé Hormisdas Larche, accusé du crime d'incendie, s'est terminé dans le cours de l'après-midi. Pendant plusieurs heures, M. H. C. St Pierre, avocat de la défense, a déployé un talent admirable.
Le plaidoyer de N. St Pierre a été d'une éloquence telle qu'on s'attendait à un verdict d'acquittement, bien que la preuve contre le prisonnier fut des plus écrasantes.
De son côté, M. E. N. St Jean, avec l'habileté qui le distingue, a su convaincre le jury de la culpabilité du prisonnier et à 4 heures et quart un verdict déclarant l'accusé coupable fut rendu.
M. St Pierre veut en appeler sous prétexte que la Couronne a commis quelques irrégularités.
Aussitôt après le verdict du jury, la cour s'ajourne à ce matin.
- mardi 1er décembre 1891, page 4
ASSISES CRIMINELLES...
Séance de ce matin
La cour criminelle a siégé ce matin sous la présidence de M. le juge Taschereau.
M. le juge Cross a pris sa place sur le banc pour prononcer quelques sentences.
A l'ouverture de la cour, M. E. N. St-Jean, avocat de la couronne, fait une motion demandant que les sentences des prisonniers Bourdeau, Larche et Cowie soient prononcées immédiatement.
La cour adopte cette motion et Hormisdas Larche, accusé du crime d'incendie, est appelé à la barre pour entendre la sentence qui sera prononcée contre lui.
Le prisonnier ayant déclaré qu'il n'avait rien à dire pour obtenir que la sentence ne fut pas prononcée contre lui, le juge Taschereau lui parle en ces termes:
"Larche, vous avez été trouvé coupable du crime d'incendie. Au cours de votre procès, vous avez eu pour vous défendre, des avocats habiles qui ont épuisé toutes les ressources, tous les moyens à leur disposition pour obtenir votre mise en liberté, et, malgré cela, le jury est demeuré convaincu comme moi, d'après la preuve qui a été faite, que vous êtes coupable du crime dont on vous a accusé. Néanmoins, le jury a recommandé la clémence de la cour et j'ai reçu une pétition signée en votre faveur à la demande des notables de votre paroisse, qui déplorent votre acte criminel, mais vous recommandent aussi à la clémence de la cour.
"Cependant, il est bien prouvé que quoique vous fussiez quelque peu en ivresse, lors de l'incendie du 10 octobre dernier, à Blue Bonnets, vous avez manifesté votre méchanceté en vous rendant nuisible à ceux qui s'efforçaient d'éteindre l'incendie.
"Prenant en considération les recommandations du jury et celles de citoyens de votre paroisse, je ne vous condamnerai qu'a deux ans de réclusion au pénitencier de St-Vincent de Paul."
En écoutant attentivement les remarques du juge, Larche, les larmes dans les yeux tenait sa tête basse. Lorsque le juge prononça la sentence, un long soupir s'échappa de la poitrine du prisonnier et il fut ensuite conduit dans une cellule...
-
H. C. Saint-Pierre, et madame de Lorimier
- mercredi 9 décembre 1891, page 1
LA SOUSCRIPTION DE LORIMIER
Dans le mois de février 1883, raconte M. L. O. David dans son livre "Les Patriotes," le Dr Fortier, de Ste-Scholastique, publiait dans la Tribune de Montréal, une lettre qui émut profondément le coeur de notre population. Il levait, dans cette lettre, un coin du voile qui cachait, depuis près de quarante-cinq ans, l'existence humble de la famille d'une des victimes les plus nobles, les plus admirables de 1837-1838. Il disait que dans le joli village de L'Assomption vivaient, dans le deuil et l'abnégation, la femme et les deux filles de de Lorimier. Il demandait s'il n'était pas temps de payer en partie la dette sacrée que nous avions contractée le jour où de Lorimier, à la veille de monter sur l'échafaud, recommandait en termes si éloquents sa femme et ses enfants à la sympathie de ses compatriotes, "O mes compatriotes, s'écriait-il, je vous confie mes enfants. Je meurs pour la cause de mon pays, de votre pays, ne souffrez donc pas que ceux que je suis obligé de quitter souffrent de la pauvreté après ma mort!"
Dans le testament politique qu'il écrivit, la veille de sa mort, à 11 heures du soir, il disait:
"Pauvres enfants, vous n'avez plus qu'une mère tendre et désolée pour soutien! Si ma mort et mes sacrifices vous réduisent à l'indigence, demandez quelquefois en mon nom, je ne fus jamais insensible à l'infortuné."
Mais la situation était délicate. La femme de coeur qui, pendant quarante-quatre ans, avait souffert en silence, vécu dans la gêne sans se plaindre, et refusé l'aisance plutôt que de renoncer au nom glorieux de celui dont elle était la digne épouse, cette femme avait des sentiments qui méritaient d'être respectés.
Ce n'était pas un acte de charité, mais une oeuvre de réparation nationale qu'il fallait accomplir.
L'auteur de ce livre ayant obtenu certains renseignements nécessaires, entreprit d'organiser une souscription publique au profit de la veuve et des deux filles du patriote de Lorimier. Aidé de M. Beaugrand, propriétaire de la PATRIE, de M. Fréchette et de quelques-uns des principaux citoyens de Montréal, il réussit à recueillir en peu de temps le montant requis. Il s'agissait d'avoir un millier de piastres; on en trouvé trois cents de plus, qui furent divisées entre les veuves du capitaine Jalbert et d'Ambroise Sanguinet.
Cette souscription donna lieu à plusieurs soirées et démonstrations qui eurent pour effet de réveiller le souvenir un peu endormi d'une des époques les plus intéressantes de notre histoire. On s'émut au récit des souffrances des infortunées victimes de 1837-1838, et la lecture des lettres d'adieu de de Lorimier et de Cardinal firent verser bien des larmes.
C'est le 15 juillet 1883 qu'eut lieu la présentation à madame de Lorimier et à ses deux filles de la somme souscrite en leur faveur. Voici comment M. Chapman, un écrivain de talent, rendit compte de cette belle démonstration dans LA PATRIE du 17 juillet:
"Dimanche matin le vapeur Terrebonne, tout pavoisé, laissait le quai de la compagnie Richelieu aux accords d'une fanfare guerrière.
"Une foule de touristes couvrait le pont, le salon et la dunette du bateau, les toilettes jetaient des rayonnements, et les femmes, éblouissantes de grâce, gazouillaient, etg leur rire, sonore, argentin, éclatait en tout sens comme des trilles d'oiseau.
"Le ciel était radieux, la brise pleine de parfums, de chants et de murmures, et le St-Laurent, enivré de l'effluve matinal, allongeait sa vague brodée d'écume.
"Il y avait de la joie sur tous les visages.
"Pourquoi cette joie?
"Parce que la promeneurs allaient accomplir une noble action, réparer l'ingratitude de tout un peuple, donner à la veuve d'un martyr de la liberté, un peu d'or et de gloire pour essayer de la consoler de quarante-quatre années de deuil, de souffrance et d'humiliation.
"Parmi tant de voyageurs, il y en avait un surtout qui jouissait beaucoup. C'était M. L. O. David, de la Tribune, celui dont le nom est désormais uni à ceux des héros de 1837, dont la parole et le zèle ont réchauffé les coeurs, ont fait que les Canadiens se sont souvenus qu'à quelque distance de Montréal, la femme et les filles d'un héros vivaient dans l'oubli. M. David était heureux, car, il avait rencontré des hommes dévoués qui lui avaient aidé dans son oeuvre philanthropique, car, à son côté, M. Beaugrand tenait en porte-feuille la somme de mille dollars, le produit de diverses contributions, qu'il allait dans un instant, remettre à la veuve de Thomas, Chevalier de Lorimier.
Quant le vapeur toucha le quai de l'Assomption, une foule immense, accourue sur le rivage, salua chaleureusement les visiteurs, et des salves de mousqueterie éclataient dans l'espace.
"A ce moment, l'immortel Thomas Chevalier de Lorimier dut tressaillir dans sa tombe, quant l'écho répéta de ravins en ravins les applaudissements de ceux qui manifestaient leur reconnaissance aux excursionistes venus lui prouver que son testament politique était enfin exécuté.
"Les Montréalais purent assister à la messe, et lorsque les sons si graves et si touchants de l'orgue firent tressaillir la pieuse enceinte, tous les fidèles étaient visiblement émus, et sans doute plus d'une femme demanda alors au Divin Crucifié le repos de l'âme de ce fou sublime qui expia sur le gibet le crime d'avoir trop aimé son pays.
"Dans l'après midi, les membres du comité de la souscription de Lorimier, dont M. David était le président, allèrent offrir à madame de Lorimier, le don qu'on lui destinait.
"La scène qui eut lieu, lors de la présentation de cette adresse, est indescriptible.
M. L. O. David, chargé de lire l'adresse qu'il avait écrite, n'a pu le faire, empêché qu'il était par l'émotion, et quand M. Beaugrand remplaça M. David et se fit l'interprète de la foule venue pour témoigner sa gratitude à la veuve du grand patriote mort pour la liberté, tout le monde pleurait.
Voici l'adresse:
A Madame Thomas Chevalier de Lorimier et à ses enfants,
"Thomas Chevalier de Lorimier, mourant pour la liberté de son pays, avait confié sa mémoire et ses enfants à son épouse et à ses compatriotes.
"Quarante-quatre années de deuil et de dévouement démontrent que sa confiance en vous était bien placée. Vous avez dignement porté son nom et fidèlement exécuté ses dernières volontés.
"A la nation incombait le devoir sacré de faire sa part, d'acquitter la dette immense qu'elle a contractée envers ceux qui sont morts pour lui donner la liberté dont elle jouit maintenant. "O mes compatriotes, avait dit de Lorimier, je meurs pour vous, pour mon pays; j'espère que ma mort vous sera utile."
"Oui, sa mort nous a été utile, elle a appris à respecter une nation capable de produire de pareils dévouements. Elle a montré que sur les échafauds comme sur les champs de bataille, nous savions mourir pour nos droits et nos libertés.
"La mort de votre époux, madame, a été celle d'un héros. Ses dernières paroles mériteraient d'être inscrites sur nos monuments et nos édifices publics car jamais leçons plus éloquentes de patriotisme ne furent données à un peuple.
"Ah! madame, il faut lire les pages qui contiennent ses dernières pensées pour apprécier la grandeur de la perte que vous avez faite, et les souffrances que vous avez si généreusement supportées.
"Ce que vous avez souffert est peu de chose pour tant de sacrifices, mais au moins ce sera pour vous, madame et mesdemoiselles, la preuve que la nation s'est souvenu enfin de celui que vous avez tant pleuré.
"Puisse notre modeste offrande être une consolation pour vous et un encouragement pour tous ceux qui se dévouent à la patrie.
"Recevez, madame et mesdemoiselles, les voeux sincères que nous formons pour votre bonheur.
"L. O. DAVID, Président du comité,
"LOUIS FRÉCHETTE, Vice-président,
"H. BEAUGRAND, Secrétaire."
"Durand la lecture de l'adresse, madame de Lorimier était au comple de l'émotion. Cependant, elle put dompter cette émotion et prononcer d'une voix graves ces paroles:
- "Je vous remercie, messieurs, en mon nom et au nom de mes enfants. Les paroles me manquent pour dire ce que mon coeur éprouve, mais vous devez le comprendre. Jamais je n'oublierai ce que vous faites pour moi et pour la mémoire de mon mari.
Quelques instants après, madame de Lorimier, brisée par cet effort, tomba évanouie.
"La lecture de l'adresse terminée, il y eut une séance musicale et littéraire à laquelle prirent part MM. David, Beaugrand, Archambeault, Fréchette, St-Pierre, Desève, Mme St Pierre et Mlle Peltier. Après qu'on a mis pareils noms sous les yeux du public, il est parfaitement oiseux de parler du résultat de cette séance.
"La journée du dimanche a été splendide, la démonstration, si importante, qu'elle aura un retentissement extraordinaire par tout le Canada. Elle a eu un triple but: de donner du soulagement à une famille pauvre, d'honorer la mémoire d'un patriote, de faire voir à la génération la récompense réservée à ceux qui se dévouent pour la saintes causes; et comme le temps ne fait parfois que donner de l'éclat aux choses véritablement grandes, ceux qui vivront dans un quart de siècle, en parlant de cette démonstration, diront avec orgueil:
"J'étais là!"
-
H. C. Saint-Pierre, avocat de la Banque Jacques-Cartier
- samedi 12 décembre 1891, page 6
ASSISES CRIMINELLES...
...
Ce matin, M. le juge Wurtele préside à la cour Criminelle.
Le jury ayant été assermenté, on appela la cause de la banque Jacques-Cartier, contre M. Shallow, propriétaire du Moniteur du Commerce.
M. Shallow avait accusé les deux banques susdites, au cours d'un article publié dans son journal, d'avoir mis en circulation des billets sans valeur. Ces billets, disait le Moniteur du Commerce, sont d'une banque faillie d'Ontario.
Dans cette cause, M. H. C. St Pierre représente la poursuite et M. G. Lamothe, la défense.
M. Lamothe fait une motion à l'effet d'obtenir que la cause soit remise, vu l'absence de témoins essentiels à la défense.
La cour rejette la motion de M. Lamothe et l'on procède à l'audition des témoins.