Lettre du 3 juin 1902 | ||
Lettre du 3 juin 1902
[Les folios ont tous l’entête de l’hôtel et sont tenus ensemble par une épingle] [Premier folio 14 x 21 cm]
New St. Louis Hotel À Mademoiselle Attala Mallette,Quebec, 3 juin 1902 Minuit bientôt & nous sortons de notre examen écrit, je suis bien bien fatigué, mais qu’importe, je vous écris, pour vous dire, chérie, d’abord que je vous aime beaucoup, ensuite que je suis en somme assez satisfait de l’examen écrit que je viens de passer. Je me fais peut-être illusion, mais je crois que je ne subirai pas d’échec à l’écrit; merci d’avoir prié pour moi: continuez encore; encore une épreuve orale & Dieu aidant je serai avocat; [Deuxième folio 14 x 21 cm] et je crois que j’aurai bien mérité une belle caresse, petite chérie. Ah! mon Dieu, c’est bon d’espérer qu’on va réussir. Êtes-vous en règle avec la promesse que vous aviez faite à votre Émery d’aller communier pour lui, ce matin. Moi, j’ai reçu la Sainte Communion ce matin, à la chapelle du Séminaire de Québec; demain je me propose d’aller à Ste Anne de Beaupré; j’y prierai pour vous; Ensuite l’examen oral; enfin le retour près de vous, chérie, la joie de vous revoir, de vous entendre me dire que vous m’aimez bien, que vous êtes fière de votre petit avocat (ne le disons pas trop vite!). Pensez-vous à moi de ce temps-ci; oui! n’est-ce pas? Si sous saviez com[Troisième folio 14 x 21 cm]bien douce m’apparaissait votre image, au milieu des inquiétudes, de l’énervement de ces derniers jours. Ah! c’est bon un amour pur, sincère, profond comme le nôtre; puisse-t-il bientôt devenir un lien, une chaîne d’or, une communauté d’existence! Bonsoir, petite chérie je suis si brisé que vous ne m’en voudrez pas de terminer ici n’est-ce pas. Je crois que je serai à Ste Martine, samedi soir à 7 heures, au son de l’Angelus. Bonsoir, priez, priez pour moi.
Votre Émery bien à vous. |