Mes racines / my roots

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Biographie de Marie Ananie Céré, tante de

Biographie de Marie Ananie Céré, tante de Louis Wilfrid Sicotte
(Première partie)




Le texte qui suit en quatre parties
est basé entre autres sur des documents trouvés dans les archives
de l'Archevêché de Montréal et de
l'Institut des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie.
Références à ceux-ci sont indiquées clairement dans chaque cas.
Il y a également eu de l'information fournie par les Dames du Sacré Coeur.
Il sera clairement indiqué quand l'auteur présume des faits.
L'auteur a également travaillé à partir des entrées du
Dictionnaire Biographique du Canada en ligne
pour Eulalie Durocher reproduite ICI.
et Monseigneur Ignace Bourget reproduite ICI.
De plus l'auteur a travaillé à partir des livres
Par le chemin du Roi une femme est venue de Germaine Duval, SNJM ainsi que
Henriette Céré dite Soeur Marie-Madeleine
de Soeur Rachel-Éveline Pelletier, SNJM.





Notez bien: La vie de Marie Ananie Céré est en bonne partie mêlée à celle de divers membres de sa famille, à celle de Monseigneur Ignace Bourget, alors évêque de Montréal, de plusieurs des soeurs de l'institut des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, du père Louis Étienne Avila Valois, alors aumônier du couvent de cet institut à Hochelaga.


SOMMAIRE

  1. Première partie: JUSQU'À LA MORT DE MÈRE MARIE ROSE (OCTOBRE 1849).
  2. Seconde partie: APRÈS LA MORT DE MÈRE MARIE ROSE (OCTOBRE 1849) JUSQU'EN OCTOBRE 1865.
  3. Troisième partie: D'OCTOBRE 1865 AU 8 DÉCEMBRE 1867.
  4. Quatrième partie: DU 8 DÉCEMBRE 1867 À 1903.



Sa vie jusqu'à la mort de sa mère

Les parents de Marie Ananie Céré étaient François (Xavier) Céré et Ursule Brin. Pour plus sur leur famille, pressez ICI. Son père était né le 15 avril 1778 et sa mère le 1er décembre 1782. Ils s'étaient mariés le 16 novembre 1801.

La dernière d'une famille de 17 enfants, celle-ci était née le 2 janvier 1827 et fut baptisée à Saint Antoine de Padoue de Longueuil le surlendemain; ses parrain et marraine furent ses frère et soeur Augustin Henri Céré (4ième enfant; né le 25 mai 1806 et donc 20 ans) et Lucie Céré (8ième enfant; née le 31 janvier 1811 et donc presque 16 ans) qui vivaient alors chez leurs parents. (Cet acte est trouvé plus bas.)

Son père était alors âgé de 48 ans et 8 mois et sa mère, de 44 ans et 1 mois. Son frère Antoine Céré (7ième enfant, né le 29 novembre 1809) mourut le 19 février 1820, et donc était mort avant la naissance de Marie Ananie.

Sa soeur aînée Marie Josephte Céré, (1ère enfant, née le 27 août 1802) avait épousé Jean Baptiste Sicotte près de 7 ans auparavant. À la naissance de Marie Ananie, sa soeur aînée avait déjà eu six enfants et était enceinte de son septième.

Sa soeur Ursule Henriette Céré (3ième enfant, née le 20 août 1804) avait quitté la maison pour devenir postulante de choeur chez les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph de l'Hôtel-Dieu à Montréal. Malade d'abord de la fièvre typhoïde, elle contracta ensuite un rhumatisme inflammatoire. Son état de santé fut tel qu'elle dut quitter cet ordre religieux et rentrer à la maison le 25 février 1826 près d'un an avant la naissance de Marie Ananie. Comme elle ne se remit qu'après plusieurs mois de convalescence, elle vivait à la maison à la naissance de Marie Ananie. Elle y resta plusieurs années. Elle enseigna d'abord à sa famille, puis également aux enfants des voisins. Après un certain temps, son père lui cèda l'usage d'une petite maison sur sa propriété comme école.

Sa soeur Marguerite Julie Céré (5ième enfant, née le 29 juin 1807) était entrée chez les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph à l'Hôtel-Dieu de Montréal le 19 février 1825, presqu'un an avant la naissance de Marie Ananie.

Son frère François Xavier Céré (2ième enfant, né le 17 septembre 1803) épousa Louise Charon le 28 octobre 1828 lorsque Marie Ananie avait un an et demi. Sa soeur Marie Charlotte Céré (9ième enfant, née le 4 mars 1812) épousa Louis Marchand le 4 octobre 1830 lorsque Marie Ananie avait trois ans et demi. Sa soeur Marie Thérèse Mélanie Céré (6ième enfant, née le 15 octobre 1808) épousa Antoine Vincent le 8 février 1831 lorsque Marie Ananie avait quatre ans. Elle mourut quatre ans plus tard, le 18 avril 1835 lorsque Marie Ananie avait huit ans. Sa soeur et marraine Marie Lucie Céré (8ième enfant, née le 31 janvier 1811) épousa Hubert Bétourné le 3 octobre 1831 lorsque Marie Ananie avait quatre ans et demi. Elle mourut douze mois plus tard, le 2 janvier 1833 lorsque Marie Ananie avait six ans. Sa soeur Marie Théotiste Céré (10ième enfant, née le 26 janvier 1814) épousa Léon Birtz Desmarteau le 18 juin 1832 lorsque Marie Ananie avait cinq ans. Son frère et parrain Augustin Henri Céré (4ième enfant, né le 25 mai 1806) épousa Appoline Létourneau le 9 octobre 1832 lorsque Marie Ananie avait cinq ans et demi. Il mourut moins de trois ans plus tard, le 22 août 1835 lorsqu'elle avait 8 ans et demi.

Sa soeur Ursule Henriette Céré, qui avait jusque là enseigné dans une maison sur la propriété de son père, fut invitée en 1838 par le curé de Longueuil à enseigner dans l'école de la fabrique de Longueuil lorsque Marie Ananie avait onze ans. Sa première instruction fut donc faite par sa soeur sur la propriété familiale avant son déménagement à Longueuil.

Pierre Wilfred Alphonse Sicotte, fils de sa soeur aînée Marie Josephte Céré et de Jean Baptiste Sicotte, naquit le 10 décembre 1838 et fut baptisé à l'église Sainte Famille de Boucherville le même jour. Marie Ananie avait alors onze ans. Sa soeur Marie Esther Céré (12ième enfant, née le 22 octobre 1816) épousa Louis Benoit le 22 octobre 1839 lorsque Marie Ananie avait douze ans. Sa soeur Marie Louise Céré (15ième enfant, née le 20 juillet 1821) épousa Salomon Ménard Bellerose le 1er février 1841 lorsque Marie Ananie avait quatorze ans. Sa soeur Marie Thérèse Céré (11ième enfant, née le 31 janvier 1815) épousa Narcisse Birtz Desmarteau le 30 avril 1842 lorsque Marie Ananie avait quinze ans.

Sa mère Marie Ursule Brin mourut le 28 août 1843 à l'âge de 60 ans 7 mois 27 jours. Marie Ananie avait alors seize ans et demi. Sa mère avait eu 17 enfants. À ce point, la première enfant de la famille Marie Josephte Céré était mariée à Jean Baptiste Sicotte depuis 23 ans; le deuxième, François Xavier Céré, était marié depuis près de 15 ans avec Louise Charon; la troisième, Ursule Henriette Céré était maîtresse d'école à Longueuil; le quatrième, Augustin Henri Céré, était décédé depuis 8 ans; la cinquième, Marie Julie Céré était soeur Hospitalière de Saint Joseph depuis 18 ans; la sixième, Marie Thérèse Mélanie Céré, était morte depuis huit ans; le septième, Antoine Céré, était décédé depuis 23 ans; la huitième, Marie Lucie Céré, était décédée depuis 13 ans; la neuvième, Marie Charlotte Céré, était mariée à Louis Marchand depuis 13 ans; la dixième, Marie Théotiste Céré, était mariée à Léon Birtz Desmarteau depuis 11 ans; la onzième, Marie Thérèse Céré, était mariée à Narcisse Birtz Desmarteau depuis un an; la douzième, Marie Esther Céré était mariée à Louis Benoit depuis près de quatre ans; la treizième, Marie Louise Adéline Céré (née le 10 décembre 1817) avait alors 26 ans et habitait à la maison; la quatorzième Émélie Céré (née le 9 septembre 1819) avait alors 23 ans et demi et enseignait avec sa soeur Ursule Henriette Céré à Longueuil; la quinzième, Marie Louise Céré était mariée à Salomon Ménard Bellerose depuis deux ans. La seizième, Marie Anne Cécile Céré (née le 28 février 1823) avait 20 ans est habitait chez son père.

À la mort de sa mère le 28 août 1843 donc, il y avait encore trois filles qui habitaient à la maison avec leur père: Marie Louise Adéline Céré, 26 ans, Marie Anne Cécile Céré, 20 ans et demi et notre Marie Ananie, 16 ans et demi. Trois de ses frères et deux de ses soeurs étaient décédés.

Sa vie entre la mort de sa mère et celle de mère Marie-Rose

À partir d'environ 1841, plusieurs membres du clergé du diocèse de Montréal cherchèrent à encadrer davantage les baptisés catholiques et à entreprendre l'enseignement de leurs enfants. À la tête de ce mouvement se trouvaient l'évêque de Montréal, Monseigneur Ignace Bourget (Pour une biographie sur lui, pressez ICI.) et plusieurs curés, dont celui de Longueuil, l'abbé Louis Moïse Brassard et celui de Béloeil, l'abbé Théophile Durocher.

Pour ce faire, Monseigneur Ignace Bourget demanda à des communautés françaises d'enseignement de venir s'établir dans son diocèse. Le curé de Longueuil Louis Moïse Brassard demanda à une communauté de religieuses éducatrices de Marseille, en France, de venir ouvrir un couvent dans sa paroisse. Il s'agissait des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Lorsque cette demande fut connue à Béloeil par l'abbé Théophile Durocher, sa soeur, Eulalie Durocher (Pour une biographie sur elle, pressez ICI.) et son amie Mélodie Dufresne, décidèrent qu'aussitôt cette communauté établie dans le diocèse de Montréal, elles s'y joindraient. Elles annoncèrent officiellement à qui de droit leur décision à cet effet.

Malheureusement, cette communauté française décida finalement de ne pas venir s'établir ici. Par contre des pères Oblats de Marie Immaculée commencèrent à venir oeuvrer ici.

Ceux-ci, avec Monseigneur Bourget et le curé de Longueuil, encouragèrent ces deux femmes à venir à Longueuil former une communauté religieuse d'enseignantes sans l'aide des Soeurs Françaises, mais avec deux soeurs de Ananie, soit Ursule Henriette Céré et Émélie Céré, qui toutes deux enseignaient à l'école de la Fabrique de Longueuil, et qui étaient prêtes à se joindre aux deux autres.

C'est le 28 octobre 1843 que Eulalie Durocher et Mélodie Dufresne arrivèrent à l'école de la fabrique de Longueuil rejoindre les deux soeurs de notre Ananie et fonder une communauté de religieuses enseignantes.

Eulalie Durocher insista pour que cette communauté porte le nom et suive la règle de celle de France à laquelle elle avait voulu se joindre avec Mélodie Dufresne.

Encore fallait-il bien étudier et comprendre la règle choisie, les offices à chanter, les prières, tout le menu détail de ce qui constitue la vie quotidienne de celles qui vivent ensemble en religion. Cela se fit sous la direction des oblats de Marie-Immaculée. C'est avec leur aide que ces quatre femmes commencèrent à apprendre la vie de religieuse dans l'immeuble qui servait d’école. Elles enseignaient et s'occupaient des enfants de jour et faisaient ce qui était leur noviciat le soir. Le 15 novembre 1843, Salomé Martin s'inscrivit comme aspirante de choeur. Malheureusement Émélie Céré fut foudroyée par le typhus et dût rentrer à la maison paternelle en mars 1844.

Le 28 février 1844, Monseigneur Bourget vint lui-même à Longueuil pour présider à la célébration de la prise d’habit des trois femmes restantes. Le prise d'habit de Salomée Martin eut lieu le 30 mai 1844; une autre aspirante de choeur, Hedwidge Davignon, prit l'habit le 28 juin 1844.

Le 8 décembre 1844, encore dans l’église paroissiale de Longueuil, Monseigneur Bourget vint recevoir les vœux de religion des trois femmes fondatrices. On peut présumer que notre Ananie devait être présente dans cette église avec une bonne partie de sa famille puisque sa soeur était l'une d'elles, et qu'un autre aurait pu l'être si sa santé ne l'en avait empêché. Ananie avait alors 17 ans et demi.

Toutes ces visites de l'évêque ainsi que les nombreuses qui suivirent démontrent à quel point ce prélat était impliqué dans la création de cette communauté canadienne d'enseignement formée de femmes de son diocèse, installée à Longueuil, comprenant alors 3 soeurs "de choeur" et 3 novices "de choeur", qui formellement prit le nom de Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. C'est par ces voeux faits le 8 décembre 1844 à Longueuil que cette communauté canadienne vit le jour.

Ce même jour Eulalie Durocher fut nommée supérieure (mère) et prit le nom de mère Marie Rose. Née le 6 octobre 1811, elle avait 33 ans et 2 mois. Quant à Ursule Henriette Céré, elle prit le nom de soeur Marie Madeleine. Née le 20 août 1804, elle avait 40 ans et 3 mois. Finalement Mélodie Dufresne devint soeur Marie Agnès. Née le 9 novembre 1809, elle avait 35 ans et 1 mois. La novice Salomé Martin devint soeur Thérèse de Jésus. Née 14 mars 1823, elle avait 21 ans et 9 mois. Hedwidge Davignon devint soeur Véronique du Crucifix. Née le 25 avril 1820, elle avait 24 ans et 7 mois. (Pour plus sur les premières soeurs de cette communauté, pressez ICI.)

Il y avait maintenant quatre filles qui habitaient à la maison avec leur père: en effet à Marie Louise Adéline Céré, Marie Anne Cécile Céré et notre Marie Ananie, il fallait ajouter Émélie Céré.

Le 21 octobre 1845, lorsque Marie Ananie avait dix-huit ans et demi, sa soeur Marie Anne Cécile Céré (16ième enfant, née le 28 février 1823) épousa Antoine Millet. (Cet acte est trouvé plus bas.) On remarque que l'époux ne savait pas signer son nom. Par contre la mariée ainsi que deux de ses soeurs, soit Ananie et Émélie, ont signé l'acte. Le curé Louis Moïse Brassard officiait.

Son père François Céré mourut le 7 janvier 1846 à l'âge de 67 ans 8 mois et 23 jours lorsque Marie Ananie avait dix-neuf ans. Il fut inhumé le 10 janvier. Étaient présents les révérends pères Eugène Bruno Guigues, Jean Claude Léonard et Pierre Fisette, prêtres oblats de Marie-Immaculée, Louis Moïse Brassard, curé de la paroisse, ainsi que le père Vinet, célébrant. (Cet acte est trouvé plus bas.) On voit ici la présence des prêtres qui ont supporté la nouvelle communauté religieuse venir payer leur respect au père de la seule fondatrice née dans leur paroisse.

La succession devait maintenant être réglée. Le 15 janvier, son frère François Xavier Céré renonça, devant le notaire Louis Lacoste de Montréal, à être exécuteur testamentaire pour la succession de son père. L'inventaire des biens fut fait par ce même notaire le 17 janvier et la vente des effets mobiliers dépendants de la succession fut faite devant celui-ci le 21 janvier. Le 22 janvier, fut faite devant ce notaire une procuration par Jean Baptiste Sicotte, son épouse et autres à Narcisse Desmarteau et Louis Benoit, très probablement pour voir non seulement à la succession mais également à la tutelle de notre Ananie encore mineure. (Mention de ces actes est trouvée plus bas.)

En effet, Marie Ananie était orpheline de père et de mère depuis le 7 janvier 1846, devait avir un tuteur jusqu'à son majorat. De plus elle ainsi que ses soeurs Marie Louise Adéline Céré, 28 ans, et Emélie Céré se retrouvaient sans logis.

Marie Ananie, qui était dans la classe de sa soeur Henriette Ursule au convent de Longueuil, dût le quitter pour Montréal avec ses soeurs probablement quelques jours après l'inhumation de leur père. Nous savons que les soeurs furent hébergées à Montréal, dans la paroisse de Notre-Dame. Nous savons que Louis Marchand et son épouse Marie Charlotte Céré habitaient à Montréal depuis au moins 1845 avec leur huit enfants, ainsi que Narcisse Birtz Desmarteau et son épouse Marie Thérèse Céré, depuis leur mariage le 30 avril 1842. Ces derniers n'avaient alors qu'un seul enfant. Le livre de Soeur Rachel-Éveline Pelletier, SNJM, affirme en page 34 que les soeurs furent reçues par les Narcisse Birtz Desmarteau.

Marie Thérèse Céré était la seule de sa famille qui était née à Montréal et avait été baptisée à Notre Dame. Et chose bizarre, le prêtre avait écrit "Séré" et non "Céré" comme nom de famille. Évidemment, son mariage ayant lieu à Saint Antoine de Padoue de Longueuil, son nom de famille fut écrit "Céré" et sa signature suivit le texte du célébrant. L'acte de baptême de son fils Narcisse Joseph Marie Birtz Desmarteau à Notre Dame de Montréal le 16 juillet 1843 la nommait "Marie Thérèse Séré". Il en sera de même pour l'acte de baptême de sa fille Marie Joséphine Philomène Birtz Desmarteau à Notre Dame de Montréal le 7 juillet 1852.

Marie Thérèse Céré était née le 31 janvier 1815 alors que Marie Ananie Céré était née le 2 janvier 1827: il y avait donc presque douze ans de différence entre les deux soeurs.

C'est donc dans la paroisse de Notre-Dame de Montréal que Émélie Céré, maintenant de la paroisse de Notre-Dame de Montréal mais un mois auparavant de la paroisse de Longueuil, épousa le 3 février 1846 Louis Messier de la paroisse de Longueuil et ce sont Louis Marchand et Narcisse Birtz Desmarteau qui ont signé comme témoins. (Cet acte est trouvé plus bas.). Ce mariage suivait la mort de leur père de moins de un mois. Il s'ensuit qu'il avait déjà été prévu depuis un bon moment. Notre Ananie et sa soeur Marie Louise Adéline Céré, elles, demeurèrent à Montréal avec les Narcisse Birtz Desmarteau. Sa soeur, avons-nous vu, avait alors un petit garçon né en juillet 1843.

En 1846, la communauté des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, qui avait eu beaucoup d'adhésions, ouvrit une mission à Béloeil, la paroisse dont le curé était frère de Mère Marie Rose.

Marie Ananie habita Montréal chez les Birtz Desmarteau entre le mois de janvier 1846 et le 15 août 1847 et donc pour un an et demi. Sa soeur Marie Louise Adéline Céré, elle, continua d'y demeurer jusqu'à son mariage. C'est donc de Montréal que Marie Ananie entra chez les Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie à Longueuil le 15 août 1847 à 20 ans et demi et prit alors le nom de soeur Marie Antoine.

Monseigneur Bourget visita le couvent de Longueuil le 4 août 1848 et y rencontra chaque soeur en particulier, et donc Marie Ananie pour la première fois depuis son entrée. Il y eut alors des élections en présence de l'évêque: soeur Véronique du Crucifix née Hedwidge Davignon fut élue assistante et maîtresse des novices et soeur Thérèse de Jésus née Salomée Martin fut élue dépositaire.

Les Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie ouvrirent deux autres missions en 1848, à Saint-Timothée et à Saint-Lin. En fait, Henriette Ursule Céré, soeur de notre Marie Ananie, fut la supérieure de la maison de Saint-Timothée lors de sa fondation le 17 août 1848.

Marie Louise Adéline Céré, soeur de notre Marie Ananie, maria à Notre-Dame de Montréal le 13 février 1849 Athanase Lamoureux. C'était la dernière fille célibataire qui n'était pas religieuse. (Cet acte est trouvé plus bas.) Parmi les signataires au mariage, on trouve évidemment Louis Marchand et Narcisse Birtz Desmarteau.

Marie Ananie Céré fut admise à la profession en 1849 mais mère Marie Rose lui dit qu'elle devrait attendre que sa dot soit payée en 1850 avant qu'elle ne puisse faire ses voeux. Afin de devancer ses voeux, elle accepta de faire une donation devant le notaire Thomas Horatia Pinet de Kamouraska le 10 mars 1849. (Mention de cet acte est trouvée plus bas.) Cette donation lui permit de faire alors sa profession. La description de l'acte est intéressante: "Donation Revérende Soeur Marie Joséphine Ananie Céré aux Révérendes Dames Religieuses Saints Noms de Jésus & Marie". Est-ce-à-dire qu'elle avait déjà alors pris le nom de Soeur Marie Joseph transformé en Marie Joséphine par le notaire? Comme mentionné plus haut, elle prit d'abord le nom soeur Marie Antoine mais elle fut finalement connue sous le nom de soeur Marie Joseph. Il semblerait donc qu'elle avait décidé pour ce dernier nom lors de ses voeux.

Sa soeur Marie Théotiste Céré, épouse de Léon Birtz Desmarteau, mourut à Boucherville à l'âge de 34 ans le 8 juin 1849 et fut inhumée le 11.

Une chose est certaine: pendant le supériorat de Mère Marie Rose, les Oblats de Marie Immaculée eurent un rôle majeur dans le développement de sa communauté, et ce, sur tous les plans, au niveau des cours enseignés autant qu'au niveau de tous les détails de la vie religieuse. Aussi y eut-il des prêtres jaloux qui voulurent prendre leur place dans la direction de cette communauté. Mais Mère Marie Rose refusa ces derniers et s'assura de garder les Oblats de Marie Immaculée en fonction jusqu'à sa mort.

Mère Marie Rose mourut le 6 octobre 1849. Elle avait été la première supérieure générale et fondatrice de l'ordre. À sa mort sa communauté avait le couvent de Longueuil et trois missions, à Béloeil, Saint Timothée et Saint Lin. (Pour la liste des soeurs de cette communauté à sa mort, pressez ICI.)

L'évêque de Montréal, qui comme nous avons-vu, estimait grandement Mère Marie Rose, vint de Montréal le 10 octobre pour la Messe de Requiem et la sépulture dans la chapelle du couvent de Longueuil. Parmi ceux qui ont signé l'acte de sépulture on trouve les pères B. Honorat, Fleury Beaudrand, Bernard, tous de la Congrégation de Marie Immaculée, ainsi que les pères Théophile Durocher, curé de Béloeil, Duprat, G. Chabot, Giroux. À cela s'ajoute le père de la défunte, Olivier Durocher ainsi que C. Durocher et finalement, Mgr Bourget lui-même. (Cet acte est trouvé plus bas.)

On n'est pas sans savoir que Mère Marie Rose fut béatifiée par le pape saint Jean Paul II le 23 mai 1982.

Pour la seconde partie, pressez ICI.



Documents numérisés ou transcrits

  1. Baptême de Marie Ananie Céré à Saint Antoine de Padoue de Longueuil (4 janvier 1827)





  2. Mariage de Antoine Millet et de Marie Anne Céré à Saint Antoine de Padoue de Longueuil (21 octobre 1845)





  3. Sépulture de François Céré à Saint Antoine de Padoue de Longueuil (10 janvier 1846)





  4. Entrées concernant la succession de François Céré devant le notaire Louis Lacoste de Montréal (janvier 1846)





  5. Mariage de Louis Messier et de Émélie Céré à Notre Dame de Montréal (3 février 1846)





  6. Mariage de Athanase Lamoureux et de Marie Louise Adéline Céré à Notre Dame de Montréal (13 février 1849)





  7. Entrée concernant la donation de Marie Ananie Céré aux Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie devant le notaire Thomas Horatia Pinet de Kmouraska (10 mars 1849)





  8. Sépulture de Eulalie Durocher à Saint Antoine de Padoue de Longueuil (10 octobre 1849)





  9. Sépulture de Eulalie Durocher à Saint Antoine de Padoue de Longueuil: signatures: colonne de gauche (10 octobre 1849)





  10. Sépulture de Eulalie Durocher à Saint Antoine de Padoue de Longueuil: signatures: colonne de droite (10 octobre 1849)










Jacques Beaulieu
jacqbeau@canardscanins.ca
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