Canards Canins
Cahiers pour les gardiens de
chiens du Québec
Les idées exprimées
dans ce cahier n'engagent en rien
les associations canines résidantes.
Stratégie pour obtenir un enclos
- Introduction
- Choix d'emplacements
- Document préparatoire
- La nécessité d'un groupe fort
-
Pétition
-
Sollicitations et manifestations
- Réponses à certaines objections
- Quelque chose à éviter
Comment s'y prendre pour obtenir un parc canin
lorsque l'on vit dans un arrondissement
qui n'en a pas? Voici la question que j'entends
examiner.
D'abord, il faut s'armer de patience et de
persévérance:
il y a beaucoup à faire et beaucoup de gens Ã
convaincre.
Il faut absolument former un groupe de gens
convaincus de la nécessité d'avoir un parc canin.
Des gens qui
seront prêts d'y mettre leur temps et, peut-être
même, un peu
de leur argent. Ce n'est pas quelque chose qui
peut se faire
par une seule personne.
Il faut d'abord choisir un ou des
emplacements possibles:
dans un parc d'arrondissement par exemple.
Le parc doit pouvoir
accomoder un terrain assez grand pour laisser
courir des chiens
et qui sera clos par des clôtures et une porte
double. Il doit
également ne pas être trop près des maisons.
Il faut également
que le coût de ces constructions ne soit
pas trop élevé. Il est
donc préférable d'utiliser des clôtures déjà existentes.
Et, c'est le point le plus important, il ne doit pas
comprendre une partie du parc déjà bien utilisée.
Les parcs urbains ne sont pas les
seuls emplacements possibles.
Ceux-ci sont en effet évités à LaSalle et à Outremont.
Aussi, dans le cas du premier parc canin
dans un arrondissement donné serait-il bon
d'examiner les autres
possiblités. À LaSalle, par exemple, un des
parcs canins est
à la limite du secteur industriel et l'autre,
à côté d'un pont.
On peut présumer qu'un premier parc canin dans un
arrondissement va servir
1) aux résidents des environs
2) aux autres résidents de l'arrondissement.
Dans ce cas, il va falloir prévoir un parc assez grand pour
supporter un bon achalandage (30 chiens
à la fois, par exemple),
ce qui veut dire un terrain
d'environ 100 pieds par 200 pieds, disons.
Il est important que ce parc soit bien
éclairé et ait accès sur la
rue, avec une entrée pour que les camions de la
ville ou de
l'arrondissement puissent y accéder en plus d'une entrée
avec portique pour les usagers. L'éclairage est
important puisque
le parc canin va être utilisée hiver comme été: or il fait
noir très tôt en hiver. L'achalandage d'un parc
canin est maximal
entre 16 et 17 heures, et entre 19 et 21 heures.
Il me semble qu'il est très important
d'avoir le portique sur
la rue; ceci évite que les chiens
traversent le parc adjacent pour
se rendre au parc canin
(ce que bien des gens craignent). De plus,
les usagers auront moins à faire si ce sont eux qui doivent
déblayer la neige en hiver pour accéder au parc canin.
Et, finalement, cela décourage
d'autres usagers du parc adjacent
de venir déranger les chiens.
Il est utile d'avoir des places de
stationnement en face du
portique de telle sorte que les usagers puissent
y garer leur
véhicule. Mais il faut ne pas enlever
des places de stationnement
aux riverains, car cela va les tourner
contre le parc canin.
Il y a un autre point qui va être
déterminant dans le choix d'un
site: l'opinion du membership, et
particulièrement l'opinion de
ceux qui sont prêts à s'impliquer
fortement dans cette affaire.
Un bon site, c'est une chose,
mais il faut une petite armée
pour se battre jusqu'Ã la victoire.
Le sérieux de la demande du groupe de promeneurs
de chiens devrait être évidente dans un document
préparatoire , où l'on trouverait la description des
différents parties du parc d'arrondissement où serait
situé le parc canin (si, évidemment, c'est ce qui
est choisi)
: là où sont les aires de jeux,
si elles sont utilisées ou non. Il faut également
y indiquer
où se trouvent
les maisons des riverains, Ã quel point telle ou telle rue
est bruyante et très passante, et à quelle
distance du parc canin
proposé sont les riverains les plus proches.
Tous ces éléments m'apparaissent
nécessaires. Plus il y a de détails,
plus le projet a fait l'objet
d'une étude fouillée, plus le projet sera
pris au sérieux
Si le lecteur regarde le
dossier parc canin à Montréal-Nord ,
il verra que les informations mentionnées n'y sont pas.
Mais elles pourraient l'être, avec beaucoup de travail.
Si votre arrondissement n'a pas
de parc canin, cela est probablement dû au fait
que cette idée n'a pas encore fait
son chemin et qu'il est fort possible
que l'opinion publique,
réelle ou seulement perçue par les politiciens,
est plutôt anti-canine. Et il y a tellement
de "bonnes" objections
à un parc canin, objections qu'il va falloir
réfuter, une par une.
Voilà pourquoi il faut un groupe de gens
qui sont prêts à se battre pour leurs chiens,
pendant des mois,
peut-être des années. Et voilà pourquoi il
est utile que ce
groupe ait un support, moral et physique,
des promeneurs de
chiens qui ont gagné leur parc canin à la
sueur de leur front.
L'emplacement choisi doit donc en être
un pour lequel on est
prêt à se battre; remarquons qu'il existe
des arrondissements où
l'emplacement est moins important pour les
promeneurs de chiens
puisqu'ils sont parfaitement prêts à utiliser
leurs véhicules pour
y aller, du moment que ce ne soit pas
trop loin. Cela permet
définitivement plus de flexibilité. Le point
crucial: l'implication d'un groupe est de rigueur
.
L'étape suivante doit être de faire
circuler une pétition demandant
aux autorités de l'arrondissement d'établir
un enclos récréatif
canin avec portique, d'une superficie
de 30 par 60 mètres environ.
Il est important d'y indiquer tous les points
importants de la requête. Il est important
que soient clairement
lisibles les noms des signataires, leur
adresse et numéro de
téléphone; il me semblerait approprié
que les gardiens de chiens
indiquent également le numéro matricule
de licence de leur chien,
licence alors en vigueur. Ce dernier point
montre clairement que les
requérants sont des citoyens qui
respectent les règlements de
l'arrondissement.
Il va sans dire qu'il est important
d'avoir un nombre aussi
considérable que possible de requérants: vingt-cinq
est un strict minimum, cent est
beaucoup mieux. Les élus sont
intéressés par le nombre d'électeurs
pétitionnaires. Plus le
nombre est élevé, plus l'intérêt des élus pour le projet
est grand.
Le style de la pétition doit être
respectueux: les élus sont
des personnages importants qui
peuvent accorder ou non des "faveurs"
aux citoyens; il ne faut pas l'oublier.
C'est eux qui ont le
pouvoir décisionnel. Il faut donc s'adresser
à eux avec courtoisie.
La pétition doit d'abord célébrer les louanges
de l'arrondissement ainsi que sa politique
de stimuler le mieux-être chez ces citoyens.
De là il est facile
de passer au mieux-être des gardiens de chiens: un
enclos récréatif canin permettrait à leurs toutous de jouer
ensemble, ce qui leur réchauffent le coeur, sans compter la
camaraderie qui se développe alors entre les "parents": une
association de promeneurs de chiens est d'abord et
avant tout un club où chiens et "parents"
se rencontrent et ce,
tous les jours de l'année, beau temps,
mauvais temps, hiver comme
été. C'est donc un lieu utilisé comme peu d'autres.
Il faut ensuite remarquer que cet
enclos sépare les chiens
des enfants ainsi que des autres citoyens
de l'arrondissement
qui peuvent ne pas en avoir confiance:
l'enclos est un moyen
sécuritaire de laisser les chiens
s'ébattre. C'est un
endroit où les propriétaires de chiens
doivent non seulement
suivre les règlements canins existants
mais plus encore: tout
aboiement doit être réprimandé sur le champ;
tout gardien doit
contrôler son chien en tout temps, puisque la quiétude
du voisinage et le respect des autres
doivent primer sur tout.
La pétition doit mentionner un lieu
où cet enclos pourrait être
installé ainsi que les représentants mandatés par
les pétitionnaires pour discuter de leur demande
avec les autorités.
Nous avons examiné le genre de pétition
qui devrait être remise aux élus.
Celle-ci devrait être remise par plusieurs
représentants
de l'association
canine formée dans le but d'obtenir le parc canin et
ce, dans le bureau du
président du conseil de l'arrondissement et avec,
encore une fois,
beaucoup de courtoisie. Il serait bon que le projet
soit expliqué de vive
voix et que son appui soit sollicité. Il serait bon
que les représentants
soient tous capables de répondre à ses questions
de telle sorte que chacun
puisse avoir un mot à dire.
Il est important que plusieurs
représentants
de l'association
prennent part aux assemblées du conseil
de l'arrondissement,
ne fût-ce que
pour demander où en est le dossier, et
pour bien rappeler
aux élus qu'il y
a beaucoup de citoyens qui
considèrent ce projet
suffisamment
important pour qu'ils soient prêts Ã
se déplacer à chaque
fois qu'il y a
des réunions qui pourraient être utilisées
pour rappeler
leur besoin d'un
parc canin.
Des manifestations amusantes et pacifiques
pourraient être nécessaires, et des articles
pro-canin dans le journal local seraient bienvenus.
Peut-être serait-il
possible d'en écrire pour vanter
les enclos récréatifs
canins et pour aussi
insister sur le respect des règlements,
respect requis
pour le bien des
chiens autant que pour le bien des citoyens.
Il est important de maintenir la pression, tout
en étant très courtois.
Il est de plus très est utile d'avoir le journal local
de son côté. Il aurait été
tellement plus simple d'obtenir le parc canin
de la Bruère
si ce n'avait été que le journal local ne donnait
parole qu'aux gens qui étaient
contre ce dernier. Avoir le journal local
pour le parc plutôt que
contre est excessivement important si l'on désire
un dénouement heureux
pour nos chiens. Cela n'est pas la seule
chose requise, mais nos politiciens
ont horreur d'une publicité négative: cela
gâche leurs chances de réélection!
Si l'on répond qu'on ne peut rien faire
avant le prochain
budget, demandez
pourquoi: n'y a-t-il pas le même montant
alloué cette
année pour les parcs que
l'an dernier? Un parc canin ne coûte pas
des dizaines de
milliers de dollars
mais 15 000 $ au plus. C'est de l'argent
dépensé pour
des chiens alors qu'il
n'y en a que peu pour les citoyens?
Mais les promeneurs
de chiens sont
des citoyens et ce sont eux qui réclament
ce parc canin!
Il n'est pas permis de laisser les
chiens circuler dans
les parcs? Ceci est quelque chose qui
regarde l'arrondissement;
de plus le
projet de parc canin peut être considéré
à l'essai , en quel
cas il ne devrait pas y avoir besoin d'amendement
aux règlements en vigueur.
Vous pouvez répondre de plus que tous les
arrondissements issus de
l'ancienne Ville de Montréal sont dans le même cas:
il n'y a rien dans leurs
règlements qui légitimise leurs parcs canins. Veulent-ils
faire les choses
selon les règles? Qu'ils demandent un règlement spécial
du conseil de ville
pour leur permettre d'être en règle. Cela peut se faire
assez vite vu que
ce dernier se réunit tous les mois. Assurez-vous de leur
dire que vous
y serez en grand nombre surtout qu'il y a une
période de questions
où vous pourrez demander aux élus ce qu'il en est.
Le projet va demander des études,
l'établissement d'un devis,
une consultation populaire? La consultation
ne pourrait-elle pas se faire
à l'intérieur d'une réunion publique sur
ce sujet, et ce, rapidement?
(Voici d'ailleurs pourquoi il faut procéder aussi
rapidement que possible
pour les autres étapes.) Il faudra une
commission pour préparer
des règlements applicables dans l'enclos? Pourquoi
ne pas débuter avec les
règles de 20 des 25 parcs canins de Montréal,
quitte à les modifier par après,
en connaissance de cause.
Comme vous pouvez voir, il y a une réponse à tout.
Il suffit d'y réfléchir
un peu. Sur ce, bonne chance et bon succès.
Et n'oubliez pas que nous
sommes là , au besoin. L'union fait la force.
Dans l'enthousiasme du groupe qui fait sa présentation à la Ville, il y a une
chose qu'il faut absolument éviter, soit de donner l'impression que le groupe
va se charger de l'enclos. Le groupe en question est là pour demander
l'aménagement d'un enclos disponible à tous les citoyens promeneurs de
chiens, et non seulement à ceux qui font partie de leur regroupement. Il s'ensuit
que le regroupement ne peut qu'aider la Ville à voir à ce que ses règlements
soient respectés, en rappelant ceux-ci aux usagers lorsque cela est possible.
Le regroupement ne doit absolument pas suggérer alors qu'il
aimerait faire des activités spécifiques dans ce parc. Cette question est pour
un autre jour et dépend de d'autres critères.
La raison pourquoi il est important de limiter le rôle du regroupement Ã
celui de demander un aménagement est que certaines Villes ont décidé d'exiger
de ceux-ci un protocole d'entente basé sur le principe que le regroupement
sera en charge de tout ce qui se déroulera dans le parc canin durant toutes ses
heures d'ouverture, ce qui est une exigence insensée. (Pour plus sur cette question,
pesez ici.)
Jacques Beaulieu
révisé le 29 juin 2006
jacqbeau@canardscanins.ca
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