Les Saint-Pierre de l'Île Bizard |
Mes racines / My rootsLes Saint-Pierre de l'Île BizardCe document provenant du livre Histoire de l'Île Bizard, rédigé par Éliane Labastrou et publié en 1976, a été digitalisé et modifié par Jacques Beaulieu, arrière-petit-fils de Henri Césaire Saint-Pierre.FAMILLE BRAYER DIT SAINT-PIERREL'origine de Pierre Brayer dit Saint-Pierre a été difficile à trouver, surtout à cause de l'orthographe très fantaisiste du nom. On le trouve en effet écrit de façons très différentes: Briée, Breillé, Berrier, Brière, Berryer, Breyer, Bréguier, Brayer, etc. Nous avons adopté Brayer car il semble que ce soit l'orthographe la plus fréquente, surtout pour la paroisse de Sainte-Geneviève. 1ère génération: le ménage de Pierre Brayer (pionnier)Nous avons toutefois eu la chance de trouver son mariage qui nous éclaire sur son origine. Le 12 octobre 1739 à Pointe-Claire, Pierre Briée épousa Françoise Thibault, née en 1721, fille de Pierre Thibault dit Léveillée et de Marguerite Larose habitant Rivière-des-Prairies. Pierre Briée est dit originaire de la paroisse de Saint-Servan, diocèse de Saint-Malo, étant le fils de Martin Briée et Marguerite Jams (nom presque illisible). Pierre Boileau et Jean-Baptiste Rouleau, amis du marié, assistèrent comme témoins à la cérémonie. Pierre Boileau signa même le registre de la paroisse de Pointe-Claire. L'acte de décès de Pierre Brayer dit Saint-Pierre nous éclaire sur sa situation à son arrivée en Nouvelle-France. Voici: L'an mil sept cent cinquante neuf le douze du mois d'août, a décédé dans cette paroisse au fort Chambly le nommé Pierre Saint-Pierre, soldat de la marine. Son corps repose dans le cimetière de cette église. Pierre Briée ou Brayer, dit Saint-Pierre probablement par analogie avec son prénom, était donc originaire du nord de la Bretagne et il vint en Nouvelle-France comme soldat attaché à une Compagnie de la marine, tout comme Jacques Triolet, originaire de la même région. II décéda au fort de Chambly, pendant la guerre de conquête. Est-il mort de maladie ou de blessures? Quant à Françoise Thibault dit Léveillée, épouse de Pierre Brayer, elle était la fille de Pierre Thibault dit Léveillée et de Marguerite Larose habitant Rivière-des-Prairies. Pierre Thibault, né vers 1664, était originaire d'Agen en Gascogne; il vint aussi en Nouvelle-France comme soldat, et mourut au Sault-aux-Récollets à l'âge de 86 ans le 7 janvier 1740. Françoise Thibault, veuve de Pierre Briée, se remaria le 19 novembre 1759 avec François Vinet à Sainte-Geneviève. Le 10 avril 1739, devant le notaire Gaudron de Chèvremont, Pierre Brayer dit Saint-Pierre avait pris une concession dans l'île Bizard, comprenant quatre arpents et demi de front sur vingt arpents de profondeur, du côté de la rivière des Prairies, près des terres de Pierre Boileau. À noter que Pierre Brayer habitait déjà l'île à cette date. Vivait-il chez son ami Pierre Boileau ou bien avait-il déjà construit une maison sur les terres avant de prendre officiellement la concession? Quoi qu'il en soit, il se maria six mois plus tard et avait certainement sa propre maison à cette date. Pierre Brayer et Françoise Thibault eurent douze enfants, dont six moururent jeunes. Une seule fille se maria, ayant épousé Joseph Brazeau, fils de Paul Brazeau qui habitait l'île. Cinq garçons se marièrent; trois d'entre eux,
2ième génération: le ménage de Pierre Brayer, fils du pionnier,Pierre Brayer dit Saint-Pierre fils (1742-1812) épousa Marie-Joseph Taillon. En 1781, il possédait une concession de trois arpents et demi de front et de 20 arpents de profondeur, soit 66 arpents de superficie dont 23 étaient en culture et 43 en bois debout. Comme ses parents, Pierre Brayer fils eut aussi douze enfants dont six seulement survécurent au jeune âge, trois garçons et trois filles. Nous mentionnerons ici deux garçons:
3ième génération: le ménage de Guillaume Brayer, fils de Pierre, fils du pionnierGuillaume (1772-1841), marié à Marie-Archange Beaune, demeura dans l'île pour y fonder une nombreuse famille. Celle-ci compta en effet 21 enfants, dont deux couples de jumeaux. Au moins huit de ces 21 enfants moururent en bas âge. Selon l'ordre du recensement de 1825, il semble que Guillaume Brayer dit Saint-Pierre habitait près de Charles Sénécal, donc au sud de l'île aux environs du village et du pont actuel. Sa maison habritait alors 7 personnes. Une fille de Guillaume Brayer et Marie-Archange Beaune,
Cinq garçons se marièrent aussi.
3ième génération: La famille de Joseph Brayer, fils de Guillaume, fils de Pierre, fils du pionnierNous arrivons maintenant à Joseph Brayer dit Saint-Pierre, baptisé le 16 mars 1802, enterré le 5 août 1845 et marié à Domitilde Denis, enterrée le 16 septembre 1896. En 1825, celui-ci habitait près de son père, Guillaume, aux environs du village actuel. En 1831, sa famille comprenait quatre personnes. Il possédait une terre de 96 arpents dont 88 étaient en culture et produisait 271 minots de blé, 71 de pois, 300 d'avoine, 18 d'orge, 30 de blé d'inde et 82 de patates. Il avait 12 bêtes à cornes, 4 chevaux, 10 moutons et 9 cochons. Par ailleurs, les coupures de journaux soigneusement conservés à la bibliothèque du barreau de Montréal sur le juge Saint-Pierre, fils de Joseph Brayer, nous apprennent que ce dernier était patriote. Sans doute se joignit-il aux patriotes de Saint-Eustache au moment de la rébellion de 1837-38. II ne figure toutefois pas dans la liste des prisonniers. II faut croire qu'il réussit à s'échapper et à traverser le lac. En 1842, Joseph Brayer et sa femme Domitilde Denis firent un voyage à Rigaud et c'est à cet endroit que naquit Henri-Césaire Saint-Pierre, le futur juge dont nous venons de parler. Celui-ci n'avait guère que deux ans quand son père décéda en 1845, laissant une veuve avec neuf enfants. Les aînées cependant ne tardèrent pas à se marier.
Le seul garçon de la famille dont nous avons retrouvé trace est le juge Henri-Césaire Saint-Pierre marié en 1874 à Adéline Albina Lesieur de Terrebonne. Ils eurent plusieurs enfants, dont deux futurs avocats et une femme d'avocat, ainsi qu'un ingénieur civil, mais aucun d'eux ne s'établit dans l'île Bizard que leur père avait d'ailleurs quittée des l'âge de douze ans. II n'y eut donc pas de descendants portant le nom de Saint-Pierre issus de cette branche de la famille, dans l'île Bizard. 3iè génération: la famille de Thomas Brayer, fils de Guillaume, fils de Pierre, fils du pionnierPrenons maintenant Thomas (1806-1854), autre fils de Guillaume Brayer dit Saint-Pierre et Marie-Archange Beaune (4e génération). Thomas Brayer épousa Marie-Hélène Robillard en 1831. À cette date, il habitait du côte sud de l'île sur une terre de 116 arpents, dont 16 étaient en culture. Sa famille comprenait alors 5 personnes. Il produisait alors 280 minots de blé, 80 de pois, 250 d'avoine, 40 de patates et 30 de sarrazin. Il avait 14 bêtes à cornes, 3 chevaux, 15 moutons et 12 cochons. L'aîné de leurs enfants se noya le 18 septembre 1850 en traversant sur le chaland pour se rendre au grand moulin. Est-ce le chagrin ou la maladie, nous ne le savons pas, mais le père et la mère le suivirent dans les années d'après. Marie-Hélène Robillard mourut en 1853 et Thomas Brayer en 1854. Une fois les parents disparus, nous ne savons pas ce qu'il advint des enfants; nous ne retrouvons aucune donnée à leur sujet. 3ième génération: la famille de François-Xavier Brayer, fils de Guillaume, fils de Pierre, fils du pionnierVoyons maintenant François-Xavier Brayer dit Saint-Pierre, marié en 1835 à Théotiste Claude, fille de Jacques-Amable Claude et Catherine Théoret. Ces derniers habitaient avec eux en 1851 dans l'île. Il s'agissait vraisemblablement de la maison de pierre sise sur le lot no 151 qui appartenait encore à François-Xavier Saint-Pierre en 1877. La maison de pierre fut par la suite transformée par M. Levasseur et elle est actuellement habitée par la famille de M. Léon Simard. En 1851, la terre comprenait 57 arpents, tous en culture, dont 29 en pâturage et un en verger. Il produisait en 1851 100 minots de blé, 52 de pois, 100 d'avoine, 400 de pommes de terre, 50 bottes de foin, 5 livres de laine, 80 de beurre, 7 verges d'étoffe foulée. Son cheptel comprenait 2 taureaux ou boeufs, 4 vaches laitières, 3 vaux ou génisses, 6 chevaux, 17 moutons et 6 porcs. Il produisait 5 quintaux de lard. François-Xavier Saint-Pierre fut marguillier de 1857 à 1860. Il eut plusieurs enfants, dont deux seulement se marièrent:
Ainsi, toute la branche de la famille Saint-Pierre descendant de Pierre marié à Marie-Joseph Taillon est éteinte dans l'île. 2ère génération: Le ménage d'Eustache Brayer, fils du pionnierConsidérons maintenant la branche de la famille Brayer dit Saint-Pierre issue d'Eustache Brayer (1746-1816), marié à Marguerite Nadon. Lors du recensement de la paroisse de Sainte-Geneviève en 1765, Eustache Brayer occupait une terre de 80 arpents, dont quatre seulement étaient ensemencés et il possédait pour tout bétail un cochon. Il n'y avait pas encore de maison sur cette terre et il était célibataire. En 1781, sa terre comprenait 7 arpents en front et 20 en profondeur. Il occupait une terre de 140 arpents, dont 44 étaient cultivées, 6 étaient en prairie et 90 en bois debout. En 1790, Eustache Brayer était lieutenant de la milice et il accompagnait le capitaine de milice Jacques Boileau et le seigneur de l'île Bizard, Pierre Foretier, lors de la visite du grand voyer au sujet de la construction des chemins (voir p. 84). Eustache Brayer et Marguerite Nadon eurent neuf enfants. L'aînée, Marguerite, épousa Louis Théoret en 1790, devenant l'ancêtre de l'une des principales branches de la famille Théoret (voir tableau IV de cette famille, p. 276). Parmi les garçons,
3ième génération: le ménage d'Eustache Brayer, fils d'Eustache, fils du pionnierPrenons d'abord la branche d'Eustache (1776-1808) marié à Thérèse Campeau (3e génération). Celui-ci mourut jeune, à 32 ans, mais il avait tout de même eu neuf enfants dont quatre survécurent. Sa veuve se remaria avec Jacques Poudrette dit Lavigne. Parmi ceux-ci,
4ième génération: le ménage d'Eustache Brayer, fils d'Eustache, fils D'Eustache, fils du pionnierSeul Eustache s'établit dans l'île. Marié en 1823 avec Marie-Pélagie Théoret, fille de Jacques Théoret et Marguerite Legault, ils occupaient en 1831 une terre du côté nord de l'île, comprenant 60 arpents dont 55 étaient en culture. Il produisait 150 minots de blé, 50 de pois, 100 d'avoine et 50 de patates. Il avait 12 bêtes à cornes, 4 chevaux, 22 moutons et 8 cochons. En 1851, la famille occupait sans doute la même terre du côté nord de l'île comprenant cette fois 87 arpents, tous en culture. Elle habitait une maison de pierre qui, d'après l'ordre du recensement, semble être celle qui se trouve actuellement sur le lot 140 au numéro 1709 du chemin Bord du Lac. On sait qu'elle fut construite en 1834; c'est donc vraisemblablement Eustache Brayer qui la fit bâtir. Parmi les douze enfants de la famille, au moins neuf se marièrent. Adéline épousa en 1847 Jacques Labrosse dit Raymond; elle fut ainsi la grand-mère de M. Hervé Raymond, ancien épicier au village; c'est sans doute ainsi que Jacques Labrosse dit Raymond devint le propriétaire de la maison de pierre. Sa soeur Elmire épousa en 1850 Luc Martin; quand elle mourut en 1895, Adéline, veuve de Jacques Labrosse, la remplaça auprès de Luc Martin, à titre de deuxième épouse. Parmi les garçons,
3ième génération: Ménage de Joseph, fils d'Eustache, fils du pionnierRetournons maintenant au niveau de la troisième génération, pour descendre la branche de Joseph Brayer dit Saint-Pierre (1783-1851) marié à Geneviève Brazeau. Celui-ci aussi mourut jeune, à 32 ans. Sur les quatre enfants qu'ils avaient eus, deux seulement survécurent au bas âge:
4ième génération: le ménage de Joseph, fils de Joseph, fils d'Eustache, fils du pionnierTout d'abord, prenons Joseph (1815-1868) marié à Rosalie Lefebvre. Celui-ci était journalier au recensement de 1851. IIs eurent douze enfants. Parmi les garçons,
4ième génération: le ménage d'Eustache, fils de Joseph, fils d'Eustache, fils du pionnier
Passons à celle d'Eustache Saint-Pierre (1808-1875), marié à Marthe Cardinal (4e génération). Leur descendance est très nombreuse, plus encore à Sainte-Geneviève que dans l'île. En 1851, ils occupaient du côté sud de l'île une terre de 144 arpents dont 114 étaient en culture, 42 en paturage, et 30 en bois debout. La ferme produisait 192 minots de blé, 50 d'orge, 112 de pois, 226 d'avoine, 10 de sarrazin, 20 de blé d'inde, 315 de pommes de terre, 88 de carottes et 1 de fèves; 2000 bottes de foin, 12 livres de lin ou chanvre, 80 de tabac, 20 de laines et cent de beurre; 15 verges d'étoffe foulée, 25 de toile et 15 de flanelle. Son cheptel comprenait un taureau, 6 vaches laitières, 4 veaux et génisses 5 chevaux, 13 moutons et 9 porcs. Il produisait 6 quintaux de boeuf salé et 6,5 de lard. Ils eurent 17 enfants dont six morts en bas âge. Parmi les garçons,
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