Lettre du 17 février 1901 | ||
Correspondance d'Émery Beaulieu à Attala MalletteLettre du 17 février 1901
Folio unique de 4 pages lignées 13 x 20 cm
Beauharnois, 17 février, 1901 Dimanche, 8 heures À Mademoiselle Attala Mallette, Ma chère Amie, Pas moyen d'aller à Ste Martine aujourd'hui. C'était presque décidé, ma cause était gagnée devant la cour de première instance; mais ce jugement a été renversé par l'autorité suprême de... ma mère. Cependant, je ne retourne pas à Montréal sans vous avoir vue, ou bien il y a aura quelque chose de dérangée sur le chemin de fer de Beauharnois à Ste Martine. Pour vous seule, pour le seul plaisir de vous voir, je retarde mon départ jusqu'à mercredi matin; et je vous prie de bien vouloir me recevoir mardi après-midi et mardi, soir, le 19 février, 1901, mardi gras, en un mot. Ce sera vraiment un mardi très gras pour moi, avec toute la joie et le bonheur que réveille ce mot. Seulement, je crains que vous ne soyez engagée ce jour-là et voilà pourquoi, je vous avertis pour vous prévenir que... mon amour ne me permet plus de retarder plus longtemps l'impatience de mon âme. Et si j'arrivais juste pour trouver le nid vide?... Non; il faut chasser ces idées sombres! Si cependant, cela était et que je devais retourner à Montréal sans vous voir; oh! alors, si vous ne voulez pas le dire à personne, je m'en vais vous avouer ce que je ferais; je crois bien que... mais, chut!... je crois qu'on m'écoute... je crois, je suis sûr, que je ... pleurerais! Bonsoir, tout le monde est autour de moi, l'on trouve que j'en mets trop long; bonsoir, pensez à moi; et ne me laissez pas rendre à Ste Martine, pour rien.
Émery |