Ce texte est reproduit avec permission. Sa transcription et sa
présentation en ligne ont été effectuées par Jacques Beaulieu. Il constitue la
troisième partie du livre intitulé HISTOIRE DE L'ILE BIZARD
rédigé par Éliane Labastrou et
publié en 1976
HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE
DES FAMILLES SOUCHES
DE L'ILE BIZARD
Rédigé par Éliane Labastrou
Publié en 1976.
Puisque seule la troisième partie du livre
HISTOIRE DE L'ILE BIZARD est reproduite, il faut se référer à l'original dans les
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FAMILLE PROULX
Les deux premiers Proulx dont il est question dans l'histoire
de l'île Bizard ou de ses familles ne sont pas des Proulx dit Clément;
c'est pourquoi nous nous voyons obligés de parler en premier de
la famille Proulx dit Poitevin
(voir
Tableau I ).
L'ancêtre de cette famille au Canada est Jacques Prou dit
Poitevin, fils de Jacques Prou et de Madeleine Rivé, originaire
de Gouray au Poitou. Venu en Nouvelle-France, il épousa le
premier février 1706 à Lachine Jeanne Pilon, née vers 1689.
Son fils aussi prénommé Jacques épousa le 8 janvier 1748,
en deuxièmes noces, la fille de Pierre Boileau, notre pionnier,
Marguerite. On lui connaît deux enfants de son premier mariage
et deux de son deuxième mariage. On n'a cependant pas retrouvé
de descendance dans l'île Bizard et il est donc probable que
Marguerite Boileau alla rejoindre son mari à Sainte-Geneviève ou
à Pointe-Claire.
Quant à Antoine Proulx, né en 1721 et marié en 1747 avec
Marie-Anne Roy, il est le premier Proulx à avoir pris une concession
dans l'île Bizard en 1763. Il partit ensuite pour la région de
Saint-Benoît et Saint-Eustache. Une de ses filles, Suzanne, épousa
Jean-Baptiste Sauvé dit Laplante, l'ancêtre de cette famille dans
l'île
(voir
Tableau I de la famille Sauvé dit Laplante ).
Joseph Proulx et Charlotte Clément eurent un fils, nommé
Joachim, qui épousa en 1779(1) Marie-Rose Braban, aussi parfois
appelée Josette; ils s'établirent d'abord à l'île Perrot, puis vinrent
dans l'île Bizard vers 1800; ils y fondèrent une lignée de Proulx
dit Poitevin qui persista pendant quatre générations. Ils eurent en
effet treize enfants, dont Joachim qui épousa en 1816 Marie-Josephte
Charlebois, fille de Jean-Baptiste.
En 1831, Joachim Proulx exploitait une terre de 72 arpents
dont 66 étaient en culture. On peut voir sa production agricole
et son cheptel à la page 80. En 1851, il était dit rentier. Entretemps,
ils avaient eu onze enfants, dont trois morts en bas âge. Parmi
les filles, mentionnons Ursule qui épousa en 1845 François Berthiaume,
le guide de cages des années 1880 à 1890. Émilie épousa
Isidore Proulx, comme nous en avons déjà fait mention. L'aîné
des garçons, Toussaint, épousa en 1841 Anastasie Proulx, fille
d'Antoine Proulx et d'Archange Janvry. Élie épousa Elmire Clément
en dehors de la paroisse. Chacun d'eux exploitait sa propre terre
dans l'île en 1851. Ils eurent tous les deux une nombreuse famille,
mais quittèrent l'île vers les années 1860-1870.
Hubert Proulx marié en 1819 avec Marie-Josephte Janvry eut
quatre enfants; son fils Hubert épousa en 1845 Léocadie Martin,
fille d'Hilaire de Sainte-Geneviève, où il alla peut-être s'établir.
Joseph Proulx, autre fils de Joachim, épousa en 1827 Ursule
Lantier, fille de Pierre Lantier. Il est dit journalier dans le
recensement de 1851. L'aîné de ses fils, Joseph, était voyageur,
il épousa en 1853 Émilie Pilon de Sainte-Geneviève. Toussaint
épousa en 1867 Herminie Boileau, fille de Jules Boileau et Arthémise
Janvry. Ils eurent onze enfants nés dans l'île, dont cinq seulement
semblent avoir survécu. Ils quittèrent l'île entre 1882 et 1887.
Son frère Amable épousa Aurélie Pilon dont il eut quatre
enfants. Rosalie, l'aînée, épousa en 1885 Bruno Labrosse, fils de
Jacques Labrosse dit Raymond
(voir
Tableau I de la famille Labrosse dit Raymond ).
Jean-Baptiste épousa en 1914 Régina Jacob, fille
de Néré, dont il eut un garçon marié à Sainte-Dorothée. Isidore
épousa en 1900 Geneva Paiement, fille de Napoléon. Ils eurent
huit enfants, dont une fille Marguerite, mariée et établie à
Sainte-Anne-de-Bellevue, et un garçon, Georges, marié deux fois, mais
qui semble avoir quitté l'île.
Famille Proulx dit Clément
Le tableau II traite de la famille Proulx dit Clément, celle
qui a véritablement fait souche dans l'île Bizard.
L'ancêtre de cette famille au Canada fut Jean Préaux, né vers
1651, étant le fils de François Préaux et de Martine Fermière,
originaire de Pertuis dans la région de Nantes en Basse-Bretagne.
Il épousa Marie Fleury de Québec le 2 mars 1699 et mourut le
22 mai 1711 à Charlesbourg. Le ménage eut au moins cinq enfants,
dont Clément, celui qui nous intéresse.
Clément Préaulx vint dans la région de Montréal et c'est là
que son nom se transforma de Préaulx à Prou, sans doute au
contact des nombreux Proulx qui existaient dans la région. Marié
le 11 février 1737 avec Marie-Placide Dubois à Montréal, il décéda
à Sainte-Geneviève le 28 mars 1760. Désormais, tous ses descendants
porteront le nom de Proulx dit Clément, justement pour les
différencier des autres Proulx de la région, notamment les Proulx
dit Poitevin dont nous avons déjà parlé.
L'un de ses fils, Jean-Baptiste, épousa en 1760 Marie Biroleau
dont il eut dix enfants, parmi lesquels cinq garçons et deux
filles survécurent au bas âge. Marie Biroleau étant décédée en 1786,
Jean-Baptiste Proulx dit Clément se remaria en 1790 avec Marie-Joseph
Perreault, dont il eut cinq enfants, tous baptisés à Sainte-Geneviève.
Remarquons que deux fils du premier lit portaient
le prénom Jean-Baptiste et que l'un des fils du deuxième lit portait
encore le même prenom. Le premier Jean-Baptiste épousa Marie-Eugénie
Daoust, le deuxième resta célibataire et le troisième épousa
Adélaïde Daoust. Admettons qu'il y a la matière à confusion et
qu'il nous a fallu beaucoup de patience pour arriver à éclaircir
les choses.
Jean-Baptiste Proulx père a-t-il habité l'île Bizard? On peut
en douter, d'après les documents que nous avons en main. II
semblerait plutôt qu'il y prit une concession pour son fils Antoine,
comme nous allons l'expliquer. Quand le troisième Jean-Baptiste
Proulx se maria en 1822 à Pointe-Claire, son père est dit habitant
cette paroisse, mais il avait habité précédemment dans celle de
Sainte-Geneviève où naquirent ses enfants.
Le 26 juin 1790, Jean-Baptiste Proulx dit Clément fils, époux
de Marie-Eugénie Daoust, prit une concession(2) dans l'île, l'ayant
acquis de Jean Sarrazin. Il s'agissait d'une terre de trois arpents
de front sur 20 arpents de profondeur, située du côté sud de l'île.
Grâce aux documents soigneusement conservés par M. J.-Avila
Proulx, nous avons été en mesure d'établir qu'il s'agissait de la
terre portant actuellement le numéro 12, c'est-à-dire celle où se
trouve située la maison du Centenaire. Nous avons aussi retrouvé
les actes de propriété précédant la vente de Jean Sarrazin à
Jean-Baptiste Proulx et l'on peut y voir qu'en 1783 il existait déjà
des bâtiments sur la terre, mais il n'est pas question de maison;
il s'agissait probablement alors d'une simple grange. La maison
du Centenaire aurait donc été construite par Jean-Baptiste Proulx
et Marie-Eugénie Daoust vers 1790. Ces derniers avaient payé 2800
livres pour l'achat de la terre, sur laquelle se trouvaient déjà des
terres labourables. Ils eurent six enfants qui étaient encore tous
mineurs lorsque leur père décéda en 1794. Deux ans plus tard,
leur mère se remaria avec Joseph-Amable Brunet, fils de Pierre
(voir
Tableau I de la famille Brunet ).
Quatre enfants
naquirent de cette deuxième union.
Entre-temps, Antoine Proulx dit Clément, frère de Jean-Baptiste,
épousa en 1793 Marguerite Brunet, fille de Hyacinthe Brunet
et Marie-Joseph Théoret. Par son contrat de mariage(3) il recevait
en don une terre située du côté nord de l'île, comprenant trois
arpents de front sur vingt arpents de profondeur, au bout de la
concession prise par son frère au sud de l'île; il s'agissait donc
de la terre no 149. Il recevait en outre de ses parents un cheval,
un attelage et une carriole, un cochon d'un an, 1400 gerbes de blé,
18 voyages de pois, 480 gerbes d'avoine, une charrette avec roues
et une charrue complète. Sa femme, Marguerite Brunet, était aussi
bien pourvue. Elle recevait de ses parents une somme de 2000
livres, une courtrelle, un lit de plume, deux paires de draps, un
traversin, deux oreillers, une couverte et deux courtepointes, dont
l'une indienne et l'autre de tissu croisé du pays, un buffet de cinq
pieds, une huche, une table, une marmite, six assiettes d'étain
neuves, deux bassins d'étain, une poêle à frire, deux boeufs de
quatre ans, deux vaches et une taure pleine, deux brebis, un grand
cochon maigre, six poules et un coq.
Avec tous ces biens, le ménage pouvait s'établir dans sa
nouvelle concession sans crainte. Cependant, à cette époque il
n'existait pas encore de chemin au bout de l'île et pour se rendre
à la messe à Sainte-Geneviève, on devait faire le tour de la pointe
du Domaine en barque et, au retour, on devait remonter les rapides,
ce qui était très fatiguant. Aussi, Antoine Proulx voyait-il avec
envie la terre de son frère maintenant décédé et qui était située
du côté sud de l'île. Il s'entendit avec sa belle-soeur Marie-Eugénie
Daoust et Joseph-Amable Brunet qu'elle avait épousé en deuxièmes
noces pour échanger leurs terres, ce qui fut effectué le 29 décembre
1802(4). Antoine Proulx y gagnait en superficie puisque la terre dont
il prenait possession comprenait vingt-neuf arpents de profondeur,
plus neuf arpents dont il prendra concession(5) l'année suivante. Aussi
devait-il verser à Joseph-Amable Brunet la somme de 1800 livres,
ce qui allait permettre à ce dernier de payer les parts de succession
aux enfants mineurs de Jean-Baptiste Proulx. Tout le monde y
trouvait donc son compte. Antoine Proulx et Marguerite Brunet
s'installèrent donc dans
la maison du Centenaire, avec leurs quatre enfants qui furent suivis
de dix autres. En 1810, ils décidèrent de déménager la maison
qui se trouvait alors du côté sud du chemin Cherrier, à l'orée du
bois, pour la remonter au nord du chemin à peu près sur l'emplacement
de la maison actuelle de M. J.-Avila Proulx. La maison fut
démontée et remontée pièce par pièce. En 1820, une mauvaise
maladie dut frapper la famille, car cinq enfants moururent, étant
âgés de 6 mois, cinq ans, sept ans, onze ans et treize ans.
Le 21 juillet 1812, Antoine Proulx dit Clément recevait une
commission d'enseigne d'une compagnie de milice de l'île Bizard,
dans la division de Pointe-Claire. Le document est signé de sir
Georges Prévost, Baronet, capitaine général et gouverneur en chef
de la Province du Bas-Canada. Le neuf octobre de la même année,
il fut nommé lieutenant de milice; on trouvera ci-dessous la reproduction
de ce document. Enfin le 27 juin 1824, le sieur Mondelet
lui retira sa charge de lieutenant de milice à cause de son âge
et de ses infirmités et lui accorda une retraite.
Clément Proux, frère d'Antoine, marié à Marie-Anne Strasbourg,
était établi à Saint-Benoît, mais l'un de ses fils épousa
Marie-Archange Brayer, fille de Guillaume de l'île Bizard, et donna
naissance à une importante branche de la famille Proulx dit Clément
de l'île Bizard, comme on le verra au
Tableau III.
Enfin, le troisième Jean-Baptiste, marié avec Adélaïde Daoust
en 1822, ne semble pas avoir habité l'île; son fils Jean-Baptiste
se maria à Sainte-Geneviève en 1845, mais le jeune ménage partit
ensuite pour Sainte-Anne-de-Bellevue où naquit le futur abbé
Jean-Baptiste Proulx dit Clément qui fut curé de l'île Bizard de
1886 à 1888 et dont nous avons parlé aux chapitres de la paroisse
et des ponts.
Nous avons aussi tout-à-fait à gauche du tableau Michel Proulx
dit Clément, marié avec Madeleine Daoust, et qui s'établit à
Saint-Benoît. Il a laissé quelques descendants dans l'île: Antoine
mari. avec Marie-Archange Janvry, et Simon, son fils, marié avec
Zoé Ladouceur.
Parmi les enfants de Jean-Baptiste Proulx dit Clément et
Marie-Eugénie Daoust, on trouve Jean-Baptiste marié avec Josette
Chamaillard et établi à la côte Saint-Joseph de Saint-Benoît
(Saint-Joseph-du-Lac), Joseph marié avec Amable Janvry, et
Hyacinthe marié avec Rose Bonne. En 1831, ce dernier occupait une
terre du côté nord de l'île, aux environs de la plage Martin,
semble-t-il. On peut voir sa production et son cheptel à cette date
à la page 80; mais il semble avoir quitté l'île dans les années
suivantes.
Voyons maintenant les descendants d'Antoine Proulx dit Clément.
Antoine, marié avec Marie Paiement, eut huit enfants nés
dans l'île; il était indiqué comme charpentier dans le recensement
de 1831. Son fils Antoine se maria à Sainte-Geneviève en 1846,
mais il semble que la famille ait ensuite quitté la région. François-Xavier
épousa d'abord Célénie Brunet, mais elle mourut 18 mois
plus tard; il épousa ensuite Adélaïde Lauzon qui lui donna deux
filles nées dans l'île, puis il dut quitter également la région.
Seul Félix présente de l'importance quant à la descendance
dans l'île. C'est lui qui hérita de la terre no 12 et de la maison
du Centenaire. Il eut treize enfants, dont onze survécurent au bas
âge, mais cinq filles et un garçon restèrent célibataires. Deux filles
se relayèrent comme épouses successives de François-Xavier Théoret,
fils de Toussaint et de Julie Boileau. Une autre fille, Émilie,
épousa un veuf, Roch Théoret, dont elle eut neuf enfants, mais
ils partirent ensuite pour Saint-Joseph-du-Lac. Alphonse et
François-Xavier partirent tous les deux pour Saint-Placide; cependant,
François-Xavier qui avait épousé Adéla Théoret, fille de Roch et
de Marie Rouleau, tomba veuf, alors que son unique fils, Joseph-Avila,
n'était encore qu'un jeune enfant. Ce dernier revint donc
à la maison paternelle dans l'île Bizard où son oncle et ses tantes
l'élevèrent et le choyèrent jusqu'à ce qu'il fût lui-même assez grand
pour leur rendre à son tour des services et prendre soin d'eux
pendant leurs vieux jours.
En 1920, lorsque M. Proulx fut nommé conseiller municipal,
son oncle et ses tantes lui firent don d'une partie de la terre no
12, afin de régulariser la situation et de le rendre apte à siéger
au Conseil. À la mort de Félix Proulx en 1929, il hérita du reste
de cette terre. Lorsqu'il voulut faire construire sa nouvelle maison,
il refusa de démolir l'ancienne et la fit transporter sur son emplacement
actuel. Depuis 1967, année du centenaire de la confédération,
elle porte le nom officiel de maison du Centenaire.
Plusieurs cérémonies ont été célébrées ces dernières années
à la maison du Centenaire, notamment en 1967, lors de son
inauguration sous la présidence du consul général de Suisse, ceci
en l'honneur de Jacques Bizard qui était suisse, puis en 1970 lors
du jumelage d'Alexandria en Ontario avec la municipalité de l'île
Bizard.
Afin de mieux faire revivre cette relique du passé, voici
quelques propos de M. J.-Avila Proulx receuillis en 1974:
Ma grand'mère avec ses filles, mes tantes, avaient des métiers à tisser,
des rouets; les femmes travaillaient tout le temps pour habiller la
famille. Mes tantes portaient des robes de flanelle faites par elles-mêmes.
Les hommes portaient des sous-vêtements en flanelle du pays,
des pantalons et des vestes en étoffe du pays, tissée à la main, foulée
à la maison. On faisait aussi des chaussures avec les peaux d'animaux,
on cultivait des légumes. On n'achetait pratiquement rien. Mon oncle
m'a raconté que son père et sa mère, avec onze enfants, partaient
au marché avec $30 pour acheter du tissu de coton afin de vêtir
les plus petits, et ils en avaient assez pour toute l'année. Les draps
de lit étaient en flanelle de laine. Les couvertures de laine étaient
aussi faites par mes tantes.
Avant de clore cette branche de la famille Proulx dit Clément,
mentionnons que Félix Proulx père fut marguillier au début de
la paroisse Saint-Raphael, c'est-à-dire de 1844 à 1847; son fils Félix
fut conseiller municipal de 1892 à 1895. Enfin, M. J.-Avila Proulx
fut conseiller municipal de 1920 à 1924 et de 1928 à 1937, année
où il accéda au poste de maire qu'il conserva jusqu'en 1949; il
fut aussi marguillier de à 1945.
Ce tableau de la famille Proulx dit Clément commence à la
quatrième génération, avec le fils de Jean-Baptiste Proulx et de
Marie Biroleau que nous avons vu au
Tableau II.
Clément Proulx, né en 1775, se maria en 1798 avec Marie-Anne
Strasbourg, fille de Joseph. II semble qu'il se soit établi à Saint-Benoît,
mais deux de ses enfants vinrent s'établir dans l'île et y fonder
des familles qui ont fait souche. Tout d'abord, Marie Proulx épousa
Michel Labrosse dit Raymond
(voir
Tableau I de la famille Labrosse dit Raymond ).
et les jeunes époux s'établirent sur les terres actuelles
de M. Georges Wilson. Marie Proulx est donc la bisaïeule de M.
Hervé Raymond et de son frère, Léo.
Ensuite, Isidore Proulx dit Clément épousa en 1837 Marie-Archange
Brayer dit Saint-Pierre, fille de Guillaume et de Marie-Archange
Baulne
(voir le
Tableau I de la famille Saint-Pierre ).
En 1851, ils occupaient les terres qui constituent aujourd'hui
une partie du lot cadastral no 2 dans la pointe Monk que l'on
appelait alors la pointe du Domaine; plus tard, Isidore Proulx acheta
une autre terre pour compléter le lot no 2 tel qu'il existait en 1877
et comprenant 85 arpents (voir plan cadastral, p. 155).
Isidore Proulx et Marguerite Brayer dit Saint-Pierre eurent
douze enfants, dont trois seulement morts en bas âge. Les six fils
figurent au (voir
Tableau III;
quant aux filles, Marie-Anne épousa
Hyacinthe Sauvé; elle fut donc la grand-mère de tous les Sauvé qui
apparaissent au bas du
Tableau I de la famille Sauvé.
Flavie épousa Fabien Boivin, dont la fille aussi prénommée Flavie
épousa M. J.-Avila Proulx en 1938; une autre fille, Marie-Anne,
épousa Wilfrid Boileau, fils de Napoléon, et fut donc la mère des
demoiselles Boileau qui prennent actuellement soin de M. J.-Avila
Proulx.
Isidore Proulx (6e génération) épousa Émilie Proulx qui descendait
de Joachim Proulx
(voir
Tableau III; ils quittèrent l'île
entre 1885 et 1887. Clément Proulx épousa Elmire Sauvé, soeur
de Hyacinthe dont nous avons déjà parlé; deux de leurs filles
épousèrent successivement leur cousin, Janvier (7e génération);
deux de leurs fils se marièrent aussi, mais ils s'établirent à Montréal.
Au troisième rang à gauche du tableau, on voit ensuite Césaire
Proulx dit Clément, marié avec Mélina Wilson, fille de Maxime
qui était voisin de la famille Proulx. Dix de leurs enfants survécurent
au bas âge. L'aînée, Mélina, épousa Wilfrid Bastien, fils de Jérémie
Bastien et d'Adéline Lajeunesse de Sainte-Dorothée, ce qui donna
naissance à la nombreuse famille de Bastien que l'on connaît
aujourd'hui dans l'île. Maria épousa Geoffroi Proulx, fils de Francis,
que l'on voit à droite du tableau. Marie épousa en 1910 un autre
cousin, Abraham, que l'on peut aussi voir à la droite du tableau
au niveau de la septième génération.
Parmi les fils de Césaire Proulx dit Clément, l'aîné, Césaire
épousa Mélina Proulx, fille de Janvier. Ils étaient établis au bord
du chemin Monk où ils eurent une nombreuse famille, mais seules
les filles survécurent; on retrouvera Marie-Anne mariée avec Oscar
Cardinal, fils de Polidore, au
Tableau I de la famille Cardinal.
Trois autres filles, Églantine, Madeleine et Thérèse
épouserent des fils Locas de Sainte-Rose, Henri, Allyre et André.
On trouvera les autres filles et leurs époux dans le supplément;
seule Louise Anna a conservé le nom de Proulx, c'est pourquoi
elle figure au tableau; elle continua de cultiver pendant de nombreuses
années les terres de son père et ceux qui passaient par
le chemin Monk pouvaient à la fois admirer son beau jardin fleuri
et la voir manoeuvrer son tracteur dans les champs. Elle s'est
maintenant retirée au village.
Jean Proulx marié à Mabel Lockhead fut le père d'Alfred
Proulx et de Georges Proulx. Avila, marié à Élodie Boileau qui
vit encore actuellement dans l'île, eut une très nombreuse famille,
mais neuf enfants moururent en bas âge, quatre garçons et une
fille sont restés célibataires; seules deux filles se sont mariées.
Joseph Proulx, marié en 1921 avec Marie-Anne Théoret, fut
élevé par Vital Bigras et sa femme, Adelneige Wilson, soeur de
sa mère; c'est pourquoi on nomme souvent cette famille les Proulx
dit Bigras. Tous leurs enfants figurent au tableau, sauf Jeannine
(Mme Jean-Marie Dagenais), Yolande (Soeur franciscaine), Gilberte
(Mme Jean-Guy Blais) et Reina restée célibataire et qui prend
soin de ses parents.
Avant de clore la branche de Césaire Proulx, mentionnons
que celui-ci fut marguillier de 1902 à 1904, conseiller municipal
de 1905 à 1908. Jean Proulx fut commissaire d'école de 1927 à
1930. Son fils Alfred fut marguillier en 1966. Georges fut
secrétaire-trésorier de la municipalité de 1950 à 1955 et conseiller municipal
de 1964 à 1966. Germain Proulx fut conseiller municipal de 1970
à 1972. Lucien Proulx fut commissaire d'école de 1963 à 1972,
ayant occupé le poste de président de la Commission scolaire de
1970 à 1971. Enfin, Robert Proulx fut commissaire d'école de 1972
à 1973.
William Proulx, aussi fils d'Isidore (6e génération) épousa en
1882 Exilire Paquin, fille de Luc et d'Elmire Brayer dit Saint-Pierre.
Ils eurent onze enfants, parmi lesquels les cinq fils qui figurent
au tableau; dans leur descendance, mentionnons deux filles d'Euclide
qui épousèrent Aimé et Léo Raymond, fils de Denis Raymond
(voir
Tableau I de la famille Labrosse dit Raymond ).
Janvier Proulx et Mélina Paquin (6e génération) eurent 13
enfants, dont deux fils vivent encore dans l'île: Abraham, marié
en 1910 avec sa cousine, Marie, fille de Césaire, et Joseph Clément,
marié avec Zénaïda Lalonde de Sainte-Anne-de-Bellevue.
Herménégilde y a aussi laissé une nombreuse descendance,
parmi laquelle ses fils Herménégilde et Maurice qui habitent encore
l'île. Nous avons déjà mentionné que Janvier épousa successivement
deux de ses cousines, Angélina et Sophronie, filles de Clément Proulx
et Elmire Sauvé.
Parmi la descendance d'Abraham Proulx, en dehors des quatre
fils qui figurent au tableau, mentionnons Délia (Mme Joseph Sauvé)
qui habite toujours sur l'ancienne terre d'Isidore Proulx dans la
Pointe Monk, Marie-Jeanne, épouse d'Antoine Théoret, fils d'Albert,
Yvonne (Mme Joseph Bastien), Simonne (Mme Réal Couvrette),
Maria (religieuse), Thérèse (Mme Gaétan Couvrette).
M. Joseph Clément, fils de Janvier, est le seul de la famille
qui ait opté pour le nom de Clément au lieu de celui de Proulx;
il a eu trois fils, mais seul Lucien habite l'île.
Voyons maintenant Francis Proulx (6e génération) marié avec
Adéline Labrosse dit Raymond, fille de Jacques. Cette famille vécut
dans l'île, mais aucun de leurs enfants ne s'y établit.
Comme on l'aura remarqué, un grand nombre de mariages
dans la descendance d'Isidore Proulx et Marie-Archange Brayer
dit Saint-Pierre se firent entre cousins. La parenté était restée très
unie et l'on organisait de nombreuses veillées chez les différents
oncles et tantes. Il y avait tant de cousins et cousines qu'il n'était
pas nécessaire d'aller chercher plus loin. Il est aussi à noter
qu'Isidore Proulx avait partagé ses terres entre ses descendants,
leur attribuant dix arpents à chacun, ce qui n'était pas la coutume
à cette époque, et cela a pu contribuer à garder les membres de
la famille unis. On remarquera aussi les nombreux liens de parenté
entre les familles Proulx, Sauvé et Bastien.
Enfin, avant de clore les commentaires pour le tableau III,
mentionnons que Francis Proulx fut conseiller municipal de 1894
à 1897 et marguillier de 1902 à 1905. Son frère Janvier fut conseiller
municipal de 1888 à 1891, commissaire d'école de 1904 à 1907
et marguillier de 1916 à 1919. Herménégilde père fut commissaire
d'école de 1925 à 1928 et marguillier de 1946 à 1949. Son fils
Herménégilde fut marguillier de 1967 à 1969. Abraham fut conseiller
municipal de 1923 à 1925, de 1928 à 1943; il fut commissaire d'école
de 1930 à 1933, de 1939 à 1945, et marguillier de 1949 à 1952.
Enfin, André Proulx, fils d'Abraham, fut conseiller municipal de
1957 à 1959 et commissaire d'école de 1965 à 1971.
(1) Contrat de mariage Louis Joseph Soupras, 5/1/1779
(2) Notaire Chaboiller
(3) Notaire Louis Thibaudeau. 2/10/1793
(4) Notaire Louis Thobaudeau
(5) Notaire Thomas Barron. 7/3/1803
La photo de Simon Proulx dit Clément et de Zoé Ladouceur a été fournie par
Pierre-Yves Clément
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