Entrées pour 1928 dans ses agenda , album, | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Entrées dans son agenda, journal intime datant de 1928
Entrées dans son album: Carte:
Carte:
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Calendrier minuscule de 1928: Carte avec une bergère:
Carnet de danse:
Découpure de Journal: photo d'une autre Mlle Jeanne Beaulieu Une farce de Jean Décary!!! L'année terrible... 1927 - Des pleurs, du désespoir, puis une espèce de résurrection... Des élans fous, de la joie, un enthousiasme sans mesure,... Un monde nouveau de franchise, de confiance, de tendresse, de rêve... Puis la grande vie extérieure: le théâtre, les bals, les diners, les thés dansants... L'étrange succès de la femme qui se sentant aimée attire par son air de bonheur, par la sympathie avec laquelle elle regarde le monde - Entrées dans son agenda: Jan 1 Dim Diner chez grand-mère Jan 3 Mar. Maurice & Pierre Jan 4 Clarence Miller; Marguerite Beauchamp Jan 5 Jeu. Les Cloches de Corneville avec Paul Mathieu Jan 6 Déjeuner chez Marc Jarry avec Maurice; diner des Rois chez Aimée avec M. Jan 7 Thé Paul Monty; Bal Beaugrand-Champagne refusé; Maurice: cinéma & danse chez Morgan Jan 8 Dim. Thé Hamelin; Paul Monty Jan 9 Lun. Aïda avec Paul Monty Jan 10 Mar. Ben Hur avec Maurice Jan 11 Mer. ALl. fr. avec Maurice Jan 12 Jeu. Paul Gontheir refusé Jan 13 Ven. Cercle littéraire; Dantes Belleau - musique; Paul Monty refusé Jan 14 Sam. Thé Patricia Joseph; Albert Fleishman; Paul Monty & Maurice refusés Jan 15 Dim. Maurice; souper chez Paulette Jan 16 Lun. Berthe Brossard Letourneau refusée; Paul M. refusé Jan 17 Mar. «Desert Song» avec P. Monty Jan 18 Mer. Thé Marthe Hurtubise refusé Jan 19 Jeu. Paul Gonthier refusé Jan 21 Sam. Paulette Jan 22 Dim. Thé M. E. Tarte; Paul Monty Entrées dans son album: Fairepart :
À Monsieur & Madame L. E. Beaulieu
Cadeau offert à l’occasion de leur vingt-cinquième anniversaire
de mariage par un groupe d’amis : Entrées dans son agenda: Jan 23 Lun. Bal Adèle Perrault avec Maurice Jan 24 Mar. «L'amour-médecin» maman Jan 25 Mer. cinéma: P. Monty Jan 27 Ven. Cercle littéraire; bridge G. Renaud refusé; bridge P. Désy refusé Jan 28 25e Anniversaire de mariage de papa & maman Jan 29 Dim. Thé Boyer avec P. Monty Jan 30 Lun. Aliette Jan 31 Mar. Anita Brunelle refusée; P. Monty Entrées dans son album: Enveloppe contenant une carte Carte contenue dans l'enveloppe:
Pour ajouter un charme de plus à mon séjour à Sainte-Adèle... Des bonbons de Paul Monty - il n'y a pas à dire: c'est un chic type. Entrées dans son agenda: Feb 1 Diner avec Maurice; départ pour Ste Adèle avec Marcelle, Yvette, Aimée, Alice Feb 2 Maurice - diner & souper chez Pierre - ski Feb 4 Sam. J. Chevrier, Marthe P. à Ste Adèle; Paul Monty Feb 5 Dim. Promenade en ski à Ste marguerite - Pierre - Thé Versailles refusé Feb 8 Départ d'Yvette, Marthe & J.; arrivée de M. E. Tarte Feb 10 Jeu. Thé dansant Jarry refusé Feb 11 Sam. Souper avec Maurice chez Pierre - ski Feb 12 Diner avec Maurice - ski - Pierre - Feb 13 Lun. Départ de Marcelle Feb 14 Mar. Thé Marcelle Brégent refusé Feb 16 Jeu. Promenade à Val Morin en voiture; Marg. Germain Feb 17 Ven. Départ de M. E. Tarte; visite de papeterie Rolland Feb 18 Sam. Visite de Marg. Germain à souper; Pierre Feb 19 Dim. Souper chez Marg. Germain; visite à Marg. Beaudry avec Aimée Feb 22 Mer. Retour à Montréal avec Aimée; Maurice Feb 23 Jeu. Conférence J. Bruchési suivie de soirée chez Germaine Feb 24 Ven. Maurice - ciné Feb 25 Sam. Danse chez Alice Feb 26 Dim. Causerie «Chopin» pr ass. prof. des employées bureau; souper avec Germaine Entrées dans son album: Découpure de journal:
Entrées dans son agenda: Feb 27 Lun. Roger Biron Feb 28 Mar. Départ de Béline Fl. pour l'Europe Feb 29 Mer. Cercle littéraire Mar 3 Sam. Maurice; Skating Extravaganza au Winter Club: Mad. Thibodeau Mar 4 Dim. Thé Hélène Shute [?]; cinéma P. Monty Mar 6 Mar. Concert Camille bernard avec Paul Monty Mar 10 Sam. Fin de semaine à Ste Adèle Mar 11 Dim. Thé J. Gagné refusé Mar 13 Mar. Diner avec Maurice Mar 14 Mer. Cercle littéraire Mar 15 Thé G. Biron; Concert Ulysse Paquin avec P. Monty Mer. 16 Ven. Fête de G. Christin: thé avec Maurice & Marc jarry Mar 18 Cinéma avec Maurice; petit bridge ici Mar 19 Lun. Dantis Bedeau: musique Mar 20 Mar. Bridge & thé Bernier Laferrière refusé; shower de toile pour Y. Bélanger Mar 21 Ven. Thé pr S. Lemieux chez Renée Duchastel; cercle Mar 24 Sam. Bridge Yvette Paradis; Clarence Kennedy Mar 25 Dim. Maurice Mar 26 Lun. Concert avec Gilberte Mar 28 Mer. cercle Mar 30 Ven. Conférence par Mme L. M. Gouin avec Maurice Apr 1 Dim. Maurice Entrée dans son album: Carte:
Entrées dans son agenda: Apr 4 Mer. Ciné avec Dantès Belleau Apr 5 Jeu Visites du Jeudi Saint avec Yvette & Aimée Entrée dans son album: Carte:
Carte couleur :
Entrées dans son agenda: Apr 6 Ven. D. Belleau Apr 7 Sam. Paul Monty refusé pr thé au Mont-Royal; souper avec Maurice, Jean & Juliette ; «Peaches» théâtre Lettre de son frère Jean datée du 3 avril: State Hospital, Beacon, N.Y. le 3 avril 1928
Chère Jeanne,Me voilà passablement éloigné de toi, mais la distance n'entraîne pas l'oubli. Je suis si bien ici que je ne puis pas oublier. L'épreuve me rend oublieux, mais jamais le bonheur. La santé se maintient, peut-être s'améliore. Je me promène beaucoup et jouit du grand air et de la paix des montagnes. Heureux ceux pour qui le bonheur est peu éloigné, car ils sont assurés de l'atteindre. Quant à moi il m'a fallu vingt-trois années pour en apercevoir la lueur, et goûter des douceurs qu'apporte l'espérance. Jeanne, j'espère que tu es heureuse comme je le suis depuis quelque temps. Je suis malade sans doute, mais mon moral a changé parce que le bonheur semble me sourire. Pour combien de temps, je l'ignore? Comem demain ne m'appartient pas, je m'occupe d'aujourd'hui. Jeanne, ce que je désireais c'est que nous puissions associer notre bonheur, mais j'ai peur que ce qui constitue ton bonheur ne va pas avec ce qui constitue le mien. Ces mots t'expliquent mon manque de sympathie et d'entente avec toi. Je garde le silence, et je conserve tout en moi-même, parce que je crois qu'il est très difficile que nous puissions concéder. Tu es trop convaincue que ce que tu fais est ce que tu dois faire pour faire des concessions. Je rêve de rendre la vie agréable et belle, du moins pour moi-même malgré ma maladie, et personne semble concourir vers ce but. Je fais de mon mieux au travers de mes inquiétudes terribles, et je constate que tous vous me traitez en étranger. Je dois donc m'y résigner, et me convaincre que je suis toujours dans le [?], puisque vous êtes tous si certains que vous en pouvez vous tromper. Je te laisse en te souhaitant tout le bonheur possible De ton frère Jean Entrées dans son agenda: Apr 8 Dim. Pâques Bridge chez G. Labelle; thé avec Paul Monty Apr 9 Lun. Souper chez Roméo avec E. Legrand Apr 10 Mer. Shower pr J. Brossard refusé; Concert Dubois avec Germain Entrées dans son album: Enveloppe datée du 10 avril 1928 avec la lettre suivante:
Feuillet (non daté comme ce qui suit) trouvé à la suite de la lettre précédente:
Photo de la couverture d'un livre Poème transcrit:
Entrées dans son agenda: Apr 11 Concert Goulet avec Yvette Apr 13 Ven. Thé Béatrice Letondal refusé; cercle - Apr 14 sam. souper & Orpheum avec Maurice Apr 15 Dim. Thé chez A. Mc Avoy Beaudouin Apr 16 Lun. Mariage Solange Thibodeau Apr 18 Mer. Alliance fr. Apr 19 Jeu. Concert Ravel Carte : Pour que vous pensiez à moi, dans le silence, quand vous fermerez « cette jolile boîte »! 21 avril 1928 Entrées dans son agenda: Apr 22 Thé G. Bruchési; Mme Cousineau arrive d'Europe: Jacques Apr 23 Lun. Théâtre avec Maurice Apr 25 Mer. Départ pour Ottawa chez Marg. Gonthier Apr 26 Jeu. (cercle refusé) Marcelle Apr 27 Ven. (Thé & Shower pr Marie Mayrand chez J. Derome refusé cause Marg. Gonthier) Apr 28 Sam. Thé avec John Graham; symphonie de Cleveland avec L. Rinfret Apr 30 Lun. Diner chez Marcelle May 1 Mar. Déjeuner par L. Rinfret au Country Club; bridge intime chez Marg. G.: John G. & Leslie May 2 Mer. Bridge Marc Paradis; bridge Marg. Patenaude May 3 Jeu. Couture L. Rinfret; H. Loranger souper May 4 Ven. Bridge Mad. Ouimet refusé; thé Pauline Faribault refusé May 5 Sam. Retour à Montréal. Diner & souper avec Maurice, Juliette & Jean; mariage de J. Brossard May 6 Dim. Maurice May 10 jeu. Thé G. Bruchési May 12 Sam. Thé Paul Monty; cinéma Paul Gonthier May 16 Mer. Thé pr G. Biron chez Alice Éthier refusé May 17 Jeu. Maurice; départ de Maurice pr Ste Adèle May 18 Ven. Mariage de Marie Mayrand; Cercle ici May 19 Sam. Paul Monty: diner à Ste Anne; cinéma May 21 Lun. Maurice; cinéma avec Germain May 22 Diner, cinéma, promenade auto avec Maurice May 23 Mer. Mariage de Marie Lafontaine May 24 jeu. Tournoi remis; thé avec Paul Monty, Marcelle Paradis May 25 Tournoi de tennis avec Paul Monty; Germain refusé; Maurice - Orpheum May 26 Sam. John Graham: Wildflower May 27 Dim. Tour de l'île en auto avec Marcelle Paradis May 29 Mar. Shower pr Mad. Mercier refusé; Clarence K. May 30 Mer. Cercle May 31 Jeu. Thé Berthe Denis au Mont-Royal refusé; Maurice Jun 1 Ven. Départ pr Ste Adèle; Maurice Jun 2 Sam. Maurice Jun 3 Dim. M. Jun 4 Lun. Retour de Ste Adèle Jun 7 Jeu. Shower pr G. Biron; souper chez Marg. Beaulieu Barbeau Jun 8 Ven. Cercle Jun 9 Sam. Mariage de Marcelle Mercier; diner, cinéma avec Pierre, Juliette, Jean, Maurice Jun 10 Dim. Diner avec Maurice Jun 16 Sam. Départ pr Ste Adèle avec Gilberte & TH.; Maurice Jun 20 Mer. Pique-nique à la rivière du Mulet; Maurice; arrivée de P. R. J. & H. Jun23 Sam. Arrivée de maman; Marc Jarry Jun 24 Dim. Ste Agathe avec Pierre & Maurice Jun 27 Mer. Visite de Paul Monty Jun 28 Jeu. Départ de Maurice pour C. des Eaux Courantes Jun 29 Ven. Conrad, Alice & Guy Hamilton à Ste Adèle Jun 30 Sam. Danse à la maison blanche avec eux Jul 1 Dim. Visite de Jean Bruchési; Highland Inn avec Alice & Conrad Jul 6 Ven. Lac Renaud avec Pierre & Paulette Jul 8 Dim. Conrad, Alice, Berthe Geoffrion - promenade à Ste Agathe chez G. Rivest Jul 9 Montréal Jul 10 Mar. Montréal Jul 12 Jeu. Promenade avec Pierre en auto Jul 13 Ven. Montréal Lunch & diner avec Marc Jarry; courses & cinéma avec Marc Jarry Jul 14 Sam. Montréal la Malbaie avec Marc Jarry; messe, déjeuner chez Child's, diner au Château Fr., souper au Château Murray; pension à Pointe à Pic Entrées dans son journal: Le 14 juillet 1928 Je pars aujourd'hui pour la Malbaie, avec Marc, en auto. Hier, après avoir envisagé tous les inconvénients que présentait notre voyage, les qu'en dira-t-on auxquels nous nous exposions, j'avais l'impression que le 14 juillet était bien la date prédestinée pour une telle esclandre. Songez donc, un jeune homme & une jeune fille dont le total des âges n'égale pas 45 ans entreprendre seuls de faire 285 milles en un jour! Qu'il survienne une défectuosité dans le mécanisme de l'auto, et vite bien vite, nous sommes la proie de toutes les médisances car, que faire en une nuit, à moins que l'on ne ... ? Les évènements, si l'on veut bien y regarder de près, sont vraiment les anneaux d'une chaîne indissoluble. Il y a 15 jrs, étant venue magasiner en ville, et n'ayant pu rejoindre Henri, j'avais prié Marc de m'aider à transporter mes innombrables colis. L'un d'eux oublié, par mégarde, me fut expédié par l'entremise d'un tiers: je crus bon de l'en remercier et je terminai ma lettre par ces mots: «Je compte partir pour la Malbaie le 14 ou le 16 juillet: pourquoi ne m'attendriez-vous pas? Forme de politesse toute pure tant l'idée seule d'un pareil projet me semblait invraisemblable quelques jours plus tard. Marc m'offrait une place dans sa voiture et papa me permettait d'accepter l'invitation «d'un ami d'enfance.» C'était si merveilleux, que je n'osais croire à mon bonheur... voyons, depuis quand le hasard m'avait-il favorisée? De fait, tout failli crouler. Au déjeuner, Marc me fit voir les obstacles que j'avais vus moi-même, l'imprudence que nous allions commettre. La sagesse était dans sa bouche, mais au bureau, papa parut très surpris de nos hésitations. «Voyons, es-tu en amour avec lui? - Non! - Lui, n'est-il pas amoureux de Line Leman? - Oui! - Dans ce cas, votre voyage ne présente même pas l'ombre d'un supposition désobligeante... d'autant plus que je connais Marc!» Comme si l'amour qu'un jeune homme portait à une jeune fille ne devait pas être la plus sûre garantie de son respect. C'était si prodigieux ce double consentement que je décidai de relater mon voyage. L'extraordinaire devait en être la caractéristique. Pierre dont la motocyclette était restée à la papeterie n'avait-il pas pris le train avec moi à Mont-Rolland et ne m'avait-il pas accompagnée jusqu'à St Jérôme? Marc, je l'avais bien remarqué après cette journée passée ensemble! lunch, magasinage, diner, cinéma, me trouvait charmante et moi, je lui rendais bien le même compliment. Il faisait beau, il faisait chaud: ce sera presque un enlèvement! Ah! les voyages en imagination. Dans mon esprit, j'étais là à la Malbaie, les choses les plus flatteuses m'arrivaient, j'étais ravie... quand se leva le jour pluvieux entre tous... et je n'étais pas même partie! Le 14 juillet - 5 hrs - Le téléphone sonne. C'est Marc - il fait encore noir. Je m'étais couchée à une heure, et la nuit précédente je n'avais dormi que six heures. Je comptais sur le soleil pour chasser ma fatigue et il pleuvait - 6 heures - Marc arrive «Comme vous semblez fatiguée!» Maladresse... Nous nous pressons - c'est l'anniversaire de la mort de Monsieur Jarry, il faut entendre la messe... Ah! que de bagages! Nous partons - c'était gentil de nous voir tous deux communiant ensemble! Au Child's rue Ste catherine, nous impressionnons les gens par notre gaieté, notre jeunesse, l'heure matinale - les «finger bones», le Hopmobile sport model. 8 heures - coins des rues Ste Catherine & Bleury - nous traversons la ville - Il pleut il pleut toujours - et il vente de plus belle et nous ne filons à une allure folle que pour arriver en chaque village au moment précis où l'orage commence avec une force toute neuve. Les éléments certes ne favorisaient guère la sentimentalité!... 45 - 50 - 55 milles à l'heure - et nous causons comme si nous allions à une vitesse moyenne. La pluie nous fouette le visage. Nous ajustons les toiles d'un côté, puis de l'autre - la pluie trouve encore moyen de nous tremper - un journal me protège les jambes - vogue la galère - 45 - 50 - 55 - 1 1/2 heure Québec - Le Château. Nous sommes défraîchis, froissés, fatigués. Grâce à l'obscurité momentanée (l'orage a brisé quelques fils électriques) notre entrée passe inaperçue. Nous mangeons comme des voleurs - puis devenus plus hardis nous déambulons à travers le château - j'écris un mot à maman. 3 heures. Nous partons. Il pleut toujours - La fatigue se fait sentir - le sommeil me gagne. Ste-Anne-de-Beaupré. «Arrêtons-nous à la Basilique?» - Je réponds affirmativement par scrupule bien qu'il m'en coûte de bouger - Nous faisons un bout de prière - Marc m'avoue qu'il s'endort lui-aussi - Alors sentant la graveté de la situation, nous rions, nous nous taquinons pour chasser le sommeil. Marc invoque la folie: elle viens à nous, j'en suis sûre, car pour monter comme pour descendre les côtes, et quelles côtes, nous n'allons jamais à moins de 45 - 50 milles - 55. Du brouillard, maintenant des routes détrempées, étroites, tortueuses, semées de sillons - nous ne ralentissons toujours pas. La machine fait entendre un bruit curieux - un pare-brise s'est fendu, sans que nous sachions comment; est-ce le vent? J'ai peur, mais je n'ose le dire: quel progrès!! Du reste, je comprends qu'il ait hâte de voir finir ce voyage - le plus tôt sera tellement préférable. Ah! les 27 milles entre la baie St Paul et St-Tite-des-caps, comme nous nous en souviendrons longtemps! 6.45 hrs. La Malbaie - nous comprenons la joie du navigateur apercevant la terre. Je dis bonjour à Paul & Gabriel Gouin, je prends possession de ma chambre, j'enlève de ma valise ce qu'il y a de plus fragile et Marc m'entraîne au Château Murray. Il faut que ce soir même, tout le monde nous voie et sache qu'à 5.45 hrs, heure solaire, nous entrions à Cap-à-l'Aigle!!! Line & Madeleine apparaisent éblouissantes comme toujours. À côté d'elles, je n'ai jamais éprouvé plus vivement l'impression de cousine pauvre. Elles sont très accueillantes sans aucune arrière-pensée. Marc est littéralement fou. Qu'est-ce donc qui l'énerve à ce point? La fatigue du voyage, le risque de notre situation, la vue de Line. Probablement, le tout ensemble. Il blague, blague, blague; notre voyage apparaît vraiment fantastique... Line est engagée comme il l'avait pressenti (mais non espéré) mais avec qui? J'ai beau me récrier, prétexer fatigue, désordre de tenue, une fois de plus, je cède, et avec Marc je vais au Manoir. Il y a moins de toilette que je ne croyais. Les Leman sont en robes du soir, mais des tailleurs se sont glissés dans l'assemblée dansante. Nous critiquons celui-ci, celui-là. Marc continue de blaguer, mais Line n'apparaît pas... et moi je n'en puis plus. Bonsoir Madeleine, Bonsoir Aimé Lafontaine! Bonsoir Marc! Entrées dans son agenda: Jul 15 Dim. Diner chez Sir Lomer Jul 16 Lun. Danse au Manoir Entrées dans son journal: Lundi le 16 juillet - J'y suis arrivée d'une façon extraordinaire, mais vraiment depuis rien ne m'a bien émue. J'ai surtout rencontré des anglais et des américains et décidément le temps est passé pour moi de m'amuser de leurs petites drôleries et de leurs manières courtoises. Il leur faudrait quelque chose de plus consistant que je ne leur trouve pas. J'ai fait la connaissance de Monsieur Moëller, un peintre, mais ses cheveux blancs m'intimident; de plus, il est assez peu sociable, bien qu'à table nous causons come de bons amis. Mais une causerie trois fois par jour, fût-elle intéressante ne me suffit pas. Je m'ennuie de Ste Adèle, des petites surprises qu'en nous promenant le soir Paulette & moi, nous attendions vaguement... et puis je m'ennuie des belles & grandes surprises du bureau de poste. Le courrier fonctionne ici avec une lenteur incroyable et les changements d'adresse prennent parfois tant de temps à être compris! C'est déraisonnable, je sais, de ne pas être satisfaite davantage mais vraiment je n'avais pas le goût de venir ici: papa semblait le désirer si fort que je n'ai pas osé lui retirer ma parole. J'espérais vaguement que M. et moi nous aurions pu nous donner rendez-vous. Il me semblait que la Malbaie, c'était la fin du monde et que Mont-Joli est encore aussi loin d'ici que la Malbaie l'est de Ste Adèle: le fleuve même est entre nous et contre nous puisque les traversées ne se font qu'à Québec. Entrées dans son agenda: Jul 17 Mar. Party Mad. Berlinguette refusée Jul 18 Mer. Soirée chez Paul Gouin; Georges Garneau Jul 19 Jeu. Promenade avec G. Holt Jul 20 Ven. Soirée avec Marc & les Leman; pique-nique à St Siméon avec les Holt & leurs amis Jul 21 Sam. Tea Cup Inn avec Mme Holt; diner & danse au Manoir; Frank Shackell Jul 22 Dim. Thé Miss Hampton avec G. Holt Entrées dans son journal: Le 22 juillet Rien n'est arrivé de ce que j'avais pensé - Maurice que j'avais averti longtemps à l'avance ne souffle mot. Marc sur lequel j'avais fondé beaucoup d'espoir m'a qu'une pensée: Line, qu'une occupation: Line En dehors d'elle, il n'est que distraction, nervosité, insouciance. On lui trouve des compagnes pour ses promenades en auto, on forme ses équipes de tennis, on organise ses diners du samedi soir - Le charmant accueil des Leman m'avait fait croire qu'une délicieuse amitié allait s'établir entre nous. Leur intimité est-elle strictement réservée et les mots que Madeleine a laissés tomber de sa plume détermineraient-ils leur conduite à toutes deux? Il me semble qu'en dépit d'une «suite» inlassable, d'une espèce de routine mondaine dont je ne saisis pas le fil, elles trouveraient la solitude et le temps nécessaire aux causeries qui la facilitent, si vraiment... qu'irais-je donc faire au Château Murray? En quoi mon séjour sera-t-il plus agréable là-bas qu'ici? Les jours ont passé pourtant . Je ferme les yeux et je ne vois rien qui ressorte particulièrement. Des étrangers, des étrangers partout... des figures anglaises qui vous regardent avec un air figé souverainement glacial. Soudain, tout s'est animé. À la pension, une dame canadienne-française s'était présentée - femme raffinée, cultivée, possédant à la perfection l'anglais et le français; à tous, elle a dit: «How do you do? How do you like it here? - Meet Miss Beaulieu!» et comme par miracle, des sourires se sont dessinés, des paroles aimables, presque affectueuses m'ont été adressées. Par elle, j'ai connu Mrs Holt et son fils Georges, un grand garçon de 22 ans très brillant dit-on, en ce moment à peine guéri d'une paralysie faciale suite d'études trop forcées. Le devinant triste et timide, j'ai été gentille pour lui, et sa mère trop heureuse qu'une certaine distraction s'offrit à son fils m'invite à prendre part à toutes leurs promenades. Avec eux, je suis allée à St-Siméon prendre le thé sur la grève; j'ai fait la jolie promenade du Boulevard; j'ai visité le Tea Cup Inn - je me suis baignée au Manoir - Les charmantes gens que ces anglais! Je ne les aurais jamais crus aussi accueillants, aussi «warm-hearted», aussi gais, aussi spirituels. Miss Hampson, une ancienne religieuse anglicane; les deux vieilles demoiselles Cundill (pas du tout «chapeaux verts») Monsieur & Madame Cundill & leur famille, Lady Grey & ses filles. Je ne puis assez dire comme leurs attentions me sont bonnes, infiniment. Aujourd'hui, j'ai pris le thé chez Miss Hampson, vieille demoiselle aux cheveux blancs, à l'air très digne, doux & bon, au coeur d'or sans doute si l'on en juge par les nièces & neveux qu'elle a élevés ou protégés & par la délicieuse impression que l'on rapporte de son «home» où tout est si bien harmonisé & reposant. Trois évènements - Le 24 juillet Je reçois au lieu de la messive tant désirée une lettre de Joe Malone: «Dear - I received a letter from Jean in which he mentions that you were off for a two or three weeks vacation with a girl friend. Well, Jeanne B. what would you say if I were to drive down to Murray Bay for a few days!? In other words, may I come to see you at La Malbaie!?! If you receive this (the address seems indefinite) wire me before Friday or after Sunday at N.Y. Cottage, Cliff Haven N.Y. Enjoy your vacation - Je réponds aussitôt car si j'attends je n'aurai peut-être pas le courage de refuser sa visite tant je m'ennuie: personne n'a le droit de jouer avec les coeurs! «Letters surely have a hard time to find their way to La Malbaie as it seems - I just received yours. It would have been a nice surprise to have met you down here - but why come to see me? Why live again sad hours?
Very friendly -
Chez les Gouin, j'ai fait la connaissance de deux personnes très intéressantes: une jeune femme très blonde, très jolie, très élégante, un jeune homme très brun, Monsieur & Madame G. G. Ce soir-là, nous avons joué aux charades et nous nous sommes vraiment amusés. Puis le beau monsieur aux dents blanches s'est offert à venir me reconduire: «La maison est en face, ne vous donnez pas cette peine, je vous prie!» Mais il insiste & nous partons ensemble. À la porte, il me baise la main - !!! Deux jours après, je dois me dégager... et maintenant je suis sûre qu'à la prochaine occasion, il m'embrassera. Je ne les verrai plus - mais comme c'est difficile de garder un homme! Pourquoi ne lui apprend-on pas que l'amour est parfois une chose de volonté? En me balladant avec les Holt à travers le village, j'ai tout-à-coup aperçu Franck Shackeel & Tancrède Bienvenu. Ils viennent me saluer: Franck m'invite même à dîner & danser au Manoir. J'accepte naturellement - J'aurais été humiliée de n'avoir rien eu à faire un samedi soir et d'avoir dû recourir aux Leman ou à Marc. Je pourrai porter ma jolie petite robe rose - maman & toute la colonie canadienne de la Malbaie saurent que... quelle stupidité! Oui, quelle stupidité d'avoir à sa table: Tancrède B. & Franck toujours entre scotch & whisky ou à l'affût des «partys» dégoûtants; Simone & Madeleine Surveyer, René Leduc, des enfants charmants tout de même; il reste Madeleine Leduc & Marc: ce dernier est à l'autre bout de la table: il cache son désappointement (Line de nouveau est engagée) sous une faconde inlassable - Le Marc que j'aime n'est pas là et j'ai bientôt le goût de m'en aller... En sortant de table, j'aperçois John Graham; je voudrais être heureuse de cette rencontre & je n'éprouve que de la surprise et une profonde indifférence. (Comme un coeur de femme peut être petit!) - J'aperçois en outre Arthur Cyr, Godefroy Laviolette, Georges Garneau: leurs propos flatteurs, toujours les mêmes pour chacune me dégoûtent. D'ici lundi aucun courrier et mon âme est avide de tendresse. Le 23 juillet - Je ne voulais plus penser à cette lettre qui ne venait pas et pourtant quand monsieur... vint m'offrir de descendre au village je n'ai pu refuser malgré ma promesse. La précieuse enveloppe en main, je me sentais des ailes pour revenir à l'auto:«Des nouvelles très chères?!» Je répondis affirmativement sachant que cela le calmerait. Nous sommes allés au quai faire un message. Au retour, à chaque petite route solitaire & boisée mon coeur se serrait de peur: «Pourtant, je sais que vous êtes «sport»!» - Je bondis - «Comment pouvez-vous parler de la sorte?» - «Je veux dire que»... il regarde ma lettre que je tiens toujours serrée entre mes doigts... «puis je comprends...» J'ai tout de même hâte d'arriver chez nous. Ce cher monsieur est sujet à des revirements trop subits pour que je me sente tout-à-fait rassurée. Du reste, il s'empare maintenant de ma main et la presse d'une façon plutôt inquiétante... S'il savait comme il se trompte - comme ces façons me déplaisent! Vous n'avez pas la bonne clef, cher Monsieur. Adieu!
Entrée dans son agenda: Jul 24 Mar. Mrs Holt & Hampson; bridge chez Lady Grey Entrées dans son journal: Le 24 juillet Pic-nic avec mes amis les Holt à Cache-toi-bien, petit hameau dans les terres situé à 15 milles de La Malbaie auprès d'une petite rivière. Longtemps nous avons suivi une petite route où le fouin et les marguerites poussaient en toute liberté. Nous nous sommes assis sur le sable - nous avons fait du feu pour chasser les moustiques - tout me semblait charmant, parce que ma pensée, elle, s'était transportée à la rivière aux Mulets... Le 25 juillet Grand émoi dans la place - Je suis malade!! Madame Pacaud m'a fait prendre un mélange de citron, de gin et d'eau qui m'a jetée dans un état de demi-somnolescence absolument nouveau. J'avais conscience de tout ce qui se passait autour de moi, mais je me sentais trop bien pour ouvrir les yeux. Si avait été là, il aurait ri, j'en étais sûre, & cette pensée me faisait rire malgré moi. Toc! toc! «Un Monsieur pour moi?» L'on m'apporte la carte de Joe Malone! Ah! pour le coup, le fou rire me prend. Je me lève, je me secoue, je m'habille & je vais recevoir les amitiés de Madame & les hommages de Monsieur - j'accepte d'aller dîner avec eux. C'est mercredi soir: il y a danse au Manoir. J'ai une demi-heure pour m'habiller: je revêts ma robe de velours noir. À mon profond ahurissement Madame garde son chapeau et sa toilette d'après-midi. Son fils hésite: elle tranche la question: «Un garçon est toujours présentable», dit-elle. Tout de même... Moi, je ne fais pas la moindre remarque. Je les regarde & les écoute - elle surtout, car lui est complètement écrasé par sa mère - et il me semble les voir et les entendre pour la première fois, tant ils sont différents de tout ce qui est moi - Devine-t-elle ce qui se passe en mon for intérieur? Je n'en serais pas étonnée, car soudainement elle se fait plus franche, plus brutale, plus américaine - et moi je deviens plus subtile «I love to eat when I am not hungry - I taste every thing so much better.» Elle laisse échapper un «Oh! those people!» des plus significatifs - - et plus tard elle ajoute: «These are not american things & ways, and I can't help it but...!» C'est une allemande grande & forte qui ne comprends pas qu'un homme pèse moins de 200 lbs. Elle a dû être jolie - elle l'est encore, du reste: sa chevelure blanche fait ressortir l'éclat de ses yeux noirs, de son teint frais, de ses belles dents régulières, et lui prête un charme incontestable - Mais quelle assurance, quelle voix décisive, quel besoin de dominer son entourage, d'annihiler les personnalités... Je pleins ceux qui vivent et ont vécu sous la loi - C'est une femme terrible! Nous avons dansé - Joe & moi. Nous avions du plaisir à nous retrouver, à nous taquiner: «Vous êtes délicieuse!» Cela me prit cinq minutes avant de saisir son accent: «You don't reckonnize your French, Lady Jane!» Il était temps de m'en retourner et comme il me pressait de questions, je le priai de remettre au lendemain les choses sérieuses... J'étais littéralement éreintée. Le 26 juillet Matinée entière au lit dans l'espoir d'amasser suffisamment de force pour la journée. À trois heures, Joe vient me chercher pour une partie de tennis; nos partenaires faisant défaut, nous jouons tous les deux seulement; nous jouons, c'est le cas de le dire, comme des enfants en vacances, puis nous prenons le thé et je retourne chez nous endosser ma livrée du soir - robe de brocart jaune, châle espagnol blanc. Je devrais être nerveuse, avoir l'air inquiet ou du moins réfléchi en songeant à ce qui va suivre, et vraiment, je m'amuse comme une débutante. Je me suis surprise tout-à-coup possédant enfin le secret de porter un châle avec avantage, et intérieurement, je suis très flattée du résultat. Au dîner, l'autoritaire Madame Malone me cause de nouvelles surprises et excite ma curiosité au plus haut point. Le repas terminé, Joe & moi, nous arpentons la galerie en dépit de Madame qui craint pour son fils les refroidissements & les tentatives contre l'embonpoint... Puis comme enfin, il faut aborder le grave sujet du jour, je propose de quitter le trop brillant Manoir pour le petit salon paisible de Madame Bherer. L'heure est solemnelle - Deux vies sont en jeu. La sienne m'est confiée une fois de plus. Il apprendra le français; il viendra s'établir à Montréal; papa ne lui refusera certes pas ses conseils & son appui; il luttera & réussira, il en est sûr, bien que ses parents jusqu'ici lui aient enlevé toute initiative en aplanissant devant lui toutes les difficultés; les intellectuels ne s'ennuient nulle part: ne le sommes-nous pas tous deux? Je l'écoutai jusqu'au bout, parce que je sentais que c'était sa plaidoyerie, et que si je l'interrompais il attribuerait sa défaite à un manque d'éloquence ou de dialectique. Mais au fond de moi-même rien ne subsistait de mon hésitation d'autrefois. J'avais éprouvé du plaisir à le revoir, j'en éprouvais certes à me retrouver en sa compagnie - c'était le plaisir inévitablement ressenti en présence d'une sympathie réelle...
Ses bras enlaçaient ma taille - sa tête se penchait sur mon épaule;
je me tenais le corps roidi & la tête détournée guettant le moment de me
dégager. La plus petite faiblesse n'a pas même effleuré ma pensée.
Lentement j'ai dit:
C'était clair, il me semble et cependant après tout cela, j'ai
tout-à-coup senti à mon doigt une bague - sa bague de Fraternité. J'ai dit non et non, et encore non! mais il n'a jamais voulu la reprendre -
Brusquement il s'est levé et a prononcé: Nouvelle partie de tennis avec Georges Holt, les deux petites demoiselles... Eileen - nouvelle partie de plaisir - Thé au Tea Cup Inn. Chacun chez soi pour la dernière fois, car ne tenant pas à recommencer la scène d'hier, j'ai accepter un engagement pour le soir.
Ne voyant pas sa bague à mon doigt, il s'est exclamé. Je lui ai
répété que vraiment, «it was of no use at all!» mais il n'a pas voulu
la reprendre: Vraiment, je ne comprends pas! Je ne puis m'expliquer comment après tous ces refus, il garde encore de l'espoir. Sa proposition d'amitié n'est qu'un détour dont je ne puis être dupe. Du reste, lorsqu'il disait: «I'll go in Montreal to work and I shall succeed!», j'avais l'impression que dans son travail & son succès la conquête de mon amour était comprise au premier plan... Il me semble qu'il m'accepterait à n'importe quel prix, à n'importe quelle condition: tiendrait-il donc ses engagements? Mais alors, ignore-t-il à quel enfer il se vouerait? Il me paraît pas y songer: il est sûr de lui, et m'ayant à lui, la pensée ne l'effleure même pas que je pourrais être malheureuse en dépit de ses bontés... Naïveté, audace? Je ne sais - Être bonne & douce - posséder un intérieur reposant & gai, un foyer - Avoir un salon brillant où les paroles élégantes n'exprimeraient que le beau & le bien. Être la reine d'un petit cénacle de propagande religieuse - Être la consolatrice des malades, le soutien des pauvres... comme tout cela est chimérique quand le coeur n'est pas d'abord stabilisé par un grand amour; quand on est jeune, quand la vie est devant soi & qu'on s'appelle - J - . Tels étaient mes pensées en sortant du couvent - mes aspirations. Comme j'étais ignorante! Comme j'aurais été malheureuse! Et pourtant que de pleurs versés à chaque rêve détruit, à chaque contact avec la réalité!!! Je devais passer la soirée avec Marc & les Leman - mais n'ayant pas d'auto pour revenir de Pointe-au-Pic, Marc ayant eu un accident, je suis allée chez Mrs d'Arcy sur l'invitation de Madame Pacaud. Environ une trentaine de personnes assistèrent à cette soirée musicales. «les chants anglais m'ont semblé des hymnes funéraires». J'ai davantage apprécié les gens - de charmantes gens en vérité - des anglais naturellement mais raffinés - des peintres, des pianistes, des chanteurs - des amateurs comme moi - J'ai fait la connaissance d'un jeune américain avec lequel sûrement j'aurais «flirté» si mon séjour ne se terminait demain - Le 27 juillet Vraiment, je ne passerais pas ici une semaine de plus - et mon départ en ce jour comptera au nombre des choses agréables que j'aurai vécues à La Malbaie - Ironie? - Entrée dans son album: Lettre:
Entrées dans son agenda: Aug 29 Mer. Visite de Marg. G. chez nous à Ste Adèle Aug 30 Jeu Jos & Larry Malone à Ste Adèle; souper au Club Ste Marguerite Aug 31 Ven. Maurice & Marc Jarry pr la journée Sept 1 Sam. Paul Gonthier pr fin de semaine; danse Sept 2 Dim. Thé chez Doherty Sept 3 Lun. Retour de Maurice en auto avec Pierre Entrée dans son album: Faire-part :
Un jour de grande pluie… où le ciel semblait être à l’unisson avec nos âmes…
Vrai, là, je n’ai jamais été aussi profondément émue qu’à ce mariage…
Madame Beauchamp malade dans sa chaise longue,… Marguerite pouvant à
peine parler et belle dans sa pâleur et sa robe blanche, avec ses grands yeux
noirs et tristes… Entrées dans son agenda: Sept 24 Lun. Retour de Ste Adèle Sept 30 Dim. Maurice Oct 1 Lun. Maurice Oct 2 Mar. Départ pr New York en auto avec maman, Gilberte & Germain Mc Avoy Oct 3 Mer. Arrivée à Beacon Oct 4 Jeu. Gilberte, Germain & moi partons pr N.Y. Hôtel Latham; Roxie Oct 5 Ven. Loew's Oct 6 Sam. Diner avec M. & Mme Renaud; retour à Beacon Oct 10 Mer. Départ pr N. Y. avec maman & Gilberte; Hôtel Martha Washington Oct 11 Jeu. Loew's; Mother Machree Oct 12 Ven. Diner Louis Loranger; Théâtre Joe Malone Oct 13 Sam. Diner avec Maurice Meunier; retour à Beacon Oct 14 Dim. Thé avec Dr Turega, Gilberte & Dr Chan Oct 15 Lun. Visite de West Point avec Dr Turiga & Gilberte Entrées dans son album: Carte de fête:
Carte de visite:
Carte de visite:
Entrées dans son agenda: Oct 17 Mer. Tour auto avec Dr Turiga & [?]; diner à Poukepsie [?] Oct 18 Jeu. Départ pour Montréal; coucher au Lac George Oct 19 Ven. Arrivée à Montréal Oct 20 Sam. Maurice Oct 21 Dim. Faust avec maman; Paul Gonthier Oct 24 Mer. Primerose avec Maurice, M. & Mme Beaudry - petit réveillon en famille Oct 27 Sam. Conférence F. Rinfret avec Yvette & Dantès Belleau Oct 28 Dim. Maurice; Paulette Oct 29 Lun. Concert Germain Oct 30 Mar. Cercle litt. Louise St Jacques Oct 31 Mer. Banquet suffrage des femmes - G. Rivest; réception Casgrain avec Cyr Nov 1 Jeu. Déjeuner pr Paul Claudel refusé Alliance fr... Nov 2 Ven. Maître des Forges: Germain Nov 3 Sam. Diner pour Paul Claudel avec Marc Jarry & Paul Larocque au Cercle Universitaire Nov 4 Dim. Thé Gab. Dufort avec Maurice Nov 6 Mar. Diner pr Renée Claudel chez Mad. Leman Nov 8 Jeu. Diner des auteurs canadiens avec Jean Bruchési Nov 10 Sam. Ouverture du Cercle uni refusée; Orpheum avec Maurice Nov 11 Dim. Thé L. St Jacques Nov 13 Cercle litt. chez O. Perrault Nov 14 Mer. Soirée intime chez G. Bruchési Nov 16 Ven. Dantès Belleau remis Nov 17 Sam. Thé dansant: Marg. Ayleen Nov 18 Dim. Soirée musicale ici Entrée dans son album: Carte:
Entrées dans son agenda: Nov 19 Lun. Cyrano - Maurice Nov 20 Mar. Soirée opérette canadienne avec Marg. Ayleen Nov 22 Jeu. L'homme qui rit: Maurice Nov 24 Sam. Thé dansant au Windsor par O. Perrault Nov 25 Dim. Dr Lacharité Nov 26 Lun. Cercle; cours de Jean Bruchési; café chez Kerhulu [?] Dec 1 Sam. Bal de Cintadel avec Maurice; Conrad A. refusé Entrée dans son album: Livret de danse :
Entrées dans son agenda: Dec 3 Lun. Thé chez Mme G. Garneau pr Marg. Ayleen refusé Dec 4 Mar. Cercle; Concert Dantès Belleau Entrée dans son album: Programme :
Concert sans intérêt d’une violoniste sans vie; mon indignation emballe mon compagnon Dantès Belleau qui se trompe sur ma nature et le fait tourner à la sentimentalité. Résultat – Le peu de profit que je puis en tirer ne vaut pas la peine que nos relations se prolongent… J’ai cru que mon aide comme mondaine pouvait être secourable au professeur débutant… il n’a pas compris… alors zut! Entrées dans son agenda: Dec 5 Mer. Diner avec Joe Malone Dec 6 Jeu. All. fr. avec Yvette Dec 8 Sam. Thé au Ritz avec Clarence Kennedy Dec 9 Dim. Thé au Ritz: Joe Malone Dec 10 Lun. Mme Champagne refusée Dec 11 Mar. Marcelle Paradis; cercle refusé Dec 12 Mer. Shower chez Y. Dansereau pr Renée Duchastel refusé Dec 15 Sam. Bridge G. Morin refusé; Bal Assistance Maternelle refusé; Mariage de Cath. Waldron; A. Cyr Dec 16 Courses Dec 17 Courses Dec 18 Courses Dec 21 Ven. Germain Dec 22 Sam. Thé au Windsor par Paule Brais Dec 23 Dim. Thé Jeanne A. Leduc; départ de Marcelle; diner avec Maurice Entrées dans son album: Carte de visite :
Carte:
Entrées dans son agenda: Dec 25 Mar. Maurice Dec 26 Bridge: Paul G., Aimée, Cyr Dec 27 Jeu. Germain Marc Jarry Georges Holt - Dr Hervé Lacharité |