Canards Canins

Cahiers pour les gardiens de chiens du Québec

Les idées exprimées dans ces éditoriaux n'engagent en rien les associations canines résidantes.

Le pourquoi d'une association dans un parc canin

  1. Ce qu'exige la Ville de l'association d'un parc canin
  2. Le cas d'un utilisateur récalcitrant, abusif ou criminel
  3. Comment faciliter le respect des règles dès le départ
  4. Refus des exigences requises entraîne expulsion
  5. Pourquoi encourager les utilisateurs à devenir membres
  6. Une carte de membre?
  7. L'organisation de l'association et ses rapports avec la Ville et les autres utilisateurs
  8. Quand l'association doit-elle être formée et enregistrée?
  9. Qui peut être membre de l'association?
  10. Responsables et assemblées de l'association: qui décide et qui vote?
  11. Qui devrait être invité au réunions de l'association?



  1. Ce qu'exige la Ville de l'association d'un parc canin

On lit sur les pancartes aux portes des AEC des arrondissements issus de l'ancienne Ville de Montréal le message suivant:
Le site est géré en partenariat avec une association qui voit au respect des règles d'utilisation et au maintien des relations harmonieuses entre utilisateurs et citoyens. Que veut dire ce texte?

Voilà une bonne question, car le début du texte, qui sonne très bien, est très vague. Mais voilà que la phrase mentionne deux points de gestion qui relèvent de l'association en question, à savoir

  1. le respect des règles d'utilisation et
  2. le maintien des relations harmonieuses entre utilisateurs et citoyens.

Voilà donc qu'est le rôle de l'association. Mais qu'est-ce que cela veut dire dans la pratique? Les règles d'utilisation se trouvent sur les pancartes, mais elles sont un peu longues et guère amusantes à lire. Il sera donc nécessaire de les rappeler aux utilisateurs qui ne les suivent pas. Les membres de l'association ont donc le devoir de bien connaître ces règles et de les faire connaître, une à la fois, lorsque le besoin s'en fait sentir, aux usagers qui ne les respectent pas. Peut-être serait-il bon de les imprimer et d'en remettre une copie aux nouveaux venus ou à ceux qui ne les appliquent pas.

  • Le cas d'un utilisateur récalcitrant, abusif ou criminel
  • Mais que faire si un usager se fait abusif et refuse tout simplement de les appliquer? Il faut, sur un ton ferme et courtois, lui faire remarquer que ces règles ne sont pas de vous mais de la Ville et que, s'il continue de refuser de les respecter, vous n'aurez d'autre choix que d'appeler la police. Ce qui est plus facile de faire si vous vous promenez avec un cellulaire.

    S'il continue et surtout, s'il se fait menançant, c'est 911 qu'il faut aussitôt signaler. Toute personne qui menace de vous attaquer avec son chien commet un acte criminel et il doit lui être clair que vous allez voir à ce que la pousuite se fasse à ce niveau comme le veut la loi. N'oubliez pas, vous devez répondre à toute menace par un appel d'urgence à la police. En dernier essort, c'est à la police de voir à ce que les règles sont respectées. N'oubliez pas que toute attaque de la part d'un chien sur un humain ou sur un autre chien entraîne des peines très graves pour le chien et pour le maître, s'il tient à ce que son chien reste en vie. Il est essentiel que l'individu fautif sache que vous allez porter plainte. Mais il est essentiel que vous ne soyez pas vous-même coupable de proférer des injures, etc. Il vous faut garder le contrôle de vous-même durant cette altercation.

    Un gardien de chien qui refuse de respecter les règles doit se faire montrer la porte et se faire dire fermement quoique poliment qu'il n'est pas bienvenu dans l'enclos canin. Vous, en tant que représentant de l'association, le chassez de l'enclos jusqu'à ce qu'il en accepte les règles. S'il refuse d'obtempérer, c'est la police qu'il faut aussitôt appeler. Quand ces derniers arrivent, vous leur dites comment l'individu a manqué aux règles et exigez que le règlement municipal soit appliqué.

    L'article 6 du règlement P-3 des Règlements refondus de (l'ancienne) Ville de Montréal qui s'appliquent encore aux arrondissements issus de cette dernière débute par le texte suivant:

    Il est interdit à quiconque visite ou fréquente un parc:

    1. de pousser des cris, de proférer des blasphèmes, des injures, des paroles indécentes ou des menaces, ou de faire une action indécente ou obscène;

    Sans donc chercher des règlements trop compliqués, nous avons ici quelque chose pour nous défendre contre un certain nombre d'actions de la part de gens furieux ou menaçants ou, tout simplement, les faiseurs de troubles.

    L'article 21 de ce même document affirme:

    quiconque contrevient au présent règlement commet une infraction et est passible:

    1. pour une première infraction, d'une amende de 100 $ à 300 $;
    2. pour une première récidive, d'une amende de 300 $ à 500 $;
    3. pour toute récidive additionnelle, d'une amende de 500 $ à 1 000 $.

    La beauté de ce règlement est qu'il est beaucoup plus facile de prouver le fait que quelqu'un a poussé des cris, proféré des blasphèmes, des injures, des paroles indécentes ou des menaces dans le cas de ce règlement que dans le cas d'un article du Code criminel. Au besoin, il faut aller en Cour municipale, ce qui devrait être plus simple. Et, si la police décide, elle, qu'elle a suffisamment de témoignages pour presser des charges au criminel, elle saura bien quels règlements invoquer. Voici donc ce que je crois être la solution à une situation trop fréquente à mon goût.

    Il ne faut pas oublier: les règlements sont là pour assurer la paix et la sécurité des citoyens. Ils ne peuvent le faire que si les citoyens ont le courage de porter plainte . Sinon, ils sont inutiles et les brutes continueront à faire la pluie et le beau temps.

    Canards Canins comprend un cahier qui contient quelques articles du Code criminel . Vous vous devez d'informer la police de tout acte criminel. Les actes d'intimidation, les menaces proférées et les batailles de chiens "organisées" (ou, au moins, arrêtées qu'après qu'un chien ne "gagne") sont des crimes selon les articles cités.

  • Comment faciliter le respect des règles dès le départ
  • L'association canine qui cogère un parc canin doit donc voir à ce que les règlements canins de l'arrondissement soient respectés par les usagers de l'enclos, ainsi que les règles apposées près des portes. Nous avons vu que cela requiert une implication des membres de l'association: ils doivent être prêts à avertir les utilisateurs qui ne respectent pas les règles que leur comportement n'est pas acceptable et pourquoi. Nous avons vu ce qu'il faut faire si ces gens refusent d'obéir.

    Une bonne façon d'obtenir des utilisateurs prêts à respecter les règles du jeu est de leur montrer, dès leur arrivée au parc canin, qu'il y a des règles et une association en charge . Comment? En tenant un répertoire des utilisateurs. Lorsqu'un nouveau venu arrive, un membre de l'exécutif lui souhaite la bienvenue, demande le nom du chien. Une fois que le chien a commencé à jouer avec les autres, le membre de l'exécutif explique au gardien que l'association cogérante tient un régistre des utilisateurs qui comprend le nom, la race et le sexe du pitou, le nom, l'adresse et le numéro de téléphone du gardien. Il fait bien remarquer que les coordonnées du gardien sont confidentielles, mais que les connaître est très utile: des chiens perdus ou volés ont pu retrouver leur gardien rapidement par les bons offices de l'association. Il demande finalement au gardien le numéro de licence de son pitou puisque l'association voit au respect du règlement de l'arrondissement qui stipule qu'un chien doit avoir une plaque valide.

  • Refus des exigences requises entraîne expulsion
  • Si le gardien refuse de fournir ces renseignements, il se fait expliquer que son comportement est louche: pourquoi refuser, sinon pour indiquer clairement qu'il n'entend pas se comporter selon les règles? Il est clairement indiqué sur la porte que l'association cogérante doit voir au respect des règles. Comment remplir ce rôle lorsqu'on ignore le nom et les coordonnées des utilisateurs? Il ne reste qu'à lui montrer la porte. Ce nouveau refus est suivi d'un appel à la police.

  • Pourquoi encourager les utilisateurs à devenir membres
  • Il faut encourager les usagers à devenir membres et donc à avoir davantage un sentiment d'appartenance au parc canin. C'est, après tout, "leur" parc puisqu'ils en sont responsables . (Cela, évidemment, ne veut pas dire qu'il leur appartient réellement!) Et comme c'est "leur" parc, ils sont prêts à le garder propre et à s'impliquer pour que rien de fâcheux ne s'y passe, et que les voisins ne soient pas dérangés.

    Il y a en effet toujours des gens qui laissent leur chien aboyer, dérangeant ainsi les voisins. Il y a des gens qui stationnent devant ceux-ci, les privant du stationnement qu'ils avaient préalablement. Il y a des gens qui ne tiennent pas leur chien de suffisamment près pour ne pas faire peur aux gens qui ne les connaissent pas, et il y a des gens qui se permettent de laisser les défections de leur chien aux environs du parc canin. Tous ces comportements sont inacceptables et intolérables et c'est à l'association d'y voir si les responsables sont des usagers du parc canin .

    Voilà ce qui est entendu par maintien des relations harmonieuses entre utilisateurs et citoyens . Et donc, voilà le deuxième rôle de l'association. Évidemment, il y a moyen de faire plus. Les utilisateurs peuvent, par exemple, présenter leurs chiens aux "familles" qui passent aux côtés de l'enclos et leur laisser les toucher à travers le grillage. L'association pourrait offrir une journée "portes ouvertes" pour les résidents du quartier, ou collaborer avec un autre organisme qui travaille dans le quartier. Les membres pourraient aussi s'engager à agir comme "moniteurs" vérifiant du trottoir qu'il n'y a rien de suspect durant leur marche et rapportant à la police tout ce qui leur apparaît louche, aidant ainsi à assurer la sécurité du voisinage. (Il n'est pas question ici de jouer à la police, mais seulement d'être un citoyen responsable.)

  • Une carte de membre?
  • L' Association des promeneurs de chiens du Parc de la Bruère fournit à ses membres une carte plastifiée (exemple ci-contre) qui comprend

    1. une photo du chien,
    2. son nom,
    3. le nom de son (ses) propriétaire(s) et
    4. le numéro de sa licence de l'année en cours.

    Ces informations sont conservées dans les archives de l'association avec les coordonnées du (des) propriétaire(s) et la race du chien . Cette façon de faire s'est prouvée très utile. Même un chien volé a été retrouvé grâce à l'association!

    L'association en question tient un registre de tous les chiens utilisateurs du parc canin dont elle a la cogérance. Cette liste contient non seulement le nom du chien, son sexe, sa race et le nom du ou des propriétaires, mais également le numéro matricule de sa licence, l'adresse et le numéro de téléphone du ou des propriétaires et leur adresse courriel, le cas échéant.

    Cette liste se trouve sur son site (c'est une des association résidant dans Canards Canins ) sans les coordonnées du ou des propriétaires et sans le numéro de la licence du chien.

    L'adhésion à l'association coûte cinq dollars: mais, puisque la valeur de la carte de membre est de un dollar, et qu'une photo du chien sur le site de l'association y est alors gratuite alors qu'elle coûte deux dollars à un non-membre , cette adhésion se rentabilise rapidement.

    L'association entend faire respecter à l'intérieur de l'enclos dont elle a la cogérance le règlement municipal qui oblige les propriétaires de chiens de la Ville à obtenir une licence valide pour leurs bêtes.

  • L'organisation de l'association et ses rapports avec la Ville et les autres utilisateurs
  • À qui appartient le parc canin? La réponse à cette question est très simple: à la Ville où il se trouve. Qui en est responsable? D'après ce qui se passe actuellement, l'arrondissement où il se trouve. Qu'a décidé la Ville à propos des parcs canins? Eh bien, dans le cas où s'appliquent encore les règles et règlements de l'ancienne Ville de Montréal, que ceux-ci étaient gérés en partenariat avec une association qui devait voir au respect des règles trouvées sur les pancartes fixées à côté des portes et qui devait voir à appeler la police au cas où il y avait un ou des utilisateurs récalcitrants. (Voilà qui explique le numéro de téléphone de cette dernière sur les pancartes).

  • Quand l'association doit-elle être formée et enregistrée?
  • Qui décide quelle est cette association et qui la compose? L'association devrait préexister l'enclos canin puisqu'une association en bonne et due forme doit en faire la demande; une association d'au moins 25 membres dans ce cas. L'association qui cogère l'enclos devrait donc être celle-là ou une qui en a pris la relève. Elle doit de toute façon être connue et reconnue par les intervenants municipaux du district et elle doit être enregistrée. À l'enregistrement, il faut définir ce qu'est l'association en question et, normalement, il y est dit que l'association est composée de propriétaires de chiens qui fréquentent l'enclos en question . Ce qui détermine alors le recrutement des membres puisque ce fait est stipulé dans le document d'enregistrement, un document qui, une fois enregistré, devient officiel.

  • Qui peut être membre de l'association?
  • Le rôle minimal de l'association est, avons-nous vu, déterminé par la Ville. Celui-ci est de voir au respect des règles de la Ville. Comment cela peut-il se faire? La réponse est simple: en ayant des membres actifs à l'enclos canin aussi souvent que possible. Qui va normalement se retrouver à l'enclos? N'est-ce pas un propriétaire de chien? N'est-ce pas un utilisateur de l'enclos? Après tout, qui désire s'engager à voir au respect des règles s'il n'a pas de chien utilisateur de l'enclos? Le titre de la plupart des associations qui gèrent avec la Ville ont dans leur titre quelque chose comme association des propriétaires (promeneurs) de chiens de qui précède le nom de l'enclos, de l'arrondissement ou du district. Cela n'est pas pour rien.

    Il va donc de soi que le titre même de l'association exige que tous les membres de l'association en question soient des

    1. propriétaires de chiens
    2. utilisateurs de l'enclos en question et
    3. en règle avec la loi (ce qui veut dire que leur chien porte en tout temps une licence en règle) qu'il est censé défendre.

    L'association a également pour but de défendre le maintien de l'enclos. Cela requiert que celle-ci puisse exclure des gens qui voudraient en changer le but ou qui voudraient, par exemple, fermer l'enclos. Ou qui décident que l'enclos leur appartient en propre et qu'ils doivent y être rois et maîtres, décidant qui peut y venir et qui ne peut pas, selon leurs caprices. (Incroyable, mais ceci s'est produit et risque constamment de se produire; il y a des gens qui, malheureusement, sont incapables de vivre avec les autres sans les mener par le bout du nez. )

  • Responsables et assemblées de l'association: qui décide et qui vote?
  • Les associations requièrent de leurs membres une cotisation annuelle; elles doivent payer des frais d'enregistrement chaque année et souvent offrent certains services (fêtes, etc.) payés à même les cotisations. Chaque association a besoin d'un porte-parole pour la représenter auprès des intervenants du district, aux assemblées de l'arrondissement, etc. Chacune a besoin de trouver parmi ses membres des responsables pour en assurer une gestion intelligente, responsables qui ont des comptes à rendre aux membres et qui doivent les consulter. Il y a donc nécessité dans chaque association d'avoir des assemblées où les membres élisent ces responsables et/ou décident de la marche à suivre.

  • Qui devrait être invité au réunions de l'association?
  • Que l'association soit suffisamment intelligente pour

    1. inviter tous les usagers à exprimer leur point de vue ;
    2. chercher à recruter avant l'assemblée tout usager du parc
    est tout à son avantage: une association ne doit pas être une petite clique, elle doit représenter autant d'utilisateurs que possible.

    Mais il reste que, en toute légalité, seuls les membres de l'association peuvent voter lorsqu'il s'agit de prendre une décision qui lie l'association . L'assemblée en cours en est une de l'association, avec ses règlements. Il est inique et ridicule qu'un individu qui n'est pas membre puisse voter. Ce n'est pas que l'association soit propriétaire du parc mais bien qu'elle soit une entité légale séparée de l'ensemble des utilisateurs et des citoyens.

    Et, finalement, une association qui informe les utilisateurs de l'enclos de la tenue de son assemblée par une annonce

    1. trouvée sur son babillard placé à l'intérieur de l'enclos à l'abri des intempéries;
    2. trouvée au début de la page d'introduction de son site Web;
    3. remise à chaque adresse d'utilisateurs du parc canin (i.e. qui ont un chien et qui fréquentent le parc selon ses régistres)
    est considérée par toute personne raisonnable comme ouverte à tous les utilisateurs.




    Jacques Beaulieu
    Révisé le 6 février 2003
    jacqbeau@canardscanins.ca


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