FAITS CANINS:


Canards Canins

Cahiers pour les gardiens de chiens du Québec

Les idées exprimées dans ce cahier n'engagent en rien les associations canines résidantes.

Stratégie pour obtenir un enclos

  1. Introduction
  2. Choix d'emplacements
  3. Document préparatoire
  4. La nécessité d'un groupe fort
  5. Pétition
  6. Sollicitations et manifestations
  7. Réponses à certaines objections
  8. Quelque chose à éviter

  1. Introduction

Comment s'y prendre pour obtenir un parc canin lorsque l'on vit dans un arrondissement qui n'en a pas? Voici la question que j'entends examiner.

D'abord, il faut s'armer de patience et de persévérance: il y a beaucoup à faire et beaucoup de gens à convaincre.

Il faut absolument former un groupe de gens convaincus de la nécessité d'avoir un parc canin. Des gens qui seront prêts d'y mettre leur temps et, peut-être même, un peu de leur argent. Ce n'est pas quelque chose qui peut se faire par une seule personne.

  • Choix d'emplacements
  • Il faut d'abord choisir un ou des emplacements possibles: dans un parc d'arrondissement par exemple. Le parc doit pouvoir accomoder un terrain assez grand pour laisser courir des chiens et qui sera clos par des clôtures et une porte double. Il doit également ne pas être trop près des maisons. Il faut également que le coût de ces constructions ne soit pas trop élevé. Il est donc préférable d'utiliser des clôtures déjà existentes. Et, c'est le point le plus important, il ne doit pas comprendre une partie du parc déjà bien utilisée.

    Les parcs urbains ne sont pas les seuls emplacements possibles. Ceux-ci sont en effet évités à LaSalle et à Outremont. Aussi, dans le cas du premier parc canin dans un arrondissement donné serait-il bon d'examiner les autres possiblités. À LaSalle, par exemple, un des parcs canins est à la limite du secteur industriel et l'autre, à côté d'un pont.

    On peut présumer qu'un premier parc canin dans un arrondissement va servir
    1) aux résidents des environs
    2) aux autres résidents de l'arrondissement.

    Dans ce cas, il va falloir prévoir un parc assez grand pour supporter un bon achalandage (30 chiens à la fois, par exemple), ce qui veut dire un terrain d'environ 100 pieds par 200 pieds, disons. Il est important que ce parc soit bien éclairé et ait accès sur la rue, avec une entrée pour que les camions de la ville ou de l'arrondissement puissent y accéder en plus d'une entrée avec portique pour les usagers. L'éclairage est important puisque le parc canin va être utilisée hiver comme été: or il fait noir très tôt en hiver. L'achalandage d'un parc canin est maximal entre 16 et 17 heures, et entre 19 et 21 heures.

    Il me semble qu'il est très important d'avoir le portique sur la rue; ceci évite que les chiens traversent le parc adjacent pour se rendre au parc canin (ce que bien des gens craignent). De plus, les usagers auront moins à faire si ce sont eux qui doivent déblayer la neige en hiver pour accéder au parc canin. Et, finalement, cela décourage d'autres usagers du parc adjacent de venir déranger les chiens.

    Il est utile d'avoir des places de stationnement en face du portique de telle sorte que les usagers puissent y garer leur véhicule. Mais il faut ne pas enlever des places de stationnement aux riverains, car cela va les tourner contre le parc canin.

    Il y a un autre point qui va être déterminant dans le choix d'un site: l'opinion du membership, et particulièrement l'opinion de ceux qui sont prêts à s'impliquer fortement dans cette affaire.

    Un bon site, c'est une chose, mais il faut une petite armée pour se battre jusqu'à la victoire.

  • Document préparatoire
  • Le sérieux de la demande du groupe de promeneurs de chiens devrait être évidente dans un document préparatoire , où l'on trouverait la description des différents parties du parc d'arrondissement où serait situé le parc canin (si, évidemment, c'est ce qui est choisi) : là où sont les aires de jeux, si elles sont utilisées ou non. Il faut également y indiquer où se trouvent les maisons des riverains, à quel point telle ou telle rue est bruyante et très passante, et à quelle distance du parc canin proposé sont les riverains les plus proches. Tous ces éléments m'apparaissent nécessaires. Plus il y a de détails, plus le projet a fait l'objet d'une étude fouillée, plus le projet sera pris au sérieux

    Si le lecteur regarde le dossier parc canin à Montréal-Nord , il verra que les informations mentionnées n'y sont pas. Mais elles pourraient l'être, avec beaucoup de travail.

  • La nécessité d'un groupe fort
  • Si votre arrondissement n'a pas de parc canin, cela est probablement dû au fait que cette idée n'a pas encore fait son chemin et qu'il est fort possible que l'opinion publique, réelle ou seulement perçue par les politiciens, est plutôt anti-canine. Et il y a tellement de "bonnes" objections à un parc canin, objections qu'il va falloir réfuter, une par une.

    Voilà pourquoi il faut un groupe de gens qui sont prêts à se battre pour leurs chiens, pendant des mois, peut-être des années. Et voilà pourquoi il est utile que ce groupe ait un support, moral et physique, des promeneurs de chiens qui ont gagné leur parc canin à la sueur de leur front.

    L'emplacement choisi doit donc en être un pour lequel on est prêt à se battre; remarquons qu'il existe des arrondissements où l'emplacement est moins important pour les promeneurs de chiens puisqu'ils sont parfaitement prêts à utiliser leurs véhicules pour y aller, du moment que ce ne soit pas trop loin. Cela permet définitivement plus de flexibilité. Le point crucial: l'implication d'un groupe est de rigueur .

  • Pétition
  • L'étape suivante doit être de faire circuler une pétition demandant aux autorités de l'arrondissement d'établir un enclos récréatif canin avec portique, d'une superficie de 30 par 60 mètres environ.

    Il est important d'y indiquer tous les points importants de la requête. Il est important que soient clairement lisibles les noms des signataires, leur adresse et numéro de téléphone; il me semblerait approprié que les gardiens de chiens indiquent également le numéro matricule de licence de leur chien, licence alors en vigueur. Ce dernier point montre clairement que les requérants sont des citoyens qui respectent les règlements de l'arrondissement.

    Il va sans dire qu'il est important d'avoir un nombre aussi considérable que possible de requérants: vingt-cinq est un strict minimum, cent est beaucoup mieux. Les élus sont intéressés par le nombre d'électeurs pétitionnaires. Plus le nombre est élevé, plus l'intérêt des élus pour le projet est grand.

    Le style de la pétition doit être respectueux: les élus sont des personnages importants qui peuvent accorder ou non des "faveurs" aux citoyens; il ne faut pas l'oublier. C'est eux qui ont le pouvoir décisionnel. Il faut donc s'adresser à eux avec courtoisie.

    La pétition doit d'abord célébrer les louanges de l'arrondissement ainsi que sa politique de stimuler le mieux-être chez ces citoyens. De là il est facile de passer au mieux-être des gardiens de chiens: un enclos récréatif canin permettrait à leurs toutous de jouer ensemble, ce qui leur réchauffent le coeur, sans compter la camaraderie qui se développe alors entre les "parents": une association de promeneurs de chiens est d'abord et avant tout un club où chiens et "parents" se rencontrent et ce, tous les jours de l'année, beau temps, mauvais temps, hiver comme été. C'est donc un lieu utilisé comme peu d'autres.

    Il faut ensuite remarquer que cet enclos sépare les chiens des enfants ainsi que des autres citoyens de l'arrondissement qui peuvent ne pas en avoir confiance: l'enclos est un moyen sécuritaire de laisser les chiens s'ébattre. C'est un endroit où les propriétaires de chiens doivent non seulement suivre les règlements canins existants mais plus encore: tout aboiement doit être réprimandé sur le champ; tout gardien doit contrôler son chien en tout temps, puisque la quiétude du voisinage et le respect des autres doivent primer sur tout.

    La pétition doit mentionner un lieu où cet enclos pourrait être installé ainsi que les représentants mandatés par les pétitionnaires pour discuter de leur demande avec les autorités.

  • Sollicitations et manifestations
  • Nous avons examiné le genre de pétition qui devrait être remise aux élus. Celle-ci devrait être remise par plusieurs représentants de l'association canine formée dans le but d'obtenir le parc canin et ce, dans le bureau du président du conseil de l'arrondissement et avec, encore une fois, beaucoup de courtoisie. Il serait bon que le projet soit expliqué de vive voix et que son appui soit sollicité. Il serait bon que les représentants soient tous capables de répondre à ses questions de telle sorte que chacun puisse avoir un mot à dire.

    Il est important que plusieurs représentants de l'association prennent part aux assemblées du conseil de l'arrondissement, ne fût-ce que pour demander où en est le dossier, et pour bien rappeler aux élus qu'il y a beaucoup de citoyens qui considèrent ce projet suffisamment important pour qu'ils soient prêts à se déplacer à chaque fois qu'il y a des réunions qui pourraient être utilisées pour rappeler leur besoin d'un parc canin.

    Des manifestations amusantes et pacifiques pourraient être nécessaires, et des articles pro-canin dans le journal local seraient bienvenus. Peut-être serait-il possible d'en écrire pour vanter les enclos récréatifs canins et pour aussi insister sur le respect des règlements, respect requis pour le bien des chiens autant que pour le bien des citoyens.

    Il est important de maintenir la pression, tout en étant très courtois.

    Il est de plus très est utile d'avoir le journal local de son côté. Il aurait été tellement plus simple d'obtenir le parc canin de la Bruère si ce n'avait été que le journal local ne donnait parole qu'aux gens qui étaient contre ce dernier. Avoir le journal local pour le parc plutôt que contre est excessivement important si l'on désire un dénouement heureux pour nos chiens. Cela n'est pas la seule chose requise, mais nos politiciens ont horreur d'une publicité négative: cela gâche leurs chances de réélection!

  • Réponses à certaines objections
  • Si l'on répond qu'on ne peut rien faire avant le prochain budget, demandez pourquoi: n'y a-t-il pas le même montant alloué cette année pour les parcs que l'an dernier? Un parc canin ne coûte pas des dizaines de milliers de dollars mais 15 000 $ au plus. C'est de l'argent dépensé pour des chiens alors qu'il n'y en a que peu pour les citoyens? Mais les promeneurs de chiens sont des citoyens et ce sont eux qui réclament ce parc canin!

    Il n'est pas permis de laisser les chiens circuler dans les parcs? Ceci est quelque chose qui regarde l'arrondissement; de plus le projet de parc canin peut être considéré à l'essai , en quel cas il ne devrait pas y avoir besoin d'amendement aux règlements en vigueur. Vous pouvez répondre de plus que tous les arrondissements issus de l'ancienne Ville de Montréal sont dans le même cas: il n'y a rien dans leurs règlements qui légitimise leurs parcs canins. Veulent-ils faire les choses selon les règles? Qu'ils demandent un règlement spécial du conseil de ville pour leur permettre d'être en règle. Cela peut se faire assez vite vu que ce dernier se réunit tous les mois. Assurez-vous de leur dire que vous y serez en grand nombre surtout qu'il y a une période de questions où vous pourrez demander aux élus ce qu'il en est.

    Le projet va demander des études, l'établissement d'un devis, une consultation populaire? La consultation ne pourrait-elle pas se faire à l'intérieur d'une réunion publique sur ce sujet, et ce, rapidement? (Voici d'ailleurs pourquoi il faut procéder aussi rapidement que possible pour les autres étapes.) Il faudra une commission pour préparer des règlements applicables dans l'enclos? Pourquoi ne pas débuter avec les règles de 20 des 25 parcs canins de Montréal, quitte à les modifier par après, en connaissance de cause.

    Comme vous pouvez voir, il y a une réponse à tout. Il suffit d'y réfléchir un peu. Sur ce, bonne chance et bon succès. Et n'oubliez pas que nous sommes là, au besoin. L'union fait la force.

  • Quelque chose à éviter
  • Dans l'enthousiasme du groupe qui fait sa présentation à la Ville, il y a une chose qu'il faut absolument éviter, soit de donner l'impression que le groupe va se charger de l'enclos. Le groupe en question est là pour demander l'aménagement d'un enclos disponible à tous les citoyens promeneurs de chiens, et non seulement à ceux qui font partie de leur regroupement. Il s'ensuit que le regroupement ne peut qu'aider la Ville à voir à ce que ses règlements soient respectés, en rappelant ceux-ci aux usagers lorsque cela est possible. Le regroupement ne doit absolument pas suggérer alors qu'il aimerait faire des activités spécifiques dans ce parc. Cette question est pour un autre jour et dépend de d'autres critères.

    La raison pourquoi il est important de limiter le rôle du regroupement à celui de demander un aménagement est que certaines Villes ont décidé d'exiger de ceux-ci un protocole d'entente basé sur le principe que le regroupement sera en charge de tout ce qui se déroulera dans le parc canin durant toutes ses heures d'ouverture, ce qui est une exigence insensée. (Pour plus sur cette question, pesez ici.)




    Jacques Beaulieu
    révisé le 29 juin 2006
    jacqbeau@canardscanins.ca


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